Ajouter un extrait
Liste des extraits
Forgetting lets you live without the pain for a moment but remembering hits hard.
Afficher en entierKy :
Comment lui avoué la vérité alors que je n'ose pas me l'avouer à moi même ?
Mes mains se mettent à trembler.
Le jour ou mes parents sont morts, j'étais seul sur le plateau. J'ai vu le feu tomber du ciel. Après, j'ai couru les retrouver. Jusque-là, c'est la vérité.
En découvrant les premiers cadavres, j'ai eu la nausée. J'ai vomi. Puis j'ai constaté que certaines choses avaient survécu. Pas des gens, des objets. Ici, une chaussure. Là, un repas intact dans sa barquette en aluminium. Un pinceau au poil tout neufs. Je l'ai ramassé.
Maintenant, je me souviens. Que je me suis menti depuis le début.
Après avoir ramassé le pinceau, cherché et trouvé mes parents mes parents morts, gisants à terre, je n'ai pas essayé de les prendre dans mes bras. Je ne les ai pas enterrés.
En les voyant, j'ai pris la fuite.
Afficher en entierCassia :
Si le comprimé a un effet sur moi, j'oublierai tout ce qui s'est passé durant ces douzes dernières heures. Et surtout l'altercation avec Ky. Je n'aurai pas à lui pardonner de m'avoir menti parce-que je ne me le rappellerai plus. Et je ne me souviendrai pas non plus qu'il m'a reproché de l'avoir classé au centre nutritionnel.
Si ça ne fonctionne pas, je saurai une bonne fois pour toutes que j'y suis insensible. Que je suis spéciale, comme Ky, Xander et Indie.
Mais lorsque j'approche le comprimé de mes lèvres, j'entends une voix résonner dans ma mémoire : "Tu es assez forte pour t'en passer."
D'accord, grand père. Je suis assez forte pour me passer de ce comprimé. Mais il y a d'autres choses dont je ne peux pas me passer et j'ai bien l'intention de me battre pour les conserver.
Afficher en entierKy :
Et après l'attaque, qui est venu chercher les survivants ?
La Société. Pas le Soulèvement. Moi, j'ai vu comme ils laissent tomber les gens quand ils n'en ont plus besoin. Le Soulèvement me fait peur. Pire encore, j'ai peur du rôle que je pourrais y jouer.
Je m'approche discrètement de l'endroit où se tenait Indie lorsqu'elle a glissé quelque chose dans son sac. Sur la table, je découvre une caisse étanche pleine de cartes et de plans.
Je lui jette un coup d'œil. Elle s'est éloignée pour feuilleter un livre. Sa tête baissée me fait penser à une fleur de Yucca, penchée vers le sol.
- Nous n'avons plus le temps, dis-je en fouillant dans la caisse. Je vais trouver une carte pour chacun de nous au cas où nous serions séparés.
Cassia hoche la tête. Elle a découvert quelque chose d'intéressant. Je ne vois pas ce que c'est mais elle sourit, elle a l'air surexcitée. Dès qu'on évoque le Soulèvement, son visage s'anime. C'est ce qu'elle veut. Et peut être même est-ce la voix que son grand père lui a montrée.
Je sais que tu es venu jusqu'ici pour moi, Cassia. Mais je ne suis pas sûr de pouvoir te suivre jusque là-bas.
Afficher en entierCassia :
En retournant à l'intérieur réveiller les autres, je me fige sur le seuil, le souffle coupé.
Pendant qu'on dormait, il a peint. À grands traits légers, hâtifs, légèrement dégoulinants.
Il a couvert le fond de la grotte d'une pluie d'étoiles. Il a bâti un monde de rochers, d'arbres et de collines. Il a aussi fait une rivière, tour à tour morte et vivante, bordée d'empreintes de pas. Et une tombe avec un poisson de pierre dont les écailles ne reflètent pas la lumière.
Au milieu, il a représenté ses parents.
Dans l'obscurité, il ne voyait rien. Les scènes se chevauchent et se mélangent. Parfois les couleurs sont étranges. Un ciel vert, des pierres bleues. Et moi, debout avec ma robe.
Il l'a peinte en rouge.
Afficher en entierCassia :
Deux déserts, mais l'année est froide
Cela aidera le sable
Un désert traversé -
Le second
Me paraît aussi frais que les champs
Le Sahara est un prix trop infime
À payer pour ta main Droite
Afficher en entierCassia :
Je ne T'ai pas atteint
Mais mes pieds glissent plus près chaque jour
Trois Rivières et une Colline à traverser
Un Désert et une Mer
Le voyage ne comptera pour rien
Quand je Te raconterai*
Afficher en entierCassia :
Au début, je ne vois rien. Puis soudain, je sens. Tout au fond de moi, même dans le noir, même recroquevillée, une toute petite partie de moi demeure libre.
- Je vais y arriver, dis-je.
- Tu y arriveras, acquiesce Ky.
Je me mets en mouvement, il y a assez d'espace autour de moi, assez d'air à respirer, assez de place pour avancer.
Afficher en entierCassia :
- Tu es là ! s'écrit-il en tendant le doigt.
Oui, c'est bien ma date de naissance. Et mon nom : Reyes, Cassia.
Je retiens mon souffle. Mon nom. Je revois le jour du Banquet de couplage, quand on nous a appelées une par une, par nos noms. Tout me revient, mes origines, mon avenir, assuré par la Société.
- Moi, je n'y suis pas, remarque Ky.
- Tu es peut être dans une autre Province, je suggère. Par exemple...
- Je ne suis pas là, insiste-t-il.
Et, soudain, dans cette demi obscurité, on dirait effectivement qu'il a disparu, lui qui sait si bien se fondre dans l'ombre. Seul le contact de sa main dans la mienne me prouve le contraire.
Afficher en entierKy :
Cassia m'a raconté ce qui s'était passé à Oria, le jour où ils m'ont emmené. Comment elle a su qu'il était insensible aux comprimés rouges. Mais elle ignore son autre secret.
Et je ne dirai rien parce-que ce ne serait pas juste. C'est à lui de lui apprendre la vérité. Pas à moi.
J'essaie de chasser les autres raisons moins nobles qui me poussent à me taire. Si elle connaissait le secret de Xander, elle pourrait changer d'avis sur lui.
Et sur moi.
Afficher en entier