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" -Comment t'appelles tu, chéri ? interrogea Laurent non sans une certaine cruauté.
Damen ne répondait pas aux questions posées d'une voie aussi mielleuse.Il leva les yeux sur Laurent.C'était une erreur.Ils se dévisagèrent mutuellement.
-Peut-être a-t-il une tare,suggéra Guion.
Les yeux d'un bleu transparent ne quittèrent pas ceux de Damen. Laurent répéta sa question,lentement,dans la langue d'Akielos.
Les mots franchirent les lèvres de Damen avant qu'il ne puisse les retenir.
-Je parle votre langue mieux que vous ne parlez la mienne,chéri. "
Afficher en entier— Vous ne seriez pas le premier jeune homme à qui une tendre inclination, grisante de nouveauté, ferait tourner la tête. L’inexpérience pousse parfois à confondre les plaisirs de la chair avec l’amour véritable. L’esclave a pu vous convaincre de nous mentir, après avoir abusé de votre innocence.
— Abusé de mon innocence, répéta Laurent.
— Nous vous avons tous vu lui témoigner de la faveur. L’asseoir près de vous à table, le nourrir de votre main. À la vérité, on vous a à peine aperçu sans lui, ces derniers jours.
— Hier, je le brutalisais. Aujourd’hui, je me pâme entre ses bras. Je préférerais que les accusations formulées à mon encontre conservent une certaine cohérence. Choisissez l’une ou l’autre.
— Je n’en ai pas besoin, neveu ; vous faites montre d’un grand nombre de vices, et l’inconstance les surpasse tous.
— Oui, j’ai apparemment couché avec mon ennemi, intrigué contre mes intérêts, et fomenté mon propre assassinat. J’ai hâte de découvrir quelles autres prouesses je m’apprête à accomplir.
Afficher en entier(Laurent à Damen)
« D’un air détaché, Laurent passa les doigts parmi les rubis et fit se pencher la tête de Damen, assez près pour l’embrasser sur la joue. Le baiser fut imperceptible : pas un seul pigment de fard doré ne vint se déposer sur les lèvres de Laurent.
— Tu ressembles à une pute.
Les mots firent à peine vibrer l’air près de l’oreille de Damen, inaudibles pour qui que ce soit d’autre.
— Petite salope maquillée, murmura encore Laurent. Est-ce que tu as ouvert les cuisses pour mon oncle, comme tu l’as fait pour Kastor ? »
Afficher en entierIl était vêtu succinctement à la manière des esclaves akieloniens, et propre des pieds à la tête. Il supposa que cela signifiait qu'on avait pris soin de lui, bien qu'il ne puisse en convoquer le moindre souvenir. Il portait toujours le collier et les menottes dorées. Son collier était relié par une chaîne et un verrou à un anneau de fer au sol.
Il faillit éclater d'un rire hystérique : un léger parfum de rose émanait de son corps.
Afficher en entier- Je veux voir mon frère, dit-il.
- Tu n'as pas de frère, répondit Jokaste. Tu n'as pas de famille. Tu n'as ni nom, ni position. Tu devrais l'avoir compris, à présent.
- T'attends-tu à ce que je me soumette ? A ce que j'obéisse à... qui ? Adrastus ? Je vais lui arracher les yeux.
- Je te crois sans peine. Mais tu ne serviras pas ici, au palais.
- Où ? interrogea-t-il, menaçant.
Elle se contenta de le dévisager.
- Qu'as-tu fait ? siffla Damien.
- Rien, répondit-elle. Je n'ai fait que choisir entre deux frères.
[...]
-Pourquoi m'avoir gardé en vie ? Quel besoin cela satisfaisait-il ? Tout concorde, hormis cela. Est-ce que c'est...
Il se mordit les lèvres. Jokaste fit exprès de ne pas comprendre ce qu'il allait dire.
- L'amour d'un frère ? dit-elle. Tu ne le connais vraiment pas, on dirait. La mort, n'est-ce pas l'issue la plus facile, la plus rapide ? Non, tu dois demeurer hanté par l'idée qu'il ne t'a battu qu'une fois, mais que cette fois-là était la seule qui comptait.
Damen sentit son visage se décomposer.
-... Quoi ?
Elle lui effleura hardiment la joue. Ses doigts étaient fuselés, blancs, d'une élégance incomparable.
- Je comprends pourquoi tu préfères les teints pâles, dit-elle. Le tien ne laisse pas voir les marques de blessure.
Afficher en entierLes formalités passées, le régent demanda :
— Puis-je vous abandonner un instant pour m’entretenir avec mon neveu ?
Son regard s’arrêta sur Laurent, pesant. Torveld se retira de bonne grâce. Damen supposa qu’il devrait faire de même, mais il sentit Laurent resserrer légèrement son emprise sur sa laisse.
— Neveu. Vous n’étiez pas invité à participer à ces discussions.
— Et cependant, je suis là. Agaçant, n’est-ce pas ? rétorqua Laurent.
Afficher en entier— Le roi d’Akielos vous propose, si cela vous agrée, de l’appeler « Damen », précisa le geôlier.
Le sang de Damen se glaça.
Quelques murmures choqués retentirent dans l’assistance ; l’atmosphère, déjà tendue, devint irrespirable.
— Ils ont cru qu’affubler un esclave du nom de leur prince décédé vous amuserait. C’est de mauvais goût. Ce sont des rustres sans raffinement, expliqua le conseiller Guion.
Cette fois, le ton de Laurent demeura égal.
— J’ai entendu dire que le roi d’Akielos pourrait bien épouser sa maîtresse, dame Jokaste. Est-ce vrai ?
— Cela n’a pas été officiellement annoncé, mais ils l’envisagent, en effet.
— Le pays sera donc gouverné par un bâtard et une putain, conclut Laurent. Comme c’est approprié…
Afficher en entier"Il ne connaissait qu'une seule issue valable : la cour adjacente au champ d'entrainement, au premier étage.
Il s'obligea à marcher calmement, d'un air décidé, comme un serviteur que son maître aurait envoyé s'acquitter d'une commission. Son esprit était rempli de gorges tranchées, de combat rapproché et de poignards. Il repoussa ces pensées et réfléchit plutôt à l'itinéraire qu'il emprunterait pour traverser le palais. La voie était libre, pour l'instant.
Passer devant sa propre chambre lui fit une impression étrange. Il avait été surpris, depuis le moment où il avait été installé là, à quel point ses quartiers étaient proches de ceux de Laurent, adossés aux appartements princiers. La porte était entrouverte, comme les trois hommes à présent morts l'avaient laissée. La pièce paraissait... vide, et donnait la sensation que quelque chose clochait. Poussé par un instinct inextricable, peut-être le désir de masquer tout signe de son évasion, Damen s'arrêta pour fermer la porte. Lorsqu'il se retourna, quelqu'un l'observait."
Afficher en entier— Il ne ressemble pas vraiment à un mignon, fit remarquer le plus grand des deux hommes.
— Tu les as entendus. C’est un esclave sexuel d’Akielos, répliqua l’autre.
— Tu crois que le prince le baise ? reprit le premier d’un ton sceptique.
— C’est plutôt l’inverse, à mon avis.
— Il ne s’en sort pas mal, pour un esclave…
L’autre lui répondit d’un grognement indifférent, mais l’esprit du plus grand demeurait fixé sur cette idée.
— Imagine-toi ce que ça doit faire, de s’envoyer en l’air avec le prince…
J’imagine que ça revient à coucher avec un serpent venimeux, pensa Damen, mais il se garda d’exprimer son avis à voix haute.
Afficher en entier"La femme, armé de son impressionnante capacité pulmonaire, ouvrit la bouche et hurla."
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