Quand les trains passent...

une très belle histoire sur le mensonge

Je ne sais quoi penser de ce livre... C'est bien écrit certes. Mais c'est fort. Une histoire dure. Très dure. Et le pire, c'est qu'elle est réelle.

Pour un public averti.

Mais qui malheureusement fait plus de victimes qu'on ne le pense. On était jeunes. Et pourtant..

Un livre qui rend lourd. Une envie de faire changer les choses à travers cet témoignage. De la colère aussi. Ce livre est un fardeau partagé, la seule excuse ? "on était jeunes"

Je suis incapable de dire si j'ai aimé ce texte ou pas... Ce qui est clair, c'est qu'il a remué beaucoup de choses. C'est une lecture importante, c'est une lecture qui doit être partagée. Impossible de garder les choses pour moi en refermant le livre, je ressentais un réel besoin d'évacuer ce que ça a éveillé en moi. Pour public averti.

Cette œuvre correspond très bien à cette idée d'une seule voix, d'un seul souffle... Ce court récit est vraiment bouleversant jusqu'à ses dernières lignes. Il met en avant le harcèlement scolaire qui commence comme une simple moquerie mais qui échappe peu à peu aux personnages, aux bourreaux mêmes.

Les années ont passé, mais le souvenir est tenace. Ancré là, au plus profond d’elle. Elle aurait pu oublier, mais le souvenir de ce regard impuissant la hante encore aujourd’hui. Suzy est une fille banale, elle ne faisait pas partie des filles les plus populaires. Elle était seule dans son coin, observant, un environnement hostile. Et puis un jour, un simple rendez-vous va la mener à l’horreur.

Ce jeu, cette blague, n’aurait pas dû durer. L’éphémère s’est transformé en une réalité nauséabonde. Il lui dit qu’il l’aime et elle, aime le croire, prête à tout pour ne pas retomber dans l’insignifiance. Suzy s’accroche et le jeu perdure. Jusqu’à ce jour fatal où les limites sont transgressées. Aurait-elle pu faire quelques chose pour arrêter l’horreur ? Qu’est devenue Suzy ?

Malin Lindroth explore la culpabilité, la honte et la perversion avec force et tact. Au travers des souvenirs de cette jeune mère de famille, il parle du harcèlement scolaire. Le point de vue du harceleur se fait violent. L’absence de jugement, de culpabilité rend l’intensité au texte. Une thématique forte et bouleversante abordée avec une honnêteté déconcertante. Une violence gratuite et réelle qui prend les tripes. Les remords n’existent guère, juste superflus. Un texte court et intense qui montre la perversité et ses conséquences. Une lettre ouverte qui crie à qui veut bien l’entendre un pardon qui ne sera jamais salvateur.

Livre sans morale, fin injuste, fait pour être lu d'une seule traite, on passe un bon moment autant qu'on a envie de frapper les personnages qui ne font que représenter une société moqueuse où la justice est corrompue.