Extrait

— Mmh, c’est un peu subjectif mais ça se tient. Quoi d’autre ?

— Euh… Il est un peu long.

— Mauvais argument, rétorqua Emma. Est-ce que Tolstoï aurait créé l’un des plus grands chefs-d’œuvre littéraires si son éditeur lui avait reproché la longueur de Guerre et Paix ?

— Bien vu. Bon, m’est avis qu’il va nous falloir plus d’une part de cheesecake pour te remonter le moral.

— Je ne te le fais pas dire.

Ce fut un échec. Deux grosses parts de cheesecake plus tard, Emma retourna au bureau le cœur plus lourd encore que son estomac. En prenant place devant son ordinateur, elle remarqua qu’elle y avait laissé son portable. Comme elle avait deux appels en absence de Martin, elle le rappela.

— ’lut…, dit-elle d’une petite voix.

— Ouh là ! L’humeur n’est pas à la fête, on dirait…

— Oh ! Mart’, c’était un vrai carnage !

— Ma pauvre chérie… Si tu veux, avec l’aide de Charlie, je suis prêt à aller lui régler son compte, à ton auteur de pacotille.

— C’est gentil, mais je préférerais un câlin.

— Ça, ça serait déjà plus dans mes cordes. Que dirais-tu que je te cuisine ton plat préféré ce soir pour noyer ton chagrin ? Des spaghettis à la bolognaise maison siéraient-ils à madame ?

— Merci, mon chéri. Je t’aime.