Extraits

- Je viens de croiser Sara, a-t-il annoncé.

- Comment ça s'est passé?

- Mal. Elle m'a dit qu'elle m'aimait toujours. Putain, "je t'aime" est le passeport pour la rupture. Si on a droit à un "je t'aime" en traversant la pelouse des dortoirs, on est sûr d'en avoir un au pieu. Alors je me suis tiré.

J'ai éclaté de rire.

Si les gens étaient de la pluie, j'étais de la bruine et elle un ouragan.

(Alaska)

Tu ne peux pas me cerner. Tout est là.

Je pars en quête d'un Grand Peut-Être.

-Le plus beau jour de ma vie n'est pas encore arrivé. Mais je le connais par coeur. Je l'imagine tous les jours. Le plus beau jour de ma vie sera celui ou j'achèterai une putain de baraque gigantesque à ma mère. Et pas isolée dans un bois, non, en plein centre de Mountain Brook, au milieu des parents de weekendeurs. Au milieu des vôtres. Et je ne l'achèterai pas à crédit, non, je la paierai comptant. J'emmènerai ma mère là-bas en voiture, J,ouvrirai sa portière et elle sortira voir sa maison. Une maison dans le genre palissade en bois, deux étages et tout ce qu'il faut. Je lui donnerai les clefs et je lui dirai: "Merci." Mec, elle m'a aidé à remplir mon dossier d'inscription de candidature pour le Creek. Elle m'a laissé partir et ce n'est pas une mince affaire quand on vient d'ou je viens de laisser son fils s'en aller étudier au loin. Voilà, c'était le plus beau jour de ma vie.

Les dernières paroles d'Edison sont : C'est très beau ici.

Je ne sais pas ou ça se trouve, mais surement quelque part et j'espère que c'est beau.

Après quoi j'ai dormi. Du sommeil « j'ai toujours son goût sur les lèvres », un sommeil pas spécialement reposant, mais dont on émerge avec difficulté.

C'est ainsi qu'elle était devenue impulsive. Par crainte de son inaction,elle était toujours dans l'action.

"Au début, j'ai cru qu'elle était simplement morte. Obscurité. Un corps dévoré par les insectes. J'ai beaucoup pensé à elle de cette façon, comme à de la nourriture pour quelque chose..."

"Avant de venir ici, j'ai longtemps cru que la meilleure façon de sortir du labyrinthe était de faire comme s'il n'existait pas, de se construire un petit monde autonome dans un des recoins du dédale sans fin et de prétendre ne pas être perdu, mais chez soi."