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Ce roman va tout bouleverser, y compris vos habitudes de lecture de par sa construction, avec une alternance de chapitres très courts, d’une ou deux pages pour la plupart.
La forme change de l’un à l’autre. Monologues, dialogues, descriptions... Les événements se suivent, pas toujours dans l’ordre chronologique, entrecoupés d’autres interventions. Des faits historiques. L’avis clinique du psychiatre. Une lettre d’un parent.
La surprise est continuelle. On se laisse emporter dans un style sans cesse réinventé. Parfois des enchaînements de phrases à rallonges, utilisant à profusion les virgules. D’autres fois des conversations aux lignes préfixées du nom des intervenants, comme une pièce de théâtre.
Les personnages se dévoilent peu à peu, dans toute leur complexité, avec un regard très juste, respectueux de leur folie, qui ne va jamais dans l’excès malsain. Et ce n’est pas pour rien : l’auteure est docteure en psychopathologie fondamentale et psychanalyse. Elle sait de quoi elle parle, et cela se ressent à chaque ligne.
La 4ème de couverture met en avant l’histoire d’amour entre Alter et Violaine. Je trouve que le roman va tellement plus loin. Recoudre la nuit n’est pas une romance classique. Rangez vos clichés, et préparez-vous à tout autre chose. Pour moi, c’est une leçon sur la vie et cette folie qui nous habite tous. Mais aussi une réflexion sur ceux qui souffrent de désordres mentaux, avec en toile de fond cette époque si trouble de notre passé qu’est l’occupation sous le régime de Vichy, qui met tout en exergue.
Un bref avertissement avant de conclure : le fil rouge peut parfois être un peu difficile à suivre, surtout au début. Rassurez-vous, on réussit très vite à s’y retrouver. Je vous conseille cependant de l’acheter en version papier. En plus de pouvoir profiter du beau format tout en longueur, cela vous aidera à mettre en parallèle certains passages. Soyons clair, ce n’est en aucun cas un point négatif. J’ai adoré, mais j’ai été amenée à relire des chapitres pour mieux comprendre après coup. Soyez prévenu(e)s, et ne vous laissez pas décourager, vous passeriez à côté de quelque chose !
Je vais me répéter : j’ai adoré ! Recoudre la nuit est un ovni littéraire, qui m’a marquée comme aucun livre ne l’avait fait depuis un moment. Je ne saurais trop remercier l’auteure d’avoir écrit ce roman, et de me permettre de l’ajouter à ma bibliothèque.
Nous sommes sur l’île de la Ronde, dans un hôpital psychiatrique. Entrez, n’ayez crainte ! Dans cette période troublée, on se demande parfois où se trouve la vraie folie, à l’intérieur ou à l’extérieur des murs ?
Ici, on manque de tout ; quand il y a peu pour les civils, pourquoi donnerait-on aux fous ? Alors, on les alimente de moins en moins. Parmi eux, se trouvent quelques privilégiés, qui arrivent malgré tout à se maintenir debout ! Les autres sont tellement dénutris, qu’ils n’ont guère le choix et restent alités.
Voici Marcel, hospitalisé dans l’Allier où il était soigné pour catatonie, a été transféré à la Ronde en 1937 parce qu’on ne savait plus trop quoi faire de lui.
Violaine qui a été envoyée par sa mère, pour la protéger des Allemands, depuis qu’elle a décidé de se coudre l’étoile jaune sur son manteau.
Alter, qui a été ramené par Marcel ; il ne parle pas mais Violaine l’apprécie beaucoup, tellement même qu’elle en tombe amoureuse.
Lorette, qui aime le sexe et soupçonne tous les hommes de succomber à ses charmes…
Puis, il y a le docteur Faure, qui se bat pour tous ses patients, parce qu’il les aime tous à sa façon et qu’il voudrait tellement les aider, malgré les difficultés et les restrictions.
Un jour, Kurt, un soldat allemand arrive ; il doit faire une enquête, savoir s’il n’y a pas des planqués dans l’asile.
Au milieu de tout ça, il y a Augusta, la mère de Violaine, avec son histoire d’amour, ses secrets et les non-dits qui ont rongé sa fille…
Nous entrons dans cet asile sur la pointe des pieds, puis nous ne voulons plus en sortir. On s’accroche, on souhaite rester avec eux, on en veut encore !
Avec pudeur, Myriam FRÉGONÈSE nous invite dans cet hôpital psychiatrique. Elle nous raconte ces histoires croisées, et au fur et à mesure, en tirant sur les fils, nous reconstituons la trame.
L’histoire de Violaine, imbriquée dans celle de sa mère. Des histoires d’amours, de passion et des incompréhensions.
Les chapitres sont courts, décousus, nous allons d’un personnage à l’autre, des textes concis, précis pour aller à l’essentiel, la vérité sans maquillage. Puis au détour d’une page, tout se met en place…
De temps en temps, il y a une citation, une note, un extrait de texte, qui viennent souligner ou éclairer l’histoire.
Bref, une plume délicate, qui relate des histoires d’amours, de guerre, de folies, le tout savamment orchestré et qui nous émeut jusqu’au plus profond de notre être. Un premier roman brillamment réussi !
À lire confortablement installé(e) sur une couette moelleuse, en écoutant une musique douce (Je t’aime à la folie de Serge Lama) et en prévoyant sur un plateau, de la soupe, des biscuits et du café… Bonne lecture !
Recoudre la nuit est une douce et belle lecture. Un hymne à l'amour en temps de guerre. Nous sommes en 1943, l'occupation Allemande fait rage en France.
J'ai dévoré ce court roman, captivée par les différents personnages que l'on rencontre au cours de l'histoire. Violaine tout d'abord. Une jeune fille un peu faible d'esprit qui a été mise à l'hôpital psychiatrique par sa mère pour la protéger. En effet, la demoiselle s'est cousue une étoile sur le manteau et assume d'être juive, ou du moins assume penser être juive. Mais en ces temps dangereux il n'est pas recommandé de le crier haut et fort.
Violaine a une façon bien à elle de voir le monde et de penser. Mais lorsqu'elle rencontre Alter, elle sait qu'il est son âme soeur. Sa vision de l'amour, de la vie et à nul autre pareil. C'était un délice de suivre une partie de son histoire, la privation de nourriture, la privation de ses proches, ses relations avec les autres pensionnaires. Elle apporte une naïveté détonante dans ce monde où la guerre fait rage et où se cacher dans un hôpital est la solution la plus facile.
La folie est au coeur de ce roman. Chaque personnage possède sa propre vision du monde que ce soit Lorette qui pense que tout le monde essaye de la séduire ou Marcel qui apporte de la normalité dans la vie de Violaine. Ils ont tous quelque chose qu'on leur envie. Une véritable gentillesse, une envie de vivre simplement sans se soucier de la guerre.
Le partie pri de proposer cette histoire pendant la seconde guerre mondiale apporte une autre dimension aux évènements. C'est cruel mais beau à la fois et jusqu'aux dernières lignes j'ai espéré la rédemption pour nos personnages.
J'ai tout aimé dans ce livre. De la plume aux personnages !
Un livre à lire. Court mais intense et divinement bien écrit.
Ce roman va tout bouleverser, y compris vos habitudes de lecture de par sa construction, avec une alternance de chapitres très courts, d’une ou deux pages pour la plupart.
La forme change de l’un à l’autre. Monologues, dialogues, descriptions... Les événements se suivent, pas toujours dans l’ordre chronologique, entrecoupés d’autres interventions. Des faits historiques. L’avis clinique du psychiatre. Une lettre d’un parent.
La surprise est continuelle. On se laisse emporter dans un style sans cesse réinventé. Parfois des enchaînements de phrases à rallonges, utilisant à profusion les virgules. D’autres fois des conversations aux lignes préfixées du nom des intervenants, comme une pièce de théâtre.
Les personnages se dévoilent peu à peu, dans toute leur complexité, avec un regard très juste, respectueux de leur folie, qui ne va jamais dans l’excès malsain. Et ce n’est pas pour rien : l’auteure est docteure en psychopathologie fondamentale et psychanalyse. Elle sait de quoi elle parle, et cela se ressent à chaque ligne.
La 4ème de couverture met en avant l’histoire d’amour entre Alter et Violaine. Je trouve que le roman va tellement plus loin. Recoudre la nuit n’est pas une romance classique. Rangez vos clichés, et préparez-vous à tout autre chose. Pour moi, c’est une leçon sur la vie et cette folie qui nous habite tous. Mais aussi une réflexion sur ceux qui souffrent de désordres mentaux, avec en toile de fond cette époque si trouble de notre passé qu’est l’occupation sous le régime de Vichy, qui met tout en exergue.
Un bref avertissement avant de conclure : le fil rouge peut parfois être un peu difficile à suivre, surtout au début. Rassurez-vous, on réussit très vite à s’y retrouver. Je vous conseille cependant de l’acheter en version papier. En plus de pouvoir profiter du beau format tout en longueur, cela vous aidera à mettre en parallèle certains passages. Soyons clair, ce n’est en aucun cas un point négatif. J’ai adoré, mais j’ai été amenée à relire des chapitres pour mieux comprendre après coup. Soyez prévenu(e)s, et ne vous laissez pas décourager, vous passeriez à côté de quelque chose !
Je vais me répéter : j’ai adoré ! Recoudre la nuit est un ovni littéraire, qui m’a marquée comme aucun livre ne l’avait fait depuis un moment. Je ne saurais trop remercier l’auteure d’avoir écrit ce roman, et de me permettre de l’ajouter à ma bibliothèque.
Afficher en entierNous sommes sur l’île de la Ronde, dans un hôpital psychiatrique. Entrez, n’ayez crainte ! Dans cette période troublée, on se demande parfois où se trouve la vraie folie, à l’intérieur ou à l’extérieur des murs ?
Ici, on manque de tout ; quand il y a peu pour les civils, pourquoi donnerait-on aux fous ? Alors, on les alimente de moins en moins. Parmi eux, se trouvent quelques privilégiés, qui arrivent malgré tout à se maintenir debout ! Les autres sont tellement dénutris, qu’ils n’ont guère le choix et restent alités.
Voici Marcel, hospitalisé dans l’Allier où il était soigné pour catatonie, a été transféré à la Ronde en 1937 parce qu’on ne savait plus trop quoi faire de lui.
Violaine qui a été envoyée par sa mère, pour la protéger des Allemands, depuis qu’elle a décidé de se coudre l’étoile jaune sur son manteau.
Alter, qui a été ramené par Marcel ; il ne parle pas mais Violaine l’apprécie beaucoup, tellement même qu’elle en tombe amoureuse.
Lorette, qui aime le sexe et soupçonne tous les hommes de succomber à ses charmes…
Puis, il y a le docteur Faure, qui se bat pour tous ses patients, parce qu’il les aime tous à sa façon et qu’il voudrait tellement les aider, malgré les difficultés et les restrictions.
Un jour, Kurt, un soldat allemand arrive ; il doit faire une enquête, savoir s’il n’y a pas des planqués dans l’asile.
Au milieu de tout ça, il y a Augusta, la mère de Violaine, avec son histoire d’amour, ses secrets et les non-dits qui ont rongé sa fille…
Nous entrons dans cet asile sur la pointe des pieds, puis nous ne voulons plus en sortir. On s’accroche, on souhaite rester avec eux, on en veut encore !
Avec pudeur, Myriam FRÉGONÈSE nous invite dans cet hôpital psychiatrique. Elle nous raconte ces histoires croisées, et au fur et à mesure, en tirant sur les fils, nous reconstituons la trame.
L’histoire de Violaine, imbriquée dans celle de sa mère. Des histoires d’amours, de passion et des incompréhensions.
Les chapitres sont courts, décousus, nous allons d’un personnage à l’autre, des textes concis, précis pour aller à l’essentiel, la vérité sans maquillage. Puis au détour d’une page, tout se met en place…
De temps en temps, il y a une citation, une note, un extrait de texte, qui viennent souligner ou éclairer l’histoire.
Bref, une plume délicate, qui relate des histoires d’amours, de guerre, de folies, le tout savamment orchestré et qui nous émeut jusqu’au plus profond de notre être. Un premier roman brillamment réussi !
À lire confortablement installé(e) sur une couette moelleuse, en écoutant une musique douce (Je t’aime à la folie de Serge Lama) et en prévoyant sur un plateau, de la soupe, des biscuits et du café… Bonne lecture !
Afficher en entierRecoudre la nuit est une douce et belle lecture. Un hymne à l'amour en temps de guerre. Nous sommes en 1943, l'occupation Allemande fait rage en France.
J'ai dévoré ce court roman, captivée par les différents personnages que l'on rencontre au cours de l'histoire. Violaine tout d'abord. Une jeune fille un peu faible d'esprit qui a été mise à l'hôpital psychiatrique par sa mère pour la protéger. En effet, la demoiselle s'est cousue une étoile sur le manteau et assume d'être juive, ou du moins assume penser être juive. Mais en ces temps dangereux il n'est pas recommandé de le crier haut et fort.
Violaine a une façon bien à elle de voir le monde et de penser. Mais lorsqu'elle rencontre Alter, elle sait qu'il est son âme soeur. Sa vision de l'amour, de la vie et à nul autre pareil. C'était un délice de suivre une partie de son histoire, la privation de nourriture, la privation de ses proches, ses relations avec les autres pensionnaires. Elle apporte une naïveté détonante dans ce monde où la guerre fait rage et où se cacher dans un hôpital est la solution la plus facile.
La folie est au coeur de ce roman. Chaque personnage possède sa propre vision du monde que ce soit Lorette qui pense que tout le monde essaye de la séduire ou Marcel qui apporte de la normalité dans la vie de Violaine. Ils ont tous quelque chose qu'on leur envie. Une véritable gentillesse, une envie de vivre simplement sans se soucier de la guerre.
Le partie pri de proposer cette histoire pendant la seconde guerre mondiale apporte une autre dimension aux évènements. C'est cruel mais beau à la fois et jusqu'aux dernières lignes j'ai espéré la rédemption pour nos personnages.
J'ai tout aimé dans ce livre. De la plume aux personnages !
Un livre à lire. Court mais intense et divinement bien écrit.
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