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- Il faut qu'on continue, Eli.
- Attends. Arrête-toi.
- Pas question.
- Ky, insiste-t-il. Regarde.
En me retournant, dans la lueur du soir, je la vois.
Cassia.
Même de loin, je la reconnais à ses cheveux bruns volant au vent, à la façon dont elle se tient sur la roche rouge du Labyrinthe. Elle est plus belle que la neige.
Est-ce un mirage ?
Elle tend le doigt vers le ciel.
~ p 228 [KY] ~
Quelle vue ! La roche ocre, la plaine couverte d'herbe beige, les montagnes bleues. L'horizon qui s'assombrit, les gros nuages, le soleil rougeoyant et quelques petits flocons de neige qui tombent.
Deux silhouettes noires qui regardent au loin.
Qui me regardent ?
C'est lui ?
A cette distance, il n'y a qu'un seul moyen de le savoir.
Je tends le doigt vers le ciel.
Pendant quelques longues secondes, rien ne se produit.
La silhouette demeure immobile et moi, je reste là, debout dans le froid et ...
Il se met à courir.
Je dévale les rochers, sautant, glissant, dérapant, pressée de rejoindre la plaine.
Je ne l'ai jamais vu courir aussi vite, libre, fou, déchaîné. Il vole presque. Il est tellement beau, il bouge tellement bien. Il s'arrête juste à temps pour que je voie le bleu de ses yeux, que j'oublie le rouge sur mes mains et le vert de la robe que j'aurais aimé porter.
- C'est toi, c'est bien toi, souffle-t-il d'une voix rauque.
Il me regarde comme s'il n'y avait plus que moi sur la terre.
J'ouvre la bouche pour dire oui, mais il est déjà contre moi. Et ses lèvres se posent sur les miennes.
~ p 229-230 [CASSIA] ~
Afficher en entierIl ne me lâche pas. Je ne le lâche pas. La musique de la Société a beau continuer à jouer autour de nous, nos pensées nous appartiennent.
~ p 47 [CASSIA] ~
Afficher en entierC'est beau, c'est bien réel, mais le temps que nous passons ensemble risque d'être aussi éphémère que la neige sur le plateau. Nous pouvons essayer de tout changer ou simplement profiter au maximum du temps qui nous est donné.
Afficher en entier"L'oubli permet d'alléger les souffrances un instant, mais le retour à la réalité n'en est que plus pénible".
Afficher en entier"On vit, on meurt, qu'on soit changé en pierre, enfoui dans la terre, emporté par la mer, transformé en cendres, le Labyrinthe s'en moque. On va, on vient. La Société va et vient. Les canyons restent."
Afficher en entier« Ce dont la Société a besoin, ce sont des corps. Voilà ce que nous sommes pour eux. De faux villageois, des appâts. Ils nous déplacent selon l'endroit où ils veulent attirer l'Ennemi. Afin de donner l'impression que les Provinces lointaines sont encore habitées et prospères, alors que je n'y ai croisé personne d'autre que nous. Tombés du ciel avec juste assez de provisions pour survivre jusqu'à ce que l'Ennemi nous tue.»
Afficher en entier- Fini, déclare Vick en pliant sa barquette en alu en un carré argenté. On ferais bien de se remettre au boulot.
- Je me demande pourquoi ils s'embêtent a nous fournir des vivres, ils n'ont qu'as nous donner des comprimés bleus, plutôt.
Vick me dévisage comme si j'avais perdu la tête.
- Tu n'es pas au courant ?
- Au courant de quoi ?
- Les comprimés bleus ne permettent pas de survivre, au contraire. Ils t'achèvent. Si tu en prend un, tu ne peux plus bouger, tu agonises en attendant que quelqu'un te trouve. Si tu en prend deux, tu meurs direct.
Je secoue la tête, en fixant le ciel. Je ne regarde rien en particulier. Juste le bleu du ciel. Je mets ma main en visière pour mieux voir. Pas un nuage.
- Désolé, ajoute Vick. C'est la vérité.
Je lui jette un coup d’œil. Il m'étudie d'un air préoccupé, lui qui d'habitude ne montre aucune émotion. Tout ça est si ridicule que j'éclate de rire. Vick m'imite.
- J'aurais dû m'en douter. Si la société devait disparaître un jour, ils ne voudraient laisser aucun survivant.
Afficher en entierDans le ciel, le soleil brille, seul. Rien ne vole. Il n'y a pas d'anges ici.
Afficher en entierMa main au creux de la tienne qui me montre comment faire
Afficher en entierComme je ne pouvais pas voler jusqu'à toi, j'ai marché, pas à pas, sur la roche rouge
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