Vous utilisez un bloqueur de publicité

Cher Lecteur,

Nous avons détecté que vous utilisez un bloqueur de publicités (AdBlock) pendant votre navigation sur notre site. Bien que nous comprenions les raisons qui peuvent vous pousser à utiliser ces outils, nous tenons à préciser que notre plateforme se finance principalement grâce à des publicités.

Ces publicités, soigneusement sélectionnées, sont principalement axées sur la littérature et l'art. Elles ne sont pas intrusives et peuvent même vous offrir des opportunités intéressantes dans ces domaines. En bloquant ces publicités, vous limitez nos ressources et risquez de manquer des offres pertinentes.

Afin de pouvoir continuer à naviguer et profiter de nos contenus, nous vous demandons de bien vouloir désactiver votre bloqueur de publicités pour notre site. Cela nous permettra de continuer à vous fournir un contenu de qualité et vous de rester connecté aux dernières nouvelles et tendances de la littérature et de l'art.

Pour continuer à accéder à notre contenu, veuillez désactiver votre bloqueur de publicités et cliquer sur le bouton ci-dessous pour recharger la page.

Recharger la page

Nous vous remercions pour votre compréhension et votre soutien.

Cordialement,

L'équipe BookNode

P.S : Si vous souhaitez profiter d'une navigation sans publicité, nous vous proposons notre option Premium. Avec cette offre, vous pourrez parcourir notre contenu de manière illimitée, sans aucune publicité. Pour découvrir plus sur notre offre Premium et prendre un abonnement, cliquez ici.

Livres
757 482
Membres
1 182 931

Nouveau ? Inscrivez-vous, c'est gratuit !


Inscription classique

En cliquant sur "Je m'inscris"
j'accepte les CGU de booknode

Promesse de pluie



Description ajoutée par lamiss59283 2012-02-22T10:12:24+01:00

Résumé

Résumé

1962. Ethie perd sa mère dans d’étranges circonstances. À douze ans, la voilà plongée dans les secrets bien gardés des adultes... Pourquoi son père a-t-il toujours fait tant de mystères sur son passé à Hong Kong, quel drame cherche-t-il désespérément à oublier ? L’enquête d’une jeune héroïne touchante qui lève peu à peu le voile sur un pan caché de son histoire familiale.

Afficher en entier

Classement en biblio - 18 lecteurs

extrait

Extrait ajouté par lamiss59283 2012-02-22T10:12:39+01:00

Ma mère mourut le même jour que Marilyn Monroe, le 4 août 1962, et comme la star de cinéma, on ne découvrit son corps que le lendemain. Quand elle était vivante, maman avait une sacrée présence. Comme on pouvait s’y attendre, elle connut une mort tragique. Une mort qui devait contraindre mon père à revenir dans le sein de la famille. Même si, durant les onze premières années de ma vie, il était rentré tous les soirs dans notre maison construite pendant la guerre dans les quartiers sud de Vancouver, une grande partie de lui-même se trouvait ailleurs. J’étais habituée à son absence ; je n’étais pas habituée à celle de ma mère.

Avec le temps, j’en vins à croire que c’était cette absence même qui m’avait brutalement réveillée alors qu’il faisait encore nuit, ce matin-là. C’était plus probablement une rafale de vent qui secouait la fenêtre de ma chambre ou la pluie qui tambourinait sur la vitre. Je n’en suis pas certaine. Je sais seulement qu’en ouvrant les yeux, je me sentis poussée à quitter mon lit pour me glisser sur le palier étroit entre les deux chambres. Debout dans l’ombre, le cœur battant, j’écoutai le silence de la maison avant de descendre l’escalier, m’arrêtant dans l’angle, l’oreille tendue.

En bas, je me dirigeai vers la porte ouverte à l’extrémité du vestibule pour jeter un œil dans la chambre de mes parents. L’odeur familière du parfum de ma mère, Soir de Paris, me submergea tandis que j’examinais la pièce, mes yeux s’accoutumant à la pénombre. Une silhouette sombre dans un coin me fit sursauter. Mais ce n’était qu’une robe pendue à la porte du placard. La pièce, comme le lit froissé, était vide.

Enjambant les vêtements éparpillés par terre, j’allai caresser le tissu soyeux de la robe de maman. Même quand elle n’était pas dedans, cette robe vert clair lui ressemblait. C’était sa préférée, celle qu’elle appelait « l’arme absolue », « sa tenue du dimanche », et la seule qu’elle accrochait sur un cintre rembourré.

Le jour où le camion d’Eaton l’avait livrée, elle m’avait appelée dans sa chambre pour l’essayer devant moi. Penchée vers le miroir de la coiffeuse, elle avait mis du rouge à lèvres, poudré la petite bosse de son nez puis, la tête inclinée, jugé de l’effet produit. Satisfaite du résultat, elle avait repoussé les livres, les bas filés et les cendriers à moitié pleins avant de reculer de quelques pas pour prendre la pose.

— Qu’en dis-tu, Ethie ?

Je la trouvais parfaite, quoi qu’elle eût sur le dos. Mais quelque chose dans cette robe accentuait le pétillement vert de ses yeux noisette, le brillant de ses épaisses boucles rousses et rendait le semis de ses taches de rousseur, que la poudre ne pouvait masquer, encore plus exotique.

— Tu es belle, répondis-je, on dirait une star de cinéma.

Son reflet me rendit mon sourire. Elle se retourna pour me prendre dans ses bras, m’enveloppant de son parfum et de sa nouvelle robe verte, m’enveloppant de tout elle.

— Oh Ethie, soupira-t-elle, quel bonheur de s’entendre dire qu’on est belle ! Surtout par ma fille préférée.

Elle me lâcha et tourna sur elle-même pour examiner le dos de la robe qui soulignait ses fesses rondes.

Même à cette époque, je savais sans doute déjà qu’elle avait acheté cette robe pour punir mon père de quelque faute. Quand elle était fâchée contre lui, la solution de maman était de feuilleter le catalogue pour commander quelque chose au-dessus de leurs moyens. Papa gérait les finances de la maison. Nous étions en compte pour tout ce qui était indispensable, y compris les courses hebdomadaires, et il réglait les factures à la fin du mois. Tant qu’elle ne travaillait pas, en fait d’argent, ma mère ne disposait que de l’allocation familiale mensuelle, soit dix dollars par enfant. Papa estimait cela suffisant pour couvrir toute dépense supplémentaire.

— C’est une robe magnifique, non ? demanda maman.

Elle en paraissait enchantée. Je hochai la tête en souriant, mais j’étais persuadée qu’elle n’attendait aucune réponse.

— C’est un modèle classique, ajouta-t-elle en s’agenouillant pour me prendre à nouveau dans ses bras. Et je vais en prendre soin, promit-elle, pour que tu puisses en profiter quand tu seras grande.

Chaque fois que je la voyais dans cette robe, je m’imaginais ainsi vêtue plus tard. Vu la tournure des événements, je ne la porterai jamais.

Un mouvement dans l’ombre me fit faire volteface. Mais je n’aperçus que des boucles rousses emmêlées et le visage surpris d’une gamine de onze ans en culotte et maillot de corps qui me regardait dans le miroir. Les tempes battantes, je ressortis de la chambre à pas de loup. Je vérifiai le salon et la salle de bains de l’autre côté du vestibule. Vides tous les deux. Puis je me tournai vers la cuisine et je le vis – mon père, assis tout seul dans l’obscurité, les yeux fixés sur la fenêtre. Je me figeai sur le seuil. Je savais que ce n’était pas le moment d’entamer la petite danse à laquelle j’avais souvent recours pour le ramener de là où il disparaissait quand il s’embarquait dans une de ses transes. Tapie dans l’ombre, je regardai la braise rouge de sa cigarette passer lentement de la soucoupe sur la table à ses lèvres.

Des phares balayèrent la fenêtre, éclairant sa silhouette. Sans lâcher la rue du regard, il ôta le mégot de sa bouche pour l’écraser dans la soucoupe débordante. Je reculai jusqu’au salon où, collée contre le mur de façade, je soulevai un coin de voilage.

Dehors, une voiture noir et blanc s’arrêta le long du trottoir. Les essuie-glaces cessèrent leur mouvement. Le pare-brise se couvrit de gouttes lumineuses, brouillant l’ombre des occupants. Au moment où les portières s’ouvrirent, dans la maison d’en face, quelqu’un écarta les rideaux de la chambre à coucher avant de les relâcher, en les laissant entrouverts.

Mme Manson. Le chien de garde du quartier, comme l’appelait maman – quand elle ne la traitait pas de pipelette. Et, tout comme moi, elle était en train d’espionner par la fente de ses rideaux les deux policiers qui descendaient de voiture devant chez nous.

Mon père recula bruyamment sa chaise. Fonçant hors du salon, je grimpai l’escalier à toute vitesse. Hors d’haleine, je m’assis sur la marche après le virage et me penchai en avant, aux aguets.

Cette visite qui devait changer nos vies à jamais s’annonça en frappant doucement.

— Howard Coulter ?

La porte s’ouvrit en grinçant et une voix très jeune prononça le nom de mon père. Plus jeune même que celle de Frankie – mon frère aîné, âgé de vingt ans. Tout comme la façon de s’annoncer, la voix paraissait trop douce, trop gentille, pour appartenir à un policier.

Mon père ne réagit pas. Le silence s’installa et une autre voix plus âgée, plus grave, demanda :

— Pouvons-nous entrer, monsieur Coulter ?

Brusquement, une main me saisit l’épaule. Je me retournai d’un bond : Kipper était penché sur moi, sa bouche molle ouverte pour former un mot. Je posai un doigt sur mes lèvres. Il me rendit mon sourire en imitant mon geste. Je tapotai la marche et il vint s’affaler à côté de moi. Bien qu’il fût mon aîné de trois ans, mon frère, avec son corps épais aux hanches trop larges, était plus petit que moi. Il passa son bras courtaud autour de mes épaules, sans rien comprendre au jeu mais ravi de faire partie de la conspiration. Nous devions avoir une drôle de dégaine, tous les deux, assis là dans le petit matin sombre, moi en sous-vêtements, occupée à entortiller une longue boucle de cheveux en tirebouchon, et lui, quatorze ans, tout sourire, vêtu d’un pyjama bleu imprimé de nounours et coiffé d’un feutre rond.

Ce chapeau brun aux bords étroits et relevés était indissociable de Kipper. Il ne le quittait que pour dormir. Il l’accrochait tous les soirs au montant de son lit, prêt à s’en recoiffer dès qu’il ouvrait l’œil. Il l’avait hérité de papa – un cadeau d’anniversaire de maman – bien des années auparavant. Papa ne l’avait jamais porté. Kipper ne s’en séparait jamais.

En bas dans l’entrée, la voix trop jeune répétait le nom de mon père et le ton de compassion me fit soudain peur. Je me penchai en avant pour tenter de voir ce qui se passait. Une autre main vint m’agripper l’épaule et Frankie, pieds nus et sans chemise, passa entre Kipper et moi. Ses cheveux blond cendré, généralement peignés en arrière et soigneusement brillantinés, se dressaient comme des ailes de chaque côté de sa tête. Je sentis l’odeur de Brylcreem qui restait encore de son rendez-vous de la veille. Sans s’arrêter, il ordonna : « Allez vous coucher ! » et dévala les marches quatre à quatre en remontant la fermeture éclair de son jean.

Kipper se leva pour retourner dans sa chambre, toujours prêt à obéir à Frankie sans poser de questions. Ce qu’en général, je faisais également. Mais pas cette fois. Je suivis mon grand frère. En bas, notre père – l’air tout petit et rétréci dans la pénombre de l’entrée – demeurait immobile, la main crispée sur la poignée de porte. Dans la pâle lumière du matin, la pluie ruisselait sur les deux policiers qui se tenaient devant lui.

Afficher en entier

Ajoutez votre commentaire

Ajoutez votre commentaire

Commentaires récents

Commentaire ajouté par lapetiteagnes 2014-04-26T12:19:10+02:00
Argent

Un histoire bouleversante, une famille qui tentent de survivre à la mort de la mère de famille. Finalement on s'attache à chaque personnages même celle qu'on déteste au début!!!!

Afficher en entier
Commentaire ajouté par petitemaud01 2012-10-22T10:32:02+02:00
Or

une très belle histoires qu es t il arriver a la mère d ethie pourquoi et elle morte si tôt pourquoi était elle sur ce bateau pourquoi avait elle l aire si triste ce jour la et qui est cette fille qui traine pres de chez elle , voila toute les question qu elle ce pause un tres beau livre qui nous raconte l histoire des parents de ethie bien avant sa naissance bien avant la fin de la guerre ...

Afficher en entier
Commentaire ajouté par sony18 2012-05-04T23:48:41+02:00
Bronze

Aussi bouleversant et poignant que son roman précédent " Le temps du pardon" ! Donna Milner est vraiment une auteur de talent à suivre . J'aime surtout sa façon de décrire les liens forts et l'amour inconditionnel qui peuvent unir des fréres et des soeurs . L'amour des parents qui pourraient faire n'importe quoi pour leur enfants et la force de leur amour . Oui c'est surtout ça qui me touche chez cet auteur , son don pour décrire les liens familiaux et qui me touche tellement . L'histoire de ce roman est bouleversante, c'est vraiment une histoire qui nous happe pour nous hanter pendant des jours et des jours ! A lire absoulument !

Afficher en entier

Date de sortie

Promesse de pluie

  • France : 2013-02-06 (Français)

Activité récente

Alyhae le place en liste or
2017-06-09T01:40:40+02:00

Les chiffres

lecteurs 18
Commentaires 3
extraits 6
Evaluations 4
Note globale 8 / 10