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Contrôle, ici Aireast 31, coupa la voix du pilote. Trafic signalé n'a aucune caractéristique de basse altitude. Il se trouve maintenant à une heure ma position, toujours au-dessus et en descente.
Afficher en entierIl redécouvrit la même image primaire traitée, cette fois, par le circuit ordinateur. Alors, il vit en effet une cible sans radio-phare se matérialiser au voisinage d'Aireast 31. Surpris, Harry Crain se rapprocha de l'écran pour mieux voir. Au même moment, le pilote revint en ligne :
Afficher en entierTout d'abord, il est très difficile de discerner le monde artificiel de ces blockhaus. Car il y fait sombre. Hormis les vagues lueurs émanant des faibles ampoules, presque entièrement occultées, qui indiquent la position des portes, le seul éclairage provient des écrans des radars, dont les énormes antennes en forme de soucoupe balaient l'espace aérien. Dans cet univers clos, on ne connaît ni le jour ni la nuit. Il n'y règne que ces lueurs vaguement sinistres, soulignées par les éclairs plus brillants des images radar, dont l'électronique compliquée restitue une image fidèle de ce qui se passe dans le monde extérieur, le vrai.
Afficher en entierJillian sortit de sa chambre en trébuchant pour aller dans celle de son fils. Le lit était vide, les fenêtres grandes ouvertes. Elle se précipita dans le living. Effarée, elle vit les fenêtres béantes, la porte d'entrée qui battait, la lumière brillant inexplicablement dans la nuit. Elle y courut : plus de doute, le rire de Barry s'entendait bien au-dehors, quelque part dans l'obscurité. Angoissée, elle appela, dut s'interrompre pour éternuer, appela encore. Pas de réponse. Le rire, toujours le rire au loin. Toujours plus loin.
Afficher en entierAssise sur son lit, cherchant encore la véritable raison de son réveil inopiné, Jillian vit tout à coup la voiture de police pénétrer dans sa chambre en faisant hurler sa sirène. Derrière elle, le char d'assaut s'avançait en grondant et en crachant des gerbes d'étincelles par son canon, suivi du gros Bœing 747, tout gauche de se trouver ainsi cloué au sol. Enfin, fermant la marche, le monstre Frankenstein n'arrêtait pas de rougir de honte de perdre sa culotte sans pouvoir saisir la moindre victime. Ayant retrouvé toute sa lucidité, Jillian sauta du lit. La voiture de police faillit lui écraser les orteils et alla percuter le mur, suivie des autres jouets qui s'empilèrent sur elle en un carambolage impressionnant.
Afficher en entierJillian émergea de cet état de semi-conscience que la fièvre provoque parfois. Sans avoir sommeil, elle se sentait épuisée, l'esprit traversé de pensées confuses, les membres trop courbaturés pour obéir. Elle remarqua qu'elle avait laissé la télévision allumée en s'endormant et crut d'abord que le rire qu'elle entendait résonner dans la nuit provenait de la comédie idiote dont les images lui parvenaient confusément à travers ses yeux mi-clos. Survint la publicité : le rire continuait encore.
Afficher en entierDans sa chambre, à l'autre bout de la maison, Jillian Guiler dormait profondément. Elle avait eu la grippe toute la semaine et l'état de sa chambre était aussi lamentable que celui de sa tête martelée par la migraine. La maison dans laquelle Jillian vivait avec son fils Barry n'était pas très grande. Elle se dressait, un peu isolée de ses voisines, au sommet d'une ondulation de terrain dans cette partie déjà rurale de l'In-diana, et le ménage n'y demandait guère d'efforts. Pourtant, Jillian s'était sentie si fatiguée depuis quelques jours qu'elle avait renoncé à s'en occuper.
Afficher en entierAlors là !... Toutes les fenêtres étaient grandes ouvertes et laissaient passer le vent qui soufflait de plus en plus fort. La chaîne de sûreté de la porte donnant sur le jardin grinçait horriblement, la porte battait à grands coups. Ce n'était pas tout : le petit portillon qui permettait au chien Bingo d'entrer et sortir avait mystérieusement été arraché de ses gonds et gisait par terre. Quant à Bingo, il n'était pas couché dans son panier, près du réfrigérateur.
Afficher en entierA quatre ans, on n'a peur de rien. Poussé par la curiosité, Barry sortit de sa chambre et cavala dans le corridor en direction du living. Comme le reste de la maison, la pièce était obscure à l'exception de la faible lueur d'une veilleuse. Tout paraissait normal, familier. Barry sentit pourtant quelque chose de différent. Il ne lui fallut pas longtemps pour comprendre : toutes les fenêtres étaient ouvertes. La brise nocturne jouait dans les stores légers, les faisant tourbillonner en arabesques fantastiques. La porte d'entrée, elle aussi, était grande ouverte et l'on voyait, au-dessus du chambranle, la lampe extérieure allumée qui brillait avec un éclat éblouissant contre le noir du ciel.
Afficher en entierDe ses pantalons durcis de crasse émanait une puanteur telle que, malgré lui, Lacombe se détourna : le Mexicain avait dû y uriner depuis la veille et, tandis qu'il levait son visage bouleversé vers l'étranger, il urinait encore. Il essayait de former des mots sur ses lèvres paralysées par la peur, de forcer l'air à faire vibrer ses cordes vocales aphones. Enfin, au prix d'un violent effort, quelques mots d'espagnol sortirent de sa bouche. Alors, le Mexicain éclata en sanglots.
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