Extraits

Que désire un journaliste ?

Capturer la vérité.Puis la relâcher.

La parasiter, en donner sa propre version, la partager. A supposer que les journalistes éprouvent des désirs.

Elle prend alors une profonde inspiration et sombre dans un sommeil noir, mortel et vide.

Pour les fillettes, le monde disparaît, déchiré par des millions de prédateurs aux dents acérées, décomposés dans une lumière aveuglante et régénéré en autre chose ; un ciel blanc et laiteux ; sans début ni fin.

Tu entends encore le sifflement. Ce soit des chants d'oiseaux ? C'est sûrement nous, Malin, nos corps qui planent dans l'espoir de trouver le repos en prenant possession de l'espace. Mais cela ne marche pas, Malin, nous ne trouvons pas le repos.

Cette soirée printanière a un parfum d'été.

Un parfum d'été vicié par le mal.

Par l'odeur des corps carbonisés de deux fillettes pulvérisées par une bombe.

Dans les moments de détresse, les hommes recherchent le réconfort de la foi, mais s'en moquent éperdument le reste du temps.

Avec de l'argent, on peut nourrir son ventre, pas son âme.

L'infection se répand dans ton organisme, gagne ton coeur.

Que fais-tu?

Est-il possible de se protéger contre le Mal qui se cache derrière des couches et des couches de bonté?

Parmi les plantes vénéneuses de ton jardin?

Alors que fais-tu?

Tu prends conscience.

Du Mal absolu.

Elle tourna son regard vers la fenêtre. Vers l'hôpital. Là où des infirmières et des aides-soignantes triment pendant de longues heures pour un salaire de misère, tandis que les trades de Stokholm n'ont qu'à appuyer sur les touches de leur clavier pour s'en mettre plein les poches en faisant les paris stupides qui ont plongé le pays entier dans la crise économique.

Ces hommes ont définitivement renoncé à faire partie de notre société.