Commentaires de livres faits par pwachevski
Extraits de livres par pwachevski
Commentaires de livres appréciés par pwachevski
Extraits de livres appréciés par pwachevski
Bon, déjà, le style des dessins n'est absolument pas à mon goût. Le côté noir et blanc avec une seule couleur qu'on a déjà trop vu, des personnages que je trouve juste moches, des expressions caricaturales, une "mise en scène" sans charme particulier... Moi ça ne m'a pas du tout aidé à plonger dans l'intrigue. Il y a une part de subjectif dans cette remarque ok, mais pas seulement. On nous fait des promesses, comme nous parler des années folles par exemple, ce qui visuellement, fourmille quand même de choses à exploiter, et je ne retrouve pourtant quasiment rien dans la BD. J'ai de vraies raisons d'être déçue je pense.
Ensuite, je pensais qu'un peu à la façon du film The Danish Girl, malgré des hauts et des bas, on allait avoir un traitement touchant et très actuel du couple, nous montrer des gens qui s'aiment à leur manière et surtout qui se soutiennent mutuellement, malgré leur atypisme. Mais pas du tout. C'est même limite tout le contraire ! Les deux personnages principaux sont les premiers à se juger hyper négativement sur ce qu'ils font, à employer de la violence, de la contrainte. Je ne comprends pas comment en tant que lectrice, je suis censée avoir de l'empathie ou de la sympathie pour eux. Il y a littéralement aucun moment heureux ou touchant dans la vie de ce couple, je n'ai absolument pas réussi à m’attacher à eux. On a des remarques homo/transphobes à foison (souvent de la part des personnages principaux eux-mêmes), on mélange de façon gênante des concepts comme l'orientation sexuelle, l'identité de genre, le travestissement, la transidentité, les troubles psychiatriques, la perversité, l'échangisme, la prostitution, ... Alors oui, il y a une part de volonté de montrer l'esprit de l'époque, intolérante et ignare sur ces sujets. Mais il y a aussi de la part de l'auteure une bonne part de "je ne sais pas trop ce que je veux raconter", voire de "je ne sais pas de quoi je parle", bah oui quoi on "devient" bisexuel juste parce qu'on se "déguise" en femme quoi, et ça ça me gène.
Résultat : le traitement qui est fait de ce couple, de son évolution, devient vite hyper glauque.
La fin du livre est plutôt bien faite, car inattendue et présentant une continuité avec le traitement très sombre dont on a fait preuve tout du long. Mais elle ne me réconcilie pas avec le reste pour autant, car avec le même pitch, et même avec la même fin, on aurait pu en tirer une histoire bien plus positive et inspirante. On a à mon sens un traitement de faits réels a minima et sans aucune réflexion.
Plus précisément sur ce tome, ça a le mérite de conclure pour de vrai, de proposer une véritable fin, pas de nous laisser sur un énième cliffhanger chelou, comme cette saga avait la spécialité, ou avec une fin ouvert qui donne un sentiment d'inachevé. Le moyen d'y arriver est en revanche hyper classique, on a la bonne grosse baston finale réglementaire quoi.
Arrivée au tome 11 sur 12, je ne peux décemment pas m'arrêter à ce stade de la saga. Bien sûr que je vais lire la fin. Mais est-ce que le cœur y est ? Clairement non.
Cette régularité est à la fois un bon et un mauvais point. Un bon parce que c'est rassurant, on sait exactement à quoi s'attendre. Mauvais car ça devient sous certains aspects un peu répétitif pour moi. C'est un tome agréable à lire, mais qui ne m'a pas surprise.
Et donc j'ai pris ce livre en pensant qu'il allait parler d'autre chose. Je m'attendais à ce qu'on parle des pensées envahissantes, par exemple au moment de s'endormir, qui nous font tourner en rond plutôt que de dormir. Et pas du tout ! On parle plutôt des pensées dévalorisantes, pour soit ou les autres, qui entraînent de l'énervement ou des angoisses. On parle des personnes qui s'emportent pour un rien (une poubelle pas sortie par exemple). On parle aussi beaucoup d'ego.
Et là soucis : je n'ai pas la prétention de dire que ça ne m'arrive jamais, mais est-ce que je le vis vraiment comme un problème ? Je ne crois pas. Ou pas au stade de ce livre. Les situations qu'on expose sont de l'ordre du maladif, les gens en souffrent, n'arrivent pas à le gérer, ça a des conséquences importantes sur leurs relations aux autres ou à eux même. Là je me sens pas franchement concernée, j'étais pas la cible du livre donc, qui apporte des solutions à des problèmes que je n'ai pas l'impression d'avoir.
Le livre ne m'a pas été complètement inutile. Des passages étaient enrichissants, notamment pour apprendre à décrypter des situations, à prendre un instant pour réfléchir avant d'agir, à se détacher du regard des autres, à avoir un regard bienveillant sur soi-même. Les petits exercices de respirations, de pleine conscience ou de méditations ont aussi fait leurs preuves. C'est ici des choses qui peuvent aider tout le monde, tous les profils de personne. Et je précise que j'ai senti une volonté sincère de l'auteur de venir en aide aux gens.
Mais à côté de ça, quand on présente certaines situations, et qu'on met en parallèle ces solutions, ça semble dérisoire à mon sens. Il y a à un moment l'exemple d'une dame âgée qui se sent seule, inutile, ses enfants sont loin d'elle, elle a plus la vie qu'elle voudrait avoir, etc. Solution : boire un thé vert en pleine conscience ?!! Face à un malaise aussi profond, juste non, ce n'est pas de la magie. Ça peut soulager sur le moment, mettre fin a une crise d’angoisse, mais ce n'est pas une solution durable. Conseiller un accompagnement psychologique plus poussé ou un vrai changement dans sa vie (penser au déménagement par exemple) aurait été plus honnête, ça donne un côté artificiel au livre.
A d'autres moments, je n'étais juste littéralement pas d'accord avec l'auteur. Pour lui, il faut renoncer à des activités comme regarder du foot, militer en politique ou rêver devant des stars. Pourquoi ? Parce que ça créée de la projection, des déceptions, des émotions potentiellement négatives, de l'énervement, etc.... Ce que je fais en ce moment même, à critiquer un livre que j'ai lu, si j'ai bien compris, je suis en plein dans cette terrible et honteuse croissance personnelle ! Bon dieu, laissez nous vivre, on a le droit d'être passionné par des choses, car ça apporte aussi plein de choses positives qu'on nie complètement ici. J'aurais aimé de la nuance. Il y a quand même une différence entre être un hooligan et apprécier un bon match ; on parle jamais du rôle social du sport, de son côté rassembleurs, pouvant être source de joie et de fierté.
C'est limite méprisant par moment. On a l'impression que l'auteur fait un classement des activités nobles ou non, selon son échelle de valeur purement personnelle. Sont donc notamment nobles : la contemplation, la lecture, le thé, les étirements au réveil, apprécier de la musique... Et là aussi, c'est bien orienté. On ne parle jamais du caractère solitaire de ces activités, ce qui peut apporter aussi son lot de problèmes. Ah bah par contre c'est sûr, on s'énerve moins tout seul. Vous êtes colérique ? Retirez vous du monde ! Est-ce une solution ? Je ne crois pas. (nota : je dis ça d'autant plus tranquillement que ces activités se rapprochent plus des miennes que les matchs de foot. Sauf que moi, je prétend pas être "dans le vrai" pour autant, ou habilitée à donner des conseils à quelqu'un : chacun ses goûts quoi).
Donc bon, tout ça pour dire que je ne me suis pas sentie totalement concernée par le sujet. Peut-être que si je l'étais je verrais les choses différemment. Mais j'ai vraiment eu du mal à me sentir convaincue par le fond. J'ai aussi regretté un langage parfois trop infantilisant. A la fin, "Pensouillard" j'en pouvais plus entendre ce nom.
Pour le reste, c'est une lecture qui est loin d'être un coup de cœur, mais que j'ai cependant trouvé plaisante dans l'ensemble.
La plus grande qualité de ce livre, selon moi, c'est son originalité. On joue sur des thèmes qui ne sont franchement pas courant en littérature. Le monde de la nuit on connaît, mais l'univers exigeant de la restauration et l’hypnotisante addiction aux jeux d'argent, on connaît bien moins. Quand c'est en plus décrit dans un style et avec un vocabulaire qui ne nous est pas forcément familier, ça rajoute une vraie dose d'originalité à l'originalité. Les thèmes plus secondaires, comme le métal ou la science-fiction ont aussi leur dose d'inattendu, même si j'aurais aimé que ça occupe plus de place dans le livre (notamment pour la SF, dont on ne parle presque pas en fait). La quatrième de couverture en parle explicitement, on a logiquement envie de le retrouver dans le livre du coup !
Le livre va également exploiter des thématiques et situations qui nous sont plus familières. On va donc suivre ce personnage à peine sorti de l'adolescence, dont la naïveté et l'inexpérience n'en font pas encore tout à fait un adulte, mais ses déboires vont le faire grandir. Ses études, ses amitiés, ses déceptions amoureuses, ses angoisses et ses découvertes feront facilement échos chez à peu près n'importe quel lecteur, et créeront une empathie et une sympathie pour le héros, qui donne envie de rester jusqu'à la fin. Et par extension, une empathie pour l'auteur.
Car le tout prend une tournure autobiographique, qu'on ne nous expose pas explicitement, mais qu'on devine rapidement. Je serais cependant plus critique sur ce point. Je pars du principe que quand on fait une autobiographie, bah c'est parce qu'on a un truc d'intéressant à raconter aux lecteurs. C'est pas juste "je raconte ma vie", c'est tirer de son expérience une histoire que le lecteur prendra plaisir à suivre. Ça nécessite généralement de prendre de la hauteur face aux évènements, de donner une tournure un peu romanesque aux choses, d'arriver à dégager d'une histoire vraie des ficelles narratives, des enjeux, un suspense ou une morale qui n'étaient pas forcément présents au départ. Et pour moi, c'est un travail qu'on n'a pas du tout fait dans ce livre.
Résultat : j'ai trouvé qu'il y avait pas mal de longueurs, ou plutôt un côté répétitif, qui m'a vraiment lassé par moment ; à tel point que j'ai lu un grand nombre de passages du livre en diagonal. Par exemple, on a plusieurs descriptions de service qu'a pu vivre le personnage comme plongeur. Mais finalement, si la première description était une excellente surprise, car nous a fait découvrir brillamment un univers atypique, que je ne connaissais pas du tout pour ma part, les suivantes n'apportent plus grand chose au livre. Il en va de même pour les scènes dans les bars ou devant une machine de jeu d'argent : c'est un peu toujours la même chose.
La construction du livre est parfois un peu abrupte pour le lecteur, notamment dans l'introduction des personnages, qui tombent tous un peu comme un cheveu sur la soupe. Au hasard, le personnage de Marie-Lou, on va tout d'abord nous parler d'elle sans nous la décrire, un peu comme si on la connaissait déjà - sauf que non. Et il faut attendre genre la moitié du livre pour qu'on la voit enfin, et qu'on nous explique enfin qui elle est, comment le héros l'a rencontré, quel est l'état de leur relation, etc.
J'estime que ce livre manque d'enjeux, et d'une intrigue finalement. On suit les pérégrinations de notre personnage, sans trop savoir réellement où on va ou ce qu'on cherche à nous raconter, dans le fond. Je n'ai pas réussi à me défaire de cette impression de livre "qui ne commence jamais". Et le peu d'intrigue qu'on arrive à créer se résout d'une façon assez brutale, presque artificielle, sur la fin, ne permettant même pas vraiment de finir sur une note ou un souvenir positif.
Mais au fur et a mesure, je me suis prise au jeu de l'histoire de ce personnage qu'on a voulu assez hors norme, avec un côté très romanesque qui m'a beaucoup plu. Dans l'ensemble j'ai trouvé cette lecture plaisante et distrayante. On ne peut pas non plus nier un univers visuel, et un univers tout court, d'une qualité et d'une richesse indéniable. Je ne me souvenais pas avoir autant aimé les visuels dans le tome 1, mais ça fourmille pourtant de détails appréciables. Je continuerai certainement la saga, mais je vais essayer de laisser passer un peu moins de temps entre deux tomes...
Aussi, je pensais que c'était le dernier tome de la saga ? C'est en tout cas le cas à ce jour, et je n'ai trouvé aucune info sur un potentiel 5ème tome. Pourtant, il n'y a rien qui pourrait s'apparenter à une conclusion de l'intrigue, ce qui me laisse assez circonspecte. J'avais adoré le reste de la saga, mais là je reste vraiment sur ma faim.
Je résumerais donc seulement ce premier commentaire en disant que ce qui m'a particulièrement plus dans cette création, c'est la façon dont on est en permanente sur le fil entre un univers réaliste et onirique, sans jamais basculer franchement dans quelque chose de non cartésien ni nous imposer une interprétation des évènements.
Le seul défaut que je vois, c'est un double défaut de l'éditeur. Déjà, j'en parlais plus tôt, ce découpage tome 1 / tome 2 est basé sur rien de tangible, si ce n'est couper à la moitié de l'histoire pour pas faire un livre trop long (et en vendre deux fois plus au passage). Ensuite, franchement, c'est quoi ce résumé de 4ème de couverture ??! On nous révèle littéralement toute l'intrigue de ce tome 2, ce qui d'une part gâche carrément l'effet de surprise. Mais d'autre part, ça provoque une attente qu'on ne devrait pourtant pas avoir. On nous annonce noir sur blanc que Marié va disparaître, alors que cet évènement est loin d'arriver rapidement dans ce tome 2. Il se passe peut-être 200-250 page avant que cela intervienne, on a donc le temps de l'attendre, d'être sur un sentiment d'impatience, un ressenti qu'on rapprocherait plutôt du négatif, qu'on devrait pourtant pas avoir. Je crois que j'aurais vraiment préféré plonger dans ce tome 2 sans rien savoir.
Je ne peux cependant décemment pas tenir compte de cela dans ma notation, car l'auteur n'y est certainement pour rien. Et à part ça j'ai quoi à reprocher au livre ? Absolument rien d'objectif. J'aurais peut-être aimé qu'il soit dans un registre plus touchant/émotionnel (comme La ballade de l'impossible par exemple, qui m'a bouleversé), mais en même temps, rien dans l'intrigue appelait nécessairement ce style, c'est donc une attente personnelle, mais pas un défaut. Bref : une liste or bien méritée.