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Extrait ajouté par marionetscar 2017-11-28T20:12:08+01:00

— Tu veux que je quoi ? s’exclama Richard.

Son visage oscillait entre diverses expressions sans qu’aucune réussisse à prendre le dessus.

— Que tu te déguises en père Noël ! répéta doctement Steven.

Le père et le fils se fixèrent :

— Es-tu fou ? Notre arrangement concernait le téléphone et voilà que tu débarques chez moi pour me demander de… de…

Richard ouvrait et fermait la bouche, et il avait décidément bien du mal à intégrer cette idée. Que devait-il en penser d’autant plus qu’elle provenait de son fils si sérieux d’ordinaire ? Observant avec attention ce dernier, il tenta d’y déceler des signes, des changements. Qu’arrivait-il à son fils ? Devenait-il fou ? Était-ce dû au fait qu’il avait enlevé l’anneau ? Richard était pris d’un vertige. Il blêmit. Steven s’en aperçut et il se précipita pour l’aider à s’assoir. Le psychiatre se mit ensuite à hauteur, et fixa son père.

— Excuse-moi, Papa. Je sais que je t’ai dernièrement beaucoup déçu, mais je veux te montrer ce que je suis devenu et… J’ai besoin de ton aide… S’il te plait.

Richard appuyait son front contre ses mains, et s’appliquait à respirer. Tous les deux avaient beaucoup souffert : d’abord, la mort de sa femme puis cette angoisse quotidienne à l’idée que son fils ôte l’anneau révélant ainsi la terrible malédiction ; enfin, ce tiraillement, ce besoin qui taraudait Steven depuis des années. Richard n’était pas dupe, et il savait que la bague avait eu moins d’effet sur sa femme que sur son fils. Il avait vu les ombres dans le regard de ce dernier. Il avait compris la vérité derrière les impressions dont Steven lui avait fait part. En réalité, tout cela était inéluctable, mais il avait si peur. Il se souvenait de l’époque ou Léna, sa femme et la mère de Steven, lui avait annoncé quel terrible secret elle cachait.

Cela faisait quelques mois qu’ils sortaient ensemble. Ce soir-là, ils étaient attablés à une table de restaurant. Il était habillé d’un élégant costume. Elle était vêtue d’une robe simple, et bleu nuit. Ses cheveux bouclés tombaient sur ses épaules.

Il s’apprêtait à la complimenter lorsqu’elle s’était mise à se mordiller la lèvre. Amusé Richard reconnut dans ce geste les prémisses d’une révélation. Il ne s’attendait néanmoins pas à ça.

— Richard, je vois les fantômes.

Elle lui avait annoncé cela en toute sincérité, d’un ton neutre, comme si elle annonçait le temps qu’il faisait. Crow avait tout de même eu beaucoup de mal à donner du sens à cette phrase d’une simplicité déconcertante. Bouche bée, il devait l’avoir fixé d’un air des plus stupides, car elle avait éclaté de rire.

— La table à ta gauche, reprit-elle une fois son fou rire calmé. Une jeune femme semble diner seule. Néanmoins, pour moi, il y a aussi un jeune homme qui la couve du regard. Un peu plus loin à ta droite, la vieille dame qui parle toute seule. Je pense que ça doit être son mari qui est avec elle. Si elle l’entrevoit, c’est qu’elle ne va pas tarder à le rejoindre.

Interdit, Richard écouta la femme qu’il avait côtoyée durant ces quelques mois. Pensait-elle vraiment qu’il allait gober de telles fariboles ? Puis il se tourna malgré lui. Il observa particulièrement la vieille femme. Avec ces gestes, cette main qui semblait toucher le vide, et ce regard illuminé par la joie, que pouvait-elle donc voir ? Retournant son attention sur Léna, il tenta d’y déceler des signes éventuels montrant qu’elle blaguait. Non ! Son visage sérieux trahissait une pointe d’angoisse, celle de ne pas être crue. À cette pensée, Richard n’avait souhaité qu’une chose : la prendre dans ses bras et effacer cet air de son visage. La table l’en empêchait, et il lui avait simplement pris la main.

Richard ne sut jamais s’il l’avait réellement cru ce soir-là. Par contre, à la suite de leur liaison, il avait été témoin de trop de faits étranges pour douter encore. La situation avait ensuite dégénéré, et Léna disparut. Richard crut en devenir fou durant trois semaines. Délaissant son travail, il l’avait cherché encore et encore. Elle était finalement revenue, un étrange anneau à son doigt, et sans un mot d’explication. Léna n’avait pas cédé malgré les menaces de Richard. Elle murait son secret au plus profond de son être. Ce véritable poison avait bien failli les séparer. Puis Steven était né ; Steven, un bébé censé être immunisé contre la malédiction qui ne touchait que des filles ; Steven, un adolescent adulé, choyé par Léna tel un trésor ; Steven, un garçon qu’il avait failli abandonner à la mort de sa femme.

Pouvait-il à nouveau lui tourner le dos ? Il releva la tête, et il regarda son fils. Qu’il était fier et droit ! Oui ! Il était si fier de lui, mais il avait si peur de ce qui pourrait lui arriver. Non ! Il ne pouvait pas lui tourner le dos. Il allait le soutenir même si pour cela il allait devoir se… se déguiser en père Noël. Richard secoua la tête. Il était dépité. Non ! Mais vraiment, quelle mouche avait piqué son fils ?

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Extrait ajouté par marionetscar 2017-11-28T20:11:06+01:00

— Calmez-vous, Madame Hunter ! S’il vous plait. Reprenez depuis le début, je vous prie, et aidez-moi à comprendre.

Le grand jeune homme fixait impassiblement la femme assise en face de lui. Avachie sur sa chaise, les épaules affaissées, la tête basse elle semblait fatiguée, mal à l’aise se balançant sur place sur un rythme qu’elle seule entendait. Elle jetait de fréquents regards autour d’elle. Le dos bien droit, les mains posées bien à plat sur la table métallique, il l’observait tranquillement. Elle portait une tenue d’hôpital blanche, ample et informe. Il était habillé impeccablement d’un costume sombre sur lequel ressortait un badge en plastique. Dessus y était inscrit son nom ainsi que son statut : Steven Crow, psychiatre. Il formait un étrange contraste avec la personne qui se trouvait devant lui, la dénommée madame Martha Hunter, sa nouvelle patiente. Il remonta ses lunettes à monture noire d’un geste mécanique en rehaussant de ce simple geste un regard déjà sévère. Lèvres pincées, il attendait que cette femme cesse enfin de maltraiter ses mains et lui ouvre sa tête.

— Il me hante…

Ce simple chuchotement suffit néanmoins pour que Steven tende l’oreille. Les prunelles rivées sur la bouche de sa patiente il lut plus qu’il n’entendit la suite.

— Il me suit… Je le sens tout autour de moi… Une présence. Il me surveille… Quoi que je fasse, il est avec moi.

Ses lèvres se scellèrent, et ses yeux se perdirent dans le vague. Dans sa profession, Steven gardait très souvent le silence. Il n’intervenait pas ou peu, et alors par un mot, et de temps à autre par une mimique, mais la plupart du temps il se devait d’être impartial. Il se devait d’écouter sans préjugés ni arrière-pensées. Il arrivait néanmoins qu’il déroge parfois à cette règle pour ramener le patient vers lui. Devant madame Hunter, il sentait qu’il devait agir, car sinon il la perdrait et cela allait bien au-delà d’une simple consultation.

— Madame Hunter ? appela-t-il en faisant claquer deux de ses doigts devant le visage de son interlocutrice. Restez avec moi, je vous prie.

Les yeux de sa patiente clignèrent. C’était un bon début aussi, poursuivit-il.

— De quelle présence parlez-vous ?

Alors qu’elle était complètement apathique jusqu’à présent, ses mots firent à Martha l’effet d’un coup de fouet. Bondissant sur sa chaise elle bégaya des mots sans suite et ses yeux roulèrent dans leurs orbites. En quelques minutes, elle devint presque hystérique. Se levant Steven se précipita vers elle. Bloquant ses bras, il la serra contre lui en cherchant à la maintenir la plus immobile possible. La femme ainsi tenue cessa peu à peu de trembler et sa respiration se stabilisa avant qu’elle ne crache ces premiers mots à peu près cohérents :

— Je ne sais pas ! Je veux que cela s’arrête ! Je… Je n’en peux plus. Il faut m’aider. Vous comprenez ? Aidez-moi !

— Allons, Madame Hunter ! Calmez-vous. Je suis là pour ça. Je sens pourtant qu’il y a des choses que vous ne me dites pas et je ne peux pleinement vous aider si vous n’êtes pas sincère avec moi. Que ressentez-vous vis-à-vis de cette « présence » ? Vous semble-t-elle menaçante ?

— Évidemment ! Il m’en veut ! Il ne se contente pas de me suivre : il me traque tel un chasseur à l’affut de sa proie. Il va finir par me tuer !

— Allons ! Ne dites pas de telles choses. C’est complètement insensé. Comment un « être » que vous ne voyez pas pourrait-il vous tuer ?

— Mais vous m’écoutez quand je vous parle ?

— […]

— Il m’en veut… Il va me tuer… Je ne sais pas comment, mais je le sens… Je le sais… Croyez-moi !

La femme éclata en sanglots. Le corps secoué de spasmes elle semblait ne plus pouvoir s’arrêter. Le docteur attendit avec impassibilité qu’elle se ressaisisse quelques secondes puis sentant une faille réattaqua :

— Hum… Vous avez précédemment précisé que, quoi que vous fassiez, il était avec vous, n’est-ce pas ?

La femme releva la tête, les yeux rouges et bouffis, le nez dégoulinant. Le psychiatre lui tendit alors un mouchoir en papier du bout des doigts. Elle s’en saisit et c’est dans un formidable bruit tonitruant que Steven obtint sa réponse.

— Oui…

— Bien ! J’en viens donc à ma véritable question. Est-il ici avec nous en ce moment ?

— Non… Il n’est pas là.

Elle se surprit malgré elle à regarder autour d’elle, à tenter de sentir, mais elle savait qu’il ne se trouvait pas dans la pièce. Grâce à lui. À cette réponse, le psychiatre haussa un sourcil.

— Et pourquoi, cela ?

Cette question sembla métamorphoser madame Hunter. Ainsi, le psychiatre put avoir un aperçu de la véritable madame Hunter telle qu’elle devait être en dehors de ses sombres murs. Elle se redressa fièrement et toisa le médecin avant de déclarer ce qui paraissait pour elle comme une évidence :

— Il a peur de vous. Moi je le sens simplement… Sa colère, le plus souvent, mais lorsque vous êtes entré, sa colère s’est transformée en autre chose…

Martha fronça les sourcils et tenta de mettre des mots sur ce qu’elle avait ressenti et ce qu’elle en avait compris. Regardant le médecin dans les yeux, elle lui asséna une vérité qu’il ne s’attendait pas à entendre… Qu’il n’était pas prêt à entendre.

— Vous pouvez le voir et l’entendre, n’est-ce pas ? Ce n’est qu’une impression, mais à force de côtoyer cette… présence, c’est le sentiment qu’il m’a laissé. C’est pour cela que vous lui avez fait aussi peur, car vous pouvez interagir avec lui.

En cet instant, le médecin et la patiente se fixèrent mutuellement, mais Martha dut finalement détourner le regard. Ses yeux s’attardèrent sur les mains de Steven. Ce dernier exerça un parfait contrôle de lui-même malgré le tumulte de ses pensées. Il ne broncha aucunement, face aux propos qu’une tierce personne aurait pu considérer comme mystérieux et dépourvus de sens, des mots provenant d’un esprit fou. Steven réfléchit : son premier diagnostic était-il erroné ? Non ! Impensable. Un ange passa entre eux. Le silence se prolongea puis :

— Bon…

Madame Hunter sursauta brusquement quand le psychiatre reprit finalement la parole.

— Et si nous reprenions depuis le début ?

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