Extraits

Les extraits

La première phrase

La Dixième Symphonie de Mahler passait sur la stéréo de la BMW X5, mais la sérénité de ce morceau ne parvenait pas à apaiser Jonah.

La phrase à retenir

Vous ne pouvez espérer atteindre le noyau de ma psychopathologie si vous restez à distance.

La phrase à retenir

Croyez-vous vraiment qu'on peut enfermer le mal derrière des barreaux ?

La phrase à retenir

Nous sommes destinés à nous sauver mutuellement.

Morceau choisi

Sous l'effet de la fureur, sa peau était bouillante. Les paumes de ses mains, sur le volant, brûlaient. Son coeur cognait, pompait plus de sang à chaque battement, engorgeait son aorte, dilatait ses carotides, si bien que l'intérieur de son crâne, quelque part dans les lobes temporaux de son cerveau, palpitait. Il s'aperçut qu'un flot enivrant d'oxygène, dans les profondeurs de son être, l'attirait irrésistiblement en lui-même.

Le désir dévorant de tuer débutait toujours de cette façon et il croyait toujours qu'il parviendrait à le contrôler, à le soumettre en chevauchant sur une autoroute interminable, comme son grand-père brisait les poulains nerveux dans le ranch des plaines de l'Arizona où Jonah avait passé son adolescence.

Morceau choisi

- Possible, dit-il. Indiscutablement. Mais il me semble clair qu'il recherche le réconfort, pas la stimulation. L'intimité, pas l'excitation. Il ne cherche pas à exercer un pouvoir. C'est une chose à laquelle il est poussé. Il n'est pas animé d'une fureur dévastatrice. Il ne cherche ni à mutiler ni à défigurer. Il tue avec un minimum de violence. Une plaie unique. Il prend le temps d'enterrer ses victimes, quand il le peut, moins pour cacher les indices que parce qu'il se sent coupable face à ce qu'il a fait. Mais il ne prendra aucun risque seulement pour être un type bien. Il est calme et lucide, même après avoir tué. Quand il est trop dangereux de prendre le temps d'enterrer le corps, il le laisse tel quel. Il ne veut pas qu'on l'arrête.

- Ils le veulent tous, dit Kane Warner. Au fond.

Clevenger n'était pas d'accord, mais garda le silence. Des tas de meurtriers seraient heureux de pouvoir tuer indéfiniment. Ils ne voulaient pas qu'on les arrête. Cependant ils voulaient qu'on les connaisse. C'était apparemment ce qui les faisait toujours trébucher. Ce bon vieil ego. Un meurtrier acceptant de rester anonyme pourrait probablement réussir.

Morceau choisi

Vous ne pouvez espérer atteindre le noyau de ma psychopathologie si vous restez à distance.

Il faudrait que Clevenger commence par ses cicatrices, son authenticité d'homme qui se souvenait de ce qu'on éprouve lorsqu'on souffre pendant son enfance.

Cette perspective l'effrayait, d'une part parce qu'il n'avait guère envie de revisiter ses traumas, d'autre part parce que des millions de gens liraient des choses intensément personnelles - et gênantes le concernant.