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Extrait ajouté par lamiss59283 2012-02-22T10:12:39+01:00

Ma mère mourut le même jour que Marilyn Monroe, le 4 août 1962, et comme la star de cinéma, on ne découvrit son corps que le lendemain. Quand elle était vivante, maman avait une sacrée présence. Comme on pouvait s’y attendre, elle connut une mort tragique. Une mort qui devait contraindre mon père à revenir dans le sein de la famille. Même si, durant les onze premières années de ma vie, il était rentré tous les soirs dans notre maison construite pendant la guerre dans les quartiers sud de Vancouver, une grande partie de lui-même se trouvait ailleurs. J’étais habituée à son absence ; je n’étais pas habituée à celle de ma mère.

Avec le temps, j’en vins à croire que c’était cette absence même qui m’avait brutalement réveillée alors qu’il faisait encore nuit, ce matin-là. C’était plus probablement une rafale de vent qui secouait la fenêtre de ma chambre ou la pluie qui tambourinait sur la vitre. Je n’en suis pas certaine. Je sais seulement qu’en ouvrant les yeux, je me sentis poussée à quitter mon lit pour me glisser sur le palier étroit entre les deux chambres. Debout dans l’ombre, le cœur battant, j’écoutai le silence de la maison avant de descendre l’escalier, m’arrêtant dans l’angle, l’oreille tendue.

En bas, je me dirigeai vers la porte ouverte à l’extrémité du vestibule pour jeter un œil dans la chambre de mes parents. L’odeur familière du parfum de ma mère, Soir de Paris, me submergea tandis que j’examinais la pièce, mes yeux s’accoutumant à la pénombre. Une silhouette sombre dans un coin me fit sursauter. Mais ce n’était qu’une robe pendue à la porte du placard. La pièce, comme le lit froissé, était vide.

Enjambant les vêtements éparpillés par terre, j’allai caresser le tissu soyeux de la robe de maman. Même quand elle n’était pas dedans, cette robe vert clair lui ressemblait. C’était sa préférée, celle qu’elle appelait « l’arme absolue », « sa tenue du dimanche », et la seule qu’elle accrochait sur un cintre rembourré.

Le jour où le camion d’Eaton l’avait livrée, elle m’avait appelée dans sa chambre pour l’essayer devant moi. Penchée vers le miroir de la coiffeuse, elle avait mis du rouge à lèvres, poudré la petite bosse de son nez puis, la tête inclinée, jugé de l’effet produit. Satisfaite du résultat, elle avait repoussé les livres, les bas filés et les cendriers à moitié pleins avant de reculer de quelques pas pour prendre la pose.

— Qu’en dis-tu, Ethie ?

Je la trouvais parfaite, quoi qu’elle eût sur le dos. Mais quelque chose dans cette robe accentuait le pétillement vert de ses yeux noisette, le brillant de ses épaisses boucles rousses et rendait le semis de ses taches de rousseur, que la poudre ne pouvait masquer, encore plus exotique.

— Tu es belle, répondis-je, on dirait une star de cinéma.

Son reflet me rendit mon sourire. Elle se retourna pour me prendre dans ses bras, m’enveloppant de son parfum et de sa nouvelle robe verte, m’enveloppant de tout elle.

— Oh Ethie, soupira-t-elle, quel bonheur de s’entendre dire qu’on est belle ! Surtout par ma fille préférée.

Elle me lâcha et tourna sur elle-même pour examiner le dos de la robe qui soulignait ses fesses rondes.

Même à cette époque, je savais sans doute déjà qu’elle avait acheté cette robe pour punir mon père de quelque faute. Quand elle était fâchée contre lui, la solution de maman était de feuilleter le catalogue pour commander quelque chose au-dessus de leurs moyens. Papa gérait les finances de la maison. Nous étions en compte pour tout ce qui était indispensable, y compris les courses hebdomadaires, et il réglait les factures à la fin du mois. Tant qu’elle ne travaillait pas, en fait d’argent, ma mère ne disposait que de l’allocation familiale mensuelle, soit dix dollars par enfant. Papa estimait cela suffisant pour couvrir toute dépense supplémentaire.

— C’est une robe magnifique, non ? demanda maman.

Elle en paraissait enchantée. Je hochai la tête en souriant, mais j’étais persuadée qu’elle n’attendait aucune réponse.

— C’est un modèle classique, ajouta-t-elle en s’agenouillant pour me prendre à nouveau dans ses bras. Et je vais en prendre soin, promit-elle, pour que tu puisses en profiter quand tu seras grande.

Chaque fois que je la voyais dans cette robe, je m’imaginais ainsi vêtue plus tard. Vu la tournure des événements, je ne la porterai jamais.

Un mouvement dans l’ombre me fit faire volteface. Mais je n’aperçus que des boucles rousses emmêlées et le visage surpris d’une gamine de onze ans en culotte et maillot de corps qui me regardait dans le miroir. Les tempes battantes, je ressortis de la chambre à pas de loup. Je vérifiai le salon et la salle de bains de l’autre côté du vestibule. Vides tous les deux. Puis je me tournai vers la cuisine et je le vis – mon père, assis tout seul dans l’obscurité, les yeux fixés sur la fenêtre. Je me figeai sur le seuil. Je savais que ce n’était pas le moment d’entamer la petite danse à laquelle j’avais souvent recours pour le ramener de là où il disparaissait quand il s’embarquait dans une de ses transes. Tapie dans l’ombre, je regardai la braise rouge de sa cigarette passer lentement de la soucoupe sur la table à ses lèvres.

Des phares balayèrent la fenêtre, éclairant sa silhouette. Sans lâcher la rue du regard, il ôta le mégot de sa bouche pour l’écraser dans la soucoupe débordante. Je reculai jusqu’au salon où, collée contre le mur de façade, je soulevai un coin de voilage.

Dehors, une voiture noir et blanc s’arrêta le long du trottoir. Les essuie-glaces cessèrent leur mouvement. Le pare-brise se couvrit de gouttes lumineuses, brouillant l’ombre des occupants. Au moment où les portières s’ouvrirent, dans la maison d’en face, quelqu’un écarta les rideaux de la chambre à coucher avant de les relâcher, en les laissant entrouverts.

Mme Manson. Le chien de garde du quartier, comme l’appelait maman – quand elle ne la traitait pas de pipelette. Et, tout comme moi, elle était en train d’espionner par la fente de ses rideaux les deux policiers qui descendaient de voiture devant chez nous.

Mon père recula bruyamment sa chaise. Fonçant hors du salon, je grimpai l’escalier à toute vitesse. Hors d’haleine, je m’assis sur la marche après le virage et me penchai en avant, aux aguets.

Cette visite qui devait changer nos vies à jamais s’annonça en frappant doucement.

— Howard Coulter ?

La porte s’ouvrit en grinçant et une voix très jeune prononça le nom de mon père. Plus jeune même que celle de Frankie – mon frère aîné, âgé de vingt ans. Tout comme la façon de s’annoncer, la voix paraissait trop douce, trop gentille, pour appartenir à un policier.

Mon père ne réagit pas. Le silence s’installa et une autre voix plus âgée, plus grave, demanda :

— Pouvons-nous entrer, monsieur Coulter ?

Brusquement, une main me saisit l’épaule. Je me retournai d’un bond : Kipper était penché sur moi, sa bouche molle ouverte pour former un mot. Je posai un doigt sur mes lèvres. Il me rendit mon sourire en imitant mon geste. Je tapotai la marche et il vint s’affaler à côté de moi. Bien qu’il fût mon aîné de trois ans, mon frère, avec son corps épais aux hanches trop larges, était plus petit que moi. Il passa son bras courtaud autour de mes épaules, sans rien comprendre au jeu mais ravi de faire partie de la conspiration. Nous devions avoir une drôle de dégaine, tous les deux, assis là dans le petit matin sombre, moi en sous-vêtements, occupée à entortiller une longue boucle de cheveux en tirebouchon, et lui, quatorze ans, tout sourire, vêtu d’un pyjama bleu imprimé de nounours et coiffé d’un feutre rond.

Ce chapeau brun aux bords étroits et relevés était indissociable de Kipper. Il ne le quittait que pour dormir. Il l’accrochait tous les soirs au montant de son lit, prêt à s’en recoiffer dès qu’il ouvrait l’œil. Il l’avait hérité de papa – un cadeau d’anniversaire de maman – bien des années auparavant. Papa ne l’avait jamais porté. Kipper ne s’en séparait jamais.

En bas dans l’entrée, la voix trop jeune répétait le nom de mon père et le ton de compassion me fit soudain peur. Je me penchai en avant pour tenter de voir ce qui se passait. Une autre main vint m’agripper l’épaule et Frankie, pieds nus et sans chemise, passa entre Kipper et moi. Ses cheveux blond cendré, généralement peignés en arrière et soigneusement brillantinés, se dressaient comme des ailes de chaque côté de sa tête. Je sentis l’odeur de Brylcreem qui restait encore de son rendez-vous de la veille. Sans s’arrêter, il ordonna : « Allez vous coucher ! » et dévala les marches quatre à quatre en remontant la fermeture éclair de son jean.

Kipper se leva pour retourner dans sa chambre, toujours prêt à obéir à Frankie sans poser de questions. Ce qu’en général, je faisais également. Mais pas cette fois. Je suivis mon grand frère. En bas, notre père – l’air tout petit et rétréci dans la pénombre de l’entrée – demeurait immobile, la main crispée sur la poignée de porte. Dans la pâle lumière du matin, la pluie ruisselait sur les deux policiers qui se tenaient devant lui.

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Extrait ajouté par anonyme 2015-05-20T14:08:21+02:00

vancouver 1962 : une mère de famille est retrouvée morte. Sa fille Ethie, onze ans, veut comprendre : pourquoi, le jour de sa disparition, sa mère était-elle si bouleversée ? Pourquoi son père, qui a combattu à Hong Kong pendant la Seconde guerre mondiale, est-il rongé par un mal mystérieux ?

Lorsqu'une jeune fille asiatique se met à errer chaque jour devant leur maison, Ethie n'y tient plus : elle se lance dans une émouvante enquête, une plongée dans passé, de Vancouver à Hong Kong. Plus belle ou plus cruelle, la vérité n'est jamais celle que l'on croit...

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Extrait ajouté par anonyme 2015-05-20T14:07:57+02:00

Après le chœur final, une fois tout le monde à nouveau assis, le pasteur annonça que la famille souhaitait s'exprimer. Sortant une feuille de papier pliée de sa poche de poitrine, Frankie se pencha en avant.

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Extrait ajouté par anonyme 2014-03-13T09:59:19+01:00

Gordy et Howard scrutaient frénétiquement la mer de visages. Mais il y en avait tant. Leur défilé prit fin à North Point, l'ancien camp de réfugiés, où on les fit entrer.

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Extrait ajouté par anonyme 2014-01-31T11:01:36+01:00

Howard harcelait les médecins pour obtenir des médicaments qui n'existaient pas.

"Trouve-lui seulement une meilleure alimentation", tel était l'unique conseil qu'ils pouvaient offrir.

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Extrait ajouté par anonyme 2013-12-01T14:31:32+01:00

Derrière moi, tante Mildred ser erleva en poussant un soupir

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