Les extraits ajoutés par JusteUnLecteur
Je te respire
M’abreuve
De tes soupirs
Aspire ton souffle rauque
Le temps se bloque
Sur un appel…
Ne raccroche jamais
Laisse perdurer
Sur les secondes
Le reflet de nos ondes
Encastrées.
Afficher en entierAprès un petit-déjeuner tout ce qu’il y a de plus thaï et de plus copieux — omelette, nouilles, légumes et épices qui brûlent les yeux de l’intérieur —, je longe la route qui m’amène à Khao San. Le soleil ne picore plus mes joues à présent : il les crame. La fumée des pots d’échappement me gratte la gorge. Je marche le long des rues éclaboussées de couleurs et enfumées par les grills, longe les étals de fruits aux formes et teintes irréelles étincelant sous les feux du soleil.
Afficher en entierDélice de goûter sous d’autres latitudes les nouvelles saveurs des vieilles amitiés ! Je cours vers la voix claire et chaude de Stéphane lorsqu’elle franchit le seuil de notre hôtel. Après les « Alors ? Raconte ! » et les « Qu’est-ce que t’as visité ? », la terrasse de l’hôtel, Belikin bien en main, ne se fait pas prier. Alors que l’or amer pétille sur nos langues et ravigote notre palais, je cherche, sur le site internet Couchsurfing, un hôte au Guatemala. Les profils défilent, s’épluchent pour trouver commun intérêt. L’un d’entre eux titille mes pupilles. Dans la description, une phrase : “Je ne suis vraiment moi-même qu’en voyage”. Le goutte à goutte oppressé du quotidien ne nous rendrait-il que la moitié, le quart de nous-mêmes ? Dans le reflet des nouveautés, l’aventure donne corps à l’être. Disparues, les grimaces des démons que nous avons nous-mêmes forgés.
Dessiner nos vérités exige parfois que l’on rature ce qui, pense-t-on, nous illustre.
Afficher en entierJe glisse lentement pour me fondre avec le sol glacé. Je me vide avant de m’élever. Le temps s’arrête. Je ne suis plus composé de matière. Je n’ai plus de texture. Je flotte simplement au-dessus du sol. Je suis dans l’air ambiant, je suis même l’air ambiant jusqu’à ce que je m’éparpille en une infinité de fragments. Je suis ces gouttes qui s’écrasent sur la fenêtre avec l’averse. Je suis le courant d’air à l’entrée du service. Je suis le café dans le thermos de cette infirmière en fin de carrière. Je suis la lumière des néons, le faux plafond miteux et le lino qui en a bavé. Je suis le battement de chaque cœur, de chaque personne.
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