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Versailles, villes bourgeoise par excellence avec ses grandes demeures, ses femmes à serre-tête, ses avenues bordées d'arbres et le château du Rois-Soleil que j'ai visité avec toi, lors d'une sortie scolaire. J'ai du mal à t'imaginer dans cette belle ville figée. Marie la Versaillaise m'est étrangère, tout comme sa vie avec Yann l'architecte. Déjà, je ne te trouve plus le même regard, le même éclat qu'en Tunisie. Tu as retrouvé tes cernes, tes joues creuses, ton teint gris.

Le taxi s'arrête devant une luxueuse maison de maître, trois fois plus grande que celle de mes parents en Tunisie ; une maison où pas un seul habitant de la cité des Louvrais n'oserait imaginer vivre, même dans ses plus beaux rêves ! Tu m'invites à fouler l'intérieur de son palais. J'enlève mes chaussures, embarrassée par les traces humides que laissent mes pieds nus et moites sur le parquet en chêne. Tu presses un bouton, tous les stores se relèvent automatiquement. Nous admirons ton jardin par les baies vitrées, ses roses opulentes, son rideau de bambous qui filtre la lumière...

Je te sens fière de cet écrin de verdure, rare dans une grande ville. Tu me prends Fatine des bras :

- Viens, ma puce, je vais te faire visiter ta nouvelle maison !

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Versailles, villes bourgeoise par excellence avec ses grandes demeures, ses femmes à serre-tête, ses avenues bordées d'arbres et le château du Rois-Soleil que j'ai visité avec toi, lors d'une sortie scolaire. J'ai du mal à t'imaginer dans cette belle ville figée. Marie la Versaillaise m'est étrangère, tout comme sa vie avec Yann l'architecte. Déjà, je ne te trouve plus le même regard, le même éclat qu'en Tunisie. Tu as retrouvé tes cernes, tes joues creuses, ton teint gris.

Le taxi s'arrête devant une luxueuse maison de maître, trois fois plus grande que celle de mes parents en Tunisie ; une maison où pas un seul habitant de la cité des Louvrais n'oserait imaginer vivre, même dans ses plus beaux rêves ! Tu m'invites à fouler l'intérieur de son palais. J'enlève mes chaussures, embarrassée par les traces humides que laissent mes pieds nus et moites sur le parquet en chêne. Tu presses un bouton, tous les stores se relèvent automatiquement. Nous admirons ton jardin par les baies vitrées, ses roses opulentes, son rideau de bambous qui filtre la lumière...

Je te sens fière de cet écrin de verdure, rare dans une grande ville. Tu me prends Fatine des bras :

- Viens, ma puce, je vais te faire visiter ta nouvelle maison !

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Mes douleurs morales et physiques se sont diluées dans les vapeurs du Hammam. Khadija nous fait une démonstration de danse du ventre dans le riad. Tes hanches étroites font ce qu'elles peuvent pour imiter ses ondulations, j'ai un mal fou à garder mon sérieux ! Je vous laisse faire les folles pour aller préparer le dîner, une soupe shorba et des poivrons farcis, le plat favori de Jahed, qui, je l'espère saura aussi ravir ton palais !

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Tu es morte de rire, moi de gêne. Avec mon mari, je ne fais rien, je ferme les yeux et je subis !

Tu continues sur ta lancée, provocatrice, tu a toujours adoré me déstabiliser avec tes cochonneries :

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Je n'ai pas ton cœur d'artichaut, el-bendu l el-lab, l'homme qui me fera perdre mes esprits n'este pas encore né ! J'ai un père que je vénère, des frères affectueux, je ne sais pas d'où me vient cette défiance envers les hommes, pourquoi je les méprise plus souvent que je ne les admire. C'est peut-être choquant à entendre, mais ils sont un mal nécessaire à mes yeux, dont je saurais fort bien me passer si j'en avais la possibilité matérielle ! Il n'y a pas de liberté sans argent, quoi qu'on dise, et les hommes savent très bien le faire sentir aux femmes. Excepté Béba, je n'ai aimé et admiré qu'un seul homme dans ma vie, et je ne l'ai pas épousé.

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Pourquoi je ne le sens pas, ne dans tes yeux, ni dans ta voix ? Pourquoi es-tu si droide, si lointaine avec moi ? Pourquoi ne sais-tu plus me faire rêver, me montrer que je sui unique à tes yeux ? Je m'efforce d'être gaie pour te cacher ma déception, je ne veux pas que tu la ressentes et qu'elle t'attriste. Toi, tu ne fais aucun effort, aucune tentative de rapprochement au nom de l'amitié exceptionnelle que nous avons partagée, à croire qu'elle n'a existé que pour moi !

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Je n'ai pas ton cœur d'artichaut, el-bendu l el-lab, l'homme qui me fera perdre mes esprits n'este pas encore né ! J'ai un père que je vénère, des frères affectueux, je ne sais pas d'où me vient cette défiance envers les hommes, pourquoi je les méprise plus souvent que je ne les admire. C'est peut-être choquant à entendre, mais ils sont un mal nécessaire à mes yeux, dont je saurais fort bien me passer si j'en avais la possibilité matérielle ! Il n'y a pas de liberté sans argent, quoi qu'on dise, et les hommes savent très bien le faire sentir aux femmes. Excepté Béba, je n'ai aimé et admiré qu'un seul homme dans ma vie, et je ne l'ai pas épousé.

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On fait une vraie razzia dans ta cuisine, un pain brioché, un pot de nutella et un litre d'Orangina y passent, puis nous allons digérer ce festin dans ta chambre, lourdes et gonflées ; un écrin de fille unique gâtée pourrie, avec un lit de Barbie aux draps rose satin, une chaîne stéréo dernier cri et des posters de Mick JAGGER, mon idole, plein les murs !

Pour célébrer nos points communs, tu mets Brown Sugar à fond les ballons. Nous reprenons "I can't get nos satisfactio" en chœur, grattant fébrilement des guitares imaginaires.

Les voisins tambourinent du sol au plafond, tu beugles, morte de rire :

- tous des c... !

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