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Le jour de la rentrée en primaire, je me suis demandé qui étaient ces jeunes femmes à côté de chaque écolier. En les observant attentivement, j’ai vite remarqué que mes futurs camarades les appelaient toutes « maman ». Moi qui avais été élevé par ma grand-mère maternelle et l’appelais toujours « maman », j’ai été très choqué de constater qu’une maman pouvait être aussi jeune. Cela ne veut pas dire pour autant que ma grand-mère était une vieille chose qui me faisait honte. Ce jour-là, en raison de la solennité de l’événement, elle avait mis un soin particulier à sa tenue : elle portait un tailleur très élégant et des talons aiguilles. A moins de la détailler de près, elle n’avait rien à envier aux autres mamans. Elle possédait, en outre, une autorité certaine, douce et naturelle. Si j’ai d’abord trouvé ces mamans trop jeunes, ce n’est pas à cause de l’absence de rides sur leur cou, mais parce qu’elles ne me semblaient pas assez mûres et peu à leur aise. Telles des apprenties comédiennes employées à titre de mamans, elles essuyaient maladroitement la morve de leurs enfants ou pleurnichaient en cachette au fond de la classe. Ces femmes étaient-elles vraiment ce qu’on appelle une maman ?
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