Extraits

J'ouvre la bouche en un cri muet, figée sur place. Au dernier moment, je sens que mon corps est tiré d'un coup sec sur le côté alors qu'une voiture remplie d'adolescents, avec deux planches de surf attachées sur le toit, fait un écart, roulant juste à l'endroit où je me trouvais une seconde plus tôt.

Je tombe dans l'herbe et l'impact me coupe le souffle. Mon cerveau paniqué comprend enfin que les bras autour de ma taille sont ceux de Zach. Tremblant de rage, il regarde la voiture s'éloigner tandis que la musique faiblit au loin.

Nous reprenons tous les deux notre souffle. Son visage est enfoui dans mon cou, tandis que mes mains caressent les muscles de son dos. Les mots m'échappent sans que j'ai voulu parler.

- Je vous aime.

Emportée par l'instant, j'exprime tout haut ce que je ressens.

Il m'a fait l'amour de façon si tendre, si douce qu'il me faut un instant avant de me rendre compte que son corps s'est tendu.

- Devon ...

Zach se retire, glisse hors du lit et passe la main dans ses cheveux, agité. Il ne dit rien, mais je n'ai pas besoin de mots pour comprendre : le choc et la gêne se lisent sur mon visage.

- Je vois.

Pendant une longue minute, nous nous regardons dans les yeux. La chaleur dorée de son regard semble avaler le bleu cobalt du mien. J'imagine que l'or de ses iris se reflète dans mes yeux.

Puis nous nous jetons l'un sur l'autre comme des amants qui se retrouveraient après des années de séparation, et la chaleur anéantie tout ce qui reste de gêne entre nous. Envoûtée, je me noie dans nos halètements, dans le frottement de nos vêtements, dans les gémissements qui montent dans l'air embué de l'habitacle et se trouvent aussitôt avalés dans un baiser.

La lumière pâle, la circulation, tout me semble à des milliers de kilomètres de nous. Sur cette route qui longe le Pacifique, mes inhibitions s'envolent. Nous sommes seuls au monde, confortablement installés dans notre bulle.

Ses caresses me transportent.

Ma jupe est remontée sur mes hanches, et sa main parcourt la peau douce de l'intérieur de ma cuisse nue. Des petits cris m'échappent quand le bout de son doigt vient tracer le contour de ma culotte, passant du tissu à ma peau. Mes mains dévalent l'étendue musclée de son torse pour aller se cramponner à sa taille. Il les guide jusqu'à la ceinture de son pantalon. Mes doigts rencontrent au passage son ventre ferme, ce qui m'arrache un halètement.

Je le désire plus que je n'ai jamais désiré de toute ma vie.

Au lieu de descendre, mes mains tremblantes remontent pour déboutonner maladroitement sa chemise.