Commentaires de livres faits par pwachevski
Extraits de livres par pwachevski
Commentaires de livres appréciés par pwachevski
Extraits de livres appréciés par pwachevski
Je trouve par contre, d'une part, que ça manque de profondeur. Les 3-4 traits d'esprit du chat sont franchement attendus (le carbone 14 invalide les livres saints ? You don't say). D'autre part, je trouve qu'on n'est pas très didactique, et qu'on n'explique pas grand chose sur la religion juive. Il vaut, par conséquent, mieux avoir quelques connaissances dans le domaine avant de commencer la lecture.
Bref, si ce n'est pas un coup de cœur, je pense toute de même lire la suite avec plaisir.
En bref, si cette BD prise toute seule n'est pas extraordinaire, elle pose les bases d'une saga qui, dans son ensemble, me fait vraiment très très envie. En espérant que la suite ne me décevra pas.
Je ne peux pas dire qu'elle soit globalement mauvaise, mais il y a une accumulation de petites choses qui m'ont gêné, notamment dans l'univers visuel que j'ai trouvé d'une part vulgaire, et d'autre part fade et répétitif. On traverse pourtant tout le train, et tous les niveaux sociaux qui le composent. Mais mis à part un dessin un peu plus ambitieux par-ci par-là, rien à l'image nous fait sentir ce changement. Les arrière-plans sont toujours les mêmes. Et que dire des personnages ? Autant dans les premières pages il y a un vrais effort de différentiation, autant à la fin ils ont absolument tous la même tête ! Par ailleurs, les transitions d'une case à l'autre sont parfois assez brutales. Et les personnages ne sont pas particulièrement attachants, l'empathie ne se crée pas.
Heureusement qu'il reste le concept, cette allégorie de la société qui est pertinente et diablement efficace. Les aspects SF et anticipation sont subtilement dosés. La fin plutôt ouverte laisse songeur.
Je pense laisser sa chance aux deux tomes suivants, étant donné qu'ils ne sont pas directement liés à celui-ci. Leurs ambiances et univers visuels me conviendront peut-être mieux.
C'est un récit amusant et sincère, qui m'a, mine de rien, appris plein de choses sur la communauté pakistanaise. Les thèmes abordés sont très variés et sans aucun tabou (on va de l'épilation au pèlerinage à La Mecque, en passant par les conséquences du 11 septembre). C'est très agréable d'avoir pour une fois un discours "vrai", moderne, mais qui ne cherche pas la provocation, et surtout qui reste léger, sur la religion. Le style d'écriture est fluide, rythmé et percutant.
Je regrette l'absence d'une véritable continuité entre les chapitres. C'est des tranches de vie, comme on dit. On passe du coq à l'âne, sans véritablement s'attacher aux personnages autres que le personnage principal. Ça se prête au message qu'on a entendu faire passer, mais ça ne rend pas l'ensemble particulièrement marquant. Ce n'est clairement pas un "grand" livre, même si je n'ai pas eu un seul instant d'ennui et que j'ai lu l'ensemble avec beaucoup de plaisir.
C'est un détail, mais je suis déçue du choix de traduction du titre. Le titre original "Laughing all the way to the mosque" correspond tellement plus à l'ambiance du livre. De plus, je trouve un peu douteux l'usage du mot "bled", alors que la narratrice n'est pas arabe ; et que les premiers chapitres insistent quand même pas mal sur cette nuance.
J'ai trouvé cette BD trop factuelle. On raconte les évènements avec beaucoup de précisions - trop de précisions, on s'attache parfois à des détails absurdes. Il n'a pas été fait un travail de synthèse ou de prise de recule sur les évènements. Avec pour résultat qu'on en oublie complètement de venir créer l'émotion. Il ne se dégage absolument aucune nostalgie, aucune poésie de cette intrigue. On a également très peu d'empathie pour les personnages, qui sont pour la plupart totalement transparents, si ce n'est carrément détestables. Le personnage du père, notamment, qui est quand même assez particulier et omniprésent d'un bout à l'autre de l'intrigue.
Je pense quand même laisser sa chance au tome 2, en me disant que si les critiques sont si élogieuses, c'est qu'il doit y avoir une raison quelque part, même si elle m'échappe pour le moment. Peut-être que les aspects historiques et le choix de proposer une intrigue sur un peu plus de deux décennies prendront plus d'ampleur et apporteront à mon gout plus de pertinence à l'ensemble.
Il y a un nombre hallucinant de points de vue narratifs :
- Edouard Louis au présent-présent
- Edouard Louis au présent mais en fait dans le passé, quand il entend sa sœur raconter son histoire
- La sœur d'Edouard Louis qui raconte l'histoire
- Les amis d'Edouard Louis qui ont aussi un avis sur l'histoire
- Edouard Louis au passé proche au moment de dépôt de plainte
- Edouard Louis au passé proche au moment des faits
- Edouard Louis au passé plus lointain pendant son enfants/adolescence
- Reda au présent des faits
- Reda au passé qui raconte son histoire
- Le père de Reda, au passé encore plus lointain
Etc, etc...
Et si ce n'était pas assez compliqué comme ça, à chaque point de vue : un style narratif, une façon de comprendre, d'analyser et de raconter les faits qui lui est propre. L'exemple le plus parlant est probablement la sœur, retranscrite mot pour mot, fautes de français et répétitions propre à l'oral comprises. Mais il y a aussi à chaque point de vue un message sous-tendu. Par exemple, on veut clairement faire ressortir le racisme de la police française.
Par conséquent, je trouve qu'on s'y perdait un peu. On se demande vraiment pourquoi chercher la complication là où il n'y en avait pas vraiment besoin. Raconter les choses de façon chronologique et en se recentrant uniquement sur l'agression n'aurait-il pas été plus percutant et puissant émotionnellement ? Et comme on change en permanence de point de vue, de style et de rythme, j'ai trouvé l'ensemble assez pénible à lire. Le livre n'est pourtant pas très long, mais impossible pour moi de m'y plonger plus de 30 minutes de suite.
Quant à l'histoire racontée, en elle-même, je suis partagée également. D'un côté, c'est sûr que c'est touchant et émouvant. Comment pourrait-on ne pas avoir d'empathie et de compassion pour quelqu'un qui a subit un viol et une tentative d'homicide ? Et aussi, et c'est là toute l'originalité du livre, de l'empathie et de la compassion pour l'agresseur, qui a lui aussi, clairement, pas eu une vie facile. Mais là encore, je trouve les choix de l'auteur maladroits.
Le livre est parfois extrêmement borderline. Que le milieu social de Reda définit ce qu'il est aujourd'hui, et que cette violence qu'il subit depuis toujours l'ai poussé à ce type d'acte est une chose. Mais trouver ici une justification, permettant très clairement de minimiser les faits, et même de rejeter le bien fondé d'une procédure judiciaire (cf. le comportement de l'auteur vis-à-vis de cette procédure, après la publication du livre), j'avoue que j'ai du mal. Dans un pays où les victimes d'agression sexuelle ont tellement de mal à se faire entendre et prendre au sérieux, où la plupart d'entre-elles n'ose pas franchir la porte d'un commissariat, et quand elles le font, leur plainte n'aboutit à rien... Ce genre de rétropédalage m’horripile un peu.
Si le sujet vous intéresse, je vous conseille un roman sud-coréen, "Nos jours heureux" de Gong Ji-young. Il est plutôt orienté sur la peine de mort, mais a exactement le même message final que celui-ci. On y explique extrêmement bien comment toutes les formes de pauvreté et l'abandon de la société mènent à la violence. Les maladresses et le côté borderline en moins.
Après, côté scénario, et même si on nous fait une révélation essentielle à la fin du livre sur l'origine de la nécropole, j'ai trouvé ça un peu brouillon. Exit les thèmes ambitieux des tomes précédents, comme la religion ou l'histoire, on a juste décidé de faire une histoire de zombie, où tout le monde se tape dessus pendant les 3/4 du bouquin. Si ça reste sympa à lire, ça ne sera clairement pas mon tome préféré de la saga.
Bref, je n'ai vraiment pas grande chose à reprocher à ce livre, si ce n'est d'être un peu inégal dans son rythme. Si on ne ressent pas forcément de longueurs, l'avantage des lettres c'est que ça fait des chapitres courts, certains moments du livre ne présentent aucun enjeux particuliers, mais s’étalent pourtant sur de nombreuses pages. Et bien au contraire, d'autres moments assez haletants et riches d'émotions et d'enjeux, sont expédiés en une petite dizaine de pages. La fin, notamment, qui m'a semblé trop précipité, et donc un peu décevante.
Quand d'autres auteurs se cantonnent à des personnages au profil semblable à eux-mêmes, Benedict Wells propose lui au contraire une palette de personnages extrêmement large, riche et variée. Des personnages souvent très différents de ce qu'à probablement été sa propre vie, et surtout des personnages qui évoluent sur plusieurs décennies, et pourtant, on arrive à tous les instants de la vie à être réaliste. Qu'on parle d'un gamin fougueux de 10 ans, d'une femme brillante étriquée dans son simple rôle de mère ou d'un homme de 70 ans qui a conscience qu'il perd la tête, on y croit à chaque fois. Certains profils peuvent parfois manquer un poil de profondeur (je trouve notamment le personnage de Liz un peu raté), mais globalement, l'empathie et l'émotion sont toujours là. Combien de fois je me suis retrouvée dans ces personnages, dans leurs actions ou leurs pensées ?
Bref, une très très belle lecture, qui va certainement marquer ma vie de lectrice, car j'ai vraiment le sentiment d'avoir pu en tirer des réflexions et des enseignements pour mon quotidien. Mon seul gros regret, qui fait que je ne m'emballe pas totalement, c'est que je trouve qu'il manque quand même quelque chose d'assez fondamental à cet auteur : du style ! Son livre est agréable à lire. Rien n'accroche à la lecture, tout est fluide. Mais rien, absolument rien ne pourrait, à l'aveugle, nous faire dire que c'est un texte de tel auteur plutôt que tel autre. Et c'est tellement dommage, car une histoire comme celle-ci aurait franchement mérité, un style plus fouillé et poétique pour la mettre en valeur.
Son message est vraiment louable, très bien formulé et surtout pertinent. Il est en plus brulant d'actualité. Comme ne pas penser à ce qui se passe en ce moment quand on lit la dernière phrase du livre ("Tu as raison, je crois qu'il faudrait une bonne révolution.") ? Mais je trouve que la forme de la chose est complètement hasardeuse.
Le format du livre est vraiment curieux. Qu'est ce que c'est ? On ne peut décemment pas appeler ça un roman. Mais ce n'est pas franchement une nouvelle non plus. Ni un essai. Ni une lettre ouverte. Ni un article. Bref, je ne sais pas ce que c'est ! L’enchainent des idées laisse assez sceptique. On a une partie I et une partie II que rien ne justifie. On a des informations dont la chronologie est très dure à percevoir malgré le fait qu'on ait tenté de les classer par année.
Et puis surtout, quel est l’intérêt de toute la partie centrale du livre ? Je ne suis pas du tout en train de dire que ce soit inintéressant à lire. Au contraire, c'est un décryptage touchant de cette relation père/fils si complexe. Mais j'ai eu un sentiment de déconnexion entre cette partie centrale, et le message global qu'on veut faire passer, qu'on retrouve en fait uniquement dans les deux extrémités du livre.
L'introduction et la conclusion du livre sont on ne peut plus objectifs. On part d'une analyse sociologique pour aller vers une accusation frontale d'un certain nombre d'hommes et de femmes politiques, responsables par leurs actions et par leurs paroles de cette situation. Le fait de les désigner, nommément, est hyper fort. On est dans une véritable colère froide. Une vengeance, comme le dit l'auteur. Le pamphlet il est là, dans les 3 premières pages et dans les 10 dernières. Mais les 70 autres pages centrales ne viennent pas véritablement nourrir ce pamphlet. Elles nous font au contraire glisser dans le registre autobiographique, émotionnel et subjectif. On perd clairement en puissance.
Ça me laisse un sentiment étrange, de quelque chose qui n'était pas désagréable à lire, qui était très pertinent sur certains points, mais maladroit et inaboutis sur certains autres.
Par contre, j'ai beaucoup moins aimé le style des dessins. Même la couverture ne m'emballe pas ! Le choix de couleur n'est pas très glorieux à mon sens, elles font un peu passées. Beaucoup de kaki, de beige et de orange, rendant l'ensemble terne. Les arrières plans sont trop vides, et les vues dans l'espace sont carrément... Moches. C'est d'autant plus décevant quand on compare avec ce qui avait été fait dans les deux tomes précédents.
Le personnage principal manque de détails, semble parfois dessiné à la va-vite, ce qui entraine des incohérences d'une case à l'autre de la BD. Par exemple, un de ses costumes oscille en permanence entre pantalon pattes d'eph et pantalon moulant. Puis c'est quoi cette espèce de choucroute sur sa tête ? A quel moment c'est supposer ressembler à une coiffure existante dans la vraie vie ? Et si elle a le mérite d'être plus habillée que ses prédécesseuses, elle ne colle pas aux dialogues qui veulent en faire une fille sexy. Il y a un problème de cohérence quelque part !
L'un dans l'autre, même si ça reste une bonne BD, j'ai moins pris plaisir à m'y plonger. Mais je lirais tout de même la suite avec plaisir.
Sans aucune surprise, je ne me suis pas trompée sur ce point ! Cela dit, point positif, ne pense pas pour autant que c'est un mauvais livre, car il a de vraies qualités. Ça aurait pu être un roman d'apprentissage classique, autour d'un ado quelconque. Mais le choix de cet univers, de la musique classique, lui confère une singularité remarquable. Pour ma part, n'étant pas musicienne, c'est une grande découverte ; et j'avoue que ça m'a franchement surprise. Je ne m'attendais pas à une telle dureté, à une telle compétition, à un tel stress pour ces jeunes. Et l'auteur arrive totalement à nous faire plonger dedans, avec de vrais instants d’adrénaline et d'émotion. Il nous parle aussi et surtout de musique classique avec passion. Ce livre peut vraiment faire comprendre à n'importe qui ce que représente, par exemple, le fait de faire ses débuts ou d'être obsédé par la répétition d'un morceau. Et ce n'est franchement pas une évidence, tant cet univers peut sembler élitiste et inaccessible au départ.
Mais là où le livre me déçoit vraiment, c'est que je ne m'attendais pas à ce que les références à Murakami aillent plus loin que la citation dans la préface. Et pourtant... Après un départ original, on s'enlise peu à peu dans des similitudes de plus en plus grosses avec l'intrigue de La ballade de l'impossible ; et oubliant petit à petit les thèmes qui étaient, eux, différents de cette inspiration
Pendant une bonne moitié du bouquin, j'ai eu le sentiment d'un auteur qui aurait aimé retranscrire l'ambiance et l'émotion d'un livre qu'il a lui aussi aimé, mais sans jamais y arriver. Car au-delà de la copie, la finesse de Murakami n'y est jamais. Globalement, c'est une intrigue dramatique crédible et bien pensée. Sur le papier, c'est typiquement le genre d'intrigue susceptible de me toucher. Mais trop peu de recherche, trop peu de poésie et trop de répétitions dans les descriptions viennent pour ainsi dire tout gâcher.
Prenons pour exemple la relation entre le narrateur et Anja. Ce premier amour de jeunesse qui est contrarié et teinté de rivalité, pourrait vraiment nous embarquer avec lui et nous bouleverser. Sauf que les descriptions de cette relations sont toujours les mêmes : "j'aime Anja", "Anja est belle", "Je veux passer la vie entière à ses côtés". On lit ces phrases 10 fois par chapitre ! Ça en devient juste vide de sens. A un moment stop, on a compris. Si on fait preuve de finesse sur les aspects musicaux, ici on est franchement tarte à la crème.
Par ailleurs, la palette de personnages a été mal exploitée à mon sens. D'une part, tout tourne, de façon assez narcissique, autour du personnage d'Aksel. Mais paradoxalement, on n'arrive jamais véritablement à nous le rendre sympathique. D'autre part, les personnages secondaires ont souvent des profils assez intriguant, mais qu'on n'exploite malheureusement pas. On aurait pu aller plus loin, plus pousser les personnages dans leurs retranchements, car ils ont tous quelque chose d’intéressant à exprimer. Je pense à la jalousie de Margrethe Irene, au côté gosse de riche qui a quelque chose à prouver de Rebecca, ou encore à Synnestvedt, qui a mon sens est le personnage de roman par excellence (comment il vit le fait qu'il enseigne le piano à une personne clairement plus douée que lui, qui doit en permanence le renvoyer à sa propre médiocrité ?), mais qui est relégué à un rôle transparent (je crois pas qu'on lui fasse dire plus de trois mots de tout le livre) et grotesque (sa mauvaise haleine, par exemple)[spoiler], même sa mort est traitée par-dessus la jambe et n'apporte aucune émotion au livre.[/spoiler]
Par conséquent, si l'ouvrage dans son ensemble me laisse une bonne impression, si je lui trouve des qualités et une vraie originalité, du moins dans son fil rouge de la musique classique, il ne m'a pas touché et marqué autant qu'il aurait pu potentiellement le faire. J'ai passé un bon moment, mais pas suffisamment pour classer ce livre plus haut dans ma bibliothèque, ou pour me donner une réelle envie de me plonger dans les deux livres qui font suite à celui-ci. [spoiler]Disons le clairement, le résumé du tome suivant annonce d'ors et déjà une relation entre Aksel et la mère d'Anja : c'est juste tellement attendu au vu de ce qui se passe dans ce premier tome, que ça ne me donne aucune envie de le lire.