Les extraits appréciés par Godhatesus

Bien entendu, mon geste impulsif n’eut pas l’effet escompté.
Je le compris à la seconde où Night baissa les yeux vers moi, juste avant que ma pathétique brosse à cheveux pénètre la chair diaphane de sa poitrine.
Il ne sollicita pas sa sorcellerie ténébreuse, cette fois.
Il intercepta mon poignet entre ses doigts, avec une telle rapidité que je ne pus déceler son bras, puis me prit à la gorge avec sa main libre. Un flot de terreur se déversa en moi.
L’instant suivant, je me retrouvai à nouveau adossée au mur… ou plutôt, plaquée contre, mes pieds battant le vide, car il m’avait hissée aisément à sa hauteur.
Pareil à un animal intrigué, il inclina la tête sur le côté en me jaugeant tandis que je gesticulais, me débattais et rugissais sans succès, écartelée entre mon effroi et mon courroux. Sa grande poigne autour de mon cou était ferme et douloureuse, mais pas aussi serrée et mortelle qu’elle aurait pu l’être s’il avait réellement voulu m’étrangler. Même si j’avais du mal à respirer correctement, je ne suffoquais pas : la nuance était manifeste.
Le Faedra de la Nuit saisit son cylindre fumant entre son pouce et son index pour l’ôter de sa bouche aux lignes sensuelles et prétentieuses. Avec scepticisme, il avisa mon arme improvisée, éjectée à terre durant l’impact.
Oui, il n’y avait que moi pour tenter de poignarder un dieu avec une brosse à cheveux.
– Un couteau ridicule hier, une vulgaire brosse aujourd’hui… Avec quel objet minable me menaceras-tu la prochaine fois ? me lança-t-il de sa voix grave et rauque qui m’extirpa un frisson.
– Tout ce qui me tombera sous la main, même une aiguille
à tricoter !
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