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— Seigneur, Lay, est-ce que quelqu’un t’a offert un abonnement à la salle de sport ? demandai-je, abasourdie.
Mon père éclata de rire derrière moi, tandis que ma mère et ma grand-mère se couvraient la bouche pour essayer d’étouffer leur rire. Mon frère me fit juste un petit sourire en coin, mais ses yeux bleus comme la mer brillèrent vivement.
— Je ne pouvais pas rester éternellement le jumeau enrobé, n’est-ce pas ? demanda-t-il en plaisantant.
Je souris malicieusement.
— Je suppose que non. Tu es très beau.
Layton me fit un clin d’œil.
— Toi aussi, petite sœur.
Mes lèvres s’étirèrent un instant puis je me tournai pour regarder mon père. Son joli visage n’avait pas changé, il était juste plus poilu et plus rond. Tout son corps était plus rond.
— Pendant que Layton faisait du sport, tu traînais au bar et à la friterie, pas vrai ?
Afficher en entier— Pas tout à fait.
Oh, non, suppliai-je en silence. S’il vous plaît, mon Dieu, non. Mes yeux s’écarquillèrent alors que sa voix m’enveloppait telle une couverture épaisse. Peu importait le nombre d’années écoulées, je reconnaîtrais cette voix même si elle n’était qu’un murmure. Je me retournai lentement, puis m’immobilisai lorsque je vis qu’il se tenait à l’entrée du salon, appuyé contre le chambranle de la porte, les mains enfoncées dans les poches de son jean. Ses yeux, me souffla mon esprit.
Qu’est-ce qui ne va pas avec eux ? J’aimais beaucoup de choses chez l’homme qui se tenait en face de moi, mais ses yeux étaient de loin ce que je préférais. C’était la première chose que je regardais à chaque fois que je le voyais. Il y avait toujours une lueur malicieuse dans ses yeux couleur whisky, et j’étais la seule à la voir parce que je les observais attentivement. Ce reflet me disait que son âme était vivante et animée, mais ce que je vis à cet instant me fit frissonner.
Afficher en entier« Puis je me sentis honteuse de me demander pourquoi il avait fallu que la mort de mon oncle me mette dans une situation si horrible, alors que j’aurais d’abord dû me demander pourquoi Dieu l’avait emmené.
Mes priorités n’étaient pas les bonnes, comme d’habitude.
Une boule s’était formée dans ma gorge, j’avais du mal à déglutir. Après avoir pris quelques grandes inspirations pour me détendre, je sortis mon téléphone de la poche de mon manteau et consultai mes e-mails. Ma lèvre trembla lorsque je les fis défiler. Il y en avait des centaines et des centaines qui venaient d’oncle Harry. Je n’avais jamais réussi à les effacer, et je m’en réjouis. Il était la seule personne de ma famille à qui je parlais quotidiennement. En réalité, il était la seule personne de ma famille à qui je parlais encore. Je pouvais fuir toute autre personne, mais pas oncle Harry. »
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