Quand nous étions orphelins

Après « Les vestiges du jour », je m’étais promise de retrouver la plume délicate et émouvante de K. Ishiguro, prix Nobel de littérature en 2017. Pour ce faire, j’ai choisi « Quand nous étions orphelins », un roman un peu moins connu de l’auteur britannique d’origine japonaise.

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Le narrateur, Christopher Banks, est un jeune Anglais né à Shanghai au début du XXème siècle. Il vit avec ses parents dans la concession internationale de Shanghai.

Vers 1915, alors qu'il est âgé d’environ neuf ans, ses parents disparaissent dans des circonstances étranges. Il est alors envoyé en Angleterre auprès d’une tante, où il grandit. Il étudie à Oxford et devient un détective talentueux et reconnu.

En 1937, préoccupé depuis quelques temps par des souvenirs d’enfance qui resurgissent, Christopher retourne à Shanghai en pleine guerre sino-japonaise pour élucider le mystère de la disparition de ses parents. Malgré le temps qui est passé, le jeune homme est persuadé qu’ils sont toujours vivants et détenus quelque part dans la ville.

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La guerre sino-japonaise sert de cadre historique et de toile de fond à l’intrigue. Les années 1930 sont marquées par des tensions entre la Chine et le Japon jusqu’à l'invasion japonaise de la Chine.

Le point de vue de Christopher est intéressant : en cherchant à comprendre son passé, il jette un regard sur la situation complexe de Shanghai et le conflit qui opposa, de juillet 1937 à septembre 1945, l’Armée impériale japonaise à l'Armée révolutionnaire chinoise. Il met également en évidence la responsabilité des grandes compagnies européennes dans le commerce d’opium qui sévissait à l'époque en Chine.

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Malgré tout, au fil du récit, l’histoire prend alors une dimension de plus en plus étrange et irréelle par son atmosphère particulière et par la psychologie de son personnage principal.

L’histoire devient peu à peu déconcertante par la façon qu’a Christopher de percevoir la réalité, le temps qui passe et les personnages qu’il côtoie. Tout semble se mélanger, le passé et le présent, le réel et les illusions, son enquête et la situation politique de la Chine.

Ainsi, ont lieu des scènes surréalistes et décalées, à la limite de l’incompréhension, dans lesquelles des personnages du passé apparaissent de manière incongrue. L'intrigue prend des tournures inattendues qui m’ont interrogée et laissé un sentiment de perplexité.

L'étrangeté du roman se manifeste également dans les personnages secondaires que j’ai trouvés particulièrement ambigus, teintés d’étrangeté et d’irréalité.

C’est un récit très bien écrit, empli de nostalgie, mais un peu confus et lent. Pourtant, insensiblement, l’histoire fait sens : le lecteur réalise que les blessures émotionnelles dans l’enfance de Christopher ont des incidences dans son récit. Sa mémoire est déformée, sa vision du passé est altérée sans que Christopher en ait conscience. Jusqu’aux toutes dernières pages, …

« Notre enfance nous paraît si loin, aujourd'hui. Tout cela (il fit un geste vers les ruines), toute cette souffrance... Une de nos poétesses japonaises, une dame de la cour d'il y a bien longtemps, a composé des vers sur cette grande tristesse. Elle a écrit qu'une fois devenus adultes, notre enfance nous devient comme une terre étrangère.

— Ma foi, colonel, elle n'a pas grand-chose d'une terre étrangère pour moi. À maints égards, c'est là que j'ai continué de vivre toute ma vie. C'est seulement maintenant que j'ai commencé mon voyage pour m'en éloigner. »

A travers les souvenirs d’enfance du narrateur, ses attentes et ses traumatismes, l’auteur aborde les thèmes de la mémoire et de l’identité, de la vérité et de la désillusion.

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J'éprouve un sentiment de perplexité au moment de ranger ce roman dans ma bibliothèque.

« Quand nous étions orphelins » est une histoire étrange, à la fois sensible et profonde, mais néanmoins déroutante. Elle est superbement bien écrite, intelligente dans sa façon de nous dire combien le passé peut peser sur le présent. Mais je ne me suis pas attachée à Christopher, j’ai eu du mal à le cerner, à le comprendre. Et au final, c’est peut-être ce qui m’a le plus gênée, j’ai besoin d’avoir de l’empathie pour le personnage que je vais suivre pendant plusieurs jours.

A découvrir pour ceux qui aime Kazuo Ishiguro. En ce qui me concerne, je ne compte pas en rester là, je poursuivrai ma découverte de l’oeuvre de ce très grand auteur.

Le début commençait bien ; un protagoniste ambitieux et plein de promesse, un pied dans les mondanités britanniques du XXè siècle, l’autre dans le climat épineux des enquêtes et de l’entre-deux guerre, cela s’annonçait prometteur, et pourtant, au fil de ma lecture, mon intérêt pour Christopher et pour son histoire a fini par décroître. Au court de ses récits, Cristopher se décrit comme un maître dans l’art de camoufler ses ressentis et ses pensées réelles ce qui m’a presque poussée à le tenir pour menteur, et à quelquefois douter de la véracité de ses racontars. Un protagoniste déplaisant peut s’avérer être une stratégie de l’écrivain, mais dans ce cas précis, le fait qu’un tel personnage manivelle ainsi l’histoire à l’aide de ses souvenirs flous et imprécis m’a beaucoup rendu dubitative, quant à mon amour pour ce livre. Mais malgré ce protagoniste agaçant et incroyablement égoïste, Mlle Hemmings et lui ont tout de même réussi à apparaître aimables et appréciables de temps à autres. Je trouve que les personnages d’Ishiguro sont finalement très bien construits, aussi bien avec leurs qualités qu’avec leurs défauts. La narration est très lente, étant donné qu’elle dépend intégralement des souvenirs dont Christopher daigne nous faire part goutte à goutte mais elle a le mérite de toujours revenir s’ancrer dans le présent, ce qui permet de nous maintenir attentifs, là où les longues anecdotes du narrateur manquent de perdre le lecteur. Les oscillations entre le passé et le présent n’ont ainsi pas toujours été passionnantes, mais je salue la manière dont l’auteur a su se retrouver entre les évènements passés racontés de manière enchevêtrée avec les moments présents, tout en nous irriguant de nouvelles questions au fur et à mesure ; qu’en est-il d’Akira, des parents de Cristopher.. ?

Et puis finalement, l’auteur parvient, entre 150 et 100 pages avant la fin à piquer notre intérêt, alors que subitement, les choses se corsent, la tension devient palpable, l’atmosphère oppressante, et qu’on en vient subitement à s’inquiéter de la suite des évènements. J’ai été rassurée de constater que malgré quelques choix irraisonnés du personnage principal, et un agacement certain chez le lecteur (moi en l’occurrence) toute l’histoire commençait peu à peu à prendre forme. En effet, c’est à cet instant que les graines semées depuis le début commencent à germer, comme si l’auteur n’avait disséminées toutes ces informations que dans l’attente de cet unique moment, angoissant et palpitant à la fois.

Spoiler(cliquez pour révéler)Je pense pouvoir qualifier la fin d'inévitable et de réaliste, mais j'ai été très déçue de la manière dont Cristopher s'est détourné d'Akira, sous prétexte d'une amitié trop "ancienne et trompeuse." Finalement, j'ai trouvé qu'il ne valait pas mieux que ces colons anglais, traitant les autres comme des sous-espèces, et ne se souciant que d'eux-mêmes. La preuve en est d'ailleurs qu'au final, il s'avère que tous n'ont fait que tourner autour de lui pour lui assurer une belle vie, là où lui se complaisait dans son petit quotidien confortable et douillet.. Je terminerais enfin en disant que j'ai été d'autant plus déçue, que le titre ne visait pas Cristopher et Akira (j'aurais tellement aimé qu'on en apprenne plus sur Akira, et sur la raison de son départ pour le Japon) mais bien Cristopher et Sarah, me rappelant de nouveau l'abandon du personnage principal pour son ami. Voilà ce qui me fait dire, néanmoins, que les personnages d'Ishiguro sont bien construits, et réalistes, même s'ils ne sont pas forcémment plaisants.

J'ai un avis mitigé sur ce livre : j'ai aimé le contexte historique du conflit sino japonais des années 30 , ainsi que la description de la concession internationale de Shangaï à cette époque . J'ai aimé aussi l'analyse des relations entre le personnage principal Christopher et son ami d'enfance Akira. Je suis beaucoup plus réservée sur le personnage de Christopher lui même, aussi antipathique et égocentrique que son mentor Sherlock Holmes et je trouve que la problématique du commerce de l'opium n'est finalement que survolée alors qu'elle aurait pu être un élément capital de l'intrigue. Quant au personnage de Sarah, il me laisse beaucoup d'interrogations. Peu développé, je me demande si en fait ce personnage était indispensable au récit ?

Christopher Banks nait à Hong Kong dans les années 20. Il a toujours voulu devenir détective privé. Quand il a 11 ans, ses parents disparaissent, et il est alors envoyé en Angleterre où il grandit.

Avec l'age, son seul crime non résolu reste celui de la disparition de ses parents. Il décide alors de retourner sur les traces de sa jeunesse, et de finaliser cette enquête.

Une lecture pas inintéressante, dans sa forme, dans son écriture, mais une histoire somme toute assez banale et qui ne m'a pas vraiment tenue en haleine, avec des digressions sans intérêt pour l'intrigue qui m'ont parfois fait soupirer d'ennui...

Magnifique plume, vraiment tout ce que j'aime. Belles phrases, tournures élégantes, vocabulaire recherché... Un univers mondain "so british" dont je raffole et puis soudain un voyage en Chine, un retour vers son enfance , un voyage kafkaien (absurde et oppressant). Je ne savais plus si le personnage principal délirait ou non. Une fin mélancolique, décevante pour certain, apaisante pour moi.

Tout le long du roman, on a l'impression d'être au cœur d'une enquête qui se révèle plutôt être une quête; une quête à laquelle nous sommes tous confrontés au long de notre vie. C'est avec beaucoup de talent et de subtilité qu'au travers d'une histoire banale, l'auteur nous pousse à la réflexion. En effet, Ishiguro nous ne donne pas les réponses sur un plateau. C'est à nous d'aller creuser dans les différents niveaux de son écriture. C'est à livre à relire, à décortiquer, à analyser, à discuter. Passionnant, brillant. Merci !

Une lecture qui me laisse un sentiment étrange...

J'ai adoré le début, je me disais que peu importait ce qu'il racontait, j'aimais tellement la plume de Kazuo Ishiguro qu'il pourrait raconter n'importe quoi que j'adhérerais quand même mais au fil de ma lecture, j'ai fini par me lasser. Les souvenirs d'enfance de Christopher qui couvrent la première moitié du livre sont très intéressants : son amitié avec le petit Akira (et à mon avis en recoupant les deux personnages, on est proches de l'enfance du petit Kazuo), le mystère autour de la disparition de son père, la vie dans la Concession et ce qui filtre sur la vraie vie de autour, son arrivée en Angleterre... Même les passages sur son entrée dans l'élite londonienne de l'époque étaient sympa. Mais à partir du moment où il arrive enfin à Shanghai j'ai commencé à m'ennuyer... Il y a beaucoup de questions qui restent sans réponses même si la fin est assez émouvante, d'ailleurs le derniers tiers est un peu plus prenant même si l'éternel optimisme de Christopher donne souvent envie de lui mettre des baffes.

En bref, j'aime toujours autant la plume de l'auteur mais j'ai de loin préféré Auprès de moi toujours ou Les Vestiges du jour.

Au début de ma lecture, j'attendais patiemment que le héros retourne à Shangaï mener cette fameuse enquête pour que l'histoire commence vraiment.

Je me trompais. L'histoire avait commencé bien avant : sa vie à Londres fait partie intégrante de l'histoire ! Je pensais trouver dans ce livre une énigme policière mais il s'agit de la biographie de ce Christopher, et cela change tout. Le but de ce livre n'est pas la résolution d'un mystère mais le parcours d'un être et sa quête pour combler les blessures de son passé. Le personnage de Christopher, ancré dans son passé idéalisé tel un héros romantique, est le cœur du roman et ne pas l'avoir compris de suite m'a certainement empêcher d'apprécier le livre à sa juste valeur.

Cette lecture ne m'a pas captivée, l'écriture sous forme d'un journal m'a parfois déroutée, mais certains passages ont tout de même réussi à me toucher :

Spoiler(cliquez pour révéler)Certaines discussions avec Sarah Hemming sont attendrissantes, et j'ai beaucoup apprécié le moment où il retrouve Akira adulte.

Des trois livres que j'ai lu d'Ishiguro, il reste le seul à avoir accompli l'exploit de ne pas m'avoir déçue, de rester en Diamant et de faire mieux ou d'égaler les autres romans.

J'ai l'impression que ce roman est beaucoup plus personnel que les Vestiges du jour, ou Auprès de moi toujours. Car même si l'Angleterre est toujours présente, le Japon natal de l'auteur l'est également, comme une sorte de fantôme, à travers le personnage d'Akira qui refusera d'y retourner, comme, apparement, le Kazuo jeune, préparé toute son enfance à un retour au Japon qui n'aura jamais lieu.

Sans jamais tomber dans le pathos, il réussit à décrire le combat d'un jeune orphelin, pour retrouver ses parents, en se heurtant à plus puissant que lui. Entre mensonges, non-dits, découvertes, passion amoureuse et attachement pour sa fille adoptive, Christopher tentera jusqu'au bout de découvrir la vérité, en remuant son passé.

A lire!

Le roman est raconté par Christopher, jeune anglais ayant grandi à Shanghai et retourné dans "son" pays suite à la disparition successive de ses deux parents.

Devenu un grand détective comme il en a toujours rêvé, le personnage principal nous fait part de sa découverte de la vie londonienne et, dans le même temps, se perd dans ses souvenirs : la Chine, son enfance, et le mystère qui entoure ses parents.

Dans un contexte politique et économique compliqué, entre trafic d'opium et guerre sino-japonaise, Christopher se plonge dans sa mémoire et va finir par se lancer pour de bon dans sa grande enquête, celle de l'orphelin qui veut découvrir la vérité sur ses parents.

Le scénario est bien construit, original et finement amené, et le roman très bien ancré dans l'histoire du Shanghai des années 30. Beaucoup d'idées et de messages intéressants sont suggérés par l'auteur. Cependant, j'ai eu du mal à m'attacher au personnage de Christopher : il ne m'a pas semblé antipathique, mais plutôt très difficile à cerner et donc à accompagner dans son aventure.

Une belle énigme à résoudre et une bonne chute.Les flashbacks nous ramenant à l'enfance du personnages donnent une vie au roman.Par contre je suis restée tout le long de l'histoire complétement détachée du personnage, je n'ai pas vraiment été transportée.