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Extrait

Extrait ajouté par tsukki 2015-02-07T23:31:13+01:00

LA SEMAINE OÙ TOUT COMMENÇA

Le jour où le monde reçut son premier appel téléphonique de l’au-delà, Tess Rafferty était occupée à ouvrir une boîte de thé en sachets.

Drrrrrring !

Sans prêter attention à la sonnerie, elle enfonça ses ongles dans l’emballage plastique.

Drrrrrring !

De l’index, elle attaqua la partie plus épaisse, sur le côté du paquet.

Drrrrrring !

Elle pratiqua enfin une ouverture, ôta la Cellophane et la froissa en boule. Elle savait que le téléphone basculerait sur répondeur si elle ne le prenait pas avant la prochaine…

Drrrrrr…

— Allô ?

Trop tard.

— Aaah, ce truc, marmonna-t-elle.

Elle entendit le répondeur se déclencher dans la cuisine :

« Bonjour, vous êtes bien chez Tess. Laissez-moi votre nom et votre numéro, et je vous rappellerai dès que possible. Merci. »

Un petit bip. Des grésillements…

« C’est maman… J’ai quelque chose à te dire… »

Tess s’arrêta de respirer. Le combiné lui tomba de la main.

Sa mère était morte quatre ans auparavant.

*

Drrrrrring !

L’appel suivant s’entendit à peine, tant était animée la discussion dans le poste de police. Un employé avait gagné 28 000 dollars à la loterie et les trois agents discutaient de ce qu’ils feraient d’une somme pareille.

— Tu payes tes factures.

— C’est exactement ce qu’il ne faut pas faire.

— Un bateau !

— Paye tes factures !

— Pas moi.

— Un bateau !

Drrrrrring !

Jack Sellers, le chef de la police, se dirigea vers son petit bureau en lâchant :

— Si tu payes tes factures, tu vas en récolter d’autres, c’est tout.

Sous les regards approbateurs, il décrocha le téléphone.

— Police de Coldwater. Sellers à l’appareil.

Quelques grésillements. Puis la voix d’un jeune homme.

« Papa ? C’est Robbie. »

Tout à coup, Jack n’entendit plus les autres.

— Hein ? C’est qui ?

« Je suis heureux, papa. Ne t’en fais pas pour moi, d’accord ? »

Jack sentit son estomac se nouer. Il pensa à la dernière fois où il avait vu son fils soldat disparaître après les contrôles de sécurité à l’aéroport, en route pour sa troisième période en Afghanistan.

Sa dernière période.

— Ça ne peut pas être toi, murmura Jack.

*

Brrrrrrrring !

Le pasteur Warren essuya la salive sur son menton. Il était en train de faire la sieste sur son canapé, dans l’église baptiste de la Moisson de l’Espoir.

Brrrrrrrring !

— J’arrive…

Il se leva péniblement. L’église avait installé une sonnette à côté de son bureau, parce qu’à quatre-vingt-deux ans, son ouïe baissait.

Brrrrrrrring !

— Pasteur, c’est Katherine Yellin. Ouvrez vite, je vous en prie !

Il boitilla jusqu’à la porte et l’ouvrit.

— Bonjour, Ka…

Mais elle était déjà entrée, son manteau entrebâillé, ses cheveux roussâtres ébouriffés, comme si elle était sortie en courant de chez elle. Elle s’assit sur le canapé, se releva nerveusement, puis se rassit.

— Il faut que je vous parle, pasteur. Croyez bien que je ne suis pas folle. Je vous en prie.

— Non, chère…

— Diane m’a appelée.

— Qui vous a appelée ?

— Diane.

Warren éprouva un soudain mal de tête.

— Votre sœur décédée vous a appelée ?

— Ce matin. J’ai décroché mon téléphone…

Étreignant son sac à main, Katherine se mit à pleurer. Warren se demanda s’il devait appeler quelqu’un.

— Elle m’a dit de ne pas m’inquiéter, continua Katherine d’une voix étranglée. Elle a dit qu’elle était… en paix.

— C’était un rêve, alors ?

— Non, non ! Ce n’était pas un rêve ! J’ai bien parlé à ma sœur !

Des larmes coulèrent sur les joues de Katherine, si vite qu’elle n’eut pas le temps de les essuyer.

— Nous en avons déjà parlé, Katherine…

— Je sais, mais…

— Elle vous manque…

— Oui…

— Et vous êtes bouleversée.

— Non, pasteur. Elle a dit qu’elle était au paradis !… Vous ne comprenez donc pas ?

Katherine souriait, d’un sourire radieux, d’un sourire que Warren n’avait encore jamais vu sur son visage.

— Je n’ai plus peur de rien, chuchota-t-elle.

*

Drrrrrrring.

Une sonnerie de sécurité retentit, et la lourde grille de la prison glissa sur ses rails. Sullivan Harding, un homme de grande taille aux épaules larges, s’avança lentement, pas à pas, tête basse. Son cœur battait – pas de l’excitation d’être libéré, mais de peur qu’une main le saisisse au collet et le ramène en détention. Encore un pas. Un autre. Les yeux fixés sur ses chaussures. Ce n’est qu’en entendant un bruit approcher sur le gravier – des pieds légers et rapides – qu’il leva la tête.

Jules.

Son fils.

Il sentit deux petits bras autour de ses jambes. Il enfonça les mains dans les cheveux bouclés de son fils. Il vit ses parents – sa mère dans un anorak bleu marine, son père dans un costume marron clair –, ils s’effondrèrent tout d’un coup et s’étreignirent tous les quatre. C’était une journée grise et glaciale, la rue luisait de pluie. Seule sa femme manquait à cet instant, mais elle était encore là par son absence.

Sullivan aurait aimé prononcer une parole profonde, mais il ne parvint qu’à chuchoter :

— Allons-y.

Quelques instants plus tard, leur voiture disparaissait dans la rue.

Ce fut le jour où le monde reçut son premier appel de l’au-delà.

Ce qui suit dépend de ce que l’on est prêt à croire.

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