Extraits

— Oui ! s’écria-t-elle en prenant dans sa main dans les deux siennes. Evidemment que je le pense ! Je t’aime. Pourquoi est-ce que tu refuses de me croire ?

Une insondable tristesse envahit les traits de Luke et sa voix ne fut plus qu’un murmure.

— Parce que personne ne me l’a jamais dit.

Shannon était sidérée. Elle avait le cœur brisé à la pensée qu’un homme de trente ans n’ait jamais entendu ces mots. Elle l’enlaça et enfouit son visage dans le creux de son épaule en se jurant de le lui dire une centaine de fois par jour à partir de maintenant.

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— Alors pourquoi est-ce que tu ne reprends pas ta vie en oubliant que je suis revenu ?

— Je… je ne sais pas, balbutia-t-elle.

— Tu ne sais pas ? Tu ne sais pas ? Alors pourquoi est-ce que tu ne fiches pas le camp d’ici et tu ne me laisses pas tranquille ?

— Parce que je t’aime !

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— As-tu seulement idée de ce que j ‘ai ressenti quand j ‘ai su que tu étais parti ?

Luke détourna le regard. Qu’aurait-il pu faire d’autre que partir ? Il n’avait pas eu le cran d’affronter Shannon pour l’entendre lui dire ce qu’elle lui aurait certainement dit de nouveau ce soir. « J’adore coucher avec toi, mais personne ne doit le savoir. Tu comprends, n’est-ce pas ? » S’il l’avait entendu prononcer encore ces paroles, il serait mort une deuxième fois.

— Si j’en crois ta réaction ce soir, répondit Luke, je pense que tu as été soulagée par mon départ.

— Non, répondit-elle à voix basse. Je n’ai pas été soulagée. Tu m’as manqué, Luke.

Il se souvint de lui, au volant de la Mustang pourrie dans laquelle il avait entassé ses maigres possessions, essayant de se persuader qu’il n’en avait rien à foutre de Shannon, qu’il ne l’aimait pas et qu’il ne voulait plus jamais la revoir. Et il se souvint, avec une égale lucidité, qu’il pleurait en conduisant.

Elle tourna la tête et le dévisagea intensément, comme si elle cherchait au fond de lui quelque chose qu’elle avait du mal à localiser.

— Tu ne me crois peut-être pas, dit-elle, mais tu avais de l’importance pour moi.

Luke sentit un maelstrom d’émotions tourbillonner à l’endroit exact que cherchait Shannon. Mais il n’était pas question qu’elle y ait de nouveau accès. Jamais.

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— Je ne veux rien entendre de plus.

— Comme je te l’ai dit l’autre jour, poursuivit Luke, on n’est pas obligé d’en faire une affaire d’état. On peut juste coucher ensemble, c’est tout.

Au moins était-il honnête. Il ne voulait pas s’engager. Mais les sentiments qu’elle commençait à éprouver pour lui la terrorisaient pour cette raison-là. Avec lui, il n’y aurait pas d’avenir.

— Je ne pratique pas les plans cul, répondit-elle.

— Alors pourquoi est-ce que ta respiration est plus précipitée?

— Pas du tout.

— Et tes pupilles sont dilatées. Et tu as la chair de poule, ajouta-t-il en faisant courir ses doigts sur son bras.

Elle se dégagea brusquement.

— Tu vas arrêter, oui?

— Shannon? Quand est-ce que tu as fait quelque chose juste pour le plaisir ?

source site "dans notre petite bulle"

Elle remonta l’allée et se mit à pleurer avant même d’avoir atteint la route. Elle fut rapidement aveuglée par les larmes ; elle arrêta son véhicule sur le bas-côté et s’essuya les yeux sur ses manches. Elle se sentait tellement impuissante qu’elle avait du mal à respirer.

Je suis juste un pathétique chien errant que tu t’es sentie obligée de recueillir.

Non. Bien sûr que non. C’était tellement plus que ça. Elle lui avait dit la vérité. Elle l’aimait. Elle l’aimait tellement qu’elle en perdait l’équilibre quand elle pensait à lui. Mais elle ressentait le même sentiment affreux que celui qui l’assaillait dans ses cauchemars quand elle ne pouvait rien faire pour soulager les animaux à l’agonie.

Luke avait raison. Elle voulait qu’il arrête de souffrir. Mais pas parce qu’elle éprouvait le besoin mal placé de le sauver. Elle voulait qu’il vive, qu’il apprenne à aimer. À l’aimer, elle.

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- Les choses ne sont pas toujours ce qu'elles ont l'air d'être.

- Je sais, répondit-il doucement. Parfois elles sont pires.

— J’ai été opéré. Le médecin m’a dit qu’il fallait que je commence la rééducation tout de suite et pour ça, il faut que je fasse de l’exercice. Donne-moi deux semaines et je pourrai absolument tout faire.

— En attendant, il peut faire plein de menus travaux, intervint Freddie Jo.

— Comme quoi ? demanda Shannon.

— Panser les chevaux. Donner les traitements anti-puces aux chats. Nourrir les lamas.

— Des lamas ? s’étonna Luke. Il n’y en avait pas onze ans plus tôt.

— Nous avons tout sauf des dinosaures, rétorqua Freddie Jo. On prie pour que personne n’arrive à remonter le temps, ou le pré va se transformer en Jurassic Park.

Elle ajouta ensuite quelques mots à propos des lamas.

— Ne sois pas trop sympa avec eux et ne les materne pas. Plus ils te prendront pour un autre lama, plus ils cracheront.

Comme si materner un lama faisait partie de ses projets.

Terri attendaient que ses clients se tiennent correctement avec son chien, Rufus. Elle avait posté un panneau très clair au-dessus de la corbeille de Rufus, près du bar :

« Ne pas nourrir le chien. Même s’il vous supplie. Ceux qui le feront quand même seront abattus. »

" - Tasha a présenté Ginger à Rita. Elle m'a dit que tu lui avais tout expliqué pour qu'elle puisse s'occuper de Ginger. Pourquoi tu ne me l'as pas dit ?

- Je pense que je l'ai fait. Mais apparemment, pas assez fort.

- Et elle n'a absolument pas mentionné Paris Hilton. Je suis désolée. Tu avais raison. Voilà, dit-elle, le front plissé sous l'effet de l'énervement, je l'ai dit.

Luke eut un sourire arrogant.

- D'accord. Récapitulons, histoire de vérifier que j'ai bien compris. Tu avais tort et j'avais raison. Exact ?

- C'est exactement ce que je viens de dire, non ?

Luke se renforça dans le canapé et sourit de nouveau.

- Tu es incroyablement belle quand tu t'excuses.

- Et toi tu es incroyablement agaçant quand tu es sarcastique, rétorqua-t-elle en se levant."