Ajouter un extrait
Liste des extraits
Le fric. Ces morceaux de papiers froissés auxquels on accordent tant de valeur. La plus séduisante des impostures. Le pire des serial Killers.
Afficher en entierRaphaël ne se souviens plus vraiment de l'instant fatidique où il a oublié qu'il était vulnérable. Et décidé qu'il serait féroce. Sans doute le jour où son père a quitté la maison sans la moindre explication.
Afficher en entierD'un point de vue pénal, mieux vaut violer une femme que le coffre d'une banque. Prendre les armes pour prendre l'argent là où il se trouve, voilà un crime impardonnable aux yeux de la justice.
Afficher en entierC'est pas le moment de flancher, question de vie ou de mort...
Afficher en entierLa nuit approche.
Mais les filles ne le savent pas.
Leur soleil se résume désormais à un néon capricieux.
Jessica a abandonné, elle a cessé de crier. Assise en tailleur sur son grabat, elle attend, tricotant lentement son désespoir.
Une maille à l'endroit, une maille à l'envers.
Afficher en entier"Il l’appelle … En silence, mais de toutes ses forces. Il se focalise sur elle, jusqu’à ce qu’elle prenne le dessus sur tout le reste. Jusqu’à ce qu’elle envahisse chaque atome de son corps. Elle, la haine … Haine de cette société, des lois humaines, de l’obéissance. Haine de la soumission, de la servilité. Haine du troupeau. Il vaut mieux être dans le bon camp. Celui des bourreaux, pas celui des victimes. Donner les ordres, ne jamais les recevoir. Rester un prédateur, ne pas devenir une proie. Choisir, toujours. Rendre les coups sans aucune pitié. La haine … Sa colonne vertébrale, sa force, le levier de sa puissance. Plus efficace que n’importe quel flingue. Il faut éviter de la diluer dans les sentiments. Pure elle doit couler dans ses veines, saturer son cerveau. Abolir le doute, le désespoir, la peur. Froide, elle doit contracter ses muscles. Impitoyable, elle doit frapper sans hésiter."
Afficher en entierElle sera belle, aura tous les mecs à ses pieds.
Elle sera libre. Pourra oublier la trigo, bannir Pythagore et Thalès de sa mémoire.
Afficher en entierL'extrémité de la cigarette s'embrase, Raphaël se contracte de la tête aux pieds. Elle s'approche dangereusement de son visage, plus précisément de son œil gauche.
La chaleur devient insupportable, mais Raphaël ne tourne pas la tête, continue à fixer son bourreau. Tant qu'il peut.
Patrick avance son autre main, lui soulève la paupière. Raphaël se débat enfin, arrive à glisser sur le sol. Il veut se mettre sur le ventre pour protéger son visage, mais Patrick l'en empêche et parvient à lui bloquer la tête en la coinçant entre ses genoux.
- Tu veux jouer ? ça tombe bien, j'adore ça...
William s'est rapproché pour venir au secours de son frère. Mais que faire lorsqu'on a les chevilles et les poignets attachés ? Et quasiment plus aucune force.
Papa le repousse d'un violent coup de poing dans l'épaule. Pile sur sa blessure.
Ayant perdu sa cigarette dans la lutte, il en allume une nouvelle.
Désemparé, William tente simplement de dévier l'attention sur lui, comme il le ferait avec un animal sauvage, en agitant un chiffon rouge.
- C'est moi qui t'ai insulté tout à l'heure, pauvre taré ! C'est pas Raph, c'est moi !
- Tu permets ? Je sais que c'est toi. Mais attend ton tour.
Il soulève à nouveau la paupière gauche de Raphaël qui l'injurie et tente même de le mordre.
Le bout incandescent progresse lentement vers sa pupille, s'arrête à cinq millimètres. La chaleur lui coupe la parole.
- Comme ça, je suis sûr que tu ne regarderas plus ma femme, fait papa en lui plantant la cigarette dans l’œil.
Afficher en entier