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Je me demande si tu ne serais pas davantage taillée pour la politique que pour la guerre, Mare Barrow.Je lui réponds d’un sourire peiné.— C’est la même chose.
Afficher en entierSi je n'ai plus à m'inquiéter du sort de ma famille, qui vais-je devenir ?
Celle que je suis destinée à être
Afficher en entierLa démocratie est une chose étrange. Enfin, j'oublie qu'aucun de vous ne l'a pratiquée
Afficher en entierNous nous noyons un long moment dans le silence.
Corvium s’étend autour de nous ; la citadelle est pleine de monde, pourtant elle semble vide.
Diviser pour mieux régner.
L’insinuation est limpide, les camps parfaitement définis. Farley et Davidson me considèrent avec une intensité égale, et je soutiens leurs regards.
Je suppose que Cal n’a pas la moindre idée, pas le plus petit soupçon que la Garde écarlate et Montfort n’ont aucune intention de le laisser conserver le semblant de trône qu’il récupérera. Je suppose qu’il se soucie davantage de la couronne que des opinions de n’importe quel Rouge. Et je suppose que je ne devrais plus l’appeler Cal.
Tiberias Calore. Le roi Tiberias. Tiberias VII.
Son nom de naissance, le nom qu’il portait lorsque j’ai fait sa connaissance.
Voleuse, m’a-t-il appelée à l’époque, moi.
J’aimerais pouvoir oublier cette dernière heure. Remonter le temps, juste un peu. Chanceler. Trébucher. Savourer chaque seconde de cet instant étrangement précieux où je ne ressentais encore que la douleur de mes muscles fatigués. Le vide après l’adrénaline de la bataille. La certitude de son amour et de son soutien. Et même s’il m’a brisé le cœur, je ne trouve pas, en moi, la force de le haïr pour son choix. La rage viendra plus tard.
L’inquiétude se peint brièvement sur le visage de Farley. Une expression étonnante pour elle. Diana Farley m’a plus habituée à la détermination froide ou à la colère brûlante. Elle remarque mon regard et un tic nerveux agite sa bouche couturée.
– Je vais communiquer la décision de Cal au reste du Conseil, dit-elle, rompant le silence électrique d’un ton calme et mesuré. Seulement au Conseil. Ada se chargera de transmettre le message.
Le Premier ministre de Montfort confirme d’un mouvement du menton.
– Bonne idée. Je pense que les généraux Tambour et Cygne suspectent déjà ces rebondissements. Ils ont la reine Lerolan à l’œil depuis son entrée en jeu.
– Anabel Lerolan est à la cour de Maven depuis un moment, quelques semaines au moins, fais-je remarquer d’une voix qui, étonnamment, ne tremble pas.
Mes propos sont fermes, percutants. Je dois paraître forte, même si je ressens tout l’inverse. C’est une illusion, mais une illusion nécessaire.
– Elle a sans doute plus d’informations que celles que j’ai été en mesure de vous fournir.
– Sans doute, approuve Davidson avec un hochement de tête pensif.
Il observe le sol, paupières plissées. Pas parce qu’il cherche quelque chose, mais parce qu’il se concentre. Un plan se déploie devant lui. La route qui les attend ne sera pas aisée. Même un enfant en aurait conscience.
– C’est pourquoi je dois y retourner, ajoute-t-il, s’excusant presque.
Comme si je risquais de lui en vouloir de faire son devoir.
– Ouvrez vos yeux et vos oreilles, entendu ?
– Entendu, répondons-nous à l’unisson avec Farley, ce qui nous surprend autant l’une que l’autre.
Il s’éloigne dans la ruelle. Le soleil se réfléchit sur ses cheveux gris et brillants. Il a pris le temps de se laver après la bataille, de se débarrasser de la sueur et de la cendre, de troquer son uniforme taché de sang contre un autre, propre. Tout ça pour se présenter sous son jour habituel : calme, serein et bizarrement ordinaire. Sage décision. Les Argents consacrent beaucoup d’énergie à leur apparence, tirant un orgueil fallacieux de cette expression de leur puissance. Et personne autant que le roi Samos et sa famille, dans la tour qui nous domine. En présence de Volo, d’Evangeline, de Ptolemus et de la persifleuse reine des Viper, Davidson passe inaperçu. Il pourrait se fondre dans le décor s’il le souhaitait. Ils ne le verront pas venir. Ils ne nous verront pas venir.
Afficher en entierDe quelle couleur sera le fleuve une fois que cette guerre sera terminée ?
Afficher en entierSpoiler(cliquez pour révéler)Maven Calore est notre seule chance.
Afficher en entier- Ça me suffit. De meilleurs adieux que ceux que je mérite.
- Et moi, Maven, qu'est-ce que je mérite ?
- Bien mieux que tout ce que nous avons pu t'offrir.
Afficher en entierParviendrons-nous à un accord ? J'en doute. Je veux simplement les revoir tous les deux. Une dernière fois avant la fin de cette guerre, quelle que soit son issue. Leur mort ou la mienne.
Aucun de ces deux avenirs ne m'effraie.
Je ne crains plus qu'une chose : perdre le trône, la couronne, causes de tous ces malheurs et tourments. Je ne me sacrifierai pas en vain. Tout ceci n'aura pas servi à rien.
Afficher en entier— Tu m’as entendue, la faiseuse d’éclairs ?
Elle renifle et se force à sourire, tourne vers moi une figure rouge et marbrée.
— Je viens de dire que j’étais fière de toi. Note-le bien. Grave cet instant dans ta mémoire. Il ne se reproduira sans doute jamais.
Afficher en entier- J'aimerais qu'il y ait une voie du milieu.
Une voie où nos noms, nos sangs et nos passés n'auraient pas d'importance. Une voie sans conséquences. Une voie qui n'a jamais existé, qui n'existera jamais.
- Bonne nuit, Tiberias.
Il serre un poing en soufflant.
- J'ai vraiment besoin que tu arrêtes de m'appeler comme ça.
Et moi c'est de toi dont j'ai besoin.
Je tourne les talons en direction de ma chambre ; mes pas solitaires résonnent dans le silence.
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