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Princesses du désert, Tome 3 : Les rêves d'une princesse



Description ajoutée par anonyme 2019-09-01T07:40:33+02:00

Résumé

Qui se cache derrière la silhouette souple et agile du jeune Hani ? Un garçon débrouillard ou une princesse en fuite ? Parti à la recherche de la princesse Shakira, la cousine du nouveau sultan du Bagestan, le cheikh Sharif Azad al Doualeh ne s'attendait pas à se laisser distraire de sa mission par les gesticulations d'un jeune garçon. Pourtant, quelque chose dans les manières de ce dernier, dans ses yeux trop grands, dans sa bouche trop pleine, retient son attention et le touche d'une bien étrange manière.

Déterminé à percer le secret d'Hani, Sharif décide de le suivre, sans imaginer qu'il trouvera bien plus que la vérité au bout du chemin.

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Classement en biblio - 10 lecteurs

extrait

Sous un soleil incandescent, le désert australien s’étendait, fumant, raboteux et inhospitalier jusqu’aux lointaines montagnes. Une autoroute le traversait, sans souci apparent du terrain, sorte de ruban gris et imprécis qui enjambait, presque par inadvertance, ravines et surfaces planes. Ici, un monde hostile et inflexible offrait un visage anonyme aux besoins des humains. Un grand camion à fond plat rugissait sur cette portion désolée de l’autoroute, sa cargaison arrimée par des câbles sous une bâche en plastique d’un bleu vif. Une poussière brûlante s’élevait à son passage, comme si le bitume mettait le feu à ses roues, l’obligeant à poursuivre son chemin ou à être consumé.

Loin derrière, une voiture grise rutilante gagnait rapidement du terrain sur le camion. Le cheikh Sharif Azad al Daouleh leva les yeux de la carte étalée sur le volant pour jeter un coup d’œil autour de lui. Toujours aucun signe de son heu de destination. Tout ce qu’il voyait, c’était une terre stérile, desséchée, couleur de rouille, comme labourée par une griffe géante, ponctuée çà et là d’arbustes racornis. Une terre aussi désolée que le désert bagestani, et cependant terriblement étrangère.

Le point qu’il recherchait dans le désert était seulement indiqué au stylo sur la carte. Centre de rétention de Burry Hill était barré d’un X, non loin de la ligne qui représentait l’autoroute, à quelques kilomètres de la ville la plus proche. Les yeux du cheikh parcoururent le paysage, à la recherche d’une voie latérale. D’après les informations dont il disposait, il n’existait aucun panneau de signalisation, le grand public n’étant, bien sûr, guère encouragé à visiter les camps de réfugiés.

L’homme rejeta la carte et soupira. Le sultan avait parlé d’une mission difficile. Mais ni Ashraf ni lui n’en avaient véritablement évalué la difficulté. La tâche de retrouver un membre de la famille royale quelque part dans l’univers des camps de réfugiés n’était pas seulement un cauchemar de logistique, c’était aussi une sorte de trou noir émotionnel. L’échelle des souffrances auxquelles il avait assisté était quelque chose à quoi personne ne pouvait être préparé.

Devant lui, le camion crachait une épaisse fumée grise et délétère. Le cheikh appuya plus fort sur l’accélérateur et entreprit de le doubler.

A l’arrière du poids lourd, un paquet de chiffons couleur de poussière s’agitait violemment comme s’il était sur le point d’être déchiqueté par celui qui le chevauchait, un gamin accroché aux câbles. Le camion avait un passager clandestin ! Maigre mais agile comme un singe, ce dernier entreprit de dégringoler du sommet de la cargaison avec une audace telle que Sharif sentit son ventre se contracter. Il regarda le gamin étirer une jambe longue et mince jusqu’à ce que son pied nu touche le pare-chocs. Ensuite il se redressa, jeta un coup d’œil pardessus son épaule pour surveiller la route derrière lui. A cet instant, Sharif réalisa avec horreur que sa voiture était dans l’angle mort de la vision du garçon qui, maintenant, se penchait vers l’extérieur, sur le côté du camion opposé à la voiture. Accroché d’une seule main, il paraissait sur le point de sauter.

Sharif étouffa un juron. Alors que sa main s’aplatissait sur l’avertisseur, le passager tendit le bras et jeta quelque chose sous les roues du camion.

Le bruit de l’explosion couvrit celui du Klaxon. Devant l’automobiliste, le camion se mit en travers de la route et s’arrêta dans un long gémissement, carcasse frémissante.

Ecrasant la pédale de frein et braquant de toutes ses forces pour éviter la collision, Sharif vit la petite silhouette maigre sauter avec agilité juste devant lui. A cet instant seulement, le jeune garçon prit conscience de sa présence. Il lança un regard de stupeur horrifiée vers la voiture qui s’approchait et, durant une épouvantable seconde, ses yeux se plantèrent dans ceux de Sharif. Puis il atterrit avec maladresse sur le sol, grimaça de douleur et roula sur lui-même, dans un effort désespéré pour s’éloigner de sa trajectoire. Les roues de la voiture mordirent durement le bitume bouillant dans un hurlement de protestation au moment où Sharif, cramponné au volant, parvenait enfin à s’arrêter. Comme une grêle de balles, des gravillons bombardèrent l’habitacle et les vitres, et une odeur chaude et entêtante de caoutchouc brûlé envahit l’atmosphère. La voiture argentée stoppa sur une bande d’arrêt d’urgence, le nez à quelques mètres du fossé qui dégringolait en pente raide vers le désert. Devant, le camion s’était immobilisé dans l’autre sens, formant un V élargi par rapport à la voiture. Entre les deux, le jeune garçon gisait, ses bras décharnés enroulés autour de la tête. Autour de lui s’éparpillaient des objets hétéroclites tombés avec lui, barres chocolatées, un jouet, et quelque chose qui brillait pitoyablement sous le soleil implacable : une orange, dont la couleur éclatante détonnait dans ce paysage poussiéreux. Puis ce furent le silence et la poussière qui retombait.

Sharif ouvrit vivement sa portière et descendit. Il était grand et taillé en guerrier avec, dans le maintien, quelque chose de fier et même, comme certains le prétendaient, une sorte d’arrogance. Le visage allongé, il avait une mâchoire carrée et un nez droit, hérité d’une mère étrangère. La lèvre supérieure était bien dessinée, l’autre, généreuse, signe d’une nature profonde et passionnée. Les yeux noirs, sous la barre des sourcils, trahissaient une intelligence aiguë. Avec cela, des pommettes saillantes, une peau douce. Ses fins cheveux noirs étaient coupés court, coiffés en arrière d’un front large et net.

— Espèce de petit idiot ! s’écria-t-il.

Le garçon s’assit, luttant pour retrouver son souffle. Il ne paraissait pas blessé.

— D’où... d’où venez-vous ? demanda-t-il en anglais d’une voix haletante.

Son épaisse chevelure, brûlée par le soleil, était courte et en broussaille. Dans la structure osseuse émaciée du petit visage affamé, la mâchoire était carrée mais délicate pour un garçon et se terminait par un petit menton pointu. La bouche pleine était trop grande pour le mince visage. Il en était de même pour les yeux. Le gamin paraissait trop jeune par rapport à l’expression de son regard, mais il en était ainsi de tous les enfants qui vivaient dans les camps. Il devait avoir environ quatorze ans.

Sharif éclata d’un rire auquel se mêlait cependant une certaine colère.

— D’où je viens ? Il est bien question de cela ! Que diable étais-tu en train de faire ? Tu as de la chance d’être encore vivant !

Pendant un instant, le garçon se contenta de le fixer de ses grands yeux, examinant la belle silhouette fière et grave, la djellaba blanche et le keffieh, si étrangers à ce pays.

— Oui, merci, marmonna-t-il.

Cette fois, devant l’inattendu de la réponse, Sharif partit d’un rire sincère. Il sortit une boîte en or de sa djellaba, en tira un fin cigare noir et le coinça entre ses dents. Pendant ce temps, l’enfant, la respiration toujours saccadée, se redressa sur ses genoux et tendit la main vers une barre chocolatée. Une douleur soudaine le fit grimacer et il se détourna pour se masser la cheville.

Sur le point de sortir son briquet, Sharif interrompit son geste.

— Es-tu blessé ?

— Non ! mentit le garçon, comme s’il devinait qu’une faiblesse apparente pouvait constituer un danger.

Dents serrées pour contrer la douleur, il recommença avec obstination à rassembler ses affaires éparpillées.

Sharif posa le pied sur un anneau d’un bleu vif dans son enveloppe de carton juste au moment où les doigts du gamin l’atteignaient. Le regard de l’enfant remonta vers les yeux sombres qui, au-dessus de lui, l’évaluaient

— Ça fait mal comment ? questionna Sharif.

Le gosse haussa les épaules.

— Es-tu blessé ? insista Sharif.

— Qu’est-ce que ça peut vous faire ? Vous seriez mieux dans votre peau si vous n’aviez pas de souci à vous faire ? Comme ça, quand vous remonterez dans votre belle voiture brillante, vous aurez peut-être l’impression rassurante de vous être préoccupé de ma santé ?

Le cynisme brutal en disait long sur les années de souffrance du gamin. Et ce n’était encore qu’un enfant Une telle absence de confiance dans un cœur humain frappa soudain Sharif comme quelque chose d’éminemment tragique. Un besoin impérieux le saisit d’apprendre à cet enfant blessé qu’il existait une authentique bonté humaine. Au cours des semaines passées, il n’avait assisté qu’à des scènes tout droit venues de l’enfer, et il s’était forcé à garder la tête froide. Pourquoi se laissait-il gagner par l’émotion maintenant ? Et, qui plus est, pour cet enfant décharné qui ne se fiait à personne. Non, il refusait absolument de se laisser entraîner dans cette voie sans issue. Prendre en compte un membre de l’humanité souffrante était une entreprise délicate et parfois dangereuse. Tel un chirurgien, il se devait de garder une certaine distance.

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Commentaires récents

Argent

Ce dernier tome de la trilogie est mon préféré.

Cette fois, il s'agit de personnages authentiques, et vraiment attachants! On se sent proche d'eux, et de ce qu'ils vivent.

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Activité récente

Na-nie l'ajoute dans sa biblio or
2018-05-17T11:28:38+02:00

Les chiffres

lecteurs 10
Commentaires 1
extraits 1
Evaluations 1
Note globale 7 / 10

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