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Extrait

Extrait ajouté par sameera 2017-04-30T19:28:31+02:00

Extrait avancé de SILVER SILENCE par Nalini Singh

(Sortie en été 2017)

Chapitre 1

Être une Mercant est être une ombre qui se déplace avec volonté, intelligence et une précision impitoyable.

—Ena Mercant (vers 2057)

Silver Mercant croyait au contrôle. C’était ce qui la rendait si douée dans ce qu’elle faisait—elle n’était jamais prise de court. Elle se préparait à tout. Malheureusement, il était impossible de se préparer à l’homme fortement musclé qui se tenait devant la porte de son appartement.

“Comment êtes-vous entré ?” demanda-t-elle en russe, s’assurant de se tenir face à lui et au centre du couloir pour qu’il n’oublie pas que c’était son territoire. Les ours avaient l’habitude de simplement tout pousser hors de leur chemin.

Cet ours haussa ses larges épaules d’où il s’appuyait contre le jambage de sa porte. “J’ai gentiment demandé,” répondit-il dans la même langue.

“Je vis dans l’immeuble le plus sécurisé du centre de Moscou.” Silver fixa du regard ce visage à la mâchoire carré et à la peau foncée couleur miel. Ce n’était pas un bronzage. Valentin Nikolaev conservait son teint en hiver, fonçait en été. “Et,” ajouta-t-elle, “la sécurité de l’immeuble est composée d’anciens soldats qui ne comprennent pas le mot ‘gentil.’ ” Un de ces soldats était un Mercant. Personne ne parvenait à passer un Mercant en le convainquant.

Excepté cet homme. Ce n’était pas la première fois qu’il apparaissait sur le pas de sa porte au trente-quatrième étage de cet immeuble.

“J’ai un charme spécial,” répondit Valentin, son corps massif bloquant la lumière et son profond sourire s’installant dans des sillons familiers sur ses joues. Ses cheveux d’un noir d’encre étaient si ébouriffés qu’elle se demanda s’il possédait même un peigne. Ces cheveux semblaient avoir une texture soyeuse contrastant de manière saisissante avec les angles durs de son visage.

Aucune partie de lui n’était tendue, son corps était aussi mou que celui d’un chat.

Elle savait qu’il essayait d’apparaître inoffensif mais elle n’était pas une idiote. Malgré sa formation d’attaque et de défense, l’alpha du clan StoneWater pouvait l’écraser comme un insecte, physiquement parlant. Il avait trop de muscles, trop de force pour qu’elle le batte sans une arme. C’était donc tout aussi bien que l’esprit de Silver soit une arme impitoyable.

“Pourquoi aviez-vous besoin de me voir à sept heures du matin ?” demanda-t-elle, parce qu’il était clair qu’il n’allait pas lui dire comment il ne cessait de déjouer son système de sécurité.

Il tendit une main dans laquelle se trouvait un cristal de données. “Le clan a promis au réseau d’intervention une cessation des petits incidents que nous avons géré ces trois derniers mois.”

Ces “petits incidents” étaient des situations où Psis, Humains ou changelings sans clan avaient besoin d’aide dans la zone contrôlée par StoneWater—ou ailleurs, quand les membres du clan Ours étaient assez près pour aider. Comme la directrice du réseau d’intervention mondial travaillait sous l’égide de l’Accord Trinité, Silver était celle qui coordonnait toutes les ressources disponibles—et dans cette partie du monde, cela incluait les ours StoneWater.

Bien sûr, elle n’était pas en mesure de leur ordonner de faire quoi que ce soit — essayer cela sur un changeling prédateur serait un échec lamentable. Mais elle pouvait demander. Jusque là, les ours avaient toujours fait le nécessaire. Le cristal de données lui dirait combien de membres du clan et/ou d’autres ressources étaient nécessaires pour gérer chaque situation ; cela l’aiderait à affiner ses demandes à l’avenir.

Elle prit le cristal, ne s’embêtant pas à demander pourquoi l’alpha du clan était apparu pour transmettre personnellement les données.

Valentin aimait faire les choses à sa manière.

“Pourquoi Selenka vous laisse vous en tirer avec la violation de son territoire ?” Les loups BlackEdge contrôlaient cette partie de Moscou quand il s’agissait des accès changeling. La ville était équitablement partagée entre la meute des loups et le clan des ours, le reste de leurs territoires respectifs s’étendant vers l’extérieur à partir de cette ligne de démarcation centrale.

Cet immeuble se trouvait dans la moitié loup.

Valentin sourit, ses yeux sombres comme la nuit, s’illuminèrent d’une manière qu’elle ne pouvait pas décrire. “StoneWater et BlackEdge sont amis maintenant.”

Si Silver avait ressenti des émotions, elle aurait pu faire une grimace de pure incrédulité. Les deux meutes les plus puissantes de Russie avaient des relations de travail et ne s’affrontaient plus dans des confrontations violentes mais ils n’étaient pas amis. “Je vois,” dit-elle, refusant de détourner le regard de ces yeux d’onyx.

Les changelings prédateurs considéraient parfois une absence de contact visuel comme un comportement soumis, même quand ils interagissaient avec des non-changelings. Les ours considéraient incontestablement cela comme un comportement soumis. Ils n’étaient pas exactement subtils à ce sujet non plus. En fait, les ours étaient les changelings les moins subtils qu’elle avait rencontrés dans le cadre de son travail en tant qu’assistante en chef de Kaleb Krychek et en tant que chef du réseau d’intervention.

“Que vois-tu, Lumière Stellaire ?” demanda Valentin avec sa voix grondante et profonde qui révélait l’animal qui vivait sous sa peau.

Silver refusait de réagir au nom qu’il utilisait avec insistance pour l’appeler. Quand elle avait souligné qu’il était désobligeant en n’utilisant pas son vrai nom, il lui avait dit de l’appeler son medvezhonok, son ours en peluche, que ça ne le dérangerait pas. C’était difficile d’avoir une conversation rationnelle avec un homme qui semblait impossible à insulter ou à exclure.

Les Ours.

Elle avait entendu Selenka Durev dire cela à travers des dents fermement serrées à plus d’une occasion. Alors que le conditionnement de Silver sous le Protocole Silence restait intact, son esprit vide de toute émotion, durant le temps où elle avait connu Valentin, elle était venue à comprendre la réaction de la louve alpha. “Merci pour les données,” lui dit-elle maintenant. “La prochaine fois, vous pourriez souhaiter considérer une invention que nous appelons dans le monde civilisé e-mail.”

Son rire était si gros qu’il remplit l’air, remplit l’espace entier de son appartement.

Cette pensée n’avait aucun sens, cependant elle apparaissait comme un mécanisme quand Valentin riait auprès d’elle. Elle s’était dit de nombreuses fois qu’elle travaillait pour l’homme le plus puissant du monde ; Valentin n’était qu’un changeling alpha. Malheureusement, il apparaissait que les changelings alphas avaient leur propre type de charisme puissant. Et cet ours alpha en avait en surabondance.

“As-tu réfléchi à mon offre ?” demanda-t-il, le rire encore présent dans ses yeux.

“La réponse reste la même,” dit Silver alors qu’une chaleur s’étendait dans sa poitrine. “Je ne souhaite pas aller manger une glace avec vous.”

“C’est vraiment une bonne glace.” Son sourire disparaissant, Valentin se redressa soudainement de sa position appuyée contre la porte, sa taille et ses muscles dangereusement apparents. “Tu vas bien ?”

“Très bien,” dit Silver, alors que la brûlure se transformait en une pointe tranchante. Quelque chose n’allait pas. Elle devait contacter…

Son cerveau eu un court-circuit. Elle était consciente que son corps commençait à convulser, ses poumons réclamant de l’air alors que ses jambes s’affaissaient, mais elle n’arrivait pas à faire marcher ses “muscles” télépathiques, elle ne pouvait pas contacter sa famille ou Kaleb pour une téléportation d’urgence.

Se déplaçant beaucoup plus vite que ce à quoi la plupart des gens s’attendaient de la part des ours changelings, Valentin attrapa le corps mince de Silver avant qu’elle ne fasse plus que tituber sur ces talons pic à glace qu’elle aimait porter. Il savait que ce n’était pas les talons qui la faisaient tomber, Silver n’était jamais en danger sur ces talons. La femme marchait avec eux comme lui marchait avec ses pieds “de la taille de Bigfoot”, comme les avaient décrit une des ses trois grandes sœurs.

“Je te tiens, Lumière Stellaire,” dit-il, en la prenant dans ses bras et en entrant dans son appartement.

Il avait essayé d’y entrer pendant dix longs mois, depuis la première fois qu’il avait rencontré Mlle Silver Mercant. Mais il n’avait jamais pensé que ce serait parce qu’elle convulserait dans ses bras. La posant sur le sofa gris foncé, il la tourna sur le côté et saisit sa mâchoire pour empêcher sa tête de trop remuer. Au moins elle respirait, bien que le son fût rauque.

Avec son autre main, il attrapa son téléphone et appela Kaleb Krychek. Le vicieux et puissant télékinésiste pouvait l’aider beaucoup plus rapidement que n’importe quelle ambulance. Mais le corps de Silver convulsait trop violemment pour qu’il tienne à la fois le téléphone et qu’il l’empêche de se blesser. Jurant tout bas, il laissa tomber le téléphone et plaça son autre main sur sa hanche, la tenant en place.

“Ce n’est pas ainsi que je voulais poser les mains sur toi, moyo solnyshko.” Il continua de parler pour qu’elle sache qu’elle n’était pas seule, mais son sang se glaçait à chaque seconde qui passait. Cela durait trop longtemps.

Décidant de prendre le risque, il relâcha sa hanche et attrapant son téléphone, il réussit à passer l’appel. “Appartement de Silver,” dit-il au fils de pute sans pitié qui était le patron de Silver. “Urgence médicale.”

Il laissa tomber le téléphone lorsque Silver convulsa encore. “Tiens bon, Lumière Stellaire,” ordonna-t-il de sa voix alpha la plus désagréable, essayant d’empêcher en même temps son corps de se tordre douloureusement. Si Silver répondait à quelque chose, ce serait à l’idée qu’il osait lui donner un ordre. “Tu es plus forte que ça.”

Ses yeux, cet argent glorieux, rencontra les siens, les pupilles étaient énormes… juste avant que son corps ne se détende.

Kaleb apparu dans la pièce au même moment, habillé dans un costume noir sur noir sans défaut.

“Que s’est-il passé ?” demanda-t-il, sa voix aussi froide que des steppes à minuit.

“Emmenez-la voir un docteur,” grogna Valentin, le son sortant de cordes vocales humaines mais portant la rage de l’ours. “Dites-leur que c’était du poison.”

Kaleb était assez intelligent pour ne pas gaspiller du temps à le questionner. Il se téléporta simplement, en prenant Silver avec lui. Serrant les dents au fait qu’elle était hors de sa vue, Valentin se leva et alla dans la cuisine de Silver, commença à sortir tout ce qui pouvait être de la nourriture. Les Psis avaient d’étranges idées sur la nourriture… des barres énergétiques et des mélanges de nutriments. La seule surprise dans le placard de Silver fut une tablette fine de chocolat noir.

Se demandant s’il avait découvert un secret sur la femme la plus fascinante qu’il ait jamais rencontré, un secret qu’il pourrait utiliser pour percer ses défenses, non il n’avait aucune honte quand il s’agissait de Silver Mercant, il retourna la tablette et trouva une petite carte qui y était encore attachée. L’écriture était en anglais. Elle disait : Merci pour votre aide, Mlle Mercant. J’espère que vous apprécierez ce petit goût de notre entreprise familiale. ~ Rico Cavalier

Son ours gronda dans sa poitrine.

C’était le genre de cadeau qu’un homme donnait à une femme qui l’intéressait, mais il semblerait que Rico ait été repoussé si le chocolat se trouvait à l’arrière de ce qui passait pour le garde-manger de Silver.

Bien. Autrement, j’aurais dû faire mordre la poussière à cet idiot.

Le seul qui courtisait Lumière Stellaire était Valentin.

Ayant collecté toute la nourriture possible, incluant un “gâteau” à l’apparence terne qui était probablement un supplément protéiné riche en nutriments, il commença à examiner chaque élément. Les changelings avaient l’odorat le plus acéré des trois races.

Les ours avaient l’odorat le plus acéré parmi les changelings.

Rien ne lui échapperait maintenant qu’il avait identifié l’odeur du poison parmi les millions d’autres odeurs dans l’air à chaque instant : le modèle venait de Silver, son corps criant un avertissement à ses sens alors que le poison s’activait.

“Vous avez faim, Alpha Nikolaev ?”

Il ne sursauta pas à la voix froide de Krychek, ayant senti le retour du cardinal télékinésiste dans la pièce. Heureusement pour son nez, Kaleb n’avait pas l’odeur métallique et astringente que certains Psis avaient, ceux qui étaient si profondément immergés dans le protocole sans émotions qu’ils appelaient Silence que Valentin ne pensait pas que quoi que ce soit les en sortirait.

C’était comme s’ils avaient coupé leurs cœurs et leurs âmes.

Silver était de la glace pure mais elle n’avait pas non plus cette odeur métallique. Cela lui donnait de l’espoir. Comme la légère pointe de feu qu’il remarquait autour d’elle, une lumière cachée qui scintillait contre sa peau. Valentin était déterminé à séduire la nature sauvage et cachée de Silver pour l’entrainer dans la lumière. Qui mieux qu’un ours non civilisé après tout ?

“Comment va-t-elle ?” demanda-t-il, regardant Krychek dans les yeux.

Le regard du télékinésiste avait d’étranges étoiles blanches sur fond noir qui caractérisait les plus forts parmi la race Psi, difficile à lire même si cela n’avait pas été Kaleb Krychek— un homme que Valentin respectait pour sa volonté implacable mais surtout pour sa capacité inattendue à la loyauté.

StoneWater avait recherché des partenaires d’affaires possibles. Valentin, jeune second de Zoya à l’époque où Krychek était apparu pour la première fois sur le radar de StoneWater, était celui qui avait creusé dans le passé du mâle Psi. Et ce qu’il avait découvert sur Krychek était que si vous ne le trahissiez pas, il ne vous trahirait pas.

Valentin pouvait travailler avec un homme comme ça.

Surtout depuis que Krycheck avait eu le bon sens d’employer Silver.

Les mots que le télékinésiste prononça étaient sans timbre. “Les docteurs travaillent à la stabiliser.”

Les entrailles de Valentin se serrèrent.

Un profond grondement se forma dans sa poitrine, il tendit un pot d’un mélange de nutriments à peine entamé. “Cela a la même odeur toxique que ce que j’ai senti sur elle—faites-la tester. Je vais finir de vérifier les autres éléments.”

Kaleb partit immédiatement, en sachant sans aucun doute que, pour traiter Silver efficacement, les docteurs devaient connaître le type de poison qu’elle avait ingéré. Car si Valentin pouvait savoir si une chose était toxique, il ne pouvait pas isoler l’odeur du poison—pas quand il ne s’était jamais efforcé d’apprendre ces gradations.

Il vit le verre à moitié rempli sur le comptoir, réalisa qu’il avait interrompu Silver au petit-déjeuner. Il n’avait pas besoin de lever le verre jusqu’à son nez pour sentir les toxines tourbillonnant dans le liquide couleur café. S’il avait été ici, il lui aurait confisqué le verre en le fracassant avant qu’une goutte n’ait touché ses lèvres.

La mâchoire serrée, il donna le verre à Krychek quand l’autre homme revint. La troisième fois que Krychek revint, Valentin avait trouvé un second pot de nutriments contaminé. . “C’était le troisième dans la rangée de devant en partant de la droite,” dit-il, sachant que la place des pots empoisonnés pouvait être importante. “Les barres énergétiques étaient saines.” Il avait sans relâche ouvert chaque paquet, les exposant à l’air et à son nez. “Silver sera fâchée que j’ai saccagé sa cuisine.”

Kaleb prit le pot, examina l’étiquette et se téléporta ensuite avec. Quand il revint, il dit, “C’était un mélange de nutriments ordinaire disponible dans n’importe quel magasin Psi.”

“Vous pensez à une altération du produit ?”

“C’est une possibilité—ceux de ma race ne sont pas universellement appréciés.”

C’était le moins que l’on puisse dire. Beaucoup de Psis pouvaient être tentés de regagner leurs émotions après plus d’une centaine d’années passées à s’entrainer à ne rien ressentir mais leurs anciens dirigeants avaient fait beaucoup de dommages, avaient tué, torturé et créé une profonde lignée malveillante.

Les Humains et les Changelings avaient tous les deux la mémoire longue.

“L’autre option est une tentative d’assassinat.” Les yeux de cardinal de Krychek examinèrent le désordre que Valentin avait fait de la nourriture. “J’ai confiance en votre sens de l’odorat, mais je ferai quand même tout tester.”

Valentin ne ressentit aucune insulte. Il ne s’agissait pas de fierté. Il s’agissait de la vie de Silver. “Faites-le. Maintenant dites-moi où elle est.”

Kaleb glissa ses mains dans les poches de son pantalon. “Silver n’a pas mentionné d’amitié.”

“Je travaille dessus.” Il avait travaillé dessus depuis le jour où il était entré d’un air renfrogné dans une salle de réunion et s’était retrouvé en face d’une femme qui lui avait fait penser à un feu caché et à du froid, distante, une lumière stellaire brillant intensément. Et, soyons honnête : les privilèges du contact rapproché. Les privilèges nus du contact rapproché. Les privilèges sauvages du contact rapproché. Il ne pouvait pas être près de Silver sans que son corps réagisse. Son propre corps était mince mais avec toutes les bonnes courbes. Et elle était coriace, aussi coriace qu’une femelle ours en quête de sang.

Pas une seule fois elle n’avait reculé contre ses provocations délibérées.

Son ours aimait ça. Beaucoup.

Assez pour la jeter par dessus son épaule et la porter jusqu’à sa tanière si seulement elle n’aurait pas fait frire son cerveau pour avoir osé faire cela. Il était tenté de prendre le risque de toute façon. Il avait la tête dure, pouvait probablement le supporter tant qu’elle n’essayait pas de le tuer.

Son esprit… Il n’en avait jamais rencontré un comme le sien. Silver Mercant n’oubliait rien et elle avait une présence d’acier qui incitait même des ours turbulents à se calmer et à se concentrer. Une femme comme elle ferait une compagne d’enfer. Dommage qu’elle avait refusé de même considérer l’idée : Silver ne changeait pas d’avis sur toute la chose sans émotion qu’était Silence.

“Mon peuple a choisi Silence pour une raison,”avait-elle dit trois visites plus tôt. “Alors que des parties de ce raisonnement se sont avérées assez fausses pour que plusieurs abattent Silence, d’autres parties s’appliquent toujours. Je suis et serai toujours Silencieuse. Cela signifie que je ne serai jamais prête à “partir expérimenter des ‘manigances’ avec vous.”

Peu importe. Valentin avait un plan.

Parce qu’elle allait foutrement survivre. “N’essayez même pas de m’empêcher de la voir, Krychek,” dit-il au cardinal, qui n’avait toujours pas révélé l’endroit où se trouvait Silver. “Je suis plus gros et plus méchant que vous.”

Krychek leva un sourcil. “Plus gros, oui. Plus méchant ? Laissons cela comme question ouverte. Cependant, puisqu’elle est vivante grâce à vous, je pense qu’on peut vous faire confiance sur l’endroit où elle se trouve.” Il dit à Valentin le nom de l’hôpital.

L’hôpital s’avéra être à dix minutes à pied d’ici en courant. Normalement, Valentin aurait couvert cette distance sans hésitation —son ours se serait à peine étiré au moment où il atteindrait l’hôpital. Il pouvait utiliser un véhicule mais il ne les aimait pas vraiment. Ils étaient tous foutrement trop petits en ce qui le concernait. Mais ce n’était pas un jour normal. “Pouvez-vous m’y emmener ?”

L’autre homme ne dit rien mais moins d’une seconde plus tard, Valentin se trouva debout dans un couloir blanc antiseptique, le sol sous ses pieds était froid et gris-bleu. Les chaises sur le côté étaient attachées au mur, les coussins bleu marine. À la droite des chaises, il y avait une porte avec un petit carré de verre.

Derrière ce verre se trouvait un bloc opératoire où des docteurs et des infirmières vêtus de blanc travaillaient avec une efficacité frénétique à stabiliser Silver. Il ne pouvait pas la voir mais en dépit de l’odeur puissante de l’hôpital dans l’air, tranchante et piquante, il pouvait sentir sa lumière stellaire glaciale et son feu secret.

“Je pensais que vous l’emmèneriez dans une clinique privée.” Cet hôpital public était excellent mais Silver était essentielle pour l’équilibre fragile de leur monde fracturé—et Krychek pouvait se téléporter n’importe où en un clin d’œil.

“Le médecin chef qui la soigne est un des meilleurs spécialistes du monde en toxines et poisons et leur impact sur le corps Psi.”

“Vous avez téléchargé cette information du réseau psychique dont vous faites tous partie ?”

Krychek acquiesça.

“Utile.” Valentin ne pouvait pas imaginer une vie dans laquelle son esprit était connecté à une immensité infinie qui incluait des millions d’étrangers, mais en tant qu’ours dont le clan était les battements de son cœur, il pouvait le comprendre. “Vous ne l’avez pas laissé seule ici.” Krychek avait retardé son retour. Assez longtemps pour amener quelqu’un pour veiller sur Silver.

“Non, il ne l’a pas fait.” La femme qui avait parlé venait de s’approcher après avoir pris un verre d’eau un peu plus loin dans le couloir. La langue qu’elle avait choisie était l’anglais et elle avait une odeur qui n’était presque pas une odeur. Mais pour un ours, tout le monde avait une odeur et elle n’avait pas réussi à effacer toute trace de la sienne. Le subtil souvenir du savon, l’odeur naturelle corporelle qui était uniquement à elle, un brin de roses.

Il n’avait pas à demander son identité ; cette femme était Silver dans cinquante ans. Ses cheveux d’un blanc pur et ses yeux identiques à ceux de Lumière Stellaire, ses os faciaux fins, elle était clairement une Mercant. Et si les rumeurs que la troisième sœur aînée de Valentin avait entendues étaient vraies alors elle était probablement la Mercant.

Il tenta sa chance. “Grand-mère Mercant,” dit-il dans la même langue qu’elle avait utilisée, inclinant sa tête légèrement en reconnaissance d’un autre alpha.

La grand-mère de Silver n’afficha aucune surprise à son salut, si royal, elle le considéra clairement comme son dû d’être reconnue—et ce, malgré le fait que la chef de la famille Mercant préférait rester fermement à l’écart des projecteurs. Oui, les femmes Mercant étaient aussi dures que l’acier.

Plus qu’assez dures pour gérer des ours.

“Vous avez un avantage sur moi,” fut sa réponse polie mais en aucun cas chaleureuse.

“Valentin Nikolaev,” dit-il. “Alpha du clan StoneWater.”

“Il était avec Silver quand elle s’est effondrée.”

Les yeux de Grand-mère Mercant s’enfoncèrent dans ceux de Valentin à la suite des mots de Krychek. “Si ma petite-fille survit, ce sera grâce à votre intervention rapide.” Elle tourna son attention vers le cardinal qui était le troisième point de leur triangle. “Une réponse du laboratoire ?”

“Non,” dit Krychek, puis il se tut. “J’ai le rapport. Je l’envoie.”

Derrière le carré de verre, Valentin vit un docteur lever la tête. Elle acquiesça une fois vers la fenêtre pour confirmer le message télépathique avant de commencer à donner des ordres à son personnel.

Les minutes se transformèrent en une heure puis davantage.

Toutefois, ils attendaient.

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