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– Dis-le encore.
– Tu es merveilleuse. Tu es cinglée, certes, mais tu es quand même merveilleuse. Et je suis fou de toi.
– Oh ! Colin, je t’aime tant, soufflé-je, bouleversée, avant de me retourner pour l’embrasser avec passion.
Afficher en entier– Tu l’as dit : je suis drogué. Complètement accro à toi, Tess. Et je suis fou, aussi : fou de toi. Je ferais n’importe quoi pour effacer la façon dont je t’ai traitée la semaine dernière et que tu reviennes.
– Oui ? Sauf que tu ne le peux pas, le défié-je.
– Tu as raison, je ne peux pas changer le passé. Mais je peux changer la façon dont je me comporte avec toi. Je veux changer.
– Et comment tu comptes t’y prendre ? lui demandé-je, moins cinglante que je l’aurais souhaité.
– Déjà, j’aimerais que tu viennes avec moi en Europe. Grâce à l’Award, La Terre et la Glace va être diffusé un peu partout dans le monde, il faut que j’aille présenter le film…
Je le savais ! S’il croit que je vais le suivre, c’est qu’il a vraiment perdu la boule. Y a pas marqué « Geisha portative », ici, à ce que je sache.
– Si j’ai bien compris, tu me proposes de renoncer à mes projets pour te suivre comme un petit chien ? Quelle offre alléchante !
– Mais c’est pas vrai ! rit-il. Ce que tu peux être chiante ! Je viens ici pour te dire que je t’aime, et toi tu continues de chercher la petite bête ?
Pardon ? Pour une fois, je reste sans voix pendant un long moment.
– Tu… Tu as dit quoi, là ? finis-je par articuler.
– Je t’aime, reprend-il avec une voix rauque, sexy en diable. Je suis amoureux de toi, Tess, et ça ne m’effraye plus de te le dire. Je te veux. Je veux tout ce que tu as à m’apporter. Je suis prêt à tout pour être avec toi.
– Tu… Tu le penses vraiment ? demandé-je, incrédule.
– J’ai déjà commencé à changer pour toi. La preuve ! rit-il. J’ai séché un cocktail chiant à mourir rempli d’intellos pour venir faire la fête chez Star Channel : jamais l’ancien Colin Cooper n’aurait fait ça.
– Non, c’est vrai, dis-je en esquissant un sourire.
Je suis sous le choc. Est-ce que c’est possible ? Est-ce que vraiment Colin m’aime ?
Afficher en entierDepuis que j’ai rencontré Tess, ma vie s’est… accélérée. Tout a été plus inattendu, plus intense, plus urgent…
… et surtout, plus joyeux.
Tess me rendait heureux, tout simplement. Le bonheur : c’est comme si j’avais tellement perdu l’habitude de ce sentiment que j’avais été incapable de le reconnaître lorsqu’il s’est présenté à moi. J’ai tout gâché, comme un con.
Non, j’ai tout gâché comme un lâche.
J’ai eu peur de l’amour de Tess. J’ai tout fait pour la repousser, pour la blesser. D’abord en faisant comme si je n’avais rien entendu quand elle m’a dit « je t’aime », puis en lui braillant dessus sans raison avant de partir à ces satanés Awards. Je voulais qu’elle s’en aille. En temps normal, l’histoire se serait arrêtée là… mais quand le maître de cérémonie a annoncé que La Terre et la Glace avait remporté le prix, malgré la présence du réalisateur et de sa femme, malgré les sourires d’Amanda, malgré les applaudissements de mes pairs, je me suis senti seul. Parce que Tess n’était pas là pour s’exclamer « Waouh, tu as gagné ! » Parce que je ne pouvais pas la prendre dans mes bras. Parce que, si elle avait été présente, j’aurais eu plus de courage : j’aurais osé dire à cette assemblée que nous ne sommes qu’une bande d’hypocrites, qui primons des documentaires sur l’écologie tout en prenant tous les jours notre voiture pour circuler dans l’une des villes les plus polluées au monde.
Et puis si elle avait été là, j’aurais pu la remercier.
Notre rencontre m’a permis de réaliser que le meilleur moyen de faire du bon cinéma documentaire, c’est de garder les yeux ouverts sur le monde. L’esprit ouvert, le cœur ouvert. Or, avant elle, j’étais lentement mais sûrement en train de me fermer. Elle a fait voler mes a priori en éclats. Je ne suis plus le même homme depuis que je l’ai rencontrée.
Dès la fin de la cérémonie, je suis rentré précipitamment à la maison pour lui dire tout ça. Lui demander de me pardonner et de tenter le coup. Lui proposer qu’on devienne un « vrai » couple. Mais elle était déjà partie, me laissant une lettre dans l’entrée, à côté des dossiers de candidature pour la fac de Zach. Cette lettre, depuis, je n’ai cessé de la relire, jusqu’à la connaître par cœur.
Afficher en entier-Qu'est-ce que tu veux? lui aboyé-je dessus pour lui faire comprendre que je ne vais pas entrer dans son jeu.
-Qu'on s'engueule une bonne fois pour toutes.
Afficher en entier« – … Et c’est tout, la liste est finie. Comme tu vois, je ne suis pas sortie avec beaucoup de mecs…
– Oui, mais tu as eu des amants, me répond Colin.
– J’ai eu des amants, confirmé-je. Pas tant que ça, le rassuré-je, mais suffisamment pour ne pas mourir idiote.
– Et tu n’as jamais été amoureuse avant ?
– Non, ça, c’est une première, dis-je en souriant et en l'embrassant encore.
C’est le beau milieu de la nuit et ça fait au moins trois heures que Colin et moi sommes allongés sur ce lit, à alterner câlins et confidences. Notre enfance, notre adolescence, nos familles, nos rêves déçus et ceux qu’on espère encore réaliser : j’ai l’impression que nous savons enfin tout l’un de l’autre. Presque tout, comme je m’apprête à le découvrir…
– Tess, il y a une chose importante que je dois te dire. Peut-être que tu vas mal le prendre mais je ne peux pas te le cacher à ce stade de notre relation, ce serait malhonnête.
– Dis-moi, Colin. Tu peux me faire confiance.
– OK, dit-il en se redressant. Alors voilà, je me lance : j’ai failli me marier, il y a longtemps. »
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