1997
Dernière connexion : Il y a plus d'un an
Qui suis-je ?
"– On m'a dit que tu souhaitais me voir ?
Jawell fit volte-face. Myha se tenait dans l'embrasure de sa tente, vêtue d'une longue robe pourpre, sa chevelure d'ébène encadrant son visage impassible.
– En effet, répondit-il. Mais je suis étonné que vous vous déplaciez si tard dans la nuit. Il vous aurait pourtant suffi de m'accorder une entrevue. A moins que vous n'espériez me surprendre en train de dormir et ainsi prendre un malin plaisir à me réveiller ?
Son ton, contenant un brin d'insolence, fit jaillir des flammes de colère dans les prunelles de la femme qui se tenait en face de lui.
– Ne va pas trop loin, Jawell, le menaça-t-elle d'une voix glaciale.
Il fit un pas vers elle.
– Sinon quoi ? rétorqua-t-il d'une voix calme. Du fait de mon pouvoir, vous ne pouvez ni lire mes pensées, ni me faire du mal, ni me tuer. Cela doit être frustrant, non ?
Elle serra les mâchoires.
– Tu n'imagines même pas, cracha-t-elle d'une voix rauque, les lèvres tordues en un rictus.
– Mais même si vous le pouviez, vous ne le feriez pas, ajouta-t-il.
– Et pourquoi cela ? siffla-t-elle.
– Parce que vous m'aimez.
Le temps d'un bref instant, le visage de Myha exprima la surprise la plus totale. Puis elle éclata de rire.
– Moi ? Aimer quelqu'un ? Et pas n'importe qui à tes dires, toi, Jawell ? Ah, et on raconte que c'est moi qui suis folle !
– Peut-être que je me trompe. Mais je ne le pense pas.
– Vraiment ?
– Oui.
Il fit encore un pas.
– Ne t'approche pas, le menaça-t-elle, et il lui sembla discerner de la peur dans ses yeux.
– Et pourquoi cela ? demanda-t-il, un demi-sourire au coin des lèvres, s'avançant d'un pas de plus.
– Parce que. En tant que reine, je te l'ordonne.
Un dernier pas, et ils ne furent plus qu'à un mètre l'un de l'autre. L'atmosphère devint électrique. Myha se mit à haleter.
– Arrête ça ! hurla-t-elle en le poussant violemment.
Jawell ne s'y attendait pas. Avec un autre, il aurait pu prévoir, mais elle était folle, et il ne savait jamais qu'elle allait être sa réaction. Il s'effondra sur le sol. Une douleur lancinante lui envahit aussitôt le poignet, brûlante. Il essaya de ne pas y prêter attention.
– Vous ferais-je de l'effet, Myha ? demanda-t-il d'un ton moqueur.
– Arrête ça, répéta-t-elle dans un murmure, pliée en deux, cherchant son souffle.
Quand elle l'eut retrouvé, elle se releva, le visage impassible, le surplombant de sa hauteur et de son arrogance.
– Il semblerait que je t'ai sous-estimé.
Il voulut se relever, mais elle l'en empêcha d'un pied sur son torse.
– Non, reste là, Jawell. Laisse-moi savourer ces instants où je suis reine alors que tu n'es rien.
– Savourez bien. Cela ne durera pas longtemps.
Elle se pencha, jusqu'à ce que leur visage soit proche et qu'il puisse sentir son haleine caresser ses lèvres.
– Ne t'inquiète pas pour ça, souffla-t-elle.
Ils restèrent quelques secondes ainsi, immobile. Puis soudain, Jawell, ignorant la souffrance émanant de son poignet, se jeta en avant, projetant Myha au sol. C'était maintenant lui qui se trouvait au-dessus d'elle, lui qui la regardait de haut.
Elle frissonna, les pupilles dilatées, et plongea ses yeux, emplis à la fois de morgue et de peur, dans ceux de Jawell, vert et sans aucune émotion.
– Ce petit jeu te plaît, je suppose ? lança-t-elle.
– Je vous retourne la question. N'est-ce pas plutôt à vous que ce jeu plaît, Myha ?
Il resserra sa prise. Elle poussa un gémissement de douleur.
– Je crois, reprit-il, qu'au fond, quelqu'un qui vous résiste et contre qui vos pouvoirs sont impuissants, vous considérez cela comme un défi. Et que cela vous excite follement.
Il s'approcha, réduisant l'espace entre leur deux corps, et reprit :
– Je me trompe ?
– Non, choisit-elle de répondre après un silence, le souffle court.
– J'avais donc raison. Voilà pourquoi vous m'aimez, Myha. Vous m'aimez d'un amour étrange, interdit, malsain, un amour que vous ne contrôlez pas et qui peu à peu vous consume.
– Tout cela est vrai, avoua-t-elle d'une voix calme. Mais tu as tort sur un point.
D'un mouvement brusque, elle parvint à se libérer de son emprise et se releva avec vivacité. A peine plus lent, Jawell l'imita. Puis elle dégaina d'un geste vif une dague de son corsage qu'elle plaça sur son cou. L'acier froid effleura la peau, et une goutte de sang apparut sur la lame. Elle se mit à tourner lentement autour de lui, et son arme traça une ligne écarlate dans sa chair tandis qu'elle le fixait de son regard brûlant.
– En effet, commença-t-elle, je ne contrôle pas mon amour. Mais l'amour est par essence incontrôlable. Il est impalpable, insondable, et c'est l'un des sentiments les plus mystérieux, qui suscite les passions les plus féroces. Un sentiment proche de la haine. Ah, la haine... quel plaisir quand elle m'enflamme les veines. Je ne sais si je t'aime ou si je te hais, Jawell. Mais, dis-moi, as-tu déjà été amoureux ?
Pour la première fois depuis le début de leur confrontation, il sembla perdre pied. Son visage se troubla, et une ride apparut sur son front.
– Je... je n'en sais rien.
Elle sourit. Le sourire carnassier du chat qui joue avec la souris.
– Tu n'en sais rien ? Vraiment ? Voilà qui est étonnant. N'as-tu pas pourtant eu une aventure avec ma vieille ennemie, cette très chère Djéda ?
– Vous êtes bien informé, remarqua-t-il d'un ton neutre.
– Est-ce donc pour cela qu'elle t'a quitté ? continua-t-elle, jubilant. Car tu n'éprouvais rien pour elle ? Ou alors, parce que tu n'arrivais pas à montrer tes sentiments ?
Le visage de Jawell se ferma. Il serra les mâchoires.
– Ma vie personnelle ne vous regarde en rien.
– Alors que tu te préoccupes de la mienne ? Ah, mais tu n'avais qu'à pas commencer, mon petit chéri !
Elle ricana, un rire aigu qui se mariait avec la folie que Jawell voyait dans ses yeux.
[...]
– Eh bien, cette conversation était très intéressante, je me suis bien amusée. Bonne nuit, Jawell.
Elle sortit et l'obscurité l'avala. Quant à Jawell, il resta plusieurs minutes, debout, immobile. Son visage était impassible. Ses yeux n'exprimaient rien.
Et ses mains serrées tremblaient de désespoir et de rage."
A propos des livres
MON livre, LE livre, c'est "les âmes croisées" de Pierre Boterro. Vive Pierre Boterro, le poète des mots. Sa mort apporte un grand vide dans le monde de l'écriture. Il est mon écrivain préféré, et le restera toujours.
Juste après, Harry Potter, de J.K Rowling. Le livre qui s'approche le plus de la perfection. Quel talent, mais quel talent!
Dans les mangas, vive Nana, de Ai Yazawa. Une histoire poétique aux personnages tout simplement magiques.
Et plein d'autres, beaucoup d'autres, tant d'autres, mondes oubliés, univers parallèles, mélodie perdue...
A propos de tout
D'abord il y a toi, Vincent... je n'oublierai jamais la fois où tu m'as dit que tu étais tellement content de me reparler que même tes amis s'en étaient aperçus. Jamais. Et nos conversations à n'en plus finir, nos délires, nos secrets, nos écrits, tout cela m'aurait diablement manqué si j'étais partie! Mais je ne pars plus. Et un jour même, on se verra pour de vrai, parce qu'on se l'est promis. Peu importe ce jour-là qu'il fasse beau ou qu'il pleuve, que l'on se parle une minute ou une heure, dans nos sourires se reflétera une lumière qui nous réchauffera. Et on parlera éternellement sans jamais se lasser, on rira à gorges déployées sans se soucier des regards, on ouvrira des portes et des possibles connus de nous seuls, on construira un monde à la saveur de nos rêves, on dessinera un avenir qui portera haut nos couleurs. Et, enfin, on se taira, et le silence exprimera ce pour quoi les mots ne suffisent pas: la profondeur et la beauté de l'amitié qui nous lie ♥
Ensuite, toi, Aya... une personne qui se cherche, sans réaliser qu'elle est déjà quelqu'un de formidable. Un rayon de soleil sur un temps parfois pluvieux, une explosion de joie sur un monde pas toujours très gai, un trop plein d'amour qu'elle offre à ceux qu'elle aime sans rien demander en retour qu'une sincère amitié. Tu as fait beaucoup pour moi, plus que tu ne t'en rends compte. Ne change pas, reste ce que tu es, avec tes coeurs et tes points d'exclamation. Tu montres aux gens qui comptent pour toi que tu les aimes, et chez moi dont la plus grande peur est d'être rejetée, je ne peux recevoir plus beau cadeau ♥
Et puis, toi, la gentille Jay... toi qui a essayé par tous les moyens de me retenir, et moi qui ne voulait pas comprendre que je n'arriverais pas à partir. Une personne que j'aimerais arracher à son sombre quotidien, prendre dans mes bras, rendre heureuse et à qui je voudrais faire apparaître la lumière sur cette vie. Parce que tu le mérites, parce que quoi que ce que te font croire les autres, tu es une fille merveilleuse, parce que je t'aime, tout simplement ♥
Ainsi que les autres: Wanda, Train, Danou, Yune, teter, diablotin, Allis, Elsa, taki, Miiko, Eclypse, DisneyClochette, Romane, Ori, Dracnor... vous êtes les étoiles qui illuminent ma nuit ♥♥♥