Commentaires de livres faits par pwachevski
Extraits de livres par pwachevski
Commentaires de livres appréciés par pwachevski
Extraits de livres appréciés par pwachevski
J'ai été prise d'un gros doute à première vue, en feuilletant la BD, car les planches sont extrêmement chargées. Il y a cette espèce d'encart narratif, il y a les dialogues, et des sortes de petits commentaires glissés dans les images. Ça fait étonnement beaucoup de texte pour une BD tout ça. Ce n'est pas forcément très reposant à lire, et je trouve aussi que l'image devient par moment complètement secondaire, on ne prend pas vraiment le temps de l'observer et de l'apprécier.
Mais une fois la lecture commencée, j'ai assez vite été rassurée car il y a déjà pas mal d'humour, mais aussi parce que j'ai trouvé le personnage d'Esther vraiment attachant. On prend plaisir à suivre ses aventures et à voir son regard sur le monde. Elle peut parfois nous surprendre par ses réflexions, elle peut nous faire rire par sa naïveté, elle peut aussi un peu nous alerter quand on voit comment son point de vue sur certains sujets de société (homosexualité, place de la femme, rapport à l'image, différences sociales,...) peut être obtus ; il manque à mon sens clairement d'un dialogue avec les enfants sur ces thèmes. Contrairement à ce que j'imaginais au départ, ce n'est donc pas seulement un livre feel good qui nous fait retomber en enfance, on peut aussi parler de "vrais" sujets (mais pas comme je l'aimerais malheureusement).
Je regrette cependant que le livre ait été fait seulement avec une agrafeuse. C'est une compilation de planches à la base publiées hebdomadairement dans un journal. Bah ça se voit. Il y a beaucoup de répétitions, notamment dans la présentation des personnages, à tel point que ça devient parfois un peu lourd (nous dire que la maitresse d'Esther est moche, c'est drôle ET ENCORE une fois, 10 fois ça devient de la méchanceté gratuite). Parfois même des répétitions sur deux planches qui se suivent (il se passe par exemple un évènement dans la planche A, qui est répété dès le début de la planche B). Ça s'explique dans le cadre d'un journal, car le lecteur n'est pas forcément régulier, et même s'il l'est, sa dernière lecture date d'il y a une semaine. Mais dans une compilation, qu'on va certainement lire d'une traite, c'est juste pas possible. Ça aurait vraiment mérité un petit toilettage avant d'être édité.
En terme de fond, j'ai également trouvé qu'on s'était peut-être un peu trop ancré dans une époque, à travers des références culturelles et à des modes aussi fulgurantes qu'éphémères : les films Disney, Black M, les Rainbow loom,... Et du coup, ça vieillit très mal. Ce n'est pourtant pas une BD ancienne, elle ne date que de 2014-2015, mais par moment à la lecture, aujourd'hui, fin-2019, j'ai eu l'impression qu'elle était déjà ringarde. Alors je n'imagine même pas dans 10 ou 15 ans. C'est dommage car il y avait un potentiel assez universel dans cette histoire, mais il n'a pas été exploité.
- De un, il est toujours difficile de faire de genre de critique quand on s'attaque a un auteur et dessinateur aussi prestigieux qu'Osamu Tezuka, car il a sans aucun doute un talent immense, mais rien n'y fait : je n'aime pas le style de ses dessins. On sent un trait rapide donnant aux personnages des expressions caricaturales, voire une allure très curieuse (dans toutes les scènes de course, les personnages ont des membres disproportionnés). Les perspectives sont hasardeuses et l'ensemble n'est pas d'un grand réalisme. La façon de découper les cases, dans des formes originales, est aussi un peu déroutante ; il est souvent difficile de comprendre au premier coup d’œil la façon dont elles doivent s'enchainer. Ce n'est déjà pas mon délire de base, mais au vu de l'histoire racontée, j'aurais d'autant plus aimé un style sobre et posé. Disons les choses comme elles sont, je trouve que cet univers visuel de cartoon ne se prête pas à l'histoire d'un homme qui perd son frère, tué par les nazis.
- De deux, je reste un peu sceptique devant le concept même du livre : parler de 3 Adolf. Vu l'encrage historique, on devine sans mal quel est le premier. Les deux autres sont des anonymes : un enfant juif et un enfant de cadre nazi, différents et pourtant amis. L'image est très belle. Mais honnêtement, elle n'apporte pas grand chose au livre pris dans son ensemble. L'histoire de ces deux amis semble complètement secondaire et simplement juxtaposée à côté de la "vraie" intrigue, autour du personnage de Togué. Une intrigue qui aurait totalement pu se suffire à elle même. Et c'est d'autant plus vrai dans la 2ième partie du livre (correspondant je pense au tome 2), qui ne tourne presque uniquement autour de lui. Les transitions entre les deux histoires auraient dû être bien plus soignées ; les points de convergence auraient dû être plus nombreux.
Et pourtant, malgré cela, j'ai pris un réel plaisir durant cette lecture. L'intrigue concernant le personnage de Togué m'a complètement embarqué avec elle. Je l'ai trouvé complexe, mais dans le bon sens de ce terme. Une intrigue dense, mature, bien construite, réaliste
L'intrigue autour des deux petits Adolf n'est pas mauvaise non plus. Quand bien même leur histoire est plus gentillette, plus déjà vue et m'a semblé mal introduite, une fois qu'on y est, on prend plaisir à la lire. Elle comprend également son lot de thèmes et de passages assez touchants. On se prend facilement d'amitié pour eux.
L'encrage historique est super bien exploité. Il permet une vraie intrigue "et si...", qui nous pousse à nous interroger. Par ailleurs, c'est plutôt original pour un public occidental de voir le point de vue japonais sur ces évènements. On comprend mieux comment le nazisme est venu impacter cette société, mais aussi, tout simplement, on comprend mieux cette société, d'une façon générale.
Bonus sur ce point pour cette édition précise, une jolie édition faite pour les 90 ans de l'auteur, qui contient une préface et une exégèse. Les deux sont pas mal intéressants, apportent un vrai plus, un éclairage pertinent sur le livre, permettant de bien comprendre toutes les subtilités de l'intrigue. Je suis très contente d'avoir pu compléter ma lecture avec eux.
L'un dans l'autre, comme je l'ai déjà dit, ce n'est pas le livre parfait à mon sens. Mais cela n’empêche pas un vrai plaisir à la lecture. Je lirai sans aucun doute la suite, et dans cette édition, qui m'a amené pleinement satisfaction.
Car finalement - là encore à la façon de beaucoup trop de thrillers - cette histoire semble bien trop improbable et grotesque sur les bords. On peine sérieusement à croire à un tel alignement d'astres qui permet aux évènements de se dérouler avec une telle facilité et fluidité. Il n'y a pas le début d'un obstacle dans le déroulé du plan de Christa. On ne comprend vraiment pas pourquoi personne ne réagit devant l'évidence.
Dans sa globalité, ce livre me laisse un sentiment d'excès et de brouillonne précipitation. Y compris dans le style d'écriture : on ne compte plus les répétitions ! Mais le pompon reste tout de même la fin, toujours dans le grotesque et l'improbable [spoiler](ils ont vraiment un soucis ces parents à faire quasiment comme si de rien n'était, puis de mystérieusement partir en vacances) et avec une tentative de chute d'une platitude affolante.
Mon avis est donc partagé, mais conforme à ce que je pense habituellement des livres d'Amélie Nothomb. Son idée de départ est bonne, mais l'exécution laisse franchement à désirer. Je l'apprécierais réellement le jour où elle publiera un peu moins de livres, mais où elle passera un peu plus de temps sur chacun.
Alors bon, ok, je trouve que le contrat est rempli : ce roman est sans aucun doute possible un préquel inédit à la série Netflix du même nom. On ne retrouve pas seulement l'univers de Sabrina, non, on retrouve ce support précis de l'univers de Sabrina. On s'inscrit dans la continuité la plus total au niveau de l'intrigue, des personnages, des décors (facile), mais aussi de l'ambiance (plus dur à maîtriser).
Donc forcément, si vous avez aimé la série, vous ne pouvez pas passer fondamentalement un mauvais moment (et c'est mon cas). Si vous n'avez pas aimé la série, je vous déconseille le livre. Et si vous n'avez pas vu la série, je vous conseillerais plutôt de la regarder, au moins en partie, avant de vous attaquer au livre, puisque j'ai trouvé qu'on était un peu léger en descriptions par moment, se reposant naturellement sur elle.
J'ajoute aussi que l'intrigue est bien rythmée, elle nous embarque facilement avec elle. La construction un chapitre d'actions/un chapitre de décryptage est intéressante. Le style d'écriture ne brille pas par sa recherche et sa précision, mais reste fluide et catchy. J'ai bien aimé la mise en page, avec notamment le choix de police des titres de chapitres, ainsi que les encadrés dégoulinants. Ça participe bien à l'ambiance et à l’immersion dans le texte.
Seulement voila, qu'est ce que le livre à de plus à offrir que cela ? Bah franchement pas grand chose.
Si ce préquel est sympathique pour les fans et nous apporte bien quelques informations supplémentaires sur les personnages (notamment sur Ambrose), il n'était en rien indispensable à la bonne compréhension de l'intrigue. On ne réinvente pas la roue, et on reste finalement dans quelque chose de totalement optionnel, voire d'un peu poussif par moment.
Par ailleurs, le livre aurait pu briller par son scénario, qui aurait pu être particulièrement croustillant (ou a minima aussi bien que la série). Et j'avoue que sur ce point, c'est complètement la douche froide pour moi ! J'ai trouvé qu'on était à peu près au niveau zéro de l'originalité et de l'audace. [spoiler]On comprend au bout d'à peu près 2 pages que Sabrina doute des sentiments d'Harvey à son égard, va lui jeter un sort de séduction, qui va mal tourner pour une raison X ou Y, mais qu'à la fin tout ira bien et l'amour sincère triomphera. Il n'y a que la relation entre Ambrose et Sabrina qui apporte de la surprise au livre. C'est la première fois qu'on aborde la frustration et la jalousie que doit ressentir Ambrose, et c'est plutôt pas mal fait. Ce n'est finalement qu'une romance paranormale YA mièvre parmi tant d'autres, au scénario déjà-vu et convenu, sans aucun suspense.
Et là, gros problème pour moi. D'une part, vous aurez surement compris que ce n'est pas de base un style que j'affectionne. Et d'autre part, je m'attendais à tellement mieux de la part de cet univers que j'apprécie. J'ai trouvé que la série a bien réussi à bousculer la franchise Sabrina, très gentillette jusqu'à présent, en lui apportant un côté sombre et "sérieux" inédit. De plus, j'ai été, il y a quelques mois à peine, complètement emballée par le comics Sabrina, qui reprend lui aussi le titre de la série, mais qui a su proposer une intrigue pas mal audacieuse. Je m'attendais à quelque chose du même esprit pour ce roman, et malheureusement je ne l'ai pas du tout trouvé.
Donc comme je le disais plus haut, je ne peux pas mal noter le livre, car j'aime la franchise, et au-delà de ça, il n'est pas mauvais et le contrat est rempli. Mais la déception est tout de même là, car j'ai le sentiment que ce projet est bien plus commercial qu'artistique, et que je m'attendais clairement à mieux. J'imagine que d'autres romans vont suivre (puisque plusieurs romans issus de la série Riverdale ont été faits), et j'avoue que je ne suis pas sûre du tout de m'y aventurer (enfin je vous dis ça pleine de certitude aujourd'hui, mais comme je suis faible d'esprit, je vais surement l'acheter quand même dans 6 mois).
J'ai de suite adhéré à l'ambiance du livre. Ce polar tendance SF sur les nouvelles technologies est rythmé et bien pensé. J'ai beaucoup aimé de ne pas avoir un incipit aussi long qu’inintéressant, comme trop souvent dans les thrillers ; on rentre tout de suite dans le dur, remisant les descriptions pour plus tard, et c'est très agréable. Situer l'action au beau milieu de la Silicon Valley est hyper pertinent. Clairement, dans le Poitou-Charentes ça n'aurait eu aucune crédibilité, à moins de partir dans un récit futuriste. Mais c'est bien l'encrage dans le présent qui rend ce livre si percutant, et qui nous fait réfléchir à plein de choses. Et en prime, on a même un peu d'humour assez bienvenu.
Seul regret, d'une certaine façon, on aurait aimé qu'un américain ait eu cette idée en premier et soit l'auteur du livre... Plutôt qu'un auteur français, qui créer des personnages plus-caricaturaux-tu-meurs et qui oscille bien trop souvent entre j’étale ma culture sur la société américaine et je critique un poil gratuitement ce que je ne comprends pas de cette société. Ce n'est pas forcément inintéressant, mais ça crée des digressions dans le récit qui n'ont pas vraiment lieu d'être.
J'ai également de suite apprécié l'approche du thème. Je l'avoue, je suis bonne cliente en matière de SF, donc ça n'a pas du tout été bloquant pour moi. Mais il est vrai qu'à la lecture du résumé éditeur, je me suis un peu dit "encore un livre sur les IA qui sera calqué sur Blade Runner (voire Frankenstein) et n'apportera rien de neuf au sujet". Et quelle erreur ! Car d'une part, je l'ai déjà dit, mais le fait de ne PAS faire un récit futuriste change beaucoup de choses. D'autre part, quelle excellente idée de parler pour une fois d'IA uniquement en terme de programme informatique, sans parler de cyborg ou androïd à l'apparence humaine. Ce n'est pas la toute première fois que cela est fait, mais ça reste tout de même relativement novateur et percutant. On se concentre finalement sur le vrai sujet, les capacités "intellectuelles" des IA et leur possible conscience, et non leur apparence humaine (avec ce qui va avec, type performances physiques incroyables, incapacité à sentir la douleur, et capacité se fondre incognito parmi les humains). Il est aussi malin de traiter d'une IA littéraire, plutôt qu'une IA économiste par exemple, car on est tous des lecteurs, donc ça nous parlera forcément. Le décryptage du genre "roman à l'eau de rose" est d'ailleurs assez savoureux.
Pour ces deux raisons, je me suis avalée les 150-200 premières pages du livre en un clin d’œil. On sentait bien quelques passages un peu inutiles sur la vie de couple du personnage principal ou sur les règles du baseball, mais jusqu'ici rien de bien grave.
Sauf que s'opère à un moment donné un tournant dans l'intrigue, en soit pas mauvais
Mais par un petit miracle, que je ne m'explique toujours pas, on arrive à se sortir de cette mouise et à remettre le livre dans la même dynamique qu'au début.
Dans le dernier tiers du livre, on reprend avec le même plaisir notre enquête, en quelque sorte là où on l'avait laissé [spoiler]avec en prime une tournure assez politique[/spoiler]. La fin approchant, les révélations s'enchainent à un bon rythme, en continuant cependant à distiller des questions et réflexions très intéressantes sur les nouvelles technologies et les IA, et leur place dans notre société.
[spoiler]J'avoue cependant avoir trouvé l'ultime chapitre légèrement de mauvais gout. L'auteur est indirectement en train de nous dire que son livre est tellement bien qu'il mérite le Pulitzer ou je rêve ?! Faut redescendre sur terre...
Je crois que je peux compter sur les doigts d'une main les livres qui, comme celui-ci, ont réussi à me raccrocher à l'histoire après m'avoir complètement perdue. C'est déjà une très belle performance. Et si je ne le trouve pas parfait, cela suffit tout de même à avoir une appréciation globale assez bonne. Dans l'ensemble, ce livre m'a séduit par sa pertinence et sa relative originalité dans le traitement de son thème ; il me laissera un très bon souvenir.
Du reste, si les analogies entre les deux métiers sont parfois poussives, j'ai beaucoup aimé l'approche très humaine des choses. C'est vraiment un livre de rencontres, entre les deux personnages principaux, mais aussi avec d'autres artisans et auteurs, ainsi qu'avec pléthore de métiers de leurs univers respectifs.
On arrive d'ailleurs à être très pédagogue sur ces deux univers. Les thèmes traités sont nombreux, me parlent pour la plupart, par essence ou par le traitement qu'on en a fait. L'univers du vin était celui dont j'étais a priori la moins proche, et finalement c'est de loin les passages que j'ai préférés - les passages "vie ma vie d'auteur" m'ayant semblé moins originaux. Il y a un vrai respect et même un engagement dans la description de la paysannerie. Les notions de terroirs, de passion et de place de l'Homme dans la nature ont pleinement leur place dans cet ouvrage, et m'ont pas mal fait réfléchir.
Les dialogues sont globalement très bien pensés et posent les bonnes questions. Les dessins sont également ingénieux, à la fois suffisamment sobres pour servir et non alourdir les passages les plus bavards, mais suffisamment précis pour pouvoir également se suffire à eux-mêmes, à l'occasion de planches silencieuses et presque naturalistes. J'ai par exemple en mémoire les planches sur la fabrication des barriques, qui ont une vraie puissance je trouve.
Revers de la médaille de cette ambition et de ces thèmes nombreux : un livre assez long tout de même. 300 pages environ, je ne suis pas persuadée que toutes étaient indispensables. Également une narration très dense, avec beaucoup d'informations. Pour pouvoir l'apprécier pleinement, je n'ai pour ma part pas pu le lire d'une traite.
Le flop le plus complet, absolument rien ne me faisait envie dans ce livre, ni son titre, ni sa couverture, ni son résumé ; quant à l'auteur, je ne la connaissais pas, donc je ne me permettais pas de la juger. Mais on sent clairement un univers un peu dans la même mouvance que Marc Levy, Guillaume Musso, Danielle Steel, les éditions Harlequin & co. Je ne dis pas que ce n'est pas bien, si ça a un tel succès en librairie, c'est bien qu'il y a là un vrai lectorat, et une formule qui fonctionne. Malheureusement, pour ma part, ce n'est pas du tout ma came. Je trouve ça mièvre, sans originalité, dégoulinant de bons sentiments, et souvent complètement improbable.
Autant dire que ce livre, dans une librairie je ne l'aurais jamais acheté, car je savais pertinemment que je n'allais pas aimer. Sauf que là trop tard, je l'ai reçu. On peut le laisser trainer un temps dans sa PAL, mais vient tout de même un moment où il faudra le lire. Franchement, j'y allais en trainant les pieds, mais j’espérais tout de même une bonne surprise (sait-on jamais, il y a peut être une raison "cachée" à cette sélection dans ma box ?).
Mais bon, clairement, le miracle n'est pas arrivé. Je ne vais pas vous mentir, je n'ai pas aimé, principalement pour les raisons évoquées plus haut. Pourtant, le choix du cadre à Bali est agréablement dépaysant et il y avait tout de même un potentiel dramatique assez important dans cette histoire (un abandon par les parents, ce n'est quand même pas un thème facile et anodin). Mais je n'ai pas aimé le traitement, qui tourne bien trop vite, et sans vraie justification, au roman à l'eau de rose et au triangle amoureux bien bateau.
Cela dit, je suis tout de même embêtée pour commenter et noter ce livre. Ok, je n'ai pas apprécié, mais je n'ai pas envie de "l'enfoncer" pour autant, compte tenu des circonstances dans lesquelles ce livre est arrivé en ma possession. Ce n'est pas un livre que j'ai savamment choisi en librairie, et pour lequel j'avais une attente particulière. Je ne pense pas que ce soit mauvais, je pense juste que je n'étais pas le public et qu'il y a une grosse erreur de casting à la base. Je vous invite donc quand même à le lire, et à vous faire votre propre opinion.
Elle a d'une part un côté complètement jubilatoire, car on reprend absolument tous les éléments sympas des tomes précédents. La SF, l'ambiance rétro, l'humour, toutes nos héroïnes, tous les personnages qui ont marqué d'une façon ou d'une autre cette saga, les combats spectaculaires et un poil gores, le côté buddy movie du tome 7 avec le duo Hal (aaaaaaah vraiment je l'adore ce personnage !) - Lieutenant Reffo (qui de mieux que lui pour finir la saga ? Et ça m'a bien fait rire qu'on ce soit rattrapé pour son machisme des autres tomes),.. Non, vraiment, tout est là.
Mais là où bien d'autres se seraient contenté de cela, et auraient déjà fait un final pas mal, on va ici plus loin. On continue de créer de l'histoire, et quelle histoire. On continue de complexifier le scénario, à travers le passé des Tonn Shärs, et ce qu'il implique dans cette intrigue. L'ensemble est vraiment bien trouvé, bien ficelé, tout trouve son sens et son intérêt au final. Jusqu'à la chute, simplement topissime.
J'ai bien aimé le style des dessins, très "cartoonesque". C'est un peu déroutant au départ, mais ça colle finalement assez bien à ce tome, qui comprend de nombreuses actions. Le style des planches "paysages" est également très beau et graphique.
Les deux personnages principaux sont extras. Douglas est hyper empathique, il est tellement simple de s'imaginer à sa place. Et Hal est juste tellement cool et fait tellement avancer l'intrigue par sa présence et ses explications. Le sergent, même si c'est un personnage plus classique, joue également très bien son rôle d'antagoniste.
Mais c'est surtout le scénario qui m'a séduite. Même si j'aime cette saga depuis le premier tome, je n'avais jusqu'à présent pas vraiment vu autre choses qu'une saga SF rigolote. Et là on remet complètement les choses en perspective. Je ne m'attendais vraiment pas à ce qu'on parte sur des thèmes aussi profonds
Le visuel est simple mais efficace. Pas mon préféré de la saga, même si je lui reconnais des éclairs de génie visuel. Cette double page 70-71 vaut son pesant de cacahuètes et m'a vraiment laissé sans voix.
J'ai hâte de lire la suite et fin, que j'espère à la hauteur du reste de la saga.
Heureusement, le talent de Trondheim est là. Les choses me sont vite revenues à l'esprit et j'ai été rapidement prise par l'intrigue. Le scénario est bon, on sent que le temps des révélations et réponses est arrivé, tout en gardant une part de mystère suffisante pour qu'on ait envie de lire la suite. J'ai bien aimé l'angle d'attaque un poil "historico-intello", à travers le très agréable personnage de Bert. C'est vraiment un personnage que j'ai trouvé très sympa : il est gentil, il est drôle, il fait avancer l'histoire, et surtout, pour moi c'est le vrai héros de ce tome. Le crédo de cette saga est pourtant des héroïnes un poil vintage et sexy, et Leïla est effectivement là pour jouer ce rôle (Dieu merci son côté "sexy" n'est pas du tout outrancier), mais elle est tellement en retrait par rapport à Bert, de plus froide voire désagréable, qu'elle ne m'a pas du tout marqué. Le style des dessins est agréable, les planches sont globalement colorés et réussies, mais visuellement, ce n'est pas le tome que j'ai préféré.
Problème : on enchaîne sur l'intrigue principale où on a misé sur un format beaucoup plus long, de plusieurs centaines de pages désormais. On a donc forcément un univers plus complet, mais aussi un rythme plus modeste et un format moins catchy. Ce n'est pas un manque de talent de l'auteur, c'est quelque chose de normal et logique. Mais même si j'en ai parfaitement conscience, ça m'a quand même un peu gêné et il m'a fallu un petit moment pour m'y remettre.
Ou plutôt, une fois l'intrigue bien avancée, on comprend ce que l'auteur cherche réellement à raconter, et on l'accepte beaucoup mieux. On comprend totalement ces changements de rythmes, mais aussi d'ambiances et de personnages principaux. C'est même une qualité énorme que d'arriver à se réinventer comme ça en permanence, dans un seul et même univers, dans une seule et même histoire. Quand on repense une fois le livre terminé au chemin parcouru, c'est un peu vertigineux je trouve. Mais sur le moment, ça reste un peu rude à lire quand même.
Mis à part ça, je ne sais pas pourquoi, mais je m'attendais à un livre orienté YA. Et en fait pas du tout ! C'est de la vraie SF qui tâche ; si elle ne nous surcharge pas de détails scientifiques, elle aborde tout de même des questions "morales" très pertinentes. Tant mieux pour ma part, ça me convient bien mieux. Ça ne déborde pas d'originalité, il faut le dire, car ce côté enfermement dans un lieu clos + extérieur hostile et/ou pollué a déjà été exploité des dizaines et des dizaines de fois. Cependant, ça reste bien fait, c'est maîtrisé, c'est bien pensé et accrocheur, et finalement, c'est surprenant malgré tout sous certains aspects. On arrive également à traiter de nombreux thèmes, ce qui renforce l’intérêt de l'ensemble. J'ai beaucoup aimé l'approche "politique", si l'on peut dire, des choses.
Les personnages sont pour la plupart très attachants. Le duo Jahns/Marnes est touchant et surtout juste : au vu de leurs âges et de leurs histoires, il n'en fallait ni plus ni moins pour être crédible. Juliette est badass as fuck (trop, peut-être, pour être réelle ?). Lukas a une construction originale, une "montée en puissance" progressive qui le rend assez captivant. Les gens des Machines apportent un côté "famille" au livre. Solo a une candeur et une sensibilité très originale.
Finalement, mon seul vrai regret sera la construction trop manichéenne du livre. C'est complètement les gentils contre les méchants, le bien contre le mal. Aucune place à l'hésitation, à l'entre-deux et aux personnages "gris". Et pourtant il y avait largement de quoi faire, ce qui est d'autant plus frustrant. Tout est sous notre nez, il suffisait de l'explorer et de présenter, sans jugement de valeur, les différents points de vue déjà existant sur cette société. [spoiler]Notamment, pourquoi à aucun moment on envisage le point de vue de Bernard et du DIT comme le bon ? C'est totalement immoral, on est d'accord, mais la méthode est éprouvée au vu du nombre d'années passées sans encombre sous ce régime. Il n'y a pourtant personne pour le défendre, mis à part Bernard lui-même. JAMAIS Lukas ne doute (à part dans le dernier chapitre pour la blague) alors qu'il est totalement sous l'autorité et l'emprise de Bernard, qui fait tout pour le rallier à sa cause. Il aurait été hyper intéressant de faire se confronter les deux points de vue, peser le pour et le contre, à travers son personnage. [/spoiler] C'est vraiment se priver volontairement d'une bonne part de suspense et d'intérêt.
Dans une moindre mesure, quelques éléments de l'intrigue m'ont semblé sans aucun intérêt - ou alors si peu - et alourdissent le livre [spoiler]: la romance secrète et passée de Juliette, la pièce de théâtre, le père de Juliette, les enfants du Silo 17... On aurait totalement pu s'en passer ![/spoiler] On regrettera aussi de petites invraisemblances. [spoiler]Solo galère pendant des années dans son Silo sans jamais croiser personne, mais Juliette croise Solo en quelques heures à peine et les enfants en quelques jours. Sérieusement ??[/spoiler]
Ça reste malgré ces petites réserves une lecture que j'ai beaucoup appréciée et qui m'a fait passer un très bon moment. J'en retiendrais avant tout le positif et j'ai hâte de lire la suite. Qui est en fait un préquel [spoiler]et quelle bonne idée ! Car c'est clairement dans le passé et non dans le futur que se trouvent les principales questions sans réponses.
J'ai adoré le personnage principal, Victorine, qui a un côté universel qui nous fait retomber en enfance. J'ai trouvé qu'il y avait beaucoup de chaleur et de tendresse dans cette histoire, pourtant dure par ailleurs.
En prime, ça reste un très beau projet. Et l'ensemble est toujours aussi instructif. Je lirais le tome suivant avec grand plaisir.
J'ai trouvé l'idée de départ assez originale. Ou tout du moins, elle arrive à apporter de l'audace et de l'intérêt au monde des super-héros, surexploités jusqu'à l’écœurement ces dernières années (je crois que je vais plus pouvoir lire ou voir un Marvel avec plaisir avant 10 ans...). Un groupe de super-héros : rien de nouveau sous le soleil. Mais cette atypique fratrie de super-héros qui se font la gueule : ce n'est clairement pas commun.
La structure narrative est assez basique
En revanche, je regrette un peu le choix du format. Pourquoi être parti sur des chapitres aussi courts (22 pages chacun) ? Ok, l'histoire est ainsi très rythmée, mais ça ne laisse le temps de rien dire ! Tout semble aller trop vite, à commencer par la présentation des personnages. Au vu du peu de temps qu'on leur accorde, c'est très dur de retenir leurs trois noms (le vrai, le nom de code et le numéro) et leurs pouvoirs ; alors s'attacher réellement à eux, je n'en parle même pas. Et c'est vraiment dommage, car ils sont pas ailleurs bien pensés, et un vrai effort de différentiation au niveau des caractères a été fait.
Les nombreuses pages bonus ne sont pas indispensables mais sympathiques. On nous éclaire pas mal sur le processus de fabrication du comics et des personnages, notamment de leurs visuels, globalement très satisfaisants.
L'ensemble à des qualités indéniables. J'ai trouvé ça très instructif et les vues du Paris de cette époque sont vraiment belles. J'ai cependant été moins séduite par les visuels des personnages, notamment par les expressions des visages, que j'ai trouvé souvent caricaturales.
J'avoue également que la construction de l'intrigue ne m'a pas totalement convaincue. D'une part, j'ai trouvé l'histoire beaucoup trop résumée, on passe bien trop rapidement sur presque tout, empêchant l'émotion et l'empathie de se faire. D'autre part, j'ai trouvé que le résumé de quatrième de couverture était un peu trompeur. On joue à fond sur le côté féministe du personnage, ce qui est très accrocheur, car ça correspond totalement à l'air du temps et au projet qui ne met en avant que des héroïnes. Sauf que les idées d'Elisabeth Dmitrieff ne sont finalement que très peu traitées et développées dans les faits.
Je pense cela dit quand même m'aventurer sur le tome suivant, car le projet d'ensemble me plait beaucoup, et il serait dommage de passer à côté seulement parce que le tome 1 ne m'a pas totalement séduite.
Les hasards des bibliothèques de partage m'ont fait tomber sur ce livre. Je sais pas vous, mais moi quand je tombe sur un livre de "contes" pour "grandir", avec des fleurs mignonnettes sur la couverture, et écrit par un psy qui a notamment publié des livres sur la communication avec les enfants, bah je m'attends à un livre plutôt destiné à ses derniers. Ce qui n’empêche pas de le lire avec plaisir à l'âge adulte, mais je m'attendais quand même en priorité à un univers enfantin et ludique.
Et puis en fait, bah, non. Dès le PREMIER conte du livre, on trouve une référence grivoise, certes trop subtile et complexe pour être comprise par des enfants ("Mont de Venus"), mais tout de même bien présente... Et franchement gênante à mon gout tant elle est gratuite et sans intérêt dans cette intrigue. Et ce n'est pas une erreur de parcours isolée, je ne citerais qu'un exemple : le conte dédié à "Clito" qui rencontre "Ris". Enfin ce n'est juste pas possible, soit on arrête de nous prendre pour des idiots et on fait un vrai livre sur la sexualité, soit on reste dans une ambiance gentillette et imagée et on fait un livre pour les enfants. Mais ce mélange des deux, juste non.
Au-delà de ça, le niveau de langue est assez élevé, les thèmes traités sont plutôt pointus. On serait donc tenté de se dire que c'est un livre uniquement destinés aux adultes... Eh bah re-non, car c'est quand on formule cette pensée qu'on tombe sur un conte gentil mignon ou traitant de problématiques purement enfantines et de questions que plus personne ne se pose adulte (enfin personnellement je n'ai jamais vu un homme adulte se demander si son zizi allait tomber). J'en reviens donc à ce que je disais plus haut : c'est une juxtaposition déroutante de choses qui ne vont pas ensemble, ou je rêve ?
Et ce n'est pas la seule chose qui m'a mise mal à l'aise. J'ai été assez gênée par la thèse de l'auteur, qu'il exprime dès l'introduction. Il y explique qu'en plus des 5 sens "classiques", il en existe 5 autres : l'émotion, l'imagination, l’intuition, l'inspiration -c'est bon, jusque là je suis- et... "la conscience universelle qui nous relie au divin". PARDON ???!!! Il n'y a pas de "divin" dans ma vie, comme dans la vie de beaucoup de gens, donc c'est juste pas possible de présenter une croyance pareille (que je respecte par ailleurs, quand on ne cherche pas à me l'imposer) comme une vérité incontestable.
Après bien entendu, comme tous les contes philosophiques, je ne peux décemment pas dire que ça ne m'a rien apporté. Bien sûr que certaines intrigues ont titillée ma curiosité ou m'ont poussée à la réflexion ; bien sûr que certains thèmes m'ont touché ou interpellé. Je ne peux également pas dire que le livre soit foncièrement désagréable à lire. Mais je suis vraiment passé à côté, et je pense qu'il n'était tout simplement pas fait pour moi. Il retournera dans la bibliothèque de partage où je l'ai trouvé, à la recherche d'un autre propriétaire.
A cela s'ajoute un univers délicieux. J'ai vraiment adoré l'ambiance douce, nostalgique, mais jamais pesante, qui a pour ma part ravivée de nombreux souvenirs. On se plonge très facilement dans cette histoire universelle, et l'ambiance, plus le sympathique personnage principal, y sont surement pour beaucoup.
Si j'ai bien compris, cette BD était à la base en deux tomes, j'ai une édition où ils sont regroupés en un seul livre, et la jonction entre les deux n'est pas clairement matérialisée. J'ignore donc si mon impression colle à ce découpage, ou pas du tout. Mais quoi qu'il en soit, malgré les qualités indéniables du livre, j'ai trouvé les premiers chapitres un peu quelconques dans leur scénario. Le voyage dans le temps est un thème très classique, et je n'y ai pas vu d'originalité particulière. L'ensemble est très linéaire, presque sans surprise. Il m'a réellement manqué un truc qui twiste l'ensemble.
Et alors que je m'attendais à être déçue par ce livre, qui a tout de même des critiques globalement très bonnes, je me suis laissée totalement emportée par les chapitres qui ont suivis. Ils ont complètement su densifier l'intrigue, avec des thèmes inattendus
Au final, en plus de l'immense plaisir que j'ai eu durant cette lecture et d'être très heureuse d'avoir un si bel objet dans ma bibliothèque, je pense sincèrement que c'est une "grande" BD.
Au-delà du témoignage extrêmement précis d'un lieu qui n'existe plus aujourd'hui, chaque chapitre est dédié à une des halles et à un type de nourriture. Je trouve qu'à travers ses descriptions Zola arrive à transmettre toutes les émotions que peuvent provoquer la nourriture. Selon son envie du moment, il peut nous mettre en appétit, tout comme nous dégouter par des descriptions très peu ragoutantes. Le tout faisant en plus échos aux états d'âme des différents personnages. La scène de description de la fabrication du boudin, qui m'a beaucoup marqué car je l'ai trouvé particulièrement éprouvante, entrecoupée de la description des horribles conditions de vie des bagnards par Florent, est un bon exemple de ce parallèle.
Et c'est justement dans ces parallèles que repose tout l'intérêt du livre. Passer 500 pages à nous décrire de la nourriture, ça n'a en soit aucun intérêt. C'est un thème un peu futile, non ? Mais l'auteur a su y apporter un grand intérêt en rendant ce thème éminemment politique. De par son originale et pertinente comparaison entre les "gras" et les "maigres", de par le message social qui s'en dégage, mais aussi par ses références au Second Empire.
Au-delà de l'analyse et du message de l'auteur, j'ai trouvé ce roman, dans son enchainement d'actions, très distrayant. J'ai beaucoup apprécié suivre l'évolution de Florent, de ses années d'étudiant à aujourd'hui. Le plus souvent à travers des petites scénettes anecdotiques mais si savoureuses (par exemple, les coups montés contre lui par "la belle Normande").
Mais paradoxalement, on peut aussi regretter que ce soit lui, Florent, qui soit plus ou moins le personnage principal. Tout simplement parce que ce n'est pas un Rougon ou un Macquart. Il n'est pas un descendant d'Adelaïde Fouque. Il n'est qu'un personnage qui, presque par hasard, gravite autour de deux membres de cette famille, Lisa Quenu (sœur de l’inénarrable Gervaise, si j'ai bien suivi ?) et, à titre plus secondaire, Claude Lantier. Aussi sympathique soit-il, j'ai trouvé Florent un peu "hors sujet" dans ce livre. Et si j'ai vraiment beaucoup apprécié ce livre, l'un de mes préférés de Zola, je trouve qu'il n'apporte que très peu à la saga envisagée dans son ensemble.
J'ai beaucoup aimé la partie I du livre, que j'ai trouvé très charmante, avec son intrigue autour de ces deux enfants, Gustav et Anton. Ils ont des vies si différentes : pas le même niveau social, pas le même amour reçu de leurs parents, pas les mêmes passions, pas la même religion, pas la même histoire à porter, etc. Mais pourtant ils arrivent à s'entendre, car ce sont des enfants, et qu'ils n'ont pas de préjugés ou de méfiance dans leur comportement. C'est une histoire simple, peut-être même déjà vue, mais elle a su me toucher et faire écho en moi. L'ajout du thème du piano et de la musique classique apporte une dimension supplémentaire qui est appréciable.
En revanche, je n'ai pas vraiment compris le but de la partie II. Pourquoi au bout d'une bonne centaine de pages, on bascule dans un long flashback autour des parents de Gustav ? Je ne peux pas dire que c'était mal fait, cette intrigue est toujours agréable et bien écrite, et elle comprend également des thèmes très intéressants (la position de la Suisse pendant la Seconde Guerre mondiale, le traitement des réfugiés en temps de guerre, le couple, la maternité, le mensonge,...). Mais je n'ai pas aimé le fait de devoir quitter un univers et des personnages qui me plaisaient beaucoup, pour finalement pas grand chose. Car si ça enrichit un peu l'histoire de Gustav, en apportant des éclaircissements sur la vie de ses parents avant sa naissance et sur la personnalité de sa mère, on ne peut pas vraiment dire que ce soit indispensable à la bonne compréhension de l'intrigue. Je pense que ces éléments auraient pu sans mal être intégrés à l'intrigue principale, racontés par la mère
La partie III du livre fini définitivement de me dérouter, car je pensais qu'on allait simplement reprendre là où on s'était arrêté dans la partie I. [spoiler]J'aurais bien vu le développement de sentiments amoureux entre Gustav et Anton à l'adolescence, avec toute la complexité que cela implique, puisque nous serions alors dans les années 60. Et en fait pas du tout, car si l'on retrouve bien nos personnages principaux de départ, Gustav et Anton, il y a eu une ellipse de 40 ans ! On oublie totalement la candeur de l'enfance et l'ambiance d'après-guerre pour plonger dans la gestion d'un hôtel, celui de Gustav, désormais quinquagénaire, dans les années 90. Là encore, je ne peux pas dire que ce soit mal fait, mais je n'ai pas pu me défaire de cette frustration de ne pas avoir simplement suivi de façon plus linéaire nos deux personnages et de mon impression d'avoir "manqué" toute une partie de l'intrigue (on ne sait quasiment rien de leur histoire entre la fin de la partie I et le début de la partie III). Le dénouement final est également un peu attendu, car déjà bien sous-entendu dans les deux parties précédentes ; le thème de la crise de la cinquantaine aurait également mérité des développements supplémentaires.
D'abord, je n'ai pas aimé le ton. Ok, c'est un drame, on le savait dès le départ que ça n'allait pas être funky. Mais à ce point ? On en fait trop, quand on pense avoir touché le fond on creuse encore, de la première à la dernière page. Et je ne crois pas qu'il était nécessaire d'être en permanence aussi dur et misérabiliste. Il aurait fallu des moments de respiration plus marqués pour rendre l'ensemble plus digeste. Et ça n'aurait en rien rendu moins pertinente l'histoire.
Ensuite, dans le même ordre d'idée, j'ai trouvé le livre too much sur plein de choses, en fait. On a beaucoup de thèmes, beaucoup de personnages, beaucoup de lieux et beaucoup d'ambiances différentes. On s'y perd un peu. Et on manque surtout à traiter chacun de ces éléments correctement. Certaines intrigues semblent vraiment incomplètes
Enfin, je n'ai pas apprécié la construction par moment décousue du livre. Ou plutôt, sa façon d'enchainer des passages terre à terre et des passages complètement oniriques. Il n'y a aucune transition ! Et au-delà du fait que ça tombe comme un cheveux sur la soupe, ça casse le rythme de la lecture, et c'est un peu frustrant, on a, là encore, l'impression de s'arrêter au milieu d'une intrigue.
C'est donc par curiosité pure et simple, et non par fanatisme, que je me suis tournée vers ce livre. Grand bien m'en a pris, car en plus d'être passionnant, respectueux, 0% putassier, et très agréable à lire, je trouve qu'il m'a véritablement permis de remettre les choses à plat. De refaire le match en prenant de la hauteur. Je trouve qu'on a globalement réussi le pari d'expliquer la personnalité de Lagerfeld, et donc également d'expliquer son comportement, qui me semble aujourd'hui plus compréhensible.
Plus largement, on nous fait aussi et surtout le portrait d'un milieu et d'une époque ; la période années 70 étant celle qui est décrite avec le plus de détails dans le livre. On ne réinvente pas la roue, de très (trop ?) nombreux éléments sont déjà connus car ont été évoqués dans des biographies d'Yves Saint-Laurent, Pierre Berger ou Jacques de Bascher, mais il est cependant intéressant de les revoir sous le prisme particulier de Lagerfeld, qui du fait de sa rigueur ne vivait les évènements que par procuration. Il est également intéressant la façon dont on présente l'évolution de l'industrie de la mode, au fil des décennies.
En revanche, au niveau de la chronologie, je trouve qu'on est trop inégal. On s'est concentré sur ce qu'on connaissait le mieux, sur le plus évident. A côté de ça, certains passages de sa vie restent un trop brumeux à mon goût notamment l'enfance, où un travail d'investigation manque cruellement
Je chipote peut-être un peu, mais j'ai été surprise par la ridiculement courte bibliographie en fin d'ouvrage. On peine vraiment à croire que notre journaliste et auteure n'ai lu que ça pour écrire son livre. Il aurait été de bon ton d'être plus honnête sur les sources et de préciser notamment les interviews dont sont tirées les nombreuses citations.
Au final, je reste un poil partagée. D'un côté je me dis que quand on s'attaque à une icône comme Lagerfeld, on a une forte probabilité de décevoir, et je trouve qu'on s'en tire finalement plutôt bien. Le livre n'est pas parfait, mais il est tout de même assez passionnant et agréable à lire. Je pense pouvoir dire sans me tromper que c'est à ce jour le livre sur Lagerfeld le plus complet.
Mais d'un autre côté, on sent clairement par moment que le livre a été écrit dans un délai très court (mort fin-février, publié début-juin. Ah quand même). Il y a tant de questions sans réponses. Et j'ai bien le sentiment qu'elles sont sans réponses, non pas parce qu'il n'y en a pas, mais parce qu'on ne les a pas trouvées, voire pas cherchées. On sent pour moi une espèce de course à être la première à publier une biographie après sa mort, peu importe finalement ce qu'on y mettait dedans. Et donc, si c'est un livre que j'ai aimé à un instant T - je ne le classe pas en liste argent pour rien - je sais parfaitement qu'il est destiné à être détrôné par une autre biographie dans un futur plus ou moins proche, peut-être même écrite par la même auteure. Une biographie qui elle aura pris le temps de faire de l'investigation, et sera, elle, allée au fond des choses.
La narration ne m'a jamais fait entrer dedans, et n'a jamais réussi à me toucher. Pourquoi raconter l'intrigue au passé et d'un œil extérieur, plutôt que de la faire raconter au présent et par Mathilde, qui aurait été 1000 fois légitime dans ce rôle ? Pourquoi ces scènes se passant en 2012 ? Pourquoi cette pudeur sur les sentiments des uns et des autres, pas une seule fois exprimés franchement ? Pourquoi faut-il que ces sentiments soient toujours cachés, sous-entendus, décrits de façon détournés ? Si l'auteur n'était pas à l'aise avec ça, il fallait écrire des comédies, mais quand on se lance dans un drame comme celui-ci, dans ce genre de thèmes, on doit s'y lancer à 100%, sinon on n'y croit pas.
Et c'est dommage, car le style d'écriture est par ailleurs fluide et certainement pas désagréable. Mais il est froid. Il ne m'a pas fait me sentir impliqué dans l'histoire, ou me faire m'attacher aux personnages. Je n'ai pas ressentis d'émotion durant cette lecture, j'avais plutôt le sentiment de voir les éléments défiler sous mes yeux, sans me sentir concernée. L'intrigue et les personnages sont crédibles, la plongée dans l'ambiance des années 50-60 est très bien faite, et pourtant on n'y croit pas.
La fin ne relève en rien le niveau, au contraire. Ce basculement dans le thème de la guerre d'Algérie dans le dernier tiers du livre n'a absolument aucun sens, ni aucune justification. Le parallèle qui est alors fait entre cette guerre et la vie de la famille Blanc est grossier et très mal amené. Ça n'a tellement aucun rapport avec l'intrigue qu'on entend raconter qu'on a juste l'impression qu'on a voulu faire des pages en plus.
Autant dire que si vous aimez habituellement les romans japonais, et c'est mon cas, vous allez très certainement passer un agréable moment de lecture. Et si habituellement ce style ne vous convient pas, passez simplement votre chemin, ce n'est pas ce livre qui vous fera changer d'avis.
Je regrette cependant le dernier quart du livre qui, malgré ce style japonais, m'a semblé too much, trop peu crédible, et à la limite du mauvais goût.
Cependant, je suis dans l'ensemble très contente de ma première rencontre avec cette romancière, et lirais avec plaisir d'autres de ses livres - plusieurs d'entre eux me font de l’œil.
Déjà, je me suis enfin habituée au style très chargé des planches. Et s'il y a toujours des répétitions, c'est moins présent, et donc moins gênant, que dans le tome précédent. Ensuite, je trouve le personnage d'Ester toujours aussi empathique, attendrissant et attachant. Je l'ai trouvé plus posé et mature dans ce tome. Elle a vraiment évolué, ce qui fait plaisir à voir. Les thèmes traités m'ont semblé globalement moins mièvres. Il y a beaucoup moins d'amourettes et de références musicales douteuses et qui se démodent en 6 mois. L'arrivée du petit frère amène une dimension supplémentaire. Le traitement des attentats de 2015-2016 est sobre et juste.
Bref, j'ai trouvé ce tome plus adulte et plus universel. On a hâte de voir comment Esther va passer le cap de l'entrée au collège.