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Extrait ajouté par marce217 2016-06-28T16:20:50+02:00

Ce qui est insupportable et lui noue l'estomac, la gorge, lâche ses intestins, c'est la tendresse extrême de la peau sous ses paumes à cet endroit précis, juste derrière les oreilles, faites pour les baisers à cause de sa douceur, pour le parfum à cause de sa tiédeur, les mots d'amour, des veines palpitent là, imperceptiblement, un battement, deux battements, l'étreinte va durer deux secondes et brûler les mains qui la donnent pour la première fois.

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L’appartement est vide. Elle est seule, nue, collée au miroir. Elle attend que le fœtus glisse hors d’elle, elle appuie fort son ventre contre le miroir. Elle a peur. Dans la pièce voisine, le bleu s’étire en travers de la table, la poussière tournoie déjà à l’intérieur. Bleu sur les pages du Petit Parisien, vieux journal au papier durci par le jus d’épluchures de légumes et la sècheresse de juillet, ouvert, par hasard peut-être ou pas, sur un titre à l’encre délavée : « Une faiseuse d’anges condamnée à mort ». Dans la chambre, la forme blanche du corps de Lucie L. contre le miroir avec du bleu autour, figée comme un tableau de Hopper, et pas un bruit. Pas un mouvement. Seulement cette petite chose qui meurt à l’intérieur de son utérus, et la piqûre des larmes dans les gerçures de sa bouche. Une tache jaune citron oscille contre l’oreiller, premier rayon de soleil.

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Prison de la Petite-Roquette, cellule des condamnées à mort. Marie G. perçoit tout à cette heure qui n’est ni la nuit, ni le jour. Tout, la pousse des racines de l’arbre étique planté dans la cour, les cliquetis de clés aux ceintures des nonnes, les gardiens auront beau se déchausser, marcher pieds nus dans les couloirs au matin de l’exécution, elle percevra, elle en est sûre, le frottement des chaussettes sur la dalle nue, les souffles épaissis par le mauvais sommeil, le rhum, l’odeur du tabac noir, le froissement de leurs vêtements à chaque pas, et bien avant, depuis le milieu de la nuit, l’emboîtement sourd des pièces de la guillotine, la rotation des vis dans les perforations du bois, des boulons fixés au couteau, le son de la corde à travers la poulie graissée, chaque glissement de galet dans les rainures des montants jumeaux alors qu’on hisse la lame jusqu’au chapiteau, et maintenant elle compte les silences ; pas de vis ; de boulons ;

de galets ; de clés ; de chaussettes sur le sol froid.

Le silence goutte.

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Extrait ajouté par rabanne73 2022-03-10T15:13:46+01:00

Ses pieds. Nus. Ils vont la porter jusqu'à la planche et puis c'est tout, mission accomplie, ces pieds ne serviront plus à rien.

- C'est l'heure. Veuillez nous suivre, madame.

Elle n'a pas de courage. elle se lève, elle s'effondre.

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Extrait ajouté par marce217 2016-06-28T16:22:00+02:00

Au-delà de mon corps de ma peau il n'y a rien ou bien l'océan la guerre la maison d'enfance ma mère ils ne sont pas moi ils ne se confondent pas un instant avec moi je me suis découpée selon les pointillés j'ai un tout petit corps qui tient entier dans le miroir il m'appartient. Il va s'en échapper un ange fripé sanguinolent je ne suis ni à ma mère ni à l'ange je suis à moi n'essayez plus de me prendre de me manger de m'avaler de me digérer. Cette douleur c'est moi ce trou ces spasmes ce sang qui va couler c'est moi Lucie L. je suis l'intouchable reflet dans le miroir et même la lumière floue bleue de l'aube qui tapisse la chambre ne m'effleure pas. C'est ma peau mon enveloppe j'habite mon corps j'attends j'ai mal je me réjouis j'attends.

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Extrait ajouté par marce217 2016-06-28T16:21:43+02:00

C'est une femme transparente qui disait mon prénom. Je me sentais de verre, comme elle, je veux dire fragile, quand j'entendais mon prénom dans cette bouche de verre, sentais ses mains de verre lisse et froid posées sur mes joues, ces yeux à l'éclat de verre dans les miens, bleus peut-être, ou gris, je ne me souviens pas, mais tranchants, et toujours humides.

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Extrait ajouté par marce217 2016-06-28T16:21:29+02:00

Ma petite fille, ma toute petite fille, et je caresse ses cheveux, tellement prête à dire je reste je t'aime je vais te sauver maman, mais je suis sûre de repartir, de laisser ma mère à son corps maigre.

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Extrait ajouté par marce217 2016-06-28T16:21:20+02:00

Depuis toujours les doigts, le sexe, la langue d'un autre en moi me dégoûtent, ces trous dans ma chair alors que je voudrais qu'on fonde ensemble, que la peau, les odeurs fondent les unes dans les autres ; je hais cette perforation, ce saccage, c'est mon corps.

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Extrait ajouté par marce217 2016-06-28T16:21:08+02:00

Dors, Lucie L., moi je choisis de te regarder depuis cette courbe de ton dos, depuis ce point du monde où tu es unique, où tu échappes à toute catégorie, à tout devoir, ni femme, ni fille, ni mère, seulement une silhouette aux contours fragiles, une personne, née d'un long, patient travail de reconquête. Je t'écoute respirer, tu n'émets pas le moindre son, ton souffle est silencieux comme celui des nourrissons, un léger soulèvement de poitrine auquel personne n'accorde d'importance et que j'observe, moi, avec une tendresse infinie. Je sais l'effort que t'a coûté ce souffle, comment tu as gagné ta propre chair, celui qui touche à ton corps tu le tues

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Extrait ajouté par marce217 2016-06-28T16:20:39+02:00

Moi je choisis de te regarder depuis cette courbe de ton dos, depuis ce point du monde où tu es unique, où tu échappes à toute catégorie, à tout devoir, ni femme, ni fille, ni mère, seulement une silhouette aux contours fragiles, une personne, née d'un long,patient travail de reconquête.

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