Un super roman, qui s’adresse aux ados mais en leur faisant confiance, sans les infantiliser. La plume de Marine Sivan est aussi passionnante et fluide pour le public cible que pour des adultes, et les personnages, surtout le trio principal, deviennent d’autant plus intéressants qu’ils interagissent et grandissent ensemble.

Le contraste notamment entre eux trois, leur façon de voir le monde, d'y réagir, est super intéressant et enrichissant.

J’ai aussi beaucoup aimé les chimères, monstrueuses, puissantes autant qu’elles sont belles, tout comme les descriptions, où l’on perçoit la beauté de la nature quand elle prend le pas sur les ruines de notre civilisation.

Le rythme est enlevé, l’intrigue progresse à grand pas sans être précipitée, et la lecture se fait toute seule.

Je recommande, pour tous les âges !

Waouh. Je me demande depuis combien de temps je n’avais pas été autant touchée par un roman. Je crois que ça remonte à mon adolescence. En lisant l’Etoile du soir, je crois que je suis remontée dans le temps. Je crois que j’ai retrouvé mon âme d’enfant.

La plume de Siècle Vaëlban est juste une merveille. Adaptée aux enfants (à qui ce livre est destiné), elle fonctionne aussi parfaitement pour les adultes. Il suffit d’un chapitre pour se faire emporter dans cette montagne merveilleuse, refuge de Kinjal et de panthères des neiges. La vision du monde que porte Kinjal, sa force malgré son jeune âge, sa volonté de rester telle qu’elle est en dépit des attentes, cet amour sincère qui la lie à sa soeur, tout cela est une véritable source d’inspiration pour le lecteur. Et parce qu’elle est qui elle est, Kinjal nous donne la force de nous émerveiller, malgré l’adversité, malgré les tragédies.

L’étoile du soir est un roman qui me semble essentiel pour la jeunesse (et la moins jeunesse :) ), parce qu’il insuffle un cadeau merveilleux : l’espoir.

Enfin un roman que j’ai eu plaisir à lire ! On rentre tout de suite dans l’histoire, on s’attache très vite aux personnages, et on se laisse porter par le récit et par la jolie de plume de Marge Nantel avec délectation.

Un univers et un lore originaux, des personnages écorchés que l’on espère voir se reconstruire, une intrigue haletante toute en rebondissement, traversée par des moments où l’on peut approfondir les liens entre les personnages et les intrigues secondaires.

Une très bonne pioche !

Quelle merveille que ce petit roman ! Cette fois encore, Marie Tétart nous enchante de sa plume merveilleuse, qu’elle met cette fois au service de la mythologie grecque et de cette héroïne prodigieuse : Atalante.

J’ai fini ce roman il y a plus de 6 mois et je m’en régale encore !

Atalante est un personnage féminin de toute beauté, et on en attendait pas moins de Marie Tétart. Mais je dois avouer qu’Hippomène, son ami d’enfance qui l’aime au point de la contraindre, est celui qui m’a le plus enflammée. En plus de scènes d’anthologies (je pense notamment à un rêve mystique qu’il fait auprès d’une déesse, un moment de pure beauté), Hippomène bénéficie d’une écriture d’une grande subtilité et d’une construction épatante. Avec lui, Marie Tétart ne verse jamais dans le facile, jamais dans le jugement, jamais dans la colère, mais dépeint avec délicatesse et parfois avec fougue les contradictions d’un homme finalement superbement humain.

Un mot quand même pour les décors, dépeints avec force et immersion grâce à la plume aiguisée de l’autrice.

Je recommande cette pépite à 1000% !

J’ai pris beaucoup de plaisir à plonger aux côtés de Jekka et Mijee, à bord de cet étrange navire qu’est le Melenian puis sur les terres hostiles du continent.

D’abord pour les personnages : Jekka d’abord, mais tous les autres tout autant, sont loin des clichés habituels. Ils ne sont pas particulièrement gentils ou bons, et c’est la réalité, le désir de survivre et de vivre qui les pousse à avancer, souvent dans des directions auxquelles on ne s’attend pas. De la même façon, c’est un plaisir d’avoir des personnages féminins qui sont intéressants par leur normalité : ils ne sont pas particulièrement beaux, ni agiles, ni puissants. Ce sont des personnages qui nous ressemblent, auxquels on peut facilement s’identifier et qu’on a envie de voir sortir du bourbier.

L’univers est également intéressant. Le continent est divisé entre Est et Ouest, entre capitale dominante et régions écrasées. Mais toujours, ce n’est pas la peine d’y chercher du manichéisme ou des beaux discours : il y a du beau et du laid partout où Jekka et Mijee posent leur regard. Et le récit ouvre sur des possibilités bien plus vastes pour la suite (mais je n’en dis pas plus).

La plume d’Ornella Salvador est fluide, facile à lire, et nous plonge rapidement dans l’exotisme des rues bondées et des horizons maritimes.

J’ai hâte de savoir où la suite va mener nos héros !

Deuxième roman de Marine Sivan, “Une promesse de givre” confirme son talent tout en étant très différent des “Cendres du Serpent-Monde” (et qui s’adresse à un public plus Young Adult).

L’univers est tout aussi dépaysant : de grandes étendues battues par la neige et le vent, le froid délétère, des traineaux et des rennes, on se croit plongé dans la taïga.

Mais ce sont les personnages et leur trajectoire que j’ai trouvés les plus intéressants. À l’origine guerrier reconnu au sein de sa tribu pour son leadership, Eonak se retrouve englué dans ses doutes et on le découvre prisonnier de son passé et de son devoir. Sa soeur Leythe semble quant à elle sur le point de craquer dès le début de l’adversité, mais se révèle finalement bien plus forte que ce qu’elle-même pouvait l’imaginer.

Jusqu’à la fin, on ne sait pas quel destin attend ces deux personnages : de quel côté va pencher la balance ? Vont-ils se retrouver ? Dans quelles circonstances ? Quelle direction vont-ils prendre ? et cette incertitude porte la tension et l’envie de tourner les pages encore et encore. Je ne parle même pas d’Amarok, personnage fascinant et ambivalent que l’on adore tout autant qu’on le déteste.

Malgré les apparences de récit initiatique, on se retrouve devant un roman mature et subtil, à la plume fluide, qui ne donne pas de leçon de morale, pas de réponse évidente à des questions complexes, mais qui, au contraire, fait confiance à ses lecteurs pour tracer leur propre chemin à travers la taïga enneigée.

Frieda est une conteuse. Depuis toujours, elle parcourt les communautés reculées dans les montagne et échange avec elles chants, histoires, nourriture et bon accueil. Frieda est une femme libre, qui a fait le choix de vivre au jour le jour et de profiter des bonheurs simples.

Tout bascule quand l’Ordre pénètre dans les montagnes et se met à la traquer : en effet, Frieda est une leith, une sorte de télépathe dont l’Ordre se fait un devoir d’exterminer toute trace. Pour échapper à ses poursuivants et gagner une terre d’asile, Frieda n’a pas d’autre choix que de quitter ses montagne et s’enfoncer dans un pays en ruine, en proie à la guerre civile. Mais au fil des rencontres et des périls, et tandis que la traque se resserre, sera-t-elle capable de rester celle qu’elle a choisi d’être ? Ou ce monde d’oppression, de massacres, de répression aura-t-il raison d’elle ?

Une nouvelle fois, Marie Tétart m’a émerveillée de sa plume d’une grande délicatesse. Avec subtilité, beauté, mais aussi avec beaucoup de force, elle dresse le portrait de personnages mémorables, dont notamment celui de Frieda. Frieda est un personnage féminin comme on aimerait en voir tellement plus ! Libre, droite, indépendante, et qui ne se laisse pas marcher sur les pieds. Pour autant, elle a ses failles et ce n’est pas une surfemme : pas de pouvoir dévastateur, pas de capacité à se battre ou à tuer. En vérité, c’est une humaine comme nous le sommes tous et toutes / comme nous pourrions tous l’être, et ça la rend encore plus admirable à mes yeux.

En plus de mettre ses valeurs (et sa vie !) en péril, son périple va la pousser à confronter son passé (la mort de son frère, dont elle n’arrive pas à faire le deuil, la trahison de son premier amour à qui elle n’a toujours pas pardonné), mais va aussi mettre en avant les absurdités et les extrémités d’une guerre qui s’éternise.

Un roman enchanteur, au rythme certes posé mais que j’ai lu avec plaisir et sans m’ennuyer une seconde ! Je le recommande !

Coup de cœur pour les Cendres du Serpent-Monde de Marine Sivan ! 😍

Le roman, écrit à la première personne, nous met dans la peau d'Erik. Erik, c'est une canaille mais dans le fond, un peu looser. Il essaie de tirer son épingle du jeu dans une ville de bric et de broc, en permanente construction par des colons en quête de richesses. Car Erik a posé ses bagages (ou ce qu'il en reste) sur une île tropicale, originellement habitée par les Natiis. Suite à des affrontements sanglants, les Natiis se sont retirés à l'intérieur de l'île, abandonnant la côte aux colons, et depuis, une trêve fragile règne.

Erik traîne une grosse casserole derrière lui, de celles qu'il préférerait garder au placard. Mais quand il se retrouve forcé de regagner la jungle pour guider Silas, un ethnologue désireux de connaître les Natiis, la porte du placard va s'ouvrir en grand et lui rentrer dans les dents.

S'il y a bien une chose que je dois dire, c'est que la plume de Marine Sivan est absolument addictive ! La voix qu'elle a trouvée pour Erik, émaillée d'argot et de cynisme, lui va comme un gant. Je me suis attachée tout de suite au gaillard et j'ai pris un plaisir fou à le suivre tandis qu'il s'enfonçait dans la jungle et dans ses souvenirs, qu'il développait une relation unique avec chacun des personnages et que, pas à pas, il s'avançait sur le chemin de la rédemption. Grâce à cette narration maîtrisée, le récit arrive à être tout à la fois dur, mordant, touchant, lumineux, et sans violence (entre autres 😋 ).

L'histoire quant à elle, est rondement menée, inattendue, sans s'enfermer dans des schémas préétablis. J'ai lu le roman quasi d'une traite !

S'il y a un deuxième point que je voudrais souligner, c'est celui du contexte. Géographique, déjà : on est jetés la tête la première dans la jungle. Pour avoir passé plusieurs semaines en Amazonie, j'y ai retrouvé la touffeur, la pénombre, la pluie et le soleil humide, la faune et la flore, mais aussi l'angoisse du danger invisible. On s'y croit vraiment.

Et surtout, contexte social. Marine Sivan arrive à aborder la difficile question du colonialisme avec une intelligence et un apaisement surprenants. À travers les différents personnages (l'ethnologue qui se veut bienveillant, le colon réaliste, la Natii qui cherche la paix, les Natiis qui ont été bafoués, ceux qui ont pardonné, le gamin qui cherche à comprendre, etc...), l'autrice nous offre une palette de points de vue qui nous pousse à reconsidérer nos certitudes, mais sans aspect moralisateur et sans prendre le pas sur le récit et les personnages. C'est un vrai tour de force, et une proposition bienvenue en ces temps assez troubles sur le sujet.

En bref, un roman que je recommande à 200%, pour tous les lecteurs, y compris ceux qui ne sont pas fans du genre fantasy (pas de dragon, de magie ou quoi que ce soit ici, soyez tranquilles 😄 ).

Rideau !

Avec Mojunsha, vous allez voyager. Le récit prend place dans un empire exotique, aux saveurs d'une Inde merveilleuse, rarement utilisées en fantasy. Palais de stucs blancs, senteurs de frangipaniers et de jasmin et sharvanos de soie viennent teinter de multiples couleurs cet univers très riche et chatoyant.

Ce premier tome vient poser les fondations d'une histoire que l'on sent de grande envergure. Entre les conflits qui émaillent le royaume de Mojun avec ses voisins, les tensions internes entre les citoyens et les Kunji, privés de tous leurs droits, et les conflits plus personnels, notamment au sein de la famille royale, on sent que les personnages vont en voir de toutes les couleurs dans les tomes suivants, quand le pouvoir du Mojunsha va basculer.

On y suit de multiples personnages, qui ont tous une influence les uns sur la vie des autres, et qui se débattent contre le sort induit par leur position et leurs choix passés. Et en parallèle, on pressent la lutte qui commence entre les Avatars du Grand Dieu, matérialisés sous la forme de grands animaux.

J'ai beaucoup aimé justement l'intervention du merveilleux à travers ces divinités, la tension qu'il y a entre eux, et la façon dont ils interagissent avec les humains. La magie aussi est très chouette, bien intégrée à l'univers et utilisée sans facilités scénaristiques. Et l'atmosphère, bien sûr !

Si vous aimez les univers originaux et bien construits, les romans choraux, les multiples personnages pleins de failles et les histoires d'envergure, Panthère-des-Ténèbres est fait pour vous !

J'avais pas mal entendu parler de ce cycle, mais le tome 1 a quand même réussi à me surprendre.

On y suit les pas des trois soeurs de la famille Carmine : Merryvère, Tristabelle et Dolorine (regardez déjà ces choix de prénoms ), et tout particulièrement ceux de la première. Suite à la mort de leur mère et à la ruine de la famille, Merry essaye de gagner son pain - et surtout de quoi contenter le terrible collecteur des impôts ! - en s'essayant à une prometteuse mais pour l'instant catastrophique carrière de cambrioleuse. Sauf que voilà : son dernier contrat en date, qui devait être le coup qui allait la faire décoller, ne lui apporte qu'une succession de problèmes et d'ennemis. Tout ça pour... une petite cuillère ?

Je ne l'avais pas perçu dans les premières pages, mais en fait le roman est emmaillé d'un humour noir et pince-sans-rire. En effet, Merry est une voleuse, mais pas n'importe où : à Grisaille. Une ville où les meurtres et "accidents' sont tellement courant que la famille la plus puissante est celle des croque-morts, que pour vivre confortablement, assassin c'est quand même vachement mieux que voleur, et où il fait toujours gris, qu'on soit au mois de Marais ou au mois de Démembre .

Mais rien de glauque ou de morbide, au contraire, et même si c'est un livre jeunesse (super court du coup), ça se lit à tout âge. Les personnages sont truculents (et pas seulement les soeurs, même si je trouve Tristabelle et Dolorine géniales) et l'intrigue pêchue et efficace.

L'histoire est conclusive, mais j'ai très hâte de lire les 2 tomes suivants !