Par une nuit de brume, Doruntine se présente chez sa mère après trois ans d’absence. Son frère Konstantin l’aurait ramenée des lointaines contrées de Bohême où elle s’est mariée. Il en avait certes fait le serment, mais chacun sait qu’entre-temps il est mort à la guerre.
Sommé par les autorités d’élucider l’affaire pour mettre fin aux superstitions et aux plus folles rumeurs, le capitaine Stres soupçonne une imposture de haute volée. Il n’a qu’une obsession : retrouver le cavalier de Doruntine…
Au cœur de l’Albanie légendaire, entre croyances et fantasmes, mystère et rationalité, Kadaré transforme un mythe fondateur en une enquête palpitante.
Constantin, comme monsieur le Capitaine devait sans doute le savoir, était dans l'ensemble, tout comme eux du reste, un opposant, un contestataire. Il était contre les lois, les institutions, les décrets, les prisons, la police, les tribunaux. Il pensait que ce n'était là qu'un ramassis de règles coercitives, frappant l'homme de l'extérieur comme la grêle, que ces lois devaient être abolies et remplacées par d'autres lois intérieures, émanant de l'homme lui-même. Et il n'entendait pas par là des normes purement spirituelles, relevant seulement de la conscience, non, ce n'était pas un doux rêveur pour croire que l'humanité pouvait être régie par la seule conscience. (...) dans ce monde-là, les institutions en vigueur seraient remplacées par d'autres invisibles, immatérielles (...) elles seraient intérieures à l'homme, non pas comme un remords ou un sentiment analogue, mais comme quelque chose de bien défini, un idéal, une foi, un ordre connu et accepté de tous, mais qui se réaliserait à l'intérieur de chacun et ne serait cependant pas secret mais révélé à tout le monde (...) Voilà donc quels seraient les axes d'un tel ordre. La bessa (ndlr : un serment inviolable) était l'un d'eux, peut-être même le principal.
On est d'abord déçus par le début du livre, la description des personnages qui vont entrer en "scène", etc etc.
Mais on fait vite ensuite d'oublier cette déception fort mal venue, pour apprécier la singularité de ce livre, qui nous plonge là ou se mêlent suspense, réalité et surréalisme...
On s'agite alors comme les personnages, partage leurs étonnements, leurs doutes, leur refus de croire au mort (Konstantin) revenu à la vie pour s’acquitter envers sa mère de sa "BESSA", on ne veut voir en cela, à l'encontre du vulgaire, aucune naissance d'une quelconque "légende" ; ou au contraire.
Mais on finit, comme tout le monde à la fin, par approuver et par adopter l'avis et l'explication donné par le capitaine Stres.
Résumé
Par une nuit de brume, Doruntine se présente chez sa mère après trois ans d’absence. Son frère Konstantin l’aurait ramenée des lointaines contrées de Bohême où elle s’est mariée. Il en avait certes fait le serment, mais chacun sait qu’entre-temps il est mort à la guerre.
Sommé par les autorités d’élucider l’affaire pour mettre fin aux superstitions et aux plus folles rumeurs, le capitaine Stres soupçonne une imposture de haute volée. Il n’a qu’une obsession : retrouver le cavalier de Doruntine…
Au cœur de l’Albanie légendaire, entre croyances et fantasmes, mystère et rationalité, Kadaré transforme un mythe fondateur en une enquête palpitante.
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