Vous utilisez un bloqueur de publicité

Cher Lecteur,

Nous avons détecté que vous utilisez un bloqueur de publicités (AdBlock) pendant votre navigation sur notre site. Bien que nous comprenions les raisons qui peuvent vous pousser à utiliser ces outils, nous tenons à préciser que notre plateforme se finance principalement grâce à des publicités.

Ces publicités, soigneusement sélectionnées, sont principalement axées sur la littérature et l'art. Elles ne sont pas intrusives et peuvent même vous offrir des opportunités intéressantes dans ces domaines. En bloquant ces publicités, vous limitez nos ressources et risquez de manquer des offres pertinentes.

Afin de pouvoir continuer à naviguer et profiter de nos contenus, nous vous demandons de bien vouloir désactiver votre bloqueur de publicités pour notre site. Cela nous permettra de continuer à vous fournir un contenu de qualité et vous de rester connecté aux dernières nouvelles et tendances de la littérature et de l'art.

Pour continuer à accéder à notre contenu, veuillez désactiver votre bloqueur de publicités et cliquer sur le bouton ci-dessous pour recharger la page.

Recharger la page

Nous vous remercions pour votre compréhension et votre soutien.

Cordialement,

L'équipe BookNode

P.S : Si vous souhaitez profiter d'une navigation sans publicité, nous vous proposons notre option Premium. Avec cette offre, vous pourrez parcourir notre contenu de manière illimitée, sans aucune publicité. Pour découvrir plus sur notre offre Premium et prendre un abonnement, cliquez ici.

Livres
713 861
Membres
1 008 601

Nouveau ? Inscrivez-vous, c'est gratuit !


Inscription classique

En cliquant sur "Je m'inscris"
j'accepte les CGU de booknode

Commentaire de jukebox_fr

Rebecca


Commentaire ajouté par jukebox_fr 2021-08-10T12:00:35+02:00

Depuis le temps que j'entends parler de cette Rebecca de Daphné du Maurier ! J'étais bien contente de tomber sur le livre audio à ma médiathèque, c'était exactement ce qu'il me fallait pour pouvoir lire en cette période compliquée.

Au titre, on pourrait croire qu'il est question de l'héroïne, mais il n'en est rien (quoique...). Rebecca est une personne décédée. Fort exactement, une défunte épouse, feue madame de Winter, une femme parfaite en tous points et accessoirement l'ancienne maîtresse de Manderley, un domaine anglais qui fait la convoitise et l'admiration de tout le voisinage et plus encore.

L'héroïne et narratrice, c'est la nouvelle et seconde épouse de Maxim de Winter. Une dame de compagnie rencontrée lors d'un séjour à Monte Carlo et épousée quelques semaines après, qui vient s'installer au domaine après une lune de miel fort heureuse.

Le roman démarre sur deux chapitres intrigants, contés par une héroïne du futur, qui viennent tout de suite mettre le lecteur en alerte : il va se passer quelque chose de terrible qui va profondément affecter sa personnalité. On ne plonge pas directement dans ces événements, l'autrice choisit de nous mettre en scène la rencontre de l'héroïne dont on ne connaîtra jamais le nom (et que par commodité j'appellerai H) et de Maxim de Winter.

Pendant un temps, c'est encore cette H du futur qui est à la narration, très critique envers elle-même, semant le doute quant à la valeur de sa relation avec son futur époux, puis on glisse progressivement dans une narration classique où le recul sur les événements, cette distanciation teintée de jugement et d'autoflagellation, disparaissent.

Tout ce passage un peu longuet sert à nous faire cerner la personnalité et les traits psychologiques de notre héroïne qu'on catalogue rapidement de jeunette naïve et maladroite, trop romantique et imaginative pour son propre bien, à l'estime de soi au ras des pâquerettes, à la volonté effacée et au charisme inexistant. Le genre de personnes agaçantes mais pas détestables qu'on a envie de secouer en permanence pour leur faire reprendre pieds sur terre et les reconnecter avec le bon sens et la réalité.

Une héroïne idéale à planter dans le huis clos de Manderley, ce domaine majestueux mais inquiétant, où Rébecca, l'ex épouse, malgré son décès, semble plus présente que jamais par tout ce qu'elle laisse derrière elle d'affaires qui n'ont pas été retirées, de consignes et habitudes domestiques qui rythment encore le lieu, de souvenirs mémorables qui sont sans cesse évoqués, etc. Tout ce qu'il faut pour que notre héroïne, si peu encline à s'imposer, ne se sente pas chez elle et encore moins légitime dans son statut de Mme de Winter maîtresse du domaine.

Rébecca pourrait n'être que cette histoire d'une femme tellement peu sûre d'elle qu'elle finit par ne plus pouvoir vivre son bonheur conjugal, partie trop loin dans une rivalité contre une ennemie de laquelle elle ne pourra jamais triompher. Mais... Il y a trop d'éléments qui mettent la puce à l'oreille du lecteur plus impartial dans sa vision d'ensemble et plus détaché dans ses interprétations.

A commencer par le comportement de Maxim qui n'est pas à la hauteur de celui qu'on pourrait attendre d'un homme fraîchement marié qui, depuis qu'il est rentré à son domaine, semble distant et laisse sa femme livrée à elle-même.

Puis, que dire de l'intendante Mme Danvers, supposée aide pour la maîtresse de maison mais dont on doute de plus en plus de la bienveillance de ses intentions ?

Et finalement de Rébecca ? Cette femme décidément trop parfaite pour être vraie.

On sent bien qu'il y a anguille sous roche et on se plaît à essayer d'interpréter différemment de l'héroïne les propos et descriptions recueillies afin d'en extraire des indices. A son insu, le lecteur est poussé à mener sa propre enquête afin de comprendre qui était exactement Rebecca et tenter de dissoudre l'épais voile de mystère qui semble accroché à Manderley et ses habitants.

L'autrice est très forte pour mystifier son lecteur, très habile aussi à faire vivre et rendre présent ce qui est mort et absent, à donner vie à ce qui est inanimé. Sous sa plume, Manderley devient un lieu dérangeant, un personnage à part entière. Et si au final il ne se passe pas grand chose, juste le quotidien, c'est tout son talent d'avoir réussi à faire mouliner les cerveaux pendant tout ce temps et de parvenir tout de même à surprendre (même si j'ai moins aimé la transformation de H qui m'a semblée poussive).

J'avais été très impressionnée par ses qualités de plume dans son Auberge de la Jamaïque où toute l'ambiance sinistre du roman reposait sur la pertinence du choix des mots dans ses descriptions. Sur Rebecca, elle y associe une dimension psychologique remarquable et redoutable qui a très largement inspiré des auteurs et cinéastes contemporains, Hitchcock en tête, ce qui n'est pas rien. Aucun doute que je finirai par me pencher sur son autre roman majeur Ma cousine Rachel.

Afficher en entier

Répondre à ce commentaire

Réponses au commentaire de jukebox_fr

Nouveau ? Inscrivez-vous, c'est gratuit !


Inscription classique

En cliquant sur "Je m'inscris"
j'accepte les CGU de booknode