Extraits

« – Les filles ne font jamais long feu dans notre unité.

Je souris, mais ce n’est pas un sourire.

– Les filles ne font long feu nulle part, si l’on en croit les vieux misogynes légèrement rétrogrades. »

— Tu es si forte que ça me donne envie de te briser...

J'en reste bouche bée. Pas parce que ses aveux m'effraient, même si c'est peut-être le cas, mais parce que je comprends parfaitement ce qu'il ressent. Parfois, oui, il m'arrive de ressentir l'envie de briser ce qui est trop parfait, trop joli ou plus résistant que moi, comme si j'avais des choses à prouver. Par envie, par jalousie. Haine ou rancœur. Et par amour, aussi. Parce qu'aimer trop fort est une source perpétuelle de souffrances, et qu'il arrive de temps à autre qu'on ne puisse plus y faire face sans se perdre...

— Mais Ciaran, je suis déjà en morceaux...

Il s'étrangle avec sa salive, les pupilles dilatées sous la flambée d'un puissant désir. Puis ses lèvres se posent sur les miennes. Et nous volons en éclats – ensemble. L'embrasser me fait l'effet de signer un pacte avec le diable, de m'exiler en enfer. Un enfer moite d'une passion torride.  

« C’est beau d’avoir des états d’âme.

Oui, c’est noble.

Mais ça n’a jamais été pour moi. »

« Chaque fois qu’il s’approche de moi, j’ai l’impression de prendre feu, de brûler vive, de me transformer en cendres. Et de sombrer, sombrer, sombrer… toujours plus profondément dans le néant. »

« Change le monde, petit ange. Ne le laisse surtout pas te changer. Et n’oublie jamais que tu es telle que Dieu t’a voulue. »

Je remplis un bonnet B, quand même ! Avec un peu de mal, certes, mais à dix-neuf ans, on n'a pas encore fini sa croissance, hein ? Dites oui, ou mourez.

—Tu m'as édentée !

Mon indignation le fait éclater de rire.

Promis, je le tuerai pour ça…

—Faut manger plus de produits laitiers, mon ange.

—Comme si j'en avais les moyens ! Ciaran rit encore plus fort.

— Écoute Barbie Apocalypse, Ken le Survivant ; elle est beaucoup plus raisonnable que toi !

Regarde-moi bien, Jaime. On va s'en sortir. Encore. On va survivre à la tempête qui se prépare. Et on ne va pas seulement la traverser, on va gagner. Triompher. Conquérir à nouveau notre putain de liberté. après, toi et moi, on pourra enfin profiter de toutes ces années qu'il nous reste à vivre... Et à s'envoyer en l'air.

« - Si vous ne vous relevez pas dans les deux secondes qui suivent, commencé-je à murmurer, en appuyant ma dague fraîchement retrouvée contre ses parties intimes, je vous castre.

Ciaran se fige, pris au dépourvu. [...]

- Tu en serais capable, n’est-ce pas ?

- Tout à fait, répliqué-je sèchement en appuyant davantage. »