Vous utilisez un bloqueur de publicité

Cher Lecteur,

Nous avons détecté que vous utilisez un bloqueur de publicités (AdBlock) pendant votre navigation sur notre site. Bien que nous comprenions les raisons qui peuvent vous pousser à utiliser ces outils, nous tenons à préciser que notre plateforme se finance principalement grâce à des publicités.

Ces publicités, soigneusement sélectionnées, sont principalement axées sur la littérature et l'art. Elles ne sont pas intrusives et peuvent même vous offrir des opportunités intéressantes dans ces domaines. En bloquant ces publicités, vous limitez nos ressources et risquez de manquer des offres pertinentes.

Afin de pouvoir continuer à naviguer et profiter de nos contenus, nous vous demandons de bien vouloir désactiver votre bloqueur de publicités pour notre site. Cela nous permettra de continuer à vous fournir un contenu de qualité et vous de rester connecté aux dernières nouvelles et tendances de la littérature et de l'art.

Pour continuer à accéder à notre contenu, veuillez désactiver votre bloqueur de publicités et cliquer sur le bouton ci-dessous pour recharger la page.

Recharger la page

Nous vous remercions pour votre compréhension et votre soutien.

Cordialement,

L'équipe BookNode

P.S : Si vous souhaitez profiter d'une navigation sans publicité, nous vous proposons notre option Premium. Avec cette offre, vous pourrez parcourir notre contenu de manière illimitée, sans aucune publicité. Pour découvrir plus sur notre offre Premium et prendre un abonnement, cliquez ici.

Livres
713 939
Membres
1 008 954

Nouveau ? Inscrivez-vous, c'est gratuit !


Inscription classique

En cliquant sur "Je m'inscris"
j'accepte les CGU de booknode

Ajouter un extrait


Liste des extraits

la maîtresse du cheikh

— Je t'aime, murmura une voix grave et veloutée, à son oreille.

Durant une fraction de seconde, elle crut à une hallucination auditive. Mais

Nick était bien là, debout devant elle, son beau visage creusé par l'inquiétude.

Amanda sentit ses jambes vaciller, mais il la prit aussitôt dans ses bras.

— O ma princesse, mais qu'est-ce que je t'ai fait ?

Son visage n'était qu'à quelques centimètres du sien à

169 peine. Elle brûlait d'envie de toucher sa joue rugueuse, de suivre du bout du doigt le contour de sa mâchoire, mais il lui avait brisé le cœur une fois et elle

était fermement décidée à ne pas le laisser recommencer.

— Lâche-moi.

Loin d'obéir, il s'avança et la souleva dans ses bras.

— Non ! Laisse-moi !

— Hé, vous !

Nick se tourna vers le jeune homme qui venait d'apparaître, visiblement décidé à jouer les chevaliers servants.

— Un mot de vous, mademoiselle, et je corrigerai cet importun.

Bien que d'humeur troublée, Nick ne put s'empêcher de partir d'un grand rire.

— Je vous invite à essayer, dit-il lorsqu'il eut repris son sérieux.

L'autre parut dérouté, et jeta un regard incertain à Amanda. Cette dernière lui aurait volontiers demandé de « corriger » Nick, mais elle ne connaissait aucun homme capable d'en remontrer au Lion du Désert ; de plus, elle ne désirait pas créer d'esclandre.

— Tout va bien, soupira-t-elle.

Lorsqu'elle reporta son attention sur Nick, il souriait comme après la première fois qu'ils avaient fait l'amour. Instantanément, son cœur chavira et, malgré

toutes ses bonnes résolutions, elle laissa Nick la porter à travers le terminal, sous les regards attendris des passagers. Après quelques instants, elle cessa de lutter et blottit la tête sur son épaule.

Lorsqu'elle rouvrit les yeux, elle se trouvait dans son jet privé. Aussitôt, les circonstances de son départ du Quidar lui revinrent à l'esprit, et elle se débattit.

— Qu'est-ce que tu fais, Nick ?

Doucement, il la déposa et glissa une main sous ses cheveux pour l'attirer contre lui.

— Je t'aime, Amanda.

—Ah ! Comme si tu connaissais le sens du mot aimer !

En guise de réponse, il l'embrassa. Le sang en ébullition, Amanda dut faire un effort surhumain pour ne pas nouer ses mains autour de son cou et s'abandonner

à lui.

— Si... si tu crois vraiment que tu peux faire comme s'il ne s'était rien passé...

Glissant un bras autour de ses épaules, Nick la mena dans le cockpit.

— Assieds-toi. Et attache ta ceinture.

— Écoute, nous sommes ici en France et tu ne peux pas me kidnapper impun...

Il la fit taire d'un nouveau baiser, puis murmura contre ses lèvres :

— Toi non plus, tu ne peux pas faire comme s'il ne s'était rien passé. Tes baisers en disent assez long.

— Mes baisers disent juste que tu es un homme séduisant. Rien d'autre.

— Un compliment? Qui l'eût cru? s'exclama Nick avec bonne humeur.

— Ça ne veut pas dire que je vais me laisser prendre au piège de ton charme.

— Tu crois vraiment que je suis venu jusqu'à Paris uniquement pour te charmer, princesse ?

— Je me fiche de savoir pourquoi...

— Je suis venu parce que je t'aime, et que tu m'aimes. Rien ne pourra plus nous séparer.

— Inutile de mentir, dit-elle d'une voix tremblante.

— Si seulement tu m'écoutais, Amanda...

170

Si j'écoutais quoi ? Encore des mensonges ?

Des larmes apparurent dans ses yeux, et elle les chassa d'un revers de main furieux.

— Non, tout est fini. J'ai couché avec toi et je n'ai pas vraiment de regrets.

C'était... c'était amusant. A présent, il est temps que je rentre à New York et que je reprenne ma vie normale.

— C'est Deanna qui a écrit cet article.

— Oh ? Et je suis supposée pousser des cris de surprise ?

— Amanda, soupira Nick, laisse-moi une chance de m'expliquer.

— Cette même chance que tu m'as donnée ?

— Très bien, grommela son compagnon en lui agrippant les mains. Je me suis comporté comme le dernier des crétins, mais je veux me racheter. Deanna a écrit cet article avec l'aide d'Abdul.

— Franchement, Altesse, je...

Puis Amanda s'interrompit et écarquilla les yeux.

— Avec Abdul ?

— Il avait compris ce qui se passait entre nous.

— Une simple affaire de sexe, déclara-t-elle en redressant le menton.

— Non, dit doucement Nick. Il savait que nous étions tombés follement amoureux l'un de l'autre.

— Quel ego, Altesse ! Je ne suis certainement pas tomb...

Une nouvelle fois, Nick l'embrassa, mais avec une telle tendresse qu'elle sentit toutes ses défenses vaciller.

— Nick, je t'en prie. Ne fais pas ça... Pas si tu ne le penses pas vraiment. Je ne supporterai pas de te perdre une nouvelle fois...

— Je t'aime, déclara-t-il presque férocement. Tu m'entends ? Je t'aime ! Et j'ai eu tort dans cette affaire. Abdul écoutait à la porte le soir où je t'ai parlé de la pièce. Il avait compris avant moi ce qui m'arrivait.

— Et... il ne me faisait pas confiance ?

— Abdul ne ferait confiance qu'à une femme du Qui- dar, même si elle avait de la moustache et la grâce d'un chameau.

Amanda se mit à rire, mais reprit presque aussitôt son sérieux.

— Il n'en reste pas moins que tu as cru à cette histoire. Si tu m'aimais, comment... comment as-tu pu faire une chose pareille ?

— Je sais que je me suis trompé, et je veux consacrer ma vie entière à me racheter. Je sais que ce n'est pas une excuse mais depuis mon enfance, les seules personnes qui m'ont aimé pour ce que je suis vraiment, et non pour ce que je représente, sont mes parents. Et toi, bien sûr. Tu as su voir au-delà des apparences... Mais c'était tellement inhabituel que j'ai eu de la peine à l'admettre.

J'ai été stupide.

Amanda lui décocha un regard attendri, puis elle lui caressa la joue.

— Pas stupide, non. Tu as eu peur. Et moi aussi, j'ai eu peur. C'est pourquoi j'ai mis si longtemps à admettre que je t'aimais. Encore que... Nous ne nous connaissions que depuis... quoi, quatre jours ?

— Nous nous connaissons depuis l'aube des temps..., souffla Nick en déposant un baiser sur ses lèvres.

— Je t'aime... Je t'aimerai toujours, Nick.

— J'espère bien. Je n'en accepterai pas moins.

Afficher en entier

la maîtresse du cheikh

Il était encore dans sa chambre lorsque Abdul, une heure plus tard, frappa à sa porte. Nick avait troqué sa djellabah contre un jean, ce qui l'avait aidé à se sentir nettement mieux. Durant les dix dernières minutes, il avait tenté de faire un grand ménage dans son esprit et dans son cœur, pour en chasser tout souvenir d'Amanda Benning. Il avait commis une erreur, c'était à lui d'en tirer les conséquences...

—Altesse, annonça Abdul en s'avançant dans la pièce. La femme est partie.

— Très bien. Est-ce que... est-ce qu'elle a dit quelque chose ?

— De nouveaux mensonges. Qu'elle n'avait pas fait ce dont on l'accusait.

Nick baissa les yeux vers son secrétaire, toujours prosterné devant lui, le front collé au dallage de marbre.

166

Relève-toi, Abdul.

— Je ne peux pas, Altesse. C'est la tradition.

—Au diable la tradition, gronda Nick en saisissant Abdul par les épaules et en le relevant de force. Tu es trop vieux pour toute cette gymnastique. De plus, il est temps que les choses changent, ici.

— Je ne crois pas, Altesse. Votre père...

— Mon père est d'accord.

— J'en doute, Altesse. Votre père est très attaché à la tradition, même s'il a fait une incartade...

— Qu'est-ce que ça veut dire? coupa Nick, sourcils froncés.

— Euh... rien, Altesse. Ce ne sont que les divagations d'un vieil homme.

— Quoi qu'il en soit, prépare-toi à du changement. Mon père a décidé

d'abdiquer.

— Déjà? Je ne pensais pas qu'il vous passerait le flambeau si tôt.

— Il n'abdique pas pour moi.

A cette annonce, Abdul devint aussi pâle que le carrelage.

— Pour... pour qui, alors ?

e

— Pour son peuple. Il est temps que le Quidar entre dans le XXI siècle. C'est aux Quidarans de choisir leur gouvernement. Fini les courbettes.

— Puisse cette femme brûler en enfer, marmonna Abdul.

— Pardon ?

— Non, rien. Je... je vais vous faire préparer votre repas.

— Tu faisais allusion à Mlle Benning ?

— Eh bien... oui. Je n'ai plus de raison de le cacher, maintenant. J'ai toujours pensé qu'elle n'était pas bien pour vous.

— Ce qui est bien pour moi ne te regarde pas.

— Bien entendu. Je voulais juste dire...

— Je sais, soupira Nick, passant une main lasse dans ses cheveux. De toute façon, elle est partie, à présent. Et tu as raison. Elle n'était pas bonne pour moi.

— Bien sûr. Une femme qui prétend être malade pour avoir accès à votre bureau...

— Accès à mon bureau ?

— Le soir de votre anniversaire, lui rappela Abdul. Lorsqu'elle a prétendu avoir mal à la tête.

— Comment sais-tu qu'elle avait mal à la tête ? demanda doucement Nick.

— Eh bien... vous m'avez envoyé chercher de l'aspirine.

— Je t'ai envoyé chercher du café.

—Ah, oui, bien sûr. Du café. Après quoi vous lui avez montré votre pièce.

— Et ça, comment le sais-tu ?

Abdul ouvrit la bouche, la referma, pâlit de nouveau.

— Je... je...

— Laisse-moi t'aider, susurra Nick. Tu écoutais à la porte ?

— Eh bien, je... il est possible que j'aie...

Une fine pellicule de sueur baignait à présent le front d'Abdul.

— Possible que quoi ? le pressa Nick.

Le vieil homme le dévisagea, puis tomba à genoux devant lui, les mains jointes.

— Je l'ai fait pour vous, Altesse. Et pour le Quidar.

— Tu as fait quoi ?

167

Comme Abdul ne répondait pas, Nick le souleva d'une seule main et répéta férocement :

— Tu as fait quoi ?

— Elle n'était pas bien pour vous. Comme votre mère n'était pas bien pour votre père. Les étrangères ne savent rien de nos coutumes.

— Dis-moi ce que tu as fait, Abdul, ou je te jure que...

— Je n'ai fait que mon devoir.

— A savoir ?

— Mlle Burgess a appelé pendant que vous étiez au Texas. Elle était en colère.

Elle était en train d'écrire un article pour Jet-Set, pour se venger de vous.

— Et?

— J'ai offert de l'argent pour son silence. Elle m'a ri au nez. Alors j'ai désespérément cherché une solution.

— Tu n'as pas songé à m'appeler?

— Je ne voulais pas vous troubler, Altesse, répondit Abdul d'un ton de supplication. Je souhaitais seulement vous aider. J'ai donc décidé que si je ne pouvais pas empêcher cette femme de publier son article, je pouvais au moins l'utiliser. Comme j'avais utilisé cette photo de vous deux devant la tente...

—Parce que c'est toi qui la leur avais vendue, celle-là aussi ?

— Je ne l'ai pas vendue, mais donnée ! L'argent ne m'intéresse pas ! Il fallait simplement vous éloigner de ces diablesses !

— Mais de quoi parles-tu ?

— Cette Amanda Benning était la pire ! Elle vous a ensorcelé !

Nick dévisagea son secrétaire, puis partit d'un rire incrédule.

— Au nom du ciel, nous ne sommes plus au Moyen Age ! Je suis simplement tombé amoureux d'elle !

— Le Lion du Désert doit tomber amoureux d'une femme du Quidar.

— Le Lion du Désert a bien envie de te briser le cou, vieux malade ! Ensuite ?

— J'ai rappelé Mlle Burgess, et je lui ai suggéré de faire paraître l'article sous un autre nom...

La fin de sa phrase se perdit dans un murmure étranglé tandis que Nick l'agrippait par le col et le soulevait du sol.

— Espèce de... C'est toi qui as parlé à Deanna de cette pièce de monnaie !

— Altesse... Je ne peux plus respirer...

Nick le relâcha brusquement, et Abdul s'effondra à ses pieds.

— Et dire que j'ai accusé Amanda...

Avec un juron, Nick enjamba Abdul et se dirigea vers la porte.

— Altesse ! Où allez-vous ?

— A Paris. A New York. Jusqu'au bout du monde s'il le faut, pour la rattraper...

Quant à toi, tu ferais bien d'avoir quitté le pays lorsque je reviendrai, ou je te jure que je restaurerai l'une de ces coutumes dont tu es si friand, et que je mettrai ta tête sur un billot !

— Non, Altesse... Pitié... Ne me bannissez pas...

Mais Nick claqua la porte. Une demi-heure plus tard, il décollait aux commandes de son jet, et fendait la nuit en direction de Paris.

Afficher en entier

la maîtresse du cheikh

— Me dire quoi, Amanda ?

Elle pivota, le cœur battant à cent à l'heure, et crut qu'elle allait défaillir de soulagement en apercevant Nick. Mais son bonheur fut de courte durée, car le même sourire cruel qu'elle avait vu sur les lèvres d'Abdul jouait à présent sur celles de l'homme qu'elle aimait !

— Laissez-nous, ordonna-t-il à Sara, prosternée devant lui.

Sa voix avait claqué comme un coup de fouet, et la servante disparut instantanément.

— Alors ? Que voulais-tu que Sara me dise ?

— Eh bien, je... ce qu'Abdul a...

Elle s'interrompit, angoissée. Nick la dévisageait d'un air dur, mauvais même, alors qu'elle n'aspirait qu'à des paroles de réconfort. Pourquoi ne lui disait-il pas que tout cela n'était qu'une mauvaise plaisanterie ?

— Nick ? Que... que se passe-t-il ?

A ces mots, Nick faillit bien éclater de rire. La femme qui l'avait trahi, qui lui avait volé son cœur pour le vendre, lui demandait ce qui se passait ? Mais bien sûr, elle ignorait qu'il était au courant de son forfait.

— Je t'en prie, Nick, dis-moi qu'il s'agit d'une plaisanterie ! Des hommes sont entrés dans ma chambre, m'ont tirée de mon lit et...

— Il s'agit de ma chambre et de mon lit.

— Bien sûr. Je voulais juste dire que...

— Et je ne te veux plus ni dans l'une, ni dans l'autre.

Une poigne glaciale serra le cœur d'Amanda. Comment sa vie avait-elle pu basculer aussi rapidement, passer du plus merveilleux des rêves au plus horrible des cauchemars ?

— Tu... tu as dit que tu ne voulais plus jamais me quitter...

— Vraiment? C'était une façon de parler. Un concept poétique.

— Arrête, s'il te plaît. Tu... tu me fais peur. Je ne comprends rien...

164

Ah bon ? fit Nick d'un ton cruel, lui capturant le menton d'une poigne ferme.

Tu es ici au harem. Et tu y demeureras aussi longtemps que je le désirerai.

— Les... les harems n'existent plus...

— Nous sommes au Quidar, ma chère. Sache que c'est un honneur de partager ma couche. Et en tant que favorite, tu auras certaines prérogatives.

Amanda se sentit pâlir et voulut se dégager. Mais les doigts de Nick mordirent dans sa chair, lui arrachant un cri de souffrance.

— Qu'est-ce que tu croyais? Que tu allais t'en tirer comme ça après m'avoir vendu ?

— T'avoir vendu ? Mais... Je ne comprends rien à ce que tu racontes !

Nick la repoussa sans douceur, avant de citer d'une voix glaciale :

— « Mes jours et mes nuits avec Nicholas al Rashid, par Amanda Benning. »

Joli titre. Il est de toi ?

Déroutée, elle secoua la tête.

— Je suis navrée, je ne sais toujours pas de quoi tu parles.

Plongeant la main sous sa djellabah, Nick en sortit un magazine qu'il lui tendit.

— Qu'est-ce que c'est ?

— Ne fais pas semblant de ne pas le savoir. Prends-le.

D'une main tremblante, Amanda saisit le journal. Elle reconnut aussitôt à son nom, Jet-Set, l'un des titres phares de la presse à

sensations. Mais ce fut la mention : « Dossier spécial Nicholas al Rashid, par

Amanda Benning » qui lui coupa le souffle. D'une main tremblante, elle ouvrit le magazine jusqu'à l'article en question.

— « Mes jours et mes nuits avec... », commença-t-elle. Non, ce n'est pas possible... Nick, tu ne crois quand même pas que j'aie pu...

— Lis.

Bouleversée, Amanda baissa les yeux vers l'article et le parcourut sommairement.

— Son auteur parle de... de...

— De ses nuits avec un « sauvage aussi élégant qu'excitant », cita son compagnon de mémoire.

—Nick, écoute-moi. Je n'aurais jamais fait une chose pareille. Quelqu'un a utilisé ma signature pour...

— Lis le paragraphe final, ordonna-t-il. A voix haute.

— « Nicholas al Rashid, en sus d'être une véritable bombe sexuelle, est un homme attachant, qui a lui aussi ses faiblesses. Ainsi, il ne se sépare jamais d'une pièce porte-bonheur qui lui rappelle ses années de jeunesse, et dont la particularité est de ne pas avoir de côté pile... »

— Je n'ai jamais parlé de cette pièce à personne, coupa Nick dans le silence de mort qui s'ensuivit. Sauf à toi.

— Je te jure que je n'ai pas écrit ça ! s'écria-t-elle en l'agrippant par la manche.

— Tu n'as peut-être pas entendu ce que je viens de dire ? Personne n'était au courant, pour la pièce.

— Quelqu'un d'autre était forcément au courant, puisque je ne suis pour rien là- dedans !

Elle poussa un cri lorsque Nick saisit à deux mains le devant de son caftan, et le déchira du col à la taille. Instinctivement, elle tenta d'en resserrer les pans, mais il l'immobilisa fermement.

165

Ne joue pas les vierges effarouchées avec moi. Pas après avoir révélé les détails de ma vie intime à des millions de gens.

— Nick, je t'en supplie...

— C'est ça. Supplie-moi !

D'un geste brutal, il l'attira contre lui et écrasa ses lèvres contre les siennes en une parodie de baiser.

— Alors comme ça, je suis un sauvage, hein ? Ça tombe bien. J'ai très envie de me comporter comme tel.

— Nick, ne fais pas ça. Je t'aime... Je...

— Ne me parle pas d'amour ! rugit-il. Je ne veux plus entendre ce mot dans ta bouche ! Parle-moi de ce que tu connais le mieux : la trahison, le sexe échevelé.

Ou bien explique-moi comment tu as pu devenir une telle garce !

La main d'Amanda s'écrasa sur sa joue, si violemment que la gifle résonna quelques instants dans la pièce aux arches d'albâtre. Avec un grognement, Nick leva la main pour la punir de son insolence. Mais Amanda resta immobile, et lui décocha un regard plein de morgue.

— C'est ça, frappe-moi. Fais ce que tu veux, parce que tu ne pourras pas me faire souffrir davantage.

Nick la toisa en silence durant les mortelles secondes qui suivirent, puis il baissa lentement la main. Seigneur, il avait bien failli devenir le sauvage qu'elle l'avait accusé d'être !

Avec un juron, il prit Amanda par le poignet, ouvrit la porte et la traîna dans le couloir.

— Abdul ! cria-t-il.

Le petit homme apparut aussitôt.

— Oui, Altesse?

— Apporte ses vêtements à cette femme.

— Mais, Altesse...

— Lorsqu'elle se sera habillée, tu la conduiras à l'aéroport. Dépose-la à Paris et réserve-lui une place pour New York.

— Comme vous voudrez, Altesse.

— Hors de ma vue ! commanda-t-il.

Puis il rentra dans sa chambre et se laissa tomber sur son lit. Là, il enfouit son visage dans ses mains et fit ce qu'aucun Lion du Désert n'avait fait avant lui dans l'histoire du Quidar.

Nicholas al Rashid, l'Héritier du Trône, se mit à pleurer.

Afficher en entier

la maîtresse du cheikh

— Abdul, dit-elle en lui tendant la main. Quel plaisir de...

— Altesse, fit le petit homme en s'inclinant devant Nick. Bienvenue au palais.

— Merci, Abdul. Mon père est là ?

— Il est sorti. Il vous fait dire qu'il est ravi de votre retour, et qu'il dînera avec vous ce soir. Avez-vous fait un bon voyage ?

— Agréable mais fatigant. Mlle Benning et moi aimerions nous reposer un peu.

— Tout est prêt, Altesse.

— Appelle-moi lorsque mon père arrivera.

— Bien sûr, Altesse. Désirez-vous manger quelque chose ?

— Fais-nous monter un plateau dans une heure.

— Certainement, Altesse.

Abdul s'inclina et Nick conduisit Amanda à travers un long couloir de marbre rose, percé de portes closes et dorées à la feuille. Le corridor se terminait par un escalier massif, qu'ils grimpèrent en silence. A mi-chemin du deuxième étage, la jeune femme jeta un coup d'œil par-dessus son épaule.

159

Nick ?

— Mmmh ?

— Il est toujours plié en deux.

— Qui ?

— Abdul. Tu ne vas pas lui dire de se relever ?

— Non.

— Mais...

— Avance, ordonna Nick en resserrant son étreinte sur son épaule.

— Oui, mais...

— Il n'y a pas de « mais ». Tu es ici au Quidar. Les us et coutumes sont différents.

— Au diable tes coutumes ! Je ne vois qu'un vieil homme qui...

Elle poussa un cri lorsque Nick la prit dans ses bras, ouvrit la porte la plus proche d'un coup de coude et la poussa à l'intérieur sans cérémonie.

— Fais attention à la façon dont tu t'adresses à moi !

—Je rêve ! Pour qui te prends-tu, à me parler comme ça ? rétorqua Amanda en plantant ses poings sur ses hanches.

—Je suis le Lion du Désert. Et tu ferais bien de t'en rappeler.

—Seigneur ! s'exclama-t-elle avec un petit rire. Tu es sérieux ?

— Je le suis, oui.

—Je croyais que tu n'étais pas le Lion du Désert quand tu étais avec moi ?

— Mais ma vie publique n'est pas ma vie privée. Ces coutumes que tu critiques sont importantes aux yeux de mon peuple.

— C'est de l'obscurantisme, rien d'autre !

— Peut-être. Mais si je disais à Abdul de ne pas s'incliner, surtout ici, au

Quidar, il en serait humilié.

—Je suppose que c'est pour ça qu'il y avait toute cette rangée d'esclaves pour t'accueillir?

— Ce ne sont pas des esclaves, mais des domestiques.

— Et tu aimes avoir des domestiques, c'est ça?

Nick lâcha un juron, s'éloigna de quelques pas et revint vers elle, visiblement furieux.

— C'est un honneur de servir dans la maison royale ! Tu as peut-être du mal à

le comprendre, mais c'est vrai. Eh oui, c'est pour cela que je ne les ai pas empêchés de me saluer. Seuls mon père, les membres du Conseil et la femme que je prendrai un jour pour épouse n'ont pas à s'incliner devant moi.

— Je suis ravie de l'entendre.

En guise de réponse, Nick prit Amanda dans ses bras et l'embrassa.

— Tu ne pourras pas résoudre tous les problèmes de cette façon, protesta-t-elle faiblement.

Mais il lui captura le menton, effleura de nouveau ses lèvres.

— Je ne veux pas parler du Quidar..., murmura-t-il. Je t'en prie. Pas maintenant.

— Nick...

Lentement, il fit descendre ses lèvres le long de sa gorge jusqu'au creux de son épaule.

— Nick, qu'est-ce que tu fais...

Il avait entrepris de déboutonner son chemisier, et elle sentit les battements de son cœur s'accélérer.

160

Je fais ce que j'ai envie de faire depuis des heures.

Lorsqu'ils furent nus dans les bras l'un de l'autre, Nick la souleva de nouveau et la conduisit jusqu'à une immense salle de bains, au centre de laquelle était percé un bassin de marbre grand comme une piscine. Ils s'y plongèrent lentement, étroitement enlacés, sans cesser de s'embrasser.

— Mmmh, murmura Amanda avec un petit rire. Quelqu'un a fait couler notre bain.

— C'est l'avantage d'être un Lion...

— Les lions ne sont que de gros chats déguisés...

Nick eut un rire grave, et se pencha pour embrasser ses seins dressés par le désir. Puis il glissa une main entre ses cuisses, remonta jusqu'à leur jonction, entama un délicieux mouvement de va-et-vient...

— Tu seras mienne pour toujours, dit-il d'une voix rauque, tandis qu'Amanda se mordait la lèvre pour ne pas crier. Je ne te laisserai jamais partir.

— Je ne veux pas partir...

Alors il se glissa en elle, et Amanda l'agrippa par les épaules avec force. Ils firent l'amour sauvagement, avec une urgence désespérée, et explosèrent en même temps. Puis ils restèrent un long moment dans les bras l'un de l'autre, haletants.

Après quelques instants, Amanda sentit qu'il la soulevait dans ses bras, sortait du bassin et la déposait sur un ht. Là, Amanda se blottit contre lui et s'endormit, un sourire aux lèvres, en proie à une extraordinaire sensation de plénitude.

Lorsqu'elle se réveilla enfin, la nuit avait envahi la pièce. Nick était sans doute avec son père, ce qui expliquait qu'elle fût seule dans le lit.

Un intense bonheur monta en elle lorsqu'elle se remémora ses paroles. « Je ne te laisserai jamais partir... » Si ce n'était pas une déclaration d'amour, cela y ressemblait furieusement. Mais peut-être fallait-il qu'elle fît le premier pas ?

Lorsqu'il viendrait la retrouver, elle prononcerait les mots qu'elle retenait depuis si longtemps : « Nick, je t'aime... »

Afficher en entier

la maîtresse du cheikh

Tu as vu Nick ?

— Non, répondit-elle rapidement.

Trop rapidement, sans doute, car sa mère haussa un sourcil surpris.

— Comment aurais-je pu le voir ? précisa Amanda. Il doit encore dormir.

— Non. Il a reçu un coup de téléphone il y a quelques minutes. Une affaire urgente l'oblige à rentrer.

— Ah.

Amanda eut un sourire joyeux, comme si la nouvelle ne l'affectait pas le moins du monde.

— Pas de problème. Je rentrerai par mes propres moyens.

Deux mains puissantes se refermèrent sur ses épaules, lui arrachant un cri de frayeur.

— C'est ce que tu penses de moi? demanda Nick d'une voix sourde. Tu me crois capable de partir sans te dire au revoir ?

— Oui.

Sa voix tremblait, mais elle releva le menton en signe de défi.

Un sourire noir étira les lèvres de Nick, et il lui prit la main pour l'entraîner vers la porte.

— Si vous voulez bien nous excuser, Marta.

— Amanda ? demanda l'intéressée.

— Tout va bien, maman.

Sitôt parvenue dans le couloir, cependant, elle se dégagea violemment. Nick devait-il ajouter à son humiliation en la tirant comme un vulgaire paquet ?

— Mais pour qui te prends-tu? s'exclama-t-elle dans un chuchotement furieux.

Je ne t'appartiens pas ! Et tu n'as pas à te trouver des excuses si tu veux rentrer à

New York.

— Je ne rentre pas à New York.

— Parfait. Je me moque de...

— Je vais au Quidar. Mon père a des problèmes politiques. De sérieux problèmes.

Amanda se tut, quelque peu déroutée. Malgré tous ses défauts, Nick ne s'inventerait sans doute pas une telle excuse uniquement pour se débarrasser d'une maîtresse devenue encombrante.

— C'est la vérité, renchérit-il, comme s'il lisait en elle.

— J'en suis désolée, répondit-elle avec raideur.

— Je serai absent une semaine au moins. Ou un mois. Il est impossible de le dire.

— Vous n'avez pas à vous justifier, Altesse.

— Mais qu'est-ce qui se passe ?

— Rien. Il ne se passe rien.

— Ne te moque pas de moi, Amanda.

153

Je ne me moque pas de toi. Je t'ai posé la même question, ce matin, et c'est exactement ce que tu m'as répondu.

— C'est vrai, soupira Nick. J'ai menti. La vérité, c'est que j'avais peur.

— Peur, toi ? De quoi ?

— De...

Il hésita, se passa la main dans les cheveux et marmonna :

— Je ne sais pas. Peur de toi.

— Le Lion du Désert ? Peur de moi ? Bien tenté, mais...

Sans lui laisser le temps d'achever sa phrase, Nick la prit dans ses bras. Ses traits s'étaient durcis, un éclat noir brillait dans les profondeurs de son regard.

— Ce n'est pas un jeu. J'essaie de t'expliquer ce que j'ai ressenti ce matin.

Quand je t'ai embrassée, quand j'ai su qu'il était temps de te quitter...

Il se tut. Un silence pesant retomba entre eux, qu'il brisa le premier.

— Viens avec moi.

— Venir avec toi ? Au Quidar ?

— Oui. Je ne veux pas te quitter. Je ne le peux pas. Viens avec moi, princesse.

— Non !

La voix de Marta Baron retentit dans leur dos. Amanda se retourna et croisa le regard inquiet de sa mère, sur le seuil de la cuisine.

— Mandy, n'y va pas. J'ai le pressentiment que...

— Amanda, coupa Nick doucement. Je veux que tu viennes avec moi.

A quoi bon mentir ? Levant les yeux vers lui, elle murmura :

— Moi aussi, je veux venir avec toi.

Une heure plus tard, ils étaient dans les airs, en route pour le royaume séculaire où les désirs du Lion du Désert avaient force de loi.

Afficher en entier

la maîtresse du cheikh

Un baiser de Nick la réveilla, dans cette lueur incertaine qui précède l'aube.

— Bonjour, princesse.

— Bonjour...

— Tu as dormi dans mes bras toute la nuit, murmura-t-il avec un sourire.

— Mmmh...

— C'était très agréable.

— Mmmh, répéta-t-elle, mêlant ses doigts à ses cheveux noirs.

— On dirait que tu n'es pas très bavarde, le matin.

Cette fois, elle se mit à rire.

— C'est vrai que je ne suis pas douée pour grand- chose, au réveil...

Sa voix se brisa lorsque Nick se pencha pour offrir à l'un de ses seins l'hommage de ses lèvres. Aussitôt, elle sentit la pointe se durcir.

— Tu vois ? J'ai trouvé une chose pour laquelle tu es douée, même le matin...

Lentement, il fit remonter sa main à l'intérieur de sa cuisse. Amanda posa sur lui un regard déjà trouble, presque étonné, et Nick se demanda s'il se lasserait

150 jamais de cette femme. Une nouvelle fois, il se glissa en elle, prit ses mains dans les siennes et l'entraîna dans une chorégraphie intensément érotique.

— Nick...

La seule façon qu'elle avait de prononcer son nom suffisait à le rendre fou.

Non, jamais aucune femme n'avait eu pareil effet sur lui...

Leur rythme s'accéléra bientôt, et Amanda noua ses jambes autour de sa taille pour l'accueillir plus profondément en elle. Nick cessa de réfléchir, de penser, pour se perdre dans cette prison de satin brûlant. Le plaisir les faucha tous deux en même temps, encore différent des fois précédentes. L'amour avec Amanda serait-il toujours ainsi ?

Après quelques instants d'immobilité, Nick grommela :

— Je crois que je ne pourrai plus jamais bouger.

Afficher en entier

la maîtresse du cheikh

Le monde entier semblait s'être emballé, les étoiles dans le ciel texan tournoyaient comme un carrousel fou. Amanda leva les yeux vers l'homme qui avait bouleversé sa vie, vers cet étranger complexe et ténébreux qu'elle aimait de tout son cœur, et elle frémit.

— J'ai envie de vous..., murmura-t-il.

De nouveau, il l'embrassa, fit glisser une main le long de son dos, descendit jusqu'à ses reins et la plaqua étroitement contre sa virilité tendue. Amanda sentit une vague de désir inouïe la submerger. Nick murmura quelque chose dans un langage qu'elle ne comprenait pas, mais les mots n'avaient plus d'importance.

Plus maintenant.

Il se détacha enfin d'elle, juste assez pour qu'elle pût voir son visage dans la lumière opalescente de la lune.

— Vous êtes merveilleuse...

Leurs lèvres se trouvèrent une fois de plus, se taquinèrent, s'évitèrent, se réunirent. Lentement, la lune glissa derrière les collines. Aussitôt, l'obscurité les enveloppa de son manteau velouté.

Nick attira Amanda plus étroitement contre lui, si c'était possible. Haletante, elle murmura son nom.

— Nick, je...

— Amanda... Allons dans ma chambre.

En guise de réponse, elle se suspendit à son cou et l'embrassa avec une sensualité qui faillit bien lui faire perdre tout contrôle sur lui-même. Passant sa main sous sa jupe, il la remonta le long de sa cuisse.

Amanda portait des bas et un simple triangle de dentelle en guise de slip, et il songea qu'il serait terriblement excitant de la voir allongée sur son lit, dans cette tenue... Mais elle bougea à cet instant ses hanches, tout contre lui, et il oublia tout, instantanément, sauf son farouche désir de la posséder.

— Amanda..., dit-il d'une voix rauque.

Puis il glissa sa main entre ses cuisses, et se mit à trembler lorsqu'il sentit contre ses doigts la chaude moiteur de sa féminité. Amanda gémit doucement.

De son côté, cependant, elle ne resta pas inactive. Fébrilement, elle entreprit de lui ôter sa cravate, d'ouvrir sa chemise. Elle glissa ensuite ses deux mains sur son torse, descendit le long de son ventre.

Nick se mordit la lèvre, il avait attendu ce moment depuis des années, il le comprenait en cet instant. Il savait à présent qu'il avait vécu avec le souvenir de

149 cette femme depuis leur première rencontre. A présent, elle allait être sienne...

Mais pas comme ça.

Elle était aussi délicate qu'une fleur, aussi irréelle qu'une fée. Il voulait la posséder lentement, voir monter l'extase dans son regard, boire son plaisir à ses lèvres, s'enivrer de la musique de ses soupirs d'extase. Puis ils basculeraient ensemble derrière l'horizon du plaisir...

Nick frissonna. Une excellente résolution, mais qui ne tiendrait pas longtemps si elle continuait d'onduler ainsi contre sa main...

Un cri monta de la gorge d'Amanda.

— Regardez-moi, murmura-t-il en l'adossant à la rambarde.

Lorsqu'elle leva vers lui son regard trouble, il fit glisser son slip de dentelle le long de ses cuisses. Amanda s'agrippa à lui comme un naufragé à un radeau.

Dans un sanglot, elle prononça son nom, défit la boucle de son ceinturon, et se mit à le caresser.

Toutes les bonnes résolutions de Nick s'évanouirent. Avec un grognement, il la souleva pour l'asseoir sur la balustrade, puis se glissa en elle d'un coup de reins. Sa raison abdiqua brusquement et il n'y eut plus que la chaleur de la nuit, celle d'Amanda, la danse enfiévrée de leurs corps mêlés.

« Pas tout de suite, songea-t-il vaguement. Tu dois résister et... »

Mais un spasme violent le secoua et il s'abandonna en elle. Au même instant,

Amanda renversa la tête en arrière et émit un cri étranglé.

Pendant un long moment, ils demeurèrent immobiles. Nick se pencha pour embrasser Amanda, et fronça les sourcils en sentant un goût salé sur ses lèvres.

— Tu pleures ?

« Je pleure de bonheur, songea-t-elle. Je pleure de connaître l'amour pour la première fois. »

— Ce ne sont pas des larmes de tristesse, répondit-elle avec un sourire vacillant. C'est juste que... que je n'ai jamais...

— Jamais ?

Émue, elle secoua la tête.

— Non.

Alors Nick l'embrassa, jusqu'à ce qu'elle fût de nouveau pantelante de désir.

Puis, la soulevant dans ses bras, il la conduisit à sa chambre.

Afficher en entier

la maîtresse du cheikh

Nick?

Bon sang, si elle le repoussait, Dieu seul savait ce qu'il était capable de faire.

— Nick ?

Il fronça les sourcils. Ils étaient de nouveau sous la véranda. Il se rappela qu'après le dessert, il avait suivi Tyler Kincaid pour respirer un peu d'air frais.

147

Oui, dit-il avec un soupir. Je suis désolé. Vous devez penser que je suis...

— Ce que je pense, c'est que si Amanda et vous ne nous faussez pas compagnie rapidement, l'air va devenir irrespirable ici.

Nick pivota vers lui, sourcils froncés.

— Qu'est-ce que ça veut dire, Kincaid ?

— Que la température monte de dix degrés chaque fois que vous vous regardez.

Les deux hommes se dévisagèrent longuement, puis Nick eut un rire rauque.

— Je suis désolé.

— Ne vous en faites pas, je connais ce sentiment. C'est fou ce que l'amour peut faire à un homme.

— L'amour ? Vous vous trompez. Je ne...

Afficher en entier

la maîtresse du cheikh

Chapitre 9.

Le soleil déclinait déjà, à l'ouest, lorsque Marta Baron s'installa sous la véranda, sourit poliment à ses invités et se demanda que dire à l'amant de sa fille. Ou du moins, à l'homme qu'elle supposait être l'amant de sa fille.

Supposition fondée, elle n'en doutait pas. La façon dont le cheikh Nicholas al

Rashid regardait Amanda, la main qu'il gardait posée sur son bras, et jusqu'à la douceur de sa voix lorsqu'il s'adressait à elle en disaient long. Il aurait aussi bien pu brandir un néon proclamant « Cette femme m'appartient » !

Amanda, elle, était plus secrète. Ses joues étaient un peu plus roses qu'à

l'accoutumée, et elle jetait parfois à son compagnon un regard qui aurait pu laisser croire qu'ils étaient seuls sur la planète, mais Marta avait également remarqué un éclat de colère dans les yeux de sa fille lorsque le cheikh l'avait prise par les épaules, pendant les présentations.

—... et alors, s'exclama Jonas avec un rire sonore, je lui ai dit : Pourquoi est- ce que j'achèterais un cheval à un crétin qui n'est pas capable de différencier l'avant de l'arrière ?

Tous rirent, et Marta les imita poliment. Elle s'était toujours considérée comme une femme moderne, avant même de devenir Mme Baron. Elle avait vécu la révolution sexuelle, n'avait fait aucune remarque lorsque ses filles avaient ramené leurs premiers petits amis pour dormir — ou plutôt, ne pas dormir — à la maison. A l'inverse de ses deux sœurs, pourtant, Amanda ne lui avait présenté aucun homme, si elle exceptait le minable qui lui avait servi de mari.

Levant son verre de thé glacé, Marta but une petite gorgée et le reposa précautionneusement. Une chose était sûre. Nicholas al Rashid n'était pas, pour

Amanda, un ersatz de figure paternelle comme l'avait été Paul.

Marta l'étudia à la dérobée. Assis près d'Amanda, il écoutait Jonas, mais son attention était fixée sur la jeune femme. Et il était impossible de se méprendre sur la façon dont leurs cuisses se frôlaient, dont leurs mains se cherchaient et se fuyaient tour à tour, en une étrange et muette danse de séduction. Si les deux n'étaient pas encore amants, techniquement parlant, ils n'allaient pas tarder à le devenir. Le cheikh était visiblement de ces hommes qui obtiennent tout ce qu'ils veulent, et il voulait Amanda. Mais qu'adviendrait-il d'elle une fois qu'il aurait obtenu satisfaction ?

Malgré elle, Marta se rembrunit légèrement. Nick était une version plus jeune de son propre mari : puissant, autoritaire, déterminé. Il était sans doute tout aussi

143 féroce et intransigeant lorsqu'il le fallait. Un monarque se devait d'avoir toutes ces qualités — si c'étaient là des qualités.

Il était particulièrement difficile, elle était bien placée pour le savoir, d'apprivoiser les hommes de ce type. Ils attiraient de plus la gent féminine comme un pot de miel les abeilles, ce qui n'arrangeait rien.

Connaissant sa fille, Marta savait qu'Amanda aimerait de la même façon qu'elle, passionnément, follement, une fois qu'elle aurait trouvé l'homme de sa vie. Nick était-il cet homme ? Elle espérait que non. Car si elle le sentait capable d'aimer une femme avec une merveilleuse intensité, elle doutait de son inclination à faire les concessions nécessaires au succès d'un couple.

—... l'aurais su tout de suite, madame Baron.

Clignant des yeux, Marta s'arracha à ses rêveries. Nick lui souriait d'un air affable.

— Pardon, vous disiez, Votre Altesse ?

— Je vous en prie... Appelez-moi Nick.

— Nick, alors. Je suis désolée, mais j'ai eu un moment de distraction.

— Je disais que j'aurais su que vous étiez la mère d'Amanda rien qu'en vous regardant, tant vous vous ressemblez. Vous pourriez même passer pour deux sœurs.

— Vous n'auriez pas un peu de sang irlandais, pour bonimenter avec autant d'aisance ? demanda Marta avec un sourire.

Nick lui sourit à son tour.

— Ma mère affirmait qu'elle avait un grand-père irlandais, mais nul n'a jamais pu vérifier l'information.

— Je crois avoir lu quelque part que votre mère était américaine ?

— C'est exact. Et fière de l'être. Tout comme je suis fier de mon côté

américain. J'ai toujours estimé que j'avais de la chance d'être le produit de deux cultures aussi extraordinaires.

— Un pied dans le passé, un pied dans le futur. Je me demande lequel vous plaît le plus...

— Maman ! la gronda Amanda.

Mais Nick se contenta de rire.

— Les deux ont leurs avantages. Jusqu'à présent, je n'ai pas eu à choisir.

— Pourquoi choisir, alors que vous pouvez avoir le meilleur des deux mondes ?

Vous êtes là, en jean...

— Il est difficile de monter à cheval en costume, madame Baron.

— Marta. Vous savez très bien ce que je veux dire, Nick. Vous êtes libre de redevenir à tout moment un chef d'État, un prince au-dessus des lois qui nous gouvernent.

— Maman !

— Non. Non, ta mère a raison, intervint Nick en embrassant la main d'Amanda.

C'est une description assez exacte, bien que simplifiée, de la vie que je mène.

Puis il se leva, et demanda :

— Marta ? J'ai vu que vous cultiviez des fleurs superbes, dans le jardin.

Voulez-vous bien me les montrer ?

— Volontiers. Si vous voulez bien nous excuser...

Tous deux s'éloignèrent, Marta au bras de Nick.

— Alors comme ça, dit-elle d'un ton dégagé, vous aimez les fleurs ?

— Oui. Surtout celles qui ont la force de s'épanouir dans des climats difficiles.

144

Peu en sont capables.

Après s'être assuré qu'ils étaient hors de portée de voix, Nick s'immobilisa.

— Cessons de parler par métaphores. Vous ne m'aimez guère, n'est-ce pas ?

— Ce n'est pas que je ne vous aime pas. Plutôt que...

Maria s'interrompit, et soupira :

— Écoutez, je suis une femme moderne. Je ne vous demanderai pas quelles sont vos intentions en ce qui concerne ma fille.

— Parfait. Parce que cela ne regarde qu'Amanda et moi.

— Je sais. Amanda est une adulte responsable. Mais je ne peux pas m'empêcher de me faire du souci pour elle. Je ne veux pas la voir souffrir.

— Et vous pensez que je la ferai souffrir ?

— Pas intentionnellement. Mais un homme tel que vous peut blesser une femme involontairement.

—Un homme tel que moi ? répéta Nick avec dureté. C'est-à-dire?

— On dirait que je vous ai insulté, déclara Marta avec un petit rire. Mais croyez-moi, telle n'était pas mon intention. Vous me rappelez mon mari à plus d'un égard, Nick. Dans la vie, la réussite peut conduire à une certaine forme d'égoïsme...

Marta secoua la tête avec agacement, et enchaîna :

—Écoutez-moi, je parle comme une psychologue de supermarché. Jonas me dirait que je me mêle encore de ce qui ne me regarde pas.

— Et il aurait raison, déclara Nick, adoucissant ses propos d'un sourire. Mais je vous comprends. Vous aimez votre fille. Et... et elle compte beaucoup pour moi.

— Parfait. Quoi qu'il arrive, toute femme devrait avoir l'occasion, au moins une fois dans sa vie, d'être regardée par un homme comme Amanda l'est par vous.

— Tous les hommes doivent la regarder de cette façon.

— Non. C'est la première fois.

— Mais... et son mari ?

— Son mari était un crétin.

— Heureux de vous l'entendre dire.

Marta se mit à rire, et reprit le bras de Nick.

— Je crois que nous allons bien nous entendre, Nicholas al Rashid !

Afficher en entier

la maîtresse du cheikh

Amanda fixa Dawn. Dawn fixa Amanda.

— Dawn ! Quelle chance que tu sois là ! Ton frère...

— As-tu invité cette femme à la maison ? coupa Nick.

Il fit un pas en avant, et sa sœur recula d'autant.

— Je veux une réponse.

— Tu l'auras si tu me laisses le temps de...

— L'as-tu invitée ici ?

— Arrêtez de maltraiter Dawn ! s'exclama Amanda, furieuse. Je vous ai déjà dit qu'elle m'avait dit de venir ce soir.

— Je traiterai ma sœur comme bon me semblera !

Le visage blanc de colère, Nick se tourna vers Amanda et pointa un doigt dans sa direction.

— Vous m'avez défié à vos risques et périls !

— Vous imaginez vraiment que j'aie pu m'introduire ici sans autorisation ? Si vous croyez que l'intimité des despotes me fascine !

— Amanda, chuchota Dawn, vas-y doucement.

— Ah, toi, ne me dis pas quoi faire ! protesta la jeune femme. Et où étais-tu, d'abord ? Tu étais censée me retrouver ici il y a dix minutes !

— Je sais. Je suis désolée. Mais j'ai filé mon collant et...

— C'est donc vrai, coupa Nick. Tu as bel et bien invité cette personne, et tu l'as autorisée à pénétrer dans mes appartements !

— Nick, tu ne comprends pas...

— En effet, je ne comprends pas. Je ne comprends pas ce qui t'est passé par la tête. As-tu vraiment cru que j'accueillerais avec plaisir la femme qui t'a pervertie

?

— Je n'ai perverti personne ! fulmina Amanda. Et je ne suis venue que pour faire plaisir à Dawn. Je n'avais aucune envie de travailler ici, je savais déjà que vous aviez un ego disproportionné !

Elle se tut, pantelante, réprimant une farouche envie de le gifler une fois encore pour effacer l'expression arrogante qu'il arborait. La prudence l'emporta finalement sur la colère, et elle fit un pas en direction de la porte.

— Je m'en vais, Dawn. Si ton frère t'autorise à utiliser le téléphone, appelle-moi demain.

Mais la main du cheikh se referma sur son bras.

— Vous n'irez nulle part avant d'avoir répondu à mes questions.

109

Lâchez-moi !

— Quand je le déciderai.

— Vous n'avez pas le droit de...

— Bon sang ! Vous allez arrêter ce cirque !

Tous deux se tournèrent vers Dawn, qui les regardait à présent comme s'ils

étaient devenus fous.

— Qu'est-ce que c'est que ce foutoir ? reprit-elle avec irritation.

— Ne jure pas ! la réprimanda son frère d'un ton sévère.

— Dans ce cas, arrête de me traiter comme une imbécile écervelée et écoute- moi ! Oui, j'ai invité Amanda ici ce soir !

— Pour être mon « cadeau », c'est ça ?

— Exactement. Je voulais t'offrir quelque chose d'original.

— Et tu pensais que j'apprécierais que tu m'offres une... une call-girl ?

— Mais qu'est-ce que vous croyez ? intervint Amanda. Je n'aurais pas accepté

de coucher avec vous, même pour tout l'or du monde ! Et ne menacez pas de me faire couper la tête, Votre Dictature, parce que je me moque parfaitement de vos menaces !

— Je ne comprends pas ce que ma sœur avait en tête en vous faisant venir ici.

— Je vais vous dire ce qu'elle avait en tête. Elle...

Dawn tapa du poing sur une commode.

— Je peux très bien le dire moi-même !

— Reste en dehors de tout ça, ordonna Nick.

— C'est incroyable ! Tout ce drame parce que je trouve que ton appartement ressemble au décor d'un film kitsch ! Vraiment, quelle idiote j'ai été de vouloir t'offrir les services d'une décoratrice d'intérieur !

— Pardon ? dit Nick en clignant des yeux.

— Une décoratrice. Tu sais ? Quelqu'un qui aurait pu transformer cet endroit en un véritable appartement. J'ai donc appelé Amanda, qui est l'une des décoratrices les plus connues de New York. Pas vrai, Mandy ?

Afficher en entier

Nouveau ? Inscrivez-vous, c'est gratuit !


Inscription classique

En cliquant sur "Je m'inscris"
j'accepte les CGU de booknode