Extraits

C'est drôle, je pensais que Beth et ma fille étaient les seules personnes au monde pour lesquelles je serai capable de paniquer. Les seules qui pourraient me faire perdre mon sang-froid et éprouver une émotion. Mais visiblement, j'avais tort. Mon estomac se soulevait littéralement à l'idée de perdre Raphaël. Et la souffrance m'envahissait complètement.

S'il avait fait preuve d'arrogance, s'il m'avait sauté dessus avec une envie bestiale, j'aurais pu résister. Mais ce n'était pas le ça. Pas ça du tout. Il y avait tellement de tendresse, de douceur, de respect dans son baiser que ça me désarmait complètement.

Ce qu'il y avait d'intéressant avec Mark, c'était qu'il vous rappelait continuellement les raisons pour lesquelles vous ne l'aimiez pas.

Raphaël m'avait fait don de la seule arme capable de tuer ou d'éliminer un de ses puissants congénères, c'était une incroyable preuve de confiance et un geste imprudent qui m'amenait à me demander comment il avait réussi à survivre si longtemps.

Il n'y avait aucune peur dans le regard fauve. Seulement de la frustration. De la frustration et de la rage. Je venais d'abattre sa proie de deux balles dans le cœur. Il ne sentirait pas ses crocs déchirer sa chair tendre, ses griffes doucement la lacérer, et n'entendrait pas ses hurlement de douleur au moment de sa mise à mort. Et ça, le lynx-garou n'était pas visiblement pas prêt à le digérer.

- La chasse aux humains est interdit, Lynx. Tu as enfreint les lois de L’État du Vermont, je vais devoir te tuer, dit-je, en pointant mon arme dans sa direction.

Oui, bon d'accord, ce n'était pas très original, mais même si je décidais d'introduire dans mes condamnations à mort un peu de créativité et de poésie, mes discours devraient obligatoirement se terminer par « je suis venue te buter ». Alors, je ne voyais vraiment pas pourquoi j'aurai dû me fatiguer à y mettre les formes ?

Le lynx-garou poussa une sorte de rugissement puis courut vers moi, gueule ouverte et regard fou.

« – Tu avais déjà pris la décision de le tuer, pas vrai?

– Oui.

– Même si ça déclenche une guerre?

– Oui.

– Même si ça te fait perdre Raphael?

– Oui.

– Même si ça te coûte la vie?

– Oui.

Il me scruta longuement et dit en soupirant :

-Tu as déjà envisagé une thérapie? »

« — Elle est insupportable quand elle me materne comme ça, fis-je en fixant Linus. J’espère que tu n’as pas l’intention d’en faire autant.

— Ah ça, y a peu d’chance ! Veiller sur vous, c’est comme couver un nid d’serpents à sonnettes. On finit forcément par s’faire mordre le cul et par en crever. Enfin, sans vouloir vous offenser, dit-il, en souriant. »

ce n’est pas parce qu’on nie l’existence du diable, qu’il n’existe pas vraiment.

-Qui est le véritable responsable de tout ce merdier, d'après toi, Michael? Qui s'est entêté à vouloir me retrouver? Qui s'est accroché comme un malade à une illusion? Tu voulais t'offrir une Prima Vikaris? Et bien voilà. Je suis là. Mais ne viens pas pleurnicher parce que le jouet que tu désirais te payer n'a pas exactement la couleur que tu voulais ! crachai-je.

- Je suis sortie avec un mégalomane, Micheal, avec un démon moralisateur, Mark, mais jamais avec un homme capable de décapiter calmement l'un de ses congénères à main nues pour ensuite offir sa tête à un invité.