Pucelle, Tome 1 : Débutante

Une super lecture qui est à la fois drôle mais qui est en même temps assez profonde. Le thème de la sexualité et de son ignorance est très bien traité, on s'imagine bien dans la tête de Florence avec toutes les interrogations que peut avoir une petite fille à ce sujet.

Une lecture qui ne fait que confirmer le manque d'éducation sexuelle chez les femmes particulièrement dans certains milieux (bourgeois, religieux). Je me suis reconnue dans les différentes interrogations que cette petite fille se posait sans que jamais qqun se décide à lui expliquer. Ce roman graphique est donc autobiographique. J'ai quand même trouvé quelques longueurs, car c'est vrai qu'il s'agit avant tout de réflexions et non d'actions.

Spoiler(cliquez pour révéler)Une des dernières images contient une représentation d'un étalon en rut assez traumatisante pour ma part ahah

Chapeau à l'auteure pour cette BD autobiographique remarquablement drôle et intelligente.

L'ouvrage est en apparence simpliste avec ses couleurs et ses dessins réducteurs, mais la richesse des messages et des émotions véhiculés. L'auteure y raconte son enfance et son adolescence dans un milieu croyant et traditionnel, où la sexualité est LE sujet tabou qu'il ne faut jamais aborder. La petite Florence, frustrée et honteuse de toutes ces choses qu'elle ne comprend pas, qu'on ne veut pas lui expliquer (ou qu'on lui explique mal), se renferme sur elle-même et éprouve de plus en plus de rancoeur envers ce monde qui la maintient dans l'ignorance. En outre, elle condamne les discours moralisateurs de l'Église qui réduit la femme au statut d'éternelle pécheresse et d'épouse soumise, tout ce patriarcat anxiogène où la femme passe au second plan, cette éducation toxique qui lui fait avoir honte de son corps de fille qui devient femme. C'est un récit assez surprenant voire percutant pour nous autres lecteurs ayant été mis au fait en temps et en heure de ce qui touche à la sexualité.

Florence Dupré La Tour nous présente un récit qui sonne incroyablement juste, direct et franc, sans filtres et sans chichis, à l'image de l'éducation qu'elle aurait dû recevoir.

Ce premier tome de Pucelle plante un décor que l'on croirait d'un autre âge. Et pourtant, cette bande dessinée autobiographique est l'oeuvre d'une auteure née dans les années 80, et non dans les années 50 !

Depuis sa plus tendre enfance, Florence ignore tout ce qui se passe en-dessous de la ceinture. Elle imagine que le papa met la petite graine dans le nombril de la maman, et puis de toute façon, il est tacitement interdit dans la famille de parler de « la chose qui ne doit pas être dite ». De plus, la vie égocentrée de cette famille traditionnelle ne permet pas à notre jeune narratrice de chercher les informations qui lui manquent ailleurs … Un père absent, même lorsqu'il est là, une mère soumise et apeurée, et des enfants objets de la toute puissance des adultes, on peut hélas rêver mieux pour aborder l'adolescence.

On a ici affaire à un récit sans fard, cru parfois, mais toujours juste et souvent poignant sous l'humour et la nostalgie. C'est un album très abouti sous son apparente simplicité graphique par un sens aigu de la narration et du découpage. L'autrice déclare que son « enfance la hante et qu'elle a l'impression qu'elle est en train de débarrasser d'elle en écrivant ». Cette catharsis est loin d'être nombriliste car l'oeuvre dépasse le projet autobiographique pour se transformer en témoignage et manifeste sur l'éducation des filles.

Pucelle raconte l'enfance de son autrice. La bd traite notamment du sujet de la sexualité qui est un tabou dans sa famille et laisse la petite fille avec pleins d'appréhensions et d'angoisses. C'est une bd très drôle qui montre ce que l'ignorance peut causer comme problèmes et frustrations.

Je n'ai pas accroché au style graphique, mais j'ai bien aimé l'histoire. J'ai apprécié ce témoignage sur les découvertes de la puberté, le rejet des changements, la honte que l'on peut ressentir, et tous ces sentiments que Florence exprime. J'ai aussi aimé son regard sur l'inégalité homme/femme et cette volonté d'y échapper très jeune. Une BD intéressante.

Du féminisme blanc bourgeois qui tourne au racisme.

J'ai lu cette bd à une vitesse folle. Des dessins simples et efficaces, des textes courts : on rentre tout de suite dans la vie de Florence, et on ressent (comprend) très rapidement sa colère. J'ai beaucoup aimé le fait que l'autrice dessine la colère d'une petite fille, qui comprend qu'elle vit dans un monde où les hommes sont tout puissants et les femmes insignifiantes. Un monde patriarcal. Un récit qui nous plonge au cœur de la vie d'une riche famille catholique, sûrement réactionnaire, dans laquelle les questions du corps et de la sexualité ne sont pas du tout abordées. Cette bd nous montre à quel point il est essentiel que la sexualité ne soit plus un sujet tabou, pour que les enfants puissent grandir et s'épanouir convenablement.

Néanmoins, j'ai été très déçue et surtout en colère en arrivant aux pages où Florence décrit sa vie en Guadeloupe. Des dessins de guadeloupéain.e.s racistes, qui m'ont révoltés. Des personnages noirs caricaturés, représentés avec de grosses lèvres et des accents tournés en ridicule. Je n'achèterai pas ces autres bd et je ne conseillerai pas non plus celle-ci.

C'est une BD surprenante qui aborde différents thèmes: la sexualité, le corps de la femme et ses changements/bouleversements à l'adolescence, le racisme, les différences, les pressions de la société et bien d'autres encore ... Tout cela est vu d'un point de vue d'une enfant qui n'y comprend rien! On ne lui explique rien, beaucoup de non dit et de tabous, elle va alors s'imaginer tout et n'importe quoi avec ce qu'elle entend et ce qu'elle en comprend à son âge.

Certains dessins ne m'ont pas convaincu mais le message derrière est bien plus important.

Pour moi une oeuvre importante qui dénonce le monde patriarcal, qui va pointer du doigt l'absence d'éducation sexuelle chez la petite fille que l'on suit qui va se mettre à haïr ses règles, et finalement son corps de femme qui se développe, sous prétexte que la femme est "faite pour obéir et avoir des enfants". C'est en tout cas se qu'elle comprend des discours religieux dont elle est abrutie par sa famille, mais aussi du comportement de ses parents (avec une mère complètement sexiste et un père macho). Mais c'est au final toute la société qui lui dit d'obéir sagement et d'enfanter puisque les hommes qu'elle côtoie travaillent et les femmes gardent les enfants.

Belle société qui nous est dévoilée ici... Société bien présente et pas uniquement en pays étranger.

N'oublions pas non plus la discrimination et la différence des niveaux de vie dévoilée dès les premières pages.

Mon avis est un peu mitigée sur cette lecture. Bien que les sujets abordés sont des sujets qui restent encore parfois "tabous" on y parle de beaucoup de questionnement que des enfants peuvent avoir en fin d'enfance, début d'adolescence. J'ai trouvé que c'était plutôt intéressant de voir les réflexions et les interprétations que peuvent faire les enfants sur les thèmes qui sont abordés ici. Après, cet avis est totalement personnel, mais je n'ai pas accroché avec les illustrations. Ce n'est pas le genre de dessin que j'aime spécialement. Je trouvais les dessins pas assez "travaillé" mais c'est totalement personnel.

Certains éléments, comme l'accent guadeloupéen, ou bien, le fait que Florence les considère comme étant inférieur, m'ont déplu. Mais ce sont des pensées que les enfants peuvent avoir, surtout à cause de ce que les personnes de leur entourage peuvent en penser ou dire.