– Laurel, pourquoi appelles-tu maman Beck alors que tout le monde dit Susannah ? a demandé Jeremiah. Il faisait une équipe avec mon frère, Steven, et ils perdaient. Les jeux de cartes ennuyaient Jeremiah; il cherchait toujours une occupation plus intéressante, un sujet de conversation plus passionnant.

– Parce que son nom de jeune fille est Beck, a expliqué ma mère en roulant une cigarette. 

Le roi Dragon est le parti le plus prisé de toutes les Terres Connues… Et le plus mystérieux. Depuis qu’il a accédé au pouvoir, il y a dix ans, son territoire est resté fermé aux autres, en dehors de quelques voies marchandes strictement surveillées. C’est la première fois qu’il ouvre ses portes. En outre, son royaume est neutre dans la guerre qui nous oppose à Oxydia. Si je me marie avec lui, son armée deviendra la nôtre. 

Leur bio est aussi intrigante que leurs photos.

Deux mecs, un profil. Deux fois plus de charme, deux fois plus d’ennuis.

On cherche une fille capable d’encaisser deux fois plus de fun ;)

Si tu es du genre coquin, viens discuter.

Viens discuter, hein ?

Ben, je suppose que je suis du genre coquin, c’est vrai. Mais…

This is a terrible idea.

Even as I suggest it, I am expecting to regret it, but given that the proverbial answer to my problems has miraculously fallen into my lap, I am inclined to take the lifeline being offered. I’m aware of Dr. Carter—young, opinionated, a little too chatty for my tastes—not my first pick for a pretend mate, but with a disciplinary meeting with the board happening in barely an hour over some choice omissions on my part, I see few other options. 

– Le jour où je t’ai rencontrée a été le plus chanceux de ma vie. Tu as toujours été la partie la plus lumineuse de mon univers, Papillon. Et tu le seras toujours.

La profondeur de l’émotion dans ses paroles me pique les yeux.

– Tu ne me sembles pas être quelqu’un qui croit à la chance.

– Je crois en tout quand il s’agit de toi. 

– J’ai entendu ce que tu as dit, j’ajoute malgré la boule dans ma gorge. À Ava.

Josh fronce les sourcils.

– De quoi tu parles ?

– En première année. Dans notre dortoir.

D’un certain côté, je suis gênée de ramener sur le tapis un événement aussi ancien, mais cet épisode s’accroche à moi comme du lierre, poison qui me ronge lentement au fil des ans.

– Je t’ai entendu lui dire de ne pas me prendre pour amie. 

L’effroi enfle en moi, de plus en plus envahissant, jusqu’à ce qu’il ne reste plus une goutte d’air dans mes poumons.

– Bridget, je suis en passe d’abdiquer.

Le ballon éclate, projetant les éclats de cet effroi dans tout mon corps. Mon cœur, ma gorge, mes yeux, mes doigts et mes orteils. Je suis tellement ravagée que je ne peux parler pendant une bonne minute. Je cille, espérant me réveiller de mon cauchemar. J’en suis pour mes frais.

– Non. Tu ne vas pas abdiquer. Tu vas devenir roi. Tu t’es préparé pour ça toute ta vie. Tu ne peux pas y renoncer comme ça.

– Bridget…

– Ne fais pas ça. 

« La bonne nouvelle ? Je viens de reconnaître l’élégante Aston Martin noire qui se dirige vers moi. Elle appartient à l’un des amis de Josh, ce qui signifie que je ne finirai pas dans la rubrique des faits divers.

La mauvaise nouvelle ? Le conducteur de l’Aston Martin est la dernière personne dont j’avais envie – ou que j’attendais – pour venir me chercher. Pas le genre de gars « Je vais rendre service à mon pote et sauver sa petite sœur en détresse. » Non, lui est du genre : « Regarde-moi de travers et je te détruis, toi et tous ceux que tu aimes.  »

Putain ! Cette fille est probablement un succube déguisé en nymphe gracile pour me faire un effet aussi divin… 

Je ne pense plus à ma mère, ni à son secret.

Je ne pense plus à mon père, ni à ma culpabilité.

Je ne pense plus à mon avenir, ni à mes échecs.