Extraits

Elles étaient à déguster leur déjeuner lorsque le chef cuisinier sortit saluer sa clientèle. Il était gras et rond, tel qu’on s’imagine un personnage adorant la nourriture. Il avait les cheveux aussi noirs que la serveuse, qui était sa fille. Il portait également une petite moustache non taillée. Avec son tablier blanc entourant sa taille et sa toque de chef, il avait vraiment l’allure d’un homme aimant les plaisirs de la vie. Il s’approcha de la table de Kim et Marjorie.

— Bonjour, jeunes matelots, dit-il en souriant. Puis-je vous servir quelque chose de plus pour compléter votre petit déjeuner ? Un pain chaud ou un pouding ? Tout est délicieux chez Marco.

Et il partit d’un grand rire éclatant. Elles répondirent par la négative. Le chef se dirigea vers une autre table, et Kim sortit une poignée de pièces qu’elle laissa sur la table avec un excellent pourboire. Elles se levèrent pour aller visiter la ville.

— Vous oubliez quelque chose, dit le chef en courant derrière elles et en leur tendant leur monnaie.

— Gardez-la, dit Marjorie, c’est pour vous.

— Merci ! s’exclama-t-il. Quels matelots généreux vous faites ! Des cas d’exception. Si vous passez à nouveau par ici, venez saluer le vieux Marco. Il me fera toujours plaisir de vous recevoir.

Il les salua et retourna à ses fourneaux. Kim et Marjorie suivirent un chemin qui montait dans la montagne. L’air était bon et elles se mirent à chanter des chansons de marins, bras dessus, bras dessous, saluant les gens qui passaient par là. Il y avait peu de verdure mais l’endroit était joli. La plupart des maisons étaient faites en pierres, puisque les arbres se faisaient rares à cet endroit. Certaines, celles des gens ayant une plus grande fortune, comportaient deux étages et étaient construites en pierres ou en bois de très bonne qualité qui résistait aux intempéries et à l’air salin. Elles étaient situées plus bas sur la montagne et étaient entourées de fleurs et d’arbres en pot.