Les commentaires de citrouillelabs
Cet essai féministe est très intéressant, et je pense que quiconque souhaite comprendre les combats actuels des femmes doit le lire.
L'autrice commence en évoquant le mouvement #metoo, qui est en quelque sorte, le début de la "Troisième vague féministe", celle qui veut que nous ne soyons plus des citoyennes de seconde zones, des "hommes comme les autres", mais des personnes égales aux hommes tout en tenant compte de nos particularités, de nos souffrances, de la domination qu'exerce le patriarcat sur nous. On retrouve un rappel historique des premiers mouvements féministes, une explication des combats actuels, un constat des problèmes que nous rencontrons toujours en tant que femmes (bien que pour certains, nous sommes égales aux hommes...), et les choses que nous pouvons espérer pour l'avenir. L'autrice évoque également l'intersectionnalité des luttes, point intéressant dans le cadre de la discrimination.
Cet essai est pédagogue, bien écrit, il est sourcé et se lit très rapidement. J'ai beaucoup apprécié cette lecture et je la recommande.
Afficher en entierJe crois que les BDs de Kaamelott qui parlent des aventures de Perceval et Karadoc sont mes préférées. Qu'est-ce qu'ils me font rire !
L'histoire était drôle, j'ai apprécié les personnages, la naissance d'une légende importante (finalement, ces deux énergumènes auront apporté quelque chose à la Table Ronde !), le fait qu'on ai le récit détaillé d'une aventure qui est évoquée en deux phrases dans la série...
C'est désormais ma BD préférée de Kaamelott !
Afficher en entierJe continue mon tour d'horizon de l’œuvre des sœurs Brontë en attaquant le plus célèbre roman de Charlotte : Jane Eyre. J'avais rapidement vu le film de 2011 il y a quelques années, donc je connaissais globalement l'histoire... Et honnêtement j'ai été un petit peu déçue de ma lecture. Le livre reste globalement bien, mais je m'attendais à autre chose.
Le synopsis de l'histoire, la trame, sont assez intéressants. Jane est un personnage auquel on s'attache rapidement, et elle vit tout un lot d'épreuves qui lui forgent un fort caractère. Sa relation avec M. Rochester est très bien écrite, c'est une jolie histoire d'amour (même si je n'ai pas tant apprécié que ça le personnage de Rochester). Ce que j'ai le plus aimé, ce sont les personnages féminins et les liens que Jane créé avec elles (Mme Fairfax, Adèle, Marie et Diana Rivers, Mlle Temple...). J'ai aussi trouvé intéressantes les observations de Jane sur les personnages qui l'entouraient : les descriptions des caractères, des comportements...
Les relations sont très bien décrites, elles se développent à un rythme lent et construit, ce qui donne de la profondeur à l'histoire. Pourtant, je n'ai pas vraiment accroché à M. Rochester, ou à Saint-John. Pour moi, ce sont tous deux des personnages antipathiques.
L'histoire développe tout un tas de thèmes, mais je crois que celui qui m'a le plus interpellé, c'est la vision "féministe" qu'on donne a posteriori à cette histoire. Je m'explique. On qualifie souvent Jane Eyre d’œuvre féministe. Et si je vois parfaitement une révolte contre les mœurs victoriennes très rigides de l'époque, j'ai aussi lu que Charlotte Brontë ne considérait pas son travail comme œuvrant pour le droit des femmes. Bref. Ce qui est intéressant, c'est de voir le décalage entre ce que fait Jane, et ce que la société voudrait qu'elle fasse : elle ne se marie pas et est indépendante financièrement, elle repousse des demandes en mariage, elle vit seule à quelques moments... Si on remet ces actions en perspective pour l'époque, oui, ce sont des actions qui montrent une forme de révolte de la part d'une femme. Mais en même temps, ce n'est pas pour se rebeller contre la société qu'elle agit ainsi : c'est par amour, pour des raisons religieuses, ou parce qu'elle n'a pas d'autres choix... Et j'ai du mal à avoir un véritable avis sur la façon dont est traité le "cas Berthe Mason". Je ne sais pas si je qualifierais moi aussi ce roman de féministe. Cependant, on ne peut pas nier que Jane est forte, courageuse, et elle a une personnalité assez incroyable.
Je pense que ce qui m'a le plus dérangé dans l'ensemble du roman, ce n'est pas forcément l'histoire en elle-même (même si j'ai été déçue par la fin), mais la forme. J'ai trouvé l'histoire très longue. Les évènements se mettent en place très lentement, parfois c'est trop : on attend juste qu'il se passe quelque chose. Le style d'écriture de Charlotte est pourtant assez fluide, il se lit bien, mais je me suis ennuyée plusieurs fois. La quantité de références à la religion m'a semblé rébarbative (même si je sais que c'est normal à cette époque, j'ai préféré la manière dont Emily Brontë l'a traité dans Les Hauts de Hurle-Vent). Mais certaines scènes étaient incroyablement fortes et puissantes, et j'ai vraiment apprécié le côté sombre de cette histoire, l'ambiance gothique donnée par l'écriture. L'autrice donnait vraiment une impression de grisaille avec ses mots, et c'est assez fort.
En conclusion, je suis mitigée. D'un côté, je crois que j'avais des attentes "hautes", de l'autre je sais que je ne suis pas objective, parce que Les Hauts de Hurle-Vent m'a mit une claque que je n'ai pas eu ici. Pourtant, Jane est un personnage très intéressant, et la plupart des autres protagonistes aussi. L'histoire tiens la route, se termine bien (même si, encore une fois, quelle déception cette fin !), il y a du suspens, on est surpris... Mais c'était à mes yeux beaucoup trop long. (Et je déteste Saint-John!) Peut-être que je redonnerais une nouvelle chance à ce livre dans quelques années...
Afficher en entierUpdate relecture de juin 2024 : j'ai apprécié ce livre encore plus que lors de ma première lecture. J'ai tout aimé. Les romances scientifiques/féministes d'Ali Hazelwood sont de véritables doudous pour mon âme.
Afficher en entierUpdate lecture juin 2024 : j'avais adoré avec quelques bémols lors de ma première lecture, ils sont totalement tombés à l'eau avec la seconde. En fait, tout me va. Tout colle. J'aime Bee et Levi de tout mon coeur. J'aime encore plus les romances d'Ali Hazelwood. Des petits sucres pour mon coeur.
Afficher en entierJ'ai longuement attendu que ce livre sorte en version française, et j'ai été scotchée. Je ne pouvais pas lâcher ce bouquin, je l'aimais beaucoup trop, il était si doux et si dur en même temps... Du coup, j'ai décidé de me laisser le temps de "digérer" l'histoire avant d'en écrire la chronique. La voici, presque un mois plus tard.
Quand j'ai commencé ma lecture, j'avais peur d'être un peu perdue. On me parlait de dieux que je ne connaissais pas, d'une guerre dont je comprenais mal les raisons... Et puis, tout s'est enchainé, et j'ai appris à trouver ma place dans les pages, tout comme Iris dans cette nouvelle vie qui s'imposait à elle. L'intrigue est incroyable, on voyage d'une petite ville qui semble perdue dans les années 60 à une guerre à quelques kilomètres... Les atmosphères étaient admirablement décrites, je sens encore l'odeur du thé et des machines à écrire, du métal et de l'herbe. L'univers était bien construit. J'ai aimé les mystères, la magie et la réalité entre lesquelles on jonglait. Ce monde à la fois extrêmement dur, mais avec des petites bulles de douceurs créées par les protagonistes...
Les personnages. Mon dieu, les personnages. Leurs relations. L'autrice a su créer deux protagonistes principaux à la fois intelligents et attachants. Pas d'histoire à l'eau de rose ni de "white knight"... Juste deux jeunes adultes, Iris et Roman, qui doivent se débrouiller dans un monde qui leur échappe. Des rencontres. Des lettres. De magnifiques lettres. Des bredouillements, des sentiments naissants, la peur, des balbutiements, une relation qui se noue tout en douceur et nous ferait presque oublier la guerre... Je pense que la relation entre Roman et Iris est l'une des plus belles que j'ai pu lire. Il n'est pas question de posséder l'autre, de faire l'amour ou de se disputer ; la seule chose qui importe, c'est de survivre ensemble. Et c'était incroyablement beau. J'ai du mal à décrire combien toute leur relation m'a touchée.
Le style d'écriture de l'autrice était exceptionnel, et ajoute un aspect encore plus qualitatif et touchant à ce roman. On a de beaux moments, de belles descriptions, on est fascinés par ces mots. Le rythme est parfait. Rebecca Ross est incroyable.
En conclusion... J'ai attendu ce livre, et je n'ai pas été déçue. Je m'attendais à quelque chose d'exceptionnel et c'était encore mieux que tout ce que j'espérais. J'ai été surprise, émue, heureuse, triste, j'ai traversé tout un tas d'émotions. J'ai hâte de pouvoir lire le second tome (surtout après le plot twist de la fin du tome). Ce livre m'a marquée, et je le recommande vivement.
Afficher en entierComme j'étais contente de pouvoir retrouver une nouvelle aventure des Chevaliers de Kaamelott, qui affrontaient un dragon en plus !!
J'ai adoré cette BD. L'histoire est très drôle, j'ai particulièrement apprécié le fait que Perceval et Karadoc soient "les personnages centraux" de l'histoire. Ils sont toujours aussi drôles, intelligents à leur manière, Lancelot se comporte comme un Lancelot habituel...
Bref, j'ai beaucoup ri et j'ai adoré l'histoire et le dénouement. C'est ma bande-dessinée préférée de la série pour le moment !
Afficher en entierQuand j'ai croisé ce roman dans la librairie, le résumé et la couverture m'ont tapé dans l'oeil ! J'avais vraiment hâte de lire cette histoire et... Ça a été une véritable déception pour moi.
L'histoire commence plutôt bien pourtant. On fait connaissance avec Victoire, qui a perdu sa mère, et qui compte se venger. Elle s'entraîne sans relâche, c'est une femme forte. De son côté, Morgan, célèbre pirate des mers, revient aussi pour se venger, et pour cela il doit enlever Victoire. Dès leur première rencontre, ils se plaisent. Mais tous deux tiennent à leur vengeance, ils vont donc devoir jongler entre ça et leur attirance... Spoiler(cliquez pour révéler) Morgan essaie rapidement d'enlever Victoire, qui réussit à se défendre et à lui échapper. Femme badass, on aime. Mais étant donné qu'elle pense que c'est lui qui a tué sa mère, elle se rend sur son bateau pour le tuer... Et c'est là que tout part en vrille. Je ne sais pas si j'ai la motivation de relever tout ce qui n'allait pas, on va essayer. Déjà, elle se fait "capturer" de manière stupide (elle ne réussit pas à tuer Morgan, et le bateau lève l'ancre, donc elle se retrouve coincée sur le bateau). Puis Morgan l'enferme, elle passe son temps à s'enfuir (sérieusement, c'est ça les pirates les plus dangereux des mers?), au final il l'accroche au mat du bateau et la laisse "sécher au soleil". Elle tient pendant des heures, et puis d'un coup, adieu la femme badass. Elle se soumet au capitaine en disant qu'elle ne le défiera plus, et voilà qu'elle devient une espèce de potiche aux hormones débordantes, qui frémit dès que Morgan entrouvre sa chemise. Ils se rapprochent (car elle lui plait aussi), et hop : oubliée la vengeance, elle ne sait plus se battre, elle ne sert plus à rien. Incroyable (et pas du tout prévisible) plot-twist où on apprend qu'en fait ce n'est pas Morgan qui a tué sa mère, mais son père. Donc voilà, Victoire veut se taper le capitaine (il refuse, il veut préserve sa vertu parce que c'est un homme bien) et fini la vengeance. A la moitié du bouquin, ils arrivent sur l'île des pirates, donc terminé les aventures en mer (un peu bête pour un livre sur les pirates...). Au final Victoire se rend compte que la vie sur l'île des pirates est super, elle se tape enfin Morgan, elle vit sa meilleure vie de femme pas-du-tout badass. Mais Morgan n'a pas renoncé à sa vengeance, il lui dit qu'il ne l'aime pas, et pour le prouver il la prend par derrière sans lui demander son consentement (les viols c'est cool) avant de se rendre compte qu'en fait il l'aime trop donc il s'excuse et la reprend par devant (???). Puis le père de Victoire qui est aussi gouverneur ou un truc comme ça arrive sur l'île (le médecin était un traitre depuis le début !!) et tout le monde se bat, Victoire dit à son père de partir, elle le renie, il s'en va et la vie sur l'île reprend son cours au calme. Bon j'ai un peu abrégé l'histoire mais j'ai vraiment détesté le scénario à partir du moment où Victoire monte sur le bateau. Elle passe de femme forte et courageuse à petite geignarde aux hormones en feu, le capitaine Morgan n'est pas très intéressant hormis le fait qu'il soit "trop beau", leur relation est mal amenée, passer de "je ne prendrais pas votre vertue" à "je te prends en l*vrette pour te montrer que je t'aime pas" sans consentement c'est du n'importe quoi, plus de la moitié du roman se passe hors de la mer, les combats sont pas super intéressants, les plots-twists prévisibles... En gros, j'ai adoré les 100 premières pages, et j'ai pas aimé la suite.
L'autrice écrit bien, mais sa plume ne m'a pas particulièrement touchée.
En conclusion... J'ai vraiment été déçue. Je n'ai pas lu ce que le résumé et la couverture me vendaient. Les personnages ont changé du tout au tout dès que le bateau a pris la mer, Victoire était géniale et elle perd tout son caractère et ses aspirations pour un "beau capitaine", le cadre du bateau n'était pas assez présent pour moi, les plot-twist sont assez prévisibles... Bref, je n'ai pas vraiment apprécié cette lecture. Je pense que ça peut plaire à certains (j'ai d'ailleurs vu de nombreux bons retours) mais ce n'était pas un livre pour moi.
Afficher en entierJe suis tombée sur ce livre par hasard et, étant une grande passionnée des mythes arthuriens, je me suis plongée dedans !
Ce livre évoque un passage important des légendes de la Table Ronde : la découverte de la liaison adultère entre Guenièvre et Lancelot. La reine est alors jugée par des chevaliers de la Table Ronde. C'est un épisode qui a été décrit de nombreuses fois. Mais ce qui fait toute l'originalité du poème de Morris, c'est que c'est la première fois qu'un auteur donne la parole à l'accusée. Pendant plus de 200 vers, Guenièvre donne sa version des faits.
J'ai beaucoup apprécié ce livre pour deux raisons. La première, c'est évidemment la plume. Morris offre ici un magnifique poème. La seconde raison, c'est l'originalité de l’œuvre : Guenièvre n’est pas la seule fautive, c'est toute la Table Ronde, son marriage arrangé et le peu d'intérêt que lui porte Arthur qui sont aussi en tort. Cette vision de l'évènement est avant-gardiste, féministe, et elle détourne le sexisme latent présent dans les mythes arthuriens.
William Blanc propose une préface assez longue à ce poème, qui est très bien écrite et pleine d'informations essentielles. On se rend compte d'à quel point Morris, alors âgé d'une vingtaine d'années, était novateur. Morris est un auteur très peu connu en France, donc je ne peux que vous recommander son œuvre. De mon côté, j'ai hâte de découvrir d'autres de ses écrits !
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Présenté par Florent Bussy, ce livre propose une sélection de textes de William Morris, accompagnés de commentaires, d'explications et d'un contexte historique.
On découvre ici une autre image de Morris, éloignée de celle du célèbre créateur de tapisserie : un homme engagée, socialiste, opposé aux prémices du capitalisme et de la société de consommation,qui souhaite revenir à une vie plus simple, proche de la nature.
Ce que j'ai trouvé extrêmement intéressant ici, c'est l'actualité des discours de Morris. Il écrit ses textes au milieu du XIXe siècle et pourtant, tout ce qu'il dit a sa place dans notre société : la production de masse, l'homme esclave du capital, la domination financière, l'impact sur la nature... Ses écrits sont variés dans leur forme (on retrouve des nouvelles, des discours, des essais), mais tous expriment la même idée : construire une société de partage, d'égalité, plus proche de la nature et des besoins de l'homme. J'adorais déjà Morris en tant qu'artiste, je suis donc ravie de le retrouver en tant que penseur dont je partage les valeurs et les utopies.
Florent Bussy explique de manière très pédagogue les écrits de Morris, il y a un beau travail de re-contextualisation historique et politique.
La seule chose que je pourrais trouver à redire, c'est l'organisation du livre : plutôt que de proposer une sélection de texte à la fin, après les explications de Bussy, il aurait été plus intéressant d'insérer les textes de Morris au sein des thématiques abordées. Mais je pense qu'on peut aussi faire des allers-retours entre les pages, pour lire le livre ainsi.
En conclusion, un très bon essai, avec un Morris qui était déjà incroyable, et un Bussy qui apporte des explications très intéressantes.
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