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— La vie a pour fâcheuse habitude de se montrer injuste, mon garçon. La guerre fomorienne était la dernière, tu en es la victime. Mais tu auras l’occasion de racheter ta liberté ; ce n’est pas une existence si terrible. — Avez-vous déjà été esclave, maître
Afficher en entierDe retour à l’atelier, ils posèrent les fragments de bronze et s’assirent devant l’âtre. Lug restait silencieux et triste. « Dis-moi, fit Ruad, doucement. Qu’as-tu ressenti lorsque tu as crié vers le ciel ? » L’adolescent leva les yeux. « Du désespoir, répondit-il simplement
Afficher en entierRuad Ro-fhessa s’approcha silencieusement du garçon et posa les mains sur ses épaules. « Que cela ne te décourage pas, Lug. Mon premier oiseau n’a même pas atteint la fenêtre. C’était un exploit. — Mais je voulais qu’il vive, répliqua-t-il
Afficher en entierPour répondre à la colère, à la haine ou à la douleur, autre que celle de la chair, il y a le Blanc. Invoque-le. Le Bleu du ciel, le pouvoir de l’air, rêve des créatures volantes. Bleu est la Couleur qui les appelle sur leurs ailes hésitantes. Tu vois le Bleu ? — Oui, maître
Afficher en entier« Où as-tu trouvé cet oiseau ? lui avait-il demandé. — Je ne l’ai pas volé, messire, je vous le jure. Sur la vie de mes enfants. — Je ne suis pas ici pour te juger. Je te posais seulement une question. — C’est un voyageur, messire... Il y a deux jours. Un homme courtaud, laid à faire peur. Il n’avait pas d’argent et a payé sa chambre avec cet objet. Puis-je le garder
Afficher en entier« Je pourrais y arriver, messire, mais cela n’aurait aucun sens. La chaleur liquéfierait votre chair, ferait bouillir votre cerveau. C’est un sorcier qu’il vous faut, pas un forgeron. » Il avait donc cherché l’aide de sorciers et de prétendus magiciens, de devins et de femmes Wyccha. Aucun ne put s’opposer au sortilège de l’Armurier
Afficher en entier« Qu’on en finisse », dit-il, levant la main pour détacher son heaume. Ses doigts s’immobilisèrent lorsque la peur l’envahit. Ollathair avait lancé le sortilège dans cette même salle six ans auparavant : en l’absence du sorcier, la tranquillité de la chapelle suffirait-elle à en annuler les effets ? Manannan recouvra son calme.
Afficher en entierLâcheté ? Il roula le mot dans son esprit. Durant ces dernières années d’errance solitaire, il avait maintes fois prouvé son courage physique à l’épée, pendant la charge, ou dans la longue attente qui précède l’assaut. Mais ce n’était pas son corps qui l’avait abandonné lors de cette sombre nuit, six ans auparavant, lorsque le portail noir s’était ouvert et que les étoiles étaient mortes. C’était une faiblesse d’une autre nature qui l’avait privé de mouvement
Afficher en entierIl mit pied à terre. Son armure d’argent grinçait, ses mouvements étaient lents. L’étalon demeura immobile. « Rien n’est plus pareil, Kuan », murmura le chevalier tandis qu’il ôtait son gantelet et caressait l’encolure de l’animal. « Ils sont tous partis. » Il mena sa monture à la fontaine et attendit qu’elle ait bu. Près de là, un volet de bois fut pris dans une bourrasque et claqua contre le chambranle de la fenêtre. La tête du cheval se redressa, oreilles plaquées contre son crâne
Afficher en entierC’était la fin de l’empire, il le savait. Plus de champs de bataille gorgé de sang, de hordes vociférantes, ou de fracas discordant de l’acier. Rien que la poussière volant sur les pavés, des statues démembrées, des seaux déformés, et un silence de mort. « Tu aurais détesté cela, Samildanach, dit-il. Ça t’aurait brisé le cœur.
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