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Je n’adorais pas courir. Voilà un tuyau pour toi : personne n’aime courir. Les gens font semblant, mais ils mentent. La seule satisfaction, c’est d’avoir couru. Sur le moment, c’est ennuyeux et pénible, dans le sens où il faut fournir un effort et non parce que c’est difficile de savoir le faire. C’est répétitif. N’espère pas y trouver la révélation de quoi que ce soit.
Afficher en entierL'avenir n'avait plus besoin d'elle ni elle de lui. D'autres après elle découvriraient bien assez tôt le bonheur de la sublime indifférence.
Leurs vies touchaient presque à leur terme et ce point final avait quelque chose de suave. Un poids avait été retiré. Il restait peu de décisions à prendre. L'histoire principale était terminée, il ne restait plus qu'à emballer - profiter du luxe et de la gratuité de nouer les bouts, comme on entourerait un écrin de chez Tiffany.
Afficher en entierA l'apparition de chaque concurrent débouchant du virage, la spectatrice autoritaire hurlait avec un coffre que la plupart des femmes en train d'accoucher sans péridurale ne seraient pas parvenue à égaler.
Afficher en entierTout le monde se fiche désormais de voir l'Italie avant de mourir ou de lire "Moby Dick". Et je crois que les gens n'ont même plus envie d'écrire un roman. Pour eux, il s'agit essentiellement de sauter sur le premier évènement sportif un peu exceptionnel, après quoi ils pourront sans doute s'asseoir à la droite de Dieu le Père.
Afficher en entier-Il n'y a pas tant de choses que ça à faire. Quelle que soit l'idée qu'on a, quelqu'un l'a déjà eue. Etre original est une cause perdue.
Afficher en entierSerenata regrettait de ne pouvoir présenter des excuses rétroactives à ses grands-parents défunts dont les lamentations d'ordre médical lui avaient tant pesé lorsqu'elle était enfant.
Sous-estimant l'individualisme impitoyable de leurs proches, les personnes âgées racontaient leur bobos par le menu, persuadées que ceux qui, les aimaient se sentiraient forcément concernés par leurs douleurs. Mais nul ne se serait soucié de souffrances de ses grands-parents et aujourd'hui, personne ne s'intéressait à celles de leur petite-fille jadis si insensible. justice immanente.
Afficher en entierAlors, quand ils sont petits, tu leur fait plaisir. Tu mets leurs gribouillages sous un aimant sur le frigo. Mais, une fois qu'ils sont grands, ils ne peuvent pas s'attendre à être traités come des adultes et espérer dans le même temps recevoir des compliments creux que tu leur balançais quand ils étaient gamins. " Page 67
Afficher en entier"De nos jours, les femmes ont le choix. On pousse des cris d'orfraie en découvrant un cafard dans la cuisine et on demande à un homme de nous en débarrasser mais, d'un autre côté, on monte sur nos grands chevaux et on se sent insultée si quelqu'un met en doute notre courage. On est gagnantes des deux côtés, quand on y réfléchit. On peut se classer parmi les meilleurs, diriger des entreprises, et soutenir en même temps qu'une main sur le genou constitue un traumatisme si d'aventure jouer les désarmées est politiquement utile. Les hommes n'ont pas vraiment ce choix. De quelque manière qu'on les présente, ils finissent toujours par apparaître comme décevants. C'est parce que la masculinité en tant qu'idéal est ridicule. Et si, contre toute attente, ils parviennent à se montrer forts, intrépides et impassibles quelles que soient les horreurs qu'ils traversent - piliers de la force, du droit et du pouvoir, tuant tous les dragons qui se présentent -, cela nous semble normal. Perdants sur tous les tableaux. "
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