2005. Lors d'une soirée à l'ambassade de France en Italie, une des archivistes du Grand Orient est assassinée selon un rituel évoquant la mort d'Hiram, fondateur de la franc-maçonnerie. Initié depuis quelques années et présent sur les lieux du crime, le désormais commissaire Marcas se lance sans le savoir à la poursuite d'un groupuscule carnassier aux origines obscures.

En revanche, le deuxième tome relève le niveau grâce à une intrigue historique captivante autour de la société Thulé. J'ai beaucoup apprécié les informations riches et variées (franc-maçonnerie, nazisme, géopolitique) ainsi que les termes spécifiques utilisés ; néanmoins, j'ai vite été noyée sous la masse de renseignements qui a freiné ma lecture. En outre, j'ai aimé le découpage du roman à l'image de l'architecture maçonnique, ses illustrations et descriptions, ainsi que ses protagonistes aux origines diverses. Bref, bilan mitigé pour ces deux premiers tomes ; je les ai sûrement relus au mauvais moment... normalement, j'adore cette saga !

1998. Confronté à sa première enquête pour meurtre, l'inspecteur Antoine Marcas plonge dans le passé de la franc-maçonnerie à la recherche d'un secret perdu depuis le Moyen-Âge.

Écrit a posteriori, ce début de saga ne fait pas vraiment honneur à sa réputation. Malgré une écriture très visuelle et une double temporalité intéressante, ce premier tome m'a en effet semblé brouillon et trop peu développé. J'ai par exemple été ravie de découvrir plus en détail le frère obèse, futur personnage récurrent, mais j'ai trouvé Marcas trop absent.

Bref, bilan mitigé pour ces deux premiers tomes ; je les ai sûrement relus au mauvais moment... normalement, j'adore cette saga !

Bientôt promue directrice générale, Cloé a également rencontré l'homme parfait ; belle, ambitieuse et intelligente, tout lui sourit. Par une nuit noire, alors qu'elle regagne tranquillement sa voiture, une ombre se met à la suivre et la terrorise avant de disparaître. Traumatisée, Cloé s'enfonce peu à peu dans la paranoïa : elle se sent observée, incomprise, dort mal et connaît des pertes de mémoire. Elle devient irritable, colérique et s'isole de ses proches. Cependant, au fond d'elle, un doute subsiste. Quelqu'un joue-t-il avec sa santé mentale ou est-elle réellement en train de perdre la tête ?

En règle générale, les romans de Karine Giébel me retournent le cerveau et occupent mon esprit pendant plusieurs jours. Ce nouvel opus ne fait pas exception à la règle ; j'ai frôlé le coup de cœur ! Selon moi, la force de l'auteure réside dans la psychologie extrêmement bien travaillée de ses personnages. Malgré leur comportement exécrable, j'ai par exemple beaucoup aimé Cloé et Alexandre. Leur antipathique cache de profondes insécurités, différentes mais similaires, les rapprochant inévitablement. J'ai particulièrement apprécié le changement majeur dans l'attitude de Cloé et la perversité globale de tous les protagonistes. Enchantée par le fond, j'ai en revanche été déçue par la forme : phrases dépouillées, répétitions stylistiques lourdes, conjugaison perturbante et variations de narrateur incessantes... Peu convaincue en début de lecture, j'ai rapidement oublié ces broutilles grâce à une intrigue intense, dynamique et remplie de doutes. Pour finir, j'ai aussi adoré le jeu sur la police d'écriture et le final ahurissant.

Réveillé par un appel de son supérieur, l'inspecteur Fawkes quitte son domicile précipitamment afin de rejoindre une nouvelle scène de crime. Néanmoins, le trajet s'avère très court : le cadavre se situe dans l'appartement en face du sien, de l'autre côté de la rue, et pointe clairement en direction de sa fenêtre. Le corps, suspendu et recousu grossièrement, se compose des membres de six personnes différentes, six victimes reliées par un seul point commun : l'inspecteur Fawkes. Certains indices semblent d'ailleurs l'incriminer, mais est-il réellement coupable ?

Lors de sa sortie, cette trilogie m'a marquée comme une des meilleures jamais publiées. Cinq ans plus tard, après relecture, je vous confirme cet engouement ! Dans ce premier tome, le prologue démarre avec une scène de procès haletante ; par la suite, le rythme ralentit autour d'une intrigue complexe et intéressante. Malgré des chapitres un peu longs, j'ai apprécié la plume de l'auteur, les indications temporelles ajoutant un effet "décompte" à l'histoire ainsi que les divers flashbacks. En outre, j'ai beaucoup aimé la dynamique entre Fawkes et Baxter. Le premier est torturé, ronchon et colérique tandis que la deuxième présente un caractère plus enjoué en dépit d'un ton parfois cassant. Entre amants, amis et collègues, ces deux personnalités se combinent à merveille. Par contre, Edmunds m'a bien agacée ! Finalement, j'ai adoré les modes opératoires très imaginatifs, la découverte de Londres sous l'angle policier et le dénouement fracassant. Un premier tome tout en tension, suspense et retournements de situations.

Depuis quelques jours, une odeur pestilentielle se dégage d'une maison abandonnée située en plein quartier résidentiel de Washington. Alertés par le voisinage, deux policiers pénètrent dans l'édifice et découvrent une cave, dont l'ouverture provoque une explosion ravageuse. En bas des escaliers gît le cadavre d'une adolescente, droguée et enfermée dans une cage suspendue avec un chiot à l'agonie. Face à cette scène de crime déroutante, le FBI sollicite Sayer Altair, spécialiste des neurosciences. Entre rêves, mythes et superstitions, pour elle, le cauchemar ne fait que commencer.

Tout au long de ma lecture, j'ai été très partagée sur ce roman. En comparaison avec les autres héroïnes de thrillers, j'ai par exemple trouvé Sayer très peu meurtrie. Son passé et sa vie privée n'interfèrent pas vraiment avec ses enquêtes, ce que j'ai grandement apprécié, mais son tempérament de feu m'a souvent révulsée. Les autres personnages sont intéressants ; j'ai notamment adoré Vesper malgré la cruauté révoltante à son égard et détesté Andy et le sénateur. D'ailleurs, selon moi, ce dernier n'apporte rien à l'histoire, à l'instar des recherches de Sayer ou des indications spatiales. En outre, j'ai été impressionnée par la trame centrale axée autour du mythe des jumeaux appliqué à différentes civilisations ; quelle originalité ! En revanche, le déroulement de l'intrigue m'a semblé assez plat et j'aurais aimé plus de passages liés à la captivité des jeunes filles. Finalement, le dénouement a balayé tous mes doutes initiaux ; bien réfléchi, rempli de tension et d'adrénaline, il clôt ce roman avec brio... Il me tarde maintenant de découvrir le deuxième tome.

Au sein du département V, l'effervescence autour de l'affaire Lyyngaard s'essouffle progressivement. Alors que l'inspecteur Carl Mørck aspire à un repos bien mérité, un dossier classé en 1987 apparaît inexplicablement sur son bureau. Ce dernier porte sur un double meurtre d'adolescents dont le coupable présumé purge une peine de prison. Cependant, les investigations semblent avoir été négligées et certains suspects "de bonne famille" écartés trop rapidement. Épaulé par Assad et Rose malgré les réticences de sa hiérarchie, Carl décide de relancer cette enquête au parfum de corruption.

Dès les premières pages, je suis tombée sous le charme de ce polar... Le prologue a immédiatement capté mon attention avant de me plonger dans une intrigue simple mais parfaitement élaborée. En outre, j'ai beaucoup aimé la construction unique des personnages : chacun d'entre eux étant brossé avec soin, même les plus antipathiques en deviennent captivants. De son côté, Carl n'a que peu changé depuis le premier tome, il reste assez désagréable. En revanche, j'ai adoré Kimmie ; elle possède une véritable force de caractère, des capacités d'adaptation phénoménales et un détachement fort surprenant. J'ai d'ailleurs apprécié le contraste féroce entre son milieu d'origine, rempli de requins hypocrites, et sa vie actuelle parmi les vagabonds. Pour terminer, j'ai savouré avec plaisir les descriptions enneigées du Danemark, l'écriture sans détour de l'auteur ainsi que le dénouement bourré de suspense, tensions et révélations. Un deuxième tome brillant malgré quelques lenteurs.

Dans son laboratoire de Strasbourg, le détenteur d'un prix Nobel de chimie est sauvagement assassiné et dépouillé de son cerveau. Quatre jours plus tard, en région lyonnaise, un célèbre physicien s'évanouit dans la nature avant de réapparaître amnésique. Tour à tour, plusieurs scientifiques d'envergure subissent le même sort. Face à ces disparitions inquiétantes, trois policiers déterminés, bien que géographiquement éloignés, se lancent simultanément dans cette enquête complexe... et bien plus dangereuse que prévu.

Malgré un résumé très intriguant, je n'ai malheureusement pas été captivée par ce récit aux critiques pourtant dithyrambiques. Effectivement, différents points m'ont dérangée... Selon moi, l'intrigue manque cruellement d'action et part dans tous les sens, mélangeant complot scientifique et mafia russe. En outre, l'idée d'étendre les disparations à plusieurs villes est ingénieuse, néanmoins, la démultiplication des policiers en charge de l'enquête dessert aussi l'intrigue. De fait, aucun d'entre eux ne se démarque particulièrement ; les trois en deviennent assez plats, presque brouillons. J'ai d'ailleurs été déçue par le côté probabilités/poker de Simon, finalement trop peu présent, et par la personnalité exécrable de Marion. En revanche, j'ai apprécié Cannelle, tout comme la plume de l'auteur et la construction de son roman. Vers la fin, j'ai également aimé la prise d'ampleur de l'aspect scientifique, mais elle n'a pas suffit à modifier mon ressenti : j'ai été très déçue. Toutefois, je vous invite à le découvrir pour vous en faire votre propre avis !

À son réveil, Luke est immédiatement assailli par une étrange impression. Il se trouve bien dans sa chambre, mais celle-ci semble différente : sa fenêtre a été remplacée par un mur et toute trace d'usure a disparu. Perturbé, il s'aventure derrière la porte, où il rencontre d'autres enfants particuliers, comme lui. Sélectionnés pour leurs dons télékinétiques et télépathiques, séquestrés à l'Institut et victimes d'horribles expériences, ils ne possèdent aucune échappatoire. Cependant, Luke est un garçon extrêmement intelligent et compte bien sortir de ce cauchemar coûte que coûte.

Selon moi, le gros point fort de ce roman réside dans ses personnages. En effet, j'ai été très touchée par les enfants de l'Institut ; voir ces petits héros forcés de grandir malgré eux m'a révoltée. Leur groupe, disparate mais harmonieux, fait preuve d'un courage extraordinaire dans son opposition avec les adultes sadiques qui les entourent. Luke m'a particulièrement inspirée, mais j'ai aussi adoré Avery, Mattie et Tim, remplis de bienveillance et d'abnégation. En outre, j'ai retrouvé dans ce livre la marque de son auteur : une incursion du fantastique d'abord subtile puis de plus en plus manifeste. J'ai beaucoup aimé cette évolution, tout comme les descriptions spectaculaires et le jargon scientifique très intéressant. De plus, j'ai apprécié la fluidité du récit malgré un manque de négation assez perturbant... dommage, je ne suis pas passée loin du coup de cœur ! Ce roman reste tout de même captivant, mystérieux, addictif et rempli de suspense ; j'en ai savouré chaque page jusqu'au final bien construit et électrisant.

Lorsque Jonathan hérite de l'appartement de son oncle, une seule consigne lui est communiquée : ne pas s'approcher de la cave. Cependant, cette interdiction titille effroyablement sa curiosité et le pousse à descendre... pour ne plus jamais remonter. À quelques mètres de là s'étend la forêt de Fontainebleau, où prospère une fédération fourmilière exceptionnelle. En cette période de dégel, sa cité mère se réveille et envoie ses premières éclaireuses à l'extérieur. Toutefois, seule l'une d'entre elles retrouve le chemin de la fourmilière pour y relater sa confrontation avec une arme inconnue, dévastatrice... humaine ?

En découvrant le premier tome de cette trilogie consacrée aux fourmis, j'ai été transportée dans un univers infiniment petit mais particulièrement attractif. Au fil des pages, l'auteur sème de nombreuses informations fort intéressantes, à la fois au sujet des fourmis mais aussi des autres insectes qui les côtoient. J'ai tellement aimé cette immersion, précise et exaltante, que j'ai fini par m'attacher au 327e mâle, à la 56e femelle et à la 103683e asexuée. En revanche, la partie concernant Jonathan et sa famille m'a moins emballée malgré l'intérêt évident d'une double intrigue imbriquée. J'ai également été déstabilisée par le format de ce court roman. Effectivement, les changements de décor interviennent sans aucune démarcation, les chapitres sont très longs et les morceaux d'encyclopédie pratiquement illisibles du fait de leur taille. Sinon, j'ai beaucoup apprécié cette lecture pleine de secrets ainsi que sa morale consciente et raisonnée.

Après plusieurs mois en tant qu'enseignant au collège Mahora, le jeune Negi a pris ses marques et appris à connaître personnellement ses élèves. Toujours à la recherche de son père, il emmène toute sa classe à Kyoto ; sous couvert de voyage scolaire, il tente en réalité d'approcher l'association de magie du Kansai, en conflit avec les magiciens occidentaux depuis des siècles. Mêlé à cette querelle séculaire malgré lui, il fera tout pour protéger ses élèves et apaiser les tensions entre les deux camps.

Lorsque j'enchaîne plusieurs polars bien sombres, j'apprécie en général une légère coupure sous la forme de mangas. Dernièrement, je me suis lancée dans les aventures de Negi, petit professeur magicien de dix ans. Ces trois tomes se consacrent à son voyage scolaire à Kyoto ; j'ai beaucoup aimé ce changement de lieu. En effet, chaque tome se focalise sur une ou plusieurs jeunes filles, me permettant d'apprendre à les connaître et surtout à les différencier. En outre, en dehors de situations assez cocasses, l'intrigue est plutôt axée sur des combats épiques. J'ai d'ailleurs adoré les magnifiques cartes de pactio, à l'instar du lexique très intéressant et des graphismes réalistes. En revanche, j'ai été un peu moins emballée par la guerre entre associations magiques et la quête paternelle de Negi... J'ai tout de même hâte de découvrir la suite !

Ce sixième tome contient un grand nombres de combats épiques. J'ai apprécié les différents pactios réalisés ainsi que la découverte plus en profondeur des cartes y relatives. Konoka et Nodoka m'ont beaucoup plu.