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Extrait

Extrait ajouté par Nirvana2-0 2016-06-21T08:54:01+02:00

« Ivy et Aden se levèrent d’un même élan, les yeux rivés sur Samuel Rain. Sa blouse d’opération blanche auparavant impeccable était maculée de sang. Il avait l’air las et vidé, mais le sourire radieux qui illuminait son visage – qui avait été rasé avant l’opération – donna à Ivy la réponse qu’elle attendait avant même qu’il s’avance vers elle et dise :

— Allez-y. Il s’est endormi lui-même. Il a demandé que ce soit vous qui lui donniez le signal de se réveiller.

— Merci. (Ivy le serra si fort qu’elle faillit le faire tomber.) Merci !

Des larmes inondèrent son visage.

— Attendez, dit Samuel alors qu’elle se dégageait pour courir auprès de Vasic. Il a fallu qu’on l’ampute du bras. (L’homme brillant se gratta la tête, l’air confus.) Il m’a dit que c’était bon avant qu’on commence la chirurgie. Aurais-je dû vous poser la question ?

— Tout ce qui m’importe, c’est qu’il soit vivant, dit Ivy, si soulagée qu’elle en tremblait. Aden, viens avec moi.

Elle tendit la main, prit de nouveau la sienne et le tira vers la salle d’opération.

Alors qu’ils atteignaient la porte, Edgard Bashir se traîna dehors en marmonnant :

— C’est un génie. C’est aussi un fou.

Ivy le remercia ainsi que les infirmiers épuisés mais euphoriques qui sortirent derrière lui, mais son attention était focalisée sur l’homme étendu sur le lit d’hôpital. Ses signes vitaux étaient visibles sur les écrans accrochés au cadre du lit, et ils indiquaient qu’il était fort, stable et vivant. Elle lâcha la main d’Aden et s’avança vers le côté du lit.

Elle pressa les lèvres contre le front de Vasic, ses doigts tremblants posés sur son torse, et l’embrassa en même temps sur le plan psychique.

— On est là, chuchota-t-elle à la fois à voix haute et par télépathie. Je t’aime.

Trente secondes plus tard, les paupières de Vasic papillonnèrent. Il soutint son regard de ses yeux de givre à la beauté unique.

— Ne dis pas non.

Vasic essaya de prévenir un peu mieux Ivy au sujet de ce qui était sur le point de se passer, mais il était trop tard. Son esprit percuta le sien comme un train lancé à pleine vitesse. La main d’Ivy convulsa sur son torse, une cascade d’étincelles colorées illumina son regard, puis il la vit tout entière. Son Ivy. Forte, têtue, loyale, avec les défauts qui la rendaient unique… et son cœur était à lui.

Il le serait toujours.

Personne ne l’avait jamais aimé comme Ivy.

Au point d’aller jusqu’à le revendiquer à ce niveau fondamental.

— On est liés, dit-il lorsqu’il put parler.

Les fragments de leurs esprits se remirent en place. Mais ils n’étaient plus les mêmes ; l’esprit noir de Vasic était bordé de couleurs translucides, tandis que les nuances empathiques de celui d’Ivy se retrouvèrent striées de noir protecteur.

— Je sais. (Pleurant et riant en même temps, elle l’embrassa.) Je suis prête depuis si longtemps.

Elle prit un air sévère.

— Je savais que tu n’y consentirais pas avant d’être certain que tu ne me quitterais pas. Espèce d’idiot.

Il y avait tant d’affection dans ces mots qu’il sourit en son for intérieur. L’amour d’Ivy était son rayon de soleil. Derrière elle, il vit Aden qui se tenait là, grand et fort.

— Merci.

D’avoir veillé sur Ivy, d’être son ami, de l’avoir soutenu dans ses moments de faiblesse.

 — Est-ce que je peux voir ? demanda Aden.

Vasic écarta les boucliers qu’il avait refermés d’instinct autour d’Ivy et lui quand leurs esprits

étaient entrés en collision, et Aden se glissa à l’intérieur. Le lien entre Vasic et Ivy était différent de celui qui connectait Kaleb Krychek et Sahara Kyriakus. Ce n’était pas une corde unique en titane, mais d’innombrables fils très fins qui mêlaient le noir et les couleurs translucides. Chacun d’eux semblait prêt à se rompre au moindre souffle mais, quand Aden jeta un coup d’œil à Vasic pour obtenir sa permission et en toucha un d’un doigt psychique, il ploya sous la pression puis reprit aussitôt sa forme.

Se hâtant de refermer ses boucliers dès qu’Aden ressortit, car il n’était pas encore prêt à partager

ça avec d’autres, Vasic regarda son ami.

— Si tu veux mon avis, dit celui-ci, c’est peut-être la mission la plus difficile de toutes celles que tu as eues à accomplir.

Vasic passa le bras autour d’Ivy quand elle grimpa sur le lit, puis elle posa la main sur son cœur et la tête sur son épaule.

— J’apprendrai.

Pour elle, il apprendrait n’importe quoi.

Aden hocha la tête et quitta discrètement la pièce. Avant de leur accorder un peu d’intimité, il dit une dernière chose :

— Je comprends réellement ce qu’est l’espoir à présent, Vasic.

Le cœur battant au rythme de celui de son empathe, Vasic songea qu’il en allait de même pour lui. »

Extrait de: Nalini Singh. « Psi-Changelng - 13 -Le Bouclier de givre. » iBooks.

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