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Les commentaires de LightAndSmell

Diamant

Un roman ! Un seul roman, Rouge, a suffi pour que Pascaline Nolot devienne l’une de ces autrices dont je suis prête à lire toutes les nouvelles parutions. Alors quand Babelio m’a proposé de découvrir Gris comme le coeur des indifférents, je n’ai pas hésité un instant d’autant que son thème de fond, les violences faites aux femmes, est important.

« Hier, Papa a frappé maman. » Un début et une fin en soi, car on le sait, la société ferme bien souvent les yeux devant ces violences domestiques qui brisent des foyers, si ce ne sont pas littéralement des vies. Celles de femmes qui subissent le joug d’un homme tyrannique et violent, que ce soit verbalement et/ou physiquement. Alors ce court, mais percutant roman, leur offre un moyen d’exister, nous dévoilant, à travers le regard d’une adolescente, le calvaire d’une femme faisant écho à celui de bien d’autres

Lyra, quinze ans, attend dans le couloir dépersonnalisé d’un hôpital avec sa mère, cette mère dont l’affection se ressent dans chaque geste délicat et mesuré. Son père a frappé sa mère, mais elle ne veut pas de la pitié des uns, quand il aurait plutôt fallu la (ré)action des autres. Au fil des minutes, qui s’égrènent dans une temporalité propre à ceux qui ont vécu des drames, Lyra se souvient. Elle se souvient des quelques jours heureux vécus avec son père, mais principalement de la souffrance insufflée par ce bourreau, qui s’est constitué un double aux yeux de la société. Héros pour ceux qui ne le connaissent pas vraiment, monstre pour les siens. Un monstre dont les accès et les excès de colère dictent la conduite de toute la famille, et brisent jour après jour sa femme qui tient debout malgré tout.

D’une plume subtile, l’autrice déconstruit toutes ces petites phrases assassines que l’on entend dans les conversations, et qui sont tout autant de coups portés à des femmes qui en ont déjà beaucoup trop à encaisser. Non, une femme battue n’est pas une femme faible ; non, une femme battue ne le mérite pas même si elle reste avec son bourreau, d’autant qu’il n’est pas si simple de partir ; et non, une femme battue ne l’a pas cherché, jamais ! Des vérités assénées sans violence, la vie de Lyra en étant de toute manière déjà bien trop pourvue. Cette adolescente nous touche, nous heurte et nous émeut : alors qu’elle devrait être à l’âge de l’insouciance et de la construction de soi, elle nous apparaît d’une maturité incroyable.

De celle que l’on acquiert par instinct de survie et de protection… D’ailleurs, Lyra protège de son mieux ses deux petits frères, leur épargnant au maximum les scènes de violence devenues ordinaires chez eux. Et puis, elle soigne et panse les blessures physiques et morales d’une mère qui encaisse pour que ses enfants n’aient jamais à le faire. Il y a beaucoup d’amour chez Lyra pour sa mère, mais il y a aussi de la colère, avant que ne vienne la frapper une certaine prise de conscience sur cette mère d’une force incroyable, dernier rempart devant une mer déchainée.

À cet égard, la fin m’a retournée car je l’espérais autre, mais surtout parce qu’elle nous renvoie à une réalité teintée de gris. Teintée de gris comme le coeur de tous ces indifférents qui savent ou qui devinent, mais qui préfèrent se terrer dans une ignorance feinte ou pire, blâmer la victime au lieu de l’aider à fuir son bourreau. Une indifférence, qui devient une autre forme de violence, a fortiori quand elle émane de l’entourage, à l’instar de cette mère qui ne lèvera pas le moindre petit doigt pour sa fille ou ses petits-enfants… Heureusement, il y a parfois des mains tendues, permettant à Lyra d’espérer un jour apprendre à faire confiance au genre masculin, car si tous les hommes ne sont pas violents, difficile ne pas se méfier quand votre premier modèle est un puits sans fond de noirceur, de manipulation et de brutalité.

Ce thème des violences faites aux femmes est difficile, certes, mais il est important d’en parler surtout quand c’est fait avec une telle dose d’humanité. L’écriture de Pascaline Nolot exprime beaucoup mais avec pudeur à l’image de sa narratrice, une jeune fille qui s’interroge, se souvient et raconte avant d’apprendre à se raconter. Alors que l’autrice s’efface au profit de Lyra, on ressent pourtant sa grande empathie, ce qui apporte beaucoup de force à ce récit unique, mais encore trop courant par le drame qu’il dénonce…

En conclusion, Gris comme le coeur des indifférents de Pascaline Nolot évoque sans pathos, mais avec une force incroyable et beaucoup de réalisme, les violences faites aux femmes. Un thème difficile, mais hélas encore d’actualité, que l’on aborde à travers le regard d’une adolescente touchante, victime collatérale de la violence de son père envers sa mère. Court, mais percutant et émouvant, un récit qui rappelle l’importance de ne pas rester indifférent devant le pire, que la violence n’est jamais de la faute de la victime et que l’oublier, c’est doublement la condamner !

Avis sur https://lightandsmell.wordpress.com/2023/03/06/gris-comme-le-coeur-des-indifferents-pascaline-nolot/

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Commentaire ajouté par LightAndSmell 2023-02-26T09:41:56+01:00
Or

Après quelques pages où la narration en je m’a un peu inquiétée, n’étant pas toujours fan, j’ai fini par me laisser emporter par cette belle romance qui se déroule dans un monde imaginaire qui ne sera pas sans rappeler la période médiévale, ce qui confère au roman un côté romance historique qui m’a plu. J’ai, en outre, apprécié que l’autrice prenne le temps de poser le décor et de bien présenter ses personnages grâce à une alternance de points de vue rythmée et efficace. On découvre ainsi en parallèle la princesse Annika et Lennox, deux personnes que rien ne destinait à se rencontrer sur le terrain de l’amour, mais que tout poussait à s’affronter sur le terrain de la guerre.

Du moins, du point de vue de Lennox, ce féroce guerrier qui ne désire qu’une chose : reconquérir ce qui vient de droit à son peuple, cette terre et ce royaume dont les ancêtres de la princesse l’ont privé. La princesse, quant à elle, ne connaît pas l’existence de ce septième clan dont se prévaut Lennox, l’Histoire telle qu’elle l’a apprise n’en faisant aucune mention. Alors quand les deux se rencontrent, pas dans des circonstances très agréables pour la princesse kidnappée et menacée, c’est la déflagration, d’autant qu’ils sont liés par le drame, la mort et d’étranges rêves.… Mais de si de tout ce chaos et de cette haine pouvait s’élever quelque chose de plus beau et de plus fort ?

J’ai beaucoup aimé les personnages, d’abord Annika, une jeune femme courageuse, intelligente et forte, mue par son sens du sacrifice et du devoir. Elle est ainsi prête à épouser un cousin froid et autoritaire pour le bien du royaume, quitte à sacrifier son bonheur et tout espoir de félicité conjugale. J’ai trouvé le personnage intéressant dans sa construction : soumise à son père d’un côté, mais toujours pour le bien de son peuple, et rebelle de l’autre, celle-ci n’hésitant pas à braver l’autorité paternelle, et donc royale, pour s’entraîner au maniement de l’épée. C’est le genre d’héroïne forte et déterminée que j’affectionne de suivre, d’autant que contrairement à son cousin, elle n’est pas obsédée par l’étiquette royale. Au contraire, elle traite tout le monde de la même manière, ancien garçon d’écurie comme camériste, la sienne étant d’ailleurs pour elle une vraie sœur de coeur.

J’ai également beaucoup apprécié sa relation avec son frère, héritier de la couronne, dont elle est très proche et avec lequel elle partage (presque) tout. Un jeune homme qui n’est néanmoins pas prêt aux mêmes sacrifices que sa sœur… Je n’ai pas pu m’empêcher de le trouver, bien qu’aimant, assez égoïste surtout au regard de sa sœur, bien plus altruiste et téméraire, qui a, contrairement à lui, l’étoffe d’une reine. Cette idée de sacrifice féminin est donc bien présente dans le roman, lui conférant une certaine portée historique réaliste. Mais les femmes ne sont pas les seules à devoir se sacrifier dans ces jeux de pouvoir, Lennox acceptant coups et brimades de la part du chef, plus ou moins autoproclamé de son clan, afin de pouvoir lui offrir un autre avenir.

Si ce jeune homme torturé a du sang sur les mains, on ne peut s’empêcher d’éprouver rapidement pour lui de la compassion, à l’instar de l’une de ses victimes qui le hantera, métaphoriquement parlant. J’ai donc apprécié de voir ce jeune homme solitaire, sa seule amie étant une adorable renarde, s’ouvrir progressivement à l’amitié grâce à des personnes qui vont l’aider et le suivre dans ses périlleuses missions. J’ai regretté que les personnages secondaires ne soient pas plus développés, mais j’ai apprécié la dynamique de groupe qui se met doucement en place, effaçant les griefs, rancœurs et préjugés du passé. Bien plus humain qu’il ne veut l’admettre, Lennox m’a beaucoup touchée, a fortiori lorsque l’on découvre les épreuves qu’il a dû traverser depuis la mort de son père… On comprend alors aisément cette solitude dans laquelle il s’est réfugié et les remparts qu’il a construits tout autour de lui.

Lennox et Annika ont vécu des vies diamétralement opposées, et sont, à la manière d’un Roméo et d’une Juliette, destinés à se détester, mais leur rencontre va ouvrir de nouveaux horizons, même s’il faudra un peu de temps avant que leur histoire ne débute vraiment. On pourra regretter qu’après une longue mise en place, il y ait comme une sorte de fulgurance dans leurs sentiments, mais d’un autre côté, j’ai trouvé cela très bien amené. Un peu comme si, par un concours de circonstances, cette proximité qui leur est imposée n’était là que pour permettre à ce qui couvait d’éclater au grand jour. Je dois avouer que j’étais, au début, sceptique, le passif entre les deux étant très lourd, mais je me suis finalement laissée emporter par cette histoire d’amour qui m’a donné quelques frissons et fait battre mon coeur. J’ai ainsi trouvé leur histoire belle et dramatique à la fois, mais aussi pleine d’espoir et de lumière…

Quant à l’écriture de l’autrice, sans fioriture, mais rythmée et pleine d’humanité, elle s’est révélée plaisante. Les pages défilent, les rouages se mettent en branle, et la haine laisse progressivement place à l’espoir et au renouveau, sans pour autant occulter une certaine brutalité. Après tout, tout le monde n’a pas la grandeur d’âme et l’esprit de sacrifice de la princesse Annika ! Une jeune femme qui gagne, à coup d’épées et de décisions stratégiques, réfléchies et courageuses, notre respect, tout comme Lennox réussit, contre toute attente, à gagner notre coeur, ainsi que celui très pur d’une princesse pourtant destinée à le détester.

En conclusion, Mille battements de coeur nous offre une belle histoire à la Roméo et Juliette, la portée dramatique étant présente, sans être aussi pesante que dans l’œuvre de Shakespeare. Il faut dire que Kiera Cass s’oriente judicieusement vers un récit fort et pourtant facile à lire où la brutalité se brise devant la compassion, et l’amour se développe en dépit de la raison. Entre devoir et amour, raison et passion, rancœur et espoir, nos personnages vont devoir choisir, à moins qu’ils ne trouvent une autre voie… Prenant, porté par deux héros à la personnalité affirmée et aux convictions profondément enracinées, une histoire de pardon, d’amour et de rédemption qui devrait ravir les adolescent(e)s, mais également les adultes appréciant les romances entre deux êtres condamnés à se détester, mais prêts à s’aimer.

https://lightandsmell.wordpress.com/2023/02/13/mille-battements-de-coeur-kiera-cass/

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Argent

Je connais peu l’œuvre de George Sand mais appréciant l’idée de voir cette grande autrice mise en scène dans une enquête, je me suis lancée avec plaisir dans ce cosy mystery qui ne m’a néanmoins pas complètement convaincue. Je n’ai aucun gros reproche à lui faire mais une petite succession de petites choses qui ont rendu la lecture bien moins captivante que je l’aurais souhaité.

J’aime quand les auteurs nous plongent au coeur de l’intrigue sans passer par mille détours, mais il y a quand même une différence entre rapidité et précipitation. Là, tout est posé trop rapidement au point qu’il m’a fallu un petit moment avant d’arriver à situer les personnages. Fort heureusement, au fil des pages, on réalise que chaque personnage possède une personnalité assez marquée pour le rendre facilement identifiable, mais pas forcément passionnant. Le roman souffre, en effet, de sa relative brièveté, ne permettant pas à l’autrice de développer la personnalité de chacun en profondeur, ce qui m’a donné le sentiment de survoler les choses. Sentiment confirmé par un contexte historique et socio-culturel à peine effleuré quand il aurait été intéressant de l’approfondir. Je pense plus particulièrement à la question des différences de classe, qui aura son importance pour saisir tous les tenants et aboutissants de l’histoire…

Malgré cette impression de trop peu et de confusion, l’autrice m’ayant parfois semée avant de me récupérer au détour d’informations me permettant de faire le lien entre présent et passé, j’ai apprécié de suivre nos trois alliés de circonstance dans leur ou plutôt leurs enquêtes. Si le titre se révèle trompeur, George Sand étant loin d’être l’élément moteur de l’intrigue, j’ai aimé découvrir Aurore Dupin, la femme derrière l’autrice. Une femme bienveillante, chaleureuse et observatrice qui va s’appuyer sur son travail d’écrivaine pour formuler des hypothèses et tirer des conclusions pertinentes. Bien que j’aurais aimé que son rôle soit plus flamboyant, j’ai apprécié que Delphine Bilien joue la carte du réalisme en ne la transformant pas d’un coup de baguette magique en enquêtrice surpuissante.

À ses côtés, nous suivons Benjamin, avocat et fils d’une amie de George Sand, et Jeanne, une domestique qui n’est pas vraiment ce qu’elle prétend être. L’autrice fait planer un certain mystère autour de cette femme, me poussant à m’interroger sur ce secret qu’elle semble cacher et sa volonté que sa véritable identité ne soit pas dévoilée. Néanmoins, j’ai été assez déçue de la révélation la concernant, que j’ai trouvée un tantinet mélodramatique, avec en prime la sensation d’un problème de temporalité entre sa situation actuelle et les événements qui l’ont conduite à changer de vie. On a l’impression qu’il s’est passé beaucoup de temps alors que ce n’est pas le cas…

Le personnage n’en demeure pas moins intéressant par sa complexité, Jeanne semblant à bien des égards fragile tout en nous prouvant lors de moments importants, qu’elle est bien plus forte, courageuse et déterminée qu’on ne pourrait le penser. Dommage que ses secrets et mensonges ne compliquent singulièrement la tâche de ses alliés… Quant à Benjamin, c’est peut-être le personnage que j’ai préféré, appréciant sa loyauté, son esprit d’analyse et son humanité. L’une de ses décisions m’a paru éthiquement contestable, mais finalement assez fidèle à sa volonté que justice soit faite. Ce trio d’enquêteurs improvisés pourrait sembler mal assorti, mais il fonctionne très bien, une fois les fils de leur coopération dénoués et que chacun trouve sa place. À cet égard, j’ai aimé la relation qui se noue entre les trois personnages, George Sand jouant un peu le rôle de coordinatrice bienveillante et très lucide notamment sur l’émergence de certains sentiments.

Quant à l’enquête sur la mort de l’éditeur d’un auteur à succès, en lice pour un prix littéraire, elle ne présente d’intérêt que parce qu’elle permet de faire ressusciter, à défaut des morts, les ombres du passé. Un passé avec lequel Jeanne aurait aimé prendre des distances, mais qui va inexorablement la rattraper… pour le pire, mais pas que. De fil en aiguille, des liens se forment entre présent et passé sans que cela ne m’ait jamais véritablement passionnée. Je ne dirai pas qu’il n’y a pas de suspense, mais il est trop tenu pour me tenir en haleine, d’autant qu’il y a une révélation tellement évidente que ça a fini par m’exaspérer qu’elle ne soit pas vite découverte par nos apprentis enquêteurs. Je pense sincèrement qu’avec un roman plus étoffé et des effets de manche moins appuyés, mon ressenti aurait été plus positif.

Je reconnais cependant que le roman se lit vite, l’autrice s’appuyant sur une plume tout en légèreté qui rend la lecture agréable, d’autant que certaines scènes m’ont semblé assez théâtrales dans leur déroulé, leur rythme et leur musicalité. Il s’établit une sorte de proximité avec les décors et les personnages qui fait que même si on ne trépigne pas d’impatience à l’idée de tourner les pages, on le fait naturellement comme on retrouverait le chemin de la maison. À cet égard, le côté cosy est parfaitement retranscrit malgré de vilains secrets, des sentiments bien laids, une symbolique forte autour des serpents et la mort qui frappe par deux fois, à des années d’intervalle.

En conclusion, George Sand mène l’enquête de Delphine Bilien ne m’a pas convaincue autant que je l’aurais souhaité, la faute à une mise en place trop rapide rendant certaines choses confuses et à la psychologie des personnages que j’ai trouvée trop survolée. Ce cosy mystery devrait néanmoins plaire aux amateurs du genre notamment pour son ambiance au charme particulier, et ses personnages pour lesquels on développe un certain attachement. Et puis, bien qu’elle ne porte pas l’enquête sur ses seules épaules, il est agréable de voir un monument de la littérature telle que George Sand troquer sa casquette d’écrivaine pour celle d’enquêtrice. Entre secrets, mensonges et bassesse humaine, une enquête dans l’antre d’une sordide histoire qui réveillera les ombres du passé !

https://lightandsmell.wordpress.com/2023/02/15/george-sand-mene-lenquete-delphine-bilien/

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Commentaire ajouté par LightAndSmell 2023-02-26T09:40:24+01:00
Or

Si je connaissais l’autrice de nom, je ne pense pas avoir déjà eu le plaisir de découvrir sa plume avant ce cosy mystery au charme certain. J’ai aimé la justesse des mots, les phrases qui font mouche, les réparties pleines d’humour, l’ambiance teintée de surnaturel à la manière de Arthur Conan Doyle et de son Chien des Baskerville, et le mystère avec une énigme qui ne sera pas sans rappeler celle dans La chambre jaune de Gaston Leroux.

Le charme de ce roman ne se limite néanmoins pas à ces savoureux clins d’œil littéraires, Malika Ferdjoukh nous proposant avant tout une enquête particulièrement bien menée aux multiples ramifications ! Dans une première partie, on découvre ainsi un étrange meurtre, pas par son procédé mais par la manière dont il est prédit par une voyante ayant fait un bien long voyage pour délivrer sa funeste vision. Une première couche de mystère teintée de mystique qui, pour ma part, m’a tout de suite captivée même si la résolution de ce meurtre est bien terrestre et se conclut par une pendaison. Mais si l’irascible et le vindicatif Horton Palance n’était pas le coupable ? Une question qui m’a taraudée, a fortiori quand quelques années après son exécution, le pas si paisible que cela village de Morgan’s Moore est de nouveau frappé du sceau du malheur…

L’enquête ou plutôt les enquêtes sont intéressantes, d’autant que l’autrice ne prend pas forcément les chemins que l’on peut attendre d’elle et qu’elle évite de distribuer par-ci, par-là, de trop gros indices. J’avais toutefois deviné certaines choses, dont l’une qui m’a sauté aux yeux mais que je soupçonne d’être offerte aux lecteurs afin de mieux détourner leur attention de la révélation. Une révélation qui permet de lier entre elles les différentes parties en plus de nous révéler la bassesse humaine, les réactions qu’elle peut engendrer et la dualité qui peut se cacher en chacun de nous. J’ai aimé qu’on ne tombe pas dans le manichéisme et que l’autrice arrive à susciter chez nous compassion et empathie envers un être capable du pire comme du meilleur.

Malika Ferdjoukh possède d’ailleurs un véritable talent pour créer et développer des personnages marquants et hauts en couleur ! J’ai, ainsi, adoré la jeune sœur de Flannery et encore plus cette jeune femme qui se rêve enquêtrice et dont le goût pour les sciences lui offrira de brillantes déductions. Impertinente, brillante, intuitive et taquine, elle est du genre à ne jamais s’arrêter avant d’avoir été entendue et d’avoir été au bout de ses idées, au plus grand dam de Pitchum. Dépêché de Scotland Yard aux côtés du superintendant Tanyblwch, cet apprenti enquêteur sera la cible préférée de Flannery, qui aimera à le taquiner sans méchanceté. Mais je vous rassure, ce dernier possède également, en plus d’une belle chevelure, une bonne répartie, nous offrant ainsi de savoureuses joutes verbales teintées de cet humour so british que j’aime tant.

Le superintendant Tanyblwch, caricature savoureuse de l’enquêteur anglais, m’a beaucoup plu et parfois fait rire par son sens des priorités discutable, mais le piquant de cette histoire revient à la relation entre Flannery et Pitchum. J’ai été un peu frustrée que les deux n’aient pas plus de scènes ensemble, mais je dois bien reconnaître que leurs rencontres et échanges sont tout bonnement truculents, mais pas que… Je n’en dirai pas plus si ce n’est que j’ai aimé l’évolution de leur relation et la manière dont Flannery va pousser Pitchum à sortir de sa coquille et à se montrer un peu moins guindé et plus libéré. Quant à ce dernier, je ne suis pas certaine qu’il ait eu une quelconque influence sur la jeune fille, mais il lui aura néanmoins parfois servi d’épaule sur laquelle se pencher pour surmonter de bien fortes émotions.

Il faut dire que Malika Ferdjoukh n’épargne pas son public avec des meurtres plutôt sanguinolents, la présence d’une menace terrifiante d’autant que difficile à cerner, une ambiance teintée de mystère sur laquelle plane une aura presque surnaturelle, ou du moins, bien inhumaine au regard des crimes commis. Mais je vous rassure, nous restons dans un livre YA et si l’ambiance se veut parfois étouffante, l’autrice veille à apporter des moments de lumière, de beaux instants d’amitié, de l’amour et des scènes pleines d’humour !

Rythmé, captivant et écrit d’une plume aussi drôle que fine, Griffes est un savoureux roman qui permet de découvrir le charme particulier des cosy mysteries, ou de renouer avec le bonheur de se laisser immerger dans une enquête à l’humour so british bien plus complexe qu’il n’y paraît. Entre beaux moments et instants bien plus brutaux, une plongée remarquable dans une campagne anglaise qui se fait tour à tour enjôleuse et menaçante ! Un peu le reflet de la dualité humaine, capable de la plus pure des compassions en même temps que de la pire des abominations…

https://lightandsmell.wordpress.com/2023/02/20/griffes-malika-ferdjoukh/

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Commentaire ajouté par LightAndSmell 2023-02-26T09:39:36+01:00
Or

Acheté pour le challenge Romantasy, j’ai fini par lire My Happy Marriage la veille du début du challenge. J’ai finalement bien fait parce que la fantasy n’est pas, dans ce tome introductif, au coeur de l’intrigue. Elle est tout juste évoquée à travers l’existence de familles possédant des pouvoirs surnaturels. Malheureusement pour elle, notre héroïne, Miyo Saimori n’en possède aucun, ce qui ne l’aide pas à être acceptée par son père qui lui préfère sa fille issue d’un deuxième mariage. Un mariage d’amour contrairement à celui contracté avec la mère de Miyo…

Maltraitée psychologiquement et réduite au rang de servante, Miyo ne connaît aucun amour ni réconfort, si ce n’est celui timide offert par son ami d’enfance toutefois bien incapable de la protéger. Habituée à subir sans se rebeller, notre héroïne va donc accepter la demande de son père : aller habiter chez le chef de la puissante famille Kudô avant de l’épouser. Le début d’une nouvelle vie de malheurs, ce fiancé tombé du ciel ayant une fort mauvaise réputation, à moins que ce ne soit celui d’une renaissance…

J’ai regretté qu’on tombe un peu trop dans le mélo, Miyo ayant tout d’une Cendrillon transportée dans un univers de fantasy japonais, mais j’ai été très touchée par notre héroïne et son histoire. Malmenée par sa belle-mère et sa demi-sœur, rejetée et ignorée par son père, Miyo est une héroïne qui a connu bien des épreuves au point d’avoir perdu totalement confiance en elle. Incapable de penser à elle, de demander la moindre chose et toujours en train de s’excuser, elle se révèle bien différente des autres prétendantes venues habiter chez Kiyoka en vue d’un éventuel mariage. De fil en aiguille, cet homme austère et froid, sauf avec sa gouvernante Yurie qui l’a élevé, va d’ailleurs se prendre d’affection pour cette jeune femme d’une grande modestie et gentillesse, toujours prête à aider.

J’ai apprécié qu’il essaie de prendre soin d’elle, tout en le faisant discrètement afin de ne pas la gêner, Miyo restant sur la réserve, et ayant du mal à évoquer son enfance difficile et sa vie passée dans une famille cruelle. Mais petit à petit, Miyo va s’ouvrir à cet homme qui pourrait devenir son mari. Dans ce premier tome, des bribes de sentiments commencent à éclore même si à ce stade, on ne peut pas encore parler d’amour. Kiyoka et Yurie offrent à la jeune femme ce dont elle est privée depuis le décès de sa mère : de l’attention, du respect, et des petites intentions lui prouvant son droit à exister. Tout autant de choses qui permettent, petit à petit, à la chenille de sortir de son cocon.

La relation entre les deux protagonistes, bien que tout en pudeur et retenue et teintée du sceau des non-dits, est adorable et laisse entrevoir une belle romance. J’aurais toutefois apprécié que la partie fantasy soit un peu plus développée, même si j’ai l’espoir que ce soit le cas dans la suite de la série. Certains éléments nous laissent, en effet, espérer que notre héroïne pourrait nous surprendre et rabattre le caquet d’une demi-sœur horriblement agaçante et des plus caricaturales. On tombe dans le cliché de la garce sans coeur fière et sûre d’elle qui vit à travers le plaisir qu’elle prend à maltraiter plus faible qu’elle, et plus particulièrement sa docile aînée. J’aurais aimé un peu plus de nuance mais le personnage a le mérite de nous faire réaliser la force intérieure de Miyo pour avoir su la supporter durant toutes ces années !

Au-delà de l’animosité de cette famille toxique avec laquelle Miyo a du mal à prendre totalement ses distances, celle-ci s’étant gravée dans sa chair et un coeur asphyxié par des années de maltraitance, d’autres menaces semblent émerger. Après tout, si la famille de la jeune fille n’est pas consciente de sa valeur, d’autres le sont pour elle… Ces menaces, dont personne n’a conscience si ce n’est le lecteur, apportent une certaine tension à l’histoire, tout en éveillant notre curiosité sur les réelles capacités de Miyo. Est-elle vraiment dépourvue de pouvoirs ou au contraire, comme sa mère issue d’une puissante lignée, est-elle dotée d’une capacité à la valeur inestimable ? Une question qui me donne très envie de lire le deuxième tome !

Portée par de belles illustrations, My happy marriage ! pose les jalons d’une belle histoire entre deux personnages aux antipodes l’un de l’autre, l’un respecté et craint, l’autre maltraitée et effacée. Une romance dans un univers de fantasy japonais que j’ai hâte de découvrir un peu plus en profondeur, ce premier tome restant très introductif sur ce point, mais laissant entrevoir un certain potentiel. Entre dureté d’une vie sans amour et espoir d’une vie nouvelle empreinte de tendresse, voici un manga qui devrait ravir les amateurs de romances surnaturelles empreintes de mystère et de douceur. Pour ma part, je serai curieuse de découvrir le light novel duquel le manga a été adapté, et le film et l’animé qui devraient bientôt sortir.

https://lightandsmell.wordpress.com/2023/02/22/my-happy-marriage-tome-1-de-akumi-agitogi-kosaka-rito-et-tsukioka-tsukiho/

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Commentaire ajouté par LightAndSmell 2023-01-22T10:05:13+01:00

Je ne sais plus trop comment ce roman a atterri dans ma PAL mais ce que je sais, c’est que je suis ressortie de ma lecture perturbée avec le sentiment d’avoir lu un très bon roman, mais un roman étrange soulevant plus de thématiques que mon cerveau embrumé par les émotions n’a réussi à entrevoir lors de ma lecture.

Il faut dire que Megan Lindholm ne ménage pas son héroïne, Evelyn, nous narrant son passé tout en nous mettant face à un présent pas forcément des plus joyeux. Coincée dans sa belle-famille, soit-disant de manière temporaire, Evelyn va vite réaliser que son mari n’est pas pressé de quitter les siens, dont l’emprise se fait de plus en plus pesante. Les jours, les semaines puis les mois s’écoulent et Evelyn se sent de plus en plus piégée, seule et incomprise, son mari se préoccupant bien plus de ce que pensent ses parents que de ce que vivent sa femme et son propre fils. Fils qui d’ailleurs s’éloigne de plus en plus d’elle, victime à son tour de l’emprise tentaculaire de ses beaux-parents, qui se montrent ouvertement critiques à son égard. Pire, ils bafouent sans vergogne son autorité devant son fils sous l’indifférence horripilante de son mari !

Que je me suis insurgée devant cette situation et toutes ces remarques blessantes et profondément injustes que ne cesse de recevoir Evelyn ! Alors même qu’elle vit un véritable drame, sa belle-famille arrive à la déposséder de son fils et la reléguer au rang des indésirables et des nuisibles. Bien que nos vies n’aient rien à voir, j’ai développé une très grande empathie et affection pour cette femme, dont on découvre petit à petit le manque de confiance en soi et les blessures du passé. Des blessures qui expliquent d’ailleurs son besoin d’être aimée qui l’empêche de se révolter quand la situation devient intolérable et insupportable. J‘ai eu bien souvent envie de ruer dans les brancards à sa place, le sentiment d’injustice ne cessant de monter en moi devant cette violence psychologique qu’on lui fait subir.

Paradoxalement, il m’a aussi parfois été nécessaire de lutter pour ne pas tomber dans le travers consistant à blâmer la victime, Evelyn ayant tendance à se laisser faire. Mais ce n’est pas de sa faute si son mari se comporte comme un enfant quand ses parents sont dans les parages, et ce n’est pas à elle de faire des efforts quand on ne fait que la critiquer et la condamner quoi qu’elle fasse. Alors que sa vie ne lui convient plus, une ombre du passé ressurgit poussant Evelyn à douter : tous ses souvenirs d’enfance avec son meilleur ami, le dieu Pan, sont-ils pures élucubrations de jeunesse, ou Pan existe-t-il vraiment et est prêt à refaire partie de sa vie ?

Le doute plane même si la vérité se dévoile rapidement à nous, a fortiori quand un accident transforme la vie d’Evelyn en cauchemar. Elle pensait vivre l’enfer sur terre, ou quelque chose de similaire, elle va apprendre dans sa chair la signification du mot douleur. À partir de là, la nature du récit change, nous emportant dans un voyage presque onirique où la nature dans ce qu’elle a de plus sauvage et de plus beau à la fois s’entremêle et se confond avec la réalité jusqu’à une conclusion aussi belle que cruelle. Une fois la dernière page tournée, j’ai eu une sorte de flottement où je me suis sentie incroyablement trahie, mais en même temps éblouie par la beauté et la cruauté d’une fin qui s’impose pourtant d’elle-même et nous offre une merveilleuse preuve d’amour.

À travers cette aventure tranchante aux allures de fable, l’autrice évoque un certain nombre de sujets et offre une réflexion intéressante sur la nature, ici personnifiée sous les traits d’un dieu dont les instincts nous apparaissent, sur le long terme, incompatibles avec ceux d’une simple humaine. Des instincts animaux sans fard et sans vice, qui sont parfois bien moins durs, brutaux et violents que ceux des hommes… Si certaines scènes m’ont d’abord mise mal à l’aise, il est étonnant de voir la facilité avec laquelle Megan Lindholm nous permet d’aller au-delà de nos premières impressions, sublimant une relation a priori inappropriée. Il y a donc une certaine brutalité dans ce roman, que ce soit dans les relations familiales ou des scènes sensuelles à l’aura animale, et une étrange poésie dans cette rencontre entre humanité, divinité et une nature qui finit par reprendre ses droits.

En conclusion, Le dieu dans l'ombre est un roman atypique qui remue, fait passer ses lecteurs par un tout un tas d’émotions, les poussent dans leurs retranchements, tout en les incitant à se recentrer sur l’essentiel et à saisir toute la puissance d’une nature avec laquelle on peut entrer en résonance, mais en aucun cas dompter. Il y a quelque chose de saisissant dans la rencontre entre un dieu qui suit ses instincts sans se poser de questions et une humaine qui passe son temps à trahir ce qu’elle est vraiment… jusqu’à ce que la vie lui fasse subir la pire des épreuves, et lui offre en même temps la meilleure des chances. Celle d’enfin se trouver et d’offrir à ce qu’elle a de plus cher; le plus dur mais le plus beau des cadeaux !

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Commentaire ajouté par LightAndSmell 2023-01-22T10:03:32+01:00

Après l’émotion, le rire avec un petit album qui ne manque pas d’humour, et qui nous plonge en plein Far West dans la ville de Quietcity.

Une ville qui porte mal son nom car si elle a l’air désertique, elle est quand même habitée par des personnes un peu trop collantes au goût de Billy. C’est que le jeune garçon aimerait être seul quand toute la ville, des frères James en passant par Butch et Cassidy, veulent le suivre. Il n’aurait peut-être pas dû mettre son chapeau qui lui donne des allures de chef !

Page après page, les lecteurs voient donc la bande à Billy se former et se développer au grand dam du jeune cow boy solitaire désigné chef malgré lui… Mais ne vous inquiétez pas, un chef, même récalcitrant, a plus d’une corde à son arc pour trouver cette tranquillité très recherchée en cette ville de Quietcity ! En plus de l’histoire pleine d’humour et d’une chute amusante, le charme de cet album réside dans les illustrations de Ronan Badel, qui joue avec les codes du Far West et ses indétrônables éléments visuels. Les lecteurs plus âgés apprécieront également les clins d’œil à des criminels de légende…

En bref, je vous invite à vous plonger dans La bande à Billy ou l’histoire d’un chef qui ne voulait pas l’être et d’une bande de criminels de légende qui vont trouver plus malins qu’eux. Léger et amusant, un album parfait pour les amateurs du Far West. À noter qu’il s’agit du quatrième tome d’une série mais qu’il n’est nul besoin d’avoir lu les précédents pour apprécier celui-ci.

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Commentaire ajouté par LightAndSmell 2023-01-22T09:56:40+01:00
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Merci pour la tendresse permet d’évoquer avec douceur et humour la thématique difficile de la dépression et de ses conséquences aussi bien pour la personne concernée que pour son entourage. Entre scènes qui brisent le coeur et instants de complicité et de rires qui le réchauffent, un ouvrage fort et tendre à la fois illuminé par les douces aquarelles d’Emma Constant.

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Commentaire ajouté par LightAndSmell 2023-01-22T09:53:26+01:00
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Topographie de la terreur plaira autant aux personnes appréciant les récits se déroulant durant la Seconde Guerre mondiale qu’aux personnes recherchant une enquête rondement menée dans un contexte historique particulier, qui ajoute une tension certaine à une enquête qui n’en manque déjà pas. Entre peur constante, lâcheté collective et courage individuel, un polar qui évoque le pire sans jamais tomber dans le pathos, grâce à une plume authentique qui joue sur la peur tout en éveillant en chacun l’envie de se révolter. Un rappel brutal à une réalité pas si lointaine en même temps qu’un récit évoquant la capacité de chacun à résister…

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N’étant pas fan des traditionnelles romances de Noël, mais désirant quand même lire un roman évoquant cette fête, j’ai eu envie de me plonger dans ce roman dont le résumé laissait présager une bonne dose d’humour. Une impression confirmée par la lecture de cette romance de Noël qui s’éloigne très nettement des codes du genre, même si on y retrouve certains éléments comme le sapin et l’effervescence autour de cette grande célébration.

Une effervescence que chaque année Tisiphone fuit en se réfugiant sur l’Olympe pour des vacances bien méritées, l’entreprise qu’elle possède sur Terre avec son frère marchant très bien. Mais enfer et pénurie de Crocos rouges, cette année, rien ne va se passer comme prévu, la flèche de son frère Cupidon l’atteignant par erreur lors d’un concile mouvementé entre immortels. Et voilà que la reine des châtiments va devoir faire face à l’impensable : des S.E.N.T.I.M.E.N.T.S ! Entre deux réparties cinglantes et des pensées peu charitables, son esprit va alors être empoisonné par des idées sexy et des phrases dégoulinantes de bons sentiments envers l’autre demi-dieu avec lequel son frère l’a malencontreusement liée… à jamais.

Enfin, c’est la théorie parce que Tisiphone est bien décidée à remédier à la situation, d’autant que son âme sœur ne semble pas non plus enchantée par la situation. Il faut dire que ce demi-dieu a passé toute sa vie à fuir l’héritage de son père, un dieu de la mort, pour vivre sa vie humaine en harmonie avec son amour de la nature, des fleurs et des plantes. Il a même ouvert, sans mauvais jeu de mots, une entreprise florissante en hommage à sa mère morte d’un cancer… Mais les effets de la flèche de Cupidon ne risquent-ils pas de chambouler irrémédiablement sa vie et celle de notre Furie préférée ? Et surtout, cela est-il vraiment une mauvaise chose pour ces deux âmes esseulées, l’une prisonnière de ses préjugés et de sa haine/peur des émotions, l’autre de son incapacité à réunir les deux parties qui la composent ? Des questions auxquelles cette lecture répond d’une manière qui m’a complètement convaincue, et qui permet d’outrepasser l’éventuel malaise lié à l’idée d’une relation amoureuse imposée par la magie de Cupidon. Et puis, après tout, l’amour n’est-il pas une forme de magie en soi ?

J’ai d’emblée apprécié le ton du récit, Sunny Taj faisant preuve d’une bonne dose de légèreté et d’humour à travers son irrévérencieuse héroïne qui n’aime pas Noël, la guimauve et les sentiments, et encore moins se faire piéger dans une relation amoureuse qui ne correspond pas à sa nature de Furie. Son truc à elle, ce sont les châtiments de toutes sortes, les bonbons et plus particulièrement les Crocos rouges qu’elle commande par container, sans oublier quelques parties de jambes en l’air, sa longévité lui ayant permis d’apprendre des trucs sympas dans le domaine. Mais je vous rassure, l’autrice nous épargne les scènes et les détails scabreux, nous rappelant juste que son héroïne a eu une longue vie bien remplie. Drôle et entière, Tisiphone est un petit phénomène auquel on s’attache très vite et que l’on s’amuse beaucoup à suivre. Derrière son allergie apparente aux sentiments, on découvre une divinité capable d’être amie avec une humaine, et très attachée à sa famille et notamment à son frère Cupidon. Un attachement que les événements vont mettre en lumière et nous permettre de découvrir la puissance d’une furie en colère ! 

Au-delà de cette anti-héroïne haute en couleur, l’autrice a su proposer des personnages variés et attachants : un demi-dieu touchant très affecté par le décès de sa mère et l’abandon de son père, qui saura néanmoins faire face avec beaucoup d’aplomb à un monde qu’il a pourtant toujours fui ; une mère très protectrice envers ses enfants qu’il vaut mieux avoir de son côté ; un couple inattendu que l’on voit peu mais qui nous attendrit beaucoup ; un Cupidon clément et profondément bienveillant qui, comme sa sœur, va devoir faire face à quelque chose de nouveau pour lui ; un ange peut-être pas aussi hautain que cela ; un dieu qui se révèle bien plus tendre et aimant que les apparences ne le laissent présager… Contre toute attente, j’ai d’ailleurs été très touchée par ce personnage et les révélations l’entourant lui et son histoire. J’ai également apprécié les histoires d’amour qui se dessinent tout au long du roman, sans jamais prendre le pas sur l’action et l’humour. Elles sont juste là en trame de fond, pour nous rappeler la magie de Noël et peut-être montrer à Tisiphone que l’amour, ce n’est pas si terrible que cela.

Avec l’autrice, attendez-vous à défier les convenances, multiplier les sources d’amusement, et ressentir des émotions même quand l’héroïne préférerait éliminer ce mot de son vocabulaire ou, encore mieux, de l’humanité ! Autre atout charme de cette originale histoire, la manière dont nous naviguons entre le monde des humains et le monde des dieux. Un monde divin qui revêt ici un aspect multiple puisque l’autrice n’hésite pas à mélanger différentes mythologies et créatures surnaturelles dans un joyeux capharnaüm. Pour ma part, j’ai aimé côtoyer aussi bien des anges que des dragons que des dieux égyptiens ou gréco-romains ou encore des sorcières, des nymphes… et me plonger au coeur de leurs relations plutôt mouvementées ! On prend ainsi plaisir à découvrir les inimitiés, les messages menaçants derrière des paroles en apparence pleines de prévenance et de bienséance, les duplicités, les tensions, mais aussi les ententes, sans oublier les potentielles alliances qui se dessinent au fil des pages.

Les amateurs de mythologie et de créatures fantastiques devraient se régaler, tout comme les personnes appréciant les intrigues menées tambour battant, les vérités cachées, les histoires de vengeance et d’ambition… Mais sur ce point, je n’en dirai pas plus, vous laissant le plaisir de la découverte. Quant à la plume de Sunny Taj, je l’ai trouvée très agréable et fluide, l’autrice ayant su faire montre d’humour sans se montrer lourde, et sans jamais dénaturer la nature profonde de son anti-héroïne. On sourit, on tremble parfois pour le devenir de nos protagonistes qui vont devoir faire face à quelques épreuves, on vit intensément les scènes d’action, on s’émeut devant les rapprochements… Il ne manque plus que le pop-corn, ce roman étant l’exemple même du bon divertissement sans prise de tête qui permet pendant quelques heures de se couper du quotidien. Mon seul bémol concerne peut-être la couverture qui, à mon sens, n’est pas flatteuse, mais je reconnais qu‘elle correspond parfaitement au ton du récit et à la manière habile avec laquelle l’autrice casse certains mythes entourant l’aspect physique de ses protagonistes.

En conclusion, les amateurs de romances de Noël qui désirent retrouver dans Une Furie à New york : O.S.E.F. Noël !, l’effet Chamallow inhérent au genre risqueraient la déception, Tisiphone préférant nettement l’effet Croco ! Mais les lecteurs désirant un roman inclassable qui mêle avec brio références à Noël, mythologie, action, complot, humour, famille, amitié et amour trouveront ici certainement leur bonheur. Audacieux et drôle, un roman qui donne la pêche et permet d’aborder la période de Noël avec bonne humeur que l’on soit fan de cette célébration ou qu’on y soit réfractaire. Après tout, notre héroïne est un beau mélange des deux, mais ne lui dites pas que son numéro de Furie en mode « à bas Noël » ne fonctionne pas vraiment avec moi… Et puis, comment résister à un roman mettant en scène des créatures et dieux mythologiques dans un environnement urbain et très actuel ?

https://lightandsmell.wordpress.com/2022/11/28/une-furie-a-new-york-o-s-e-f-noel-sunny-taj/

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