Quand je pense que Beethoven est mort alors que tant de crétins vivent...
Auteur
- Éric-Emmanuel Schmitt (Écrivain)
Classement en biblio - 68 lecteurs
extrait
Un visiteur qui aurait pénétré dans la galerie à cet instant n’aurait vu qu’un monsieur en costume bleu arrêté devant une vitrine ; il n’aurait pas saisi la scène réelle qui se jouait : je comparaissais au tribunal de mon passé, l’adolescent que j’avais été jugeait l’homme mûr.
— Qu’as-tu fait ? Oui, qu’as-tu fait de ta jeunesse ?
Quatre heures plus tard, pantelant, sonné, ému, je prenais un avion pour rentrer chez moi. Là, réfugié dans l’étroitesse des fauteuils de ligne, boudant le plateau-repas qu’on me proposait, je commençai à écrire sur un carnet de voyage une histoire, Kiki van Beethoven, que je destinais au théâtre, un texte dont le titre, le ton, le déroulement et les personnages m’étaient venus d’un bloc lorsque l’accès à mes vertes années s’était déblayé au musée. En quatre semaines, je l’achevai, à peine conscient que ma vie s’y reflétait, tant en moi la méditation prend naturellement la forme d’un récit. Logique des rêves qui caractérise les auteurs de fictions, ces dormeurs professionnels.
La pièce terminée, je me remis à écouter Beethoven.
Tout avait changé. Je vibrais de nouveau. L’enchanteur de ma jeunesse me parlait. J’étais reconquis.
En revanche, je constatais que mes contemporains ne le fréquentaient pas. Ou peu. De loin... On interprète ses œuvres moins par goût que par devoir ou intérêt, tant elles sont célèbres ; on sourit de la Troisième Symphonie — L’Héroïque –, on éprouve une indulgence condescendante pour la Neuvième Symphonie et l’on rit de son opéra, Fidelio. Les virtuoses le pratiquent comme un passage obligé mais ne bâtissent plus leur carrière sur lui. Il reste le grand homme des générations antérieures, le génie selon nos aïeux. Nous n’entendons plus ce qu’il énonce. Quelque chose de Beethoven est devenu inaudible. Nous nous retrouvons sourds devant l’insigne sourd.
Que s’est-il passé ?
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Très beau moment de lecture, lu d’une traite j’ai tout simplement adoré. Voici le deuxième opus de Schmitt sur les grands compositeurs de notre monde, après Mozart au tour de Beethoven d’être décortiqué par l’œil de l’auteur.
La première partie ressemble au premier livre, un recueil de ces confidences sur son compositeur favori, avec ces anecdotes, ses moments de rencontres avec les grandes œuvres classiques, bien évidement accompagné d’un cd des principales œuvres de Beethoven (Symphonie n5, Fidelio, et bien sur l’Hymne à la joie).
J’ai toujours joué le jeu et lu en même temps que j’ai écouté la musique de l’artiste, même si c’est un exercice plus dur sur du Beethoven. Mais c’est tellement plus excitant de lire ce livre comme cela, plaisir pour les oreilles et pour la lecture. L’essai sur Beethoven est un plus spirituel que celle sur Mozart, manque un peu de référence sur son enfance comme le précedent.
La deuxième partie est un pièce de théâtre « Kiki Van Beethoven » est là! Magie ! L’auteur joue toujours entre l’émotion et l’humour, court à l’image de l’Oscar et la dame rose. Vraiment à lire pour les amoureux de l’auteur. Petit à petit je crois que je deviens une fervente admiratrice du génie de Schmitt.
Afficher en entierCommentaires récents
Un peu dans la même veine que Ma vie avec Mozart. J'ai adoré ! Je ne suis pas très axé sur la musique classique et pourtant, ces livres sont de vrais délices.
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Une réflexion proposée qui est jolie. Cependant, il n'est pas toujours aisé de rester croché à l'histoire.
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Un livre très intéressant qui propose une réflexion mêlant mélancolie, souvenirs et humour, sur le thème de la musique classique.
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J'ai préféré de loin la deuxième partie du livre à la première, qui a fini par m'agacer. Il y a beaucoup de répétitions qui rendent le style très peu fluide. Quant à la deuxième partie, elle est plus drôle et plus touchante que l'hommage de l'auteur au compositeur, qui est un peu lourd parfois.
http://redbluemoon.unblog.fr/2016/04/22/quand-je-pense-que-beethoven-est-mort-alors-que-tant-de-cretins-vivent-deric-emmanuel-schmitt/
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J'ai bien aimé ce livre, et surtout le concept d'associer deux genres différents pour apporter un message complémentaire. D'abord l'essai, qui nous ouvre l'esprit, puis la fiction, pour concrétiser l'idée.
Non seulement j'ai passé un bon moment de lecture, mais en plus, je vois Beethoven d'un autre oeil, désormais.
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Une plume magnifique, à chaque fois, l'auteur me transporte. J'ai beaucoup aimé la pièce de théâtre, "Kiki van beethoven". Beaucoup d'émotion en lisant cette pièce, vraiment j'ai découvert Beethoven grâce à l'auteur. L'essai qui commence ce livre m'a appris à écouter Beethoven, alors que la pièce de théâtre m'a aidé à le vivre... Bref je trouve comme d'habitude que l'auteur est un auteur exceptionnel.
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Un livre plein de poésie, qui révèle encore une fois l'art d'Eric Emmanuel Schmitt. Il nous fait découvrir une autre facète de l'univers musical, en nous décrivant ce qu'il a ressenti en écoutant chaque oeuvre de Beethoven par une légèreté et en même temps une profondeur incroyable. Je recommande vivement ce livre, qui nous transporte dans un autre univers pour quelque temps.
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Génial, à lire tout en écoutant le CD qui est offert avec. Pour un moment de pur bonheur littéraire et musical. Une bonne façon d'être juste bien en phase avec soi-même, le monde, la vie, les autres. Merci Eric !
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Un bon livre, où l'on peut réentendre certains morceaux de Beethoven, et qui donne envie de réécouter nos morceaux préférés.
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Très beau moment de lecture, lu d’une traite j’ai tout simplement adoré. Voici le deuxième opus de Schmitt sur les grands compositeurs de notre monde, après Mozart au tour de Beethoven d’être décortiqué par l’œil de l’auteur.
La première partie ressemble au premier livre, un recueil de ces confidences sur son compositeur favori, avec ces anecdotes, ses moments de rencontres avec les grandes œuvres classiques, bien évidement accompagné d’un cd des principales œuvres de Beethoven (Symphonie n5, Fidelio, et bien sur l’Hymne à la joie).
J’ai toujours joué le jeu et lu en même temps que j’ai écouté la musique de l’artiste, même si c’est un exercice plus dur sur du Beethoven. Mais c’est tellement plus excitant de lire ce livre comme cela, plaisir pour les oreilles et pour la lecture. L’essai sur Beethoven est un plus spirituel que celle sur Mozart, manque un peu de référence sur son enfance comme le précedent.
La deuxième partie est un pièce de théâtre « Kiki Van Beethoven » est là! Magie ! L’auteur joue toujours entre l’émotion et l’humour, court à l’image de l’Oscar et la dame rose. Vraiment à lire pour les amoureux de l’auteur. Petit à petit je crois que je deviens une fervente admiratrice du génie de Schmitt.
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Date de sortie
Quand je pense que Beethoven est mort alors que tant de crétins vivent...
- France : 2010-09-01 (Français)
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Résumé
Lors d'une exposition de masques, Beethoven revient dans la vie d'Eric-Emmanuel Schmitt : surpris, il se rappelle l'avoir aimé passionnément pendant son adolescence. Pourquoi ne l'écoute-t-il plus ? Pourquoi n'a-t-il plus eu besoin de sa passion, sa véhémence, sa noblesse ? Réfléchissant à partir de sa propre vie, Schmitt médite sur notre époque qui ne croit ni en Dieu ni en l'homme, où l'individu se sent broyé et inutile. Il ausculte notre temps désespéré que l'idéal de grandeur a quitté
Un essai brillant et intime, fait d'émotions, de surprises et d'émerveillements où Schmitt élucide ce génie, créateur d'une ''messe pour l'humanité'', un homme infirme, seul, malheureux, accablé par le sort, qui écrit pourtant une oeuvre énergique couronnée par un hymne à la joie. Comment peut-on avoir le sens du tragique et se montrer optimiste ? Tel sera le défi pour notre siècle ; tel est le message de Beethoven : il nous propose une philosophie et une morale humaniste dont nous avons un urgent besoin.
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