Extraits

- Bonjour. J'ai le pouvoir de possèder les gens mais ça comporte des conséquence pénible, alors je me demandait si vous pourriez me l échanger contre un moins chiant?

- attendez je regarde. Oui, si vous voulez, sans effets secondaires, j'ai la capacité à communiquer avec les géraniums.

J imaginais qu'un type comme Raphaël aurait un truc clinquant et puissant.

"- salut, je suis un dangereux guerrier dans mon grand manteau noir avec une épée géante et je conduis une smart."

non définitivement, ça ne le fait pas.

Je pensais être normale.

Traumatisée.

Paumée.

Orpheline et sans toit.

Mais normale.

Enfin, je ne me "réveille" pas. Disons que j'émerge. Lentement.

Bon d'accord, je suis une loque.

Je me rappelle soudain que je suis mouillée comme un rat mort. Je dois avoir du khôl plein les joues, les cheveux décoiffés et il ne m'a sûrement jamais vue aussi mal fringuée.

-Tu n'est pas blessée? Tu as été attaquée?

Bon sang, je suis devenue une victime à ses yeux. Ça craint.

Le bon sens me disait que les vampires n'existent pas.

Que j'avais imaginé les canines du type, que j'avais tout halluciné.

... Je ne l'ai même pas vu refermer la distance qui nous séparait que sa bouche est sur la mienne. Possessive, agressive. Son baiser est chargé de tristesse, de douleur et de passion à la fois. Il semble incontrôlable, désespéré. Il passe les mains dans mes cheveux et me retient contre ses lèvres comme s'il avait peur que je m'enfuie.

Après son accès de schizophrénie, cette crainte n'est peut-être pas totalement infondée. Enfin, ce serait le cas si son baiser ne me privait pas de toute volonté. Je suis comme une poupée pendue à ses lèvres. Je n'ai qu'une envie : Continuer. Continuer jusqu'à être à bout de souffle. Jusqu'à ce que ma bouche devienne bleue. Jusqu'à ce que je ne sache plus comment je m'appelle...

-Raphaël?

-Mmm? marmonne-t-il sans s'arrêter.

-Pourquoi tu t'es fouetté?

Douche froide.

— Tss, à présent si ! dit-il en se tournant théâtralement vers moi. Ta jolie amie, ici présente… Je croyais que les anges n’avaient pas le droit à l’amour.

Lentement les paroles de Lazarus commencent à prendre tout leur sens dans mon cerveau engourdi par la terreur.

Raphaël est un ange ? Un ange déchu ?

Bizarrement, ça ne me semble pas bizarre. Les ailes fantômes, les cicatrices, les secrets… J’aurais pu me douter de quelque chose. Enfin non, je n’aurais pas pu. Je pensais que les anges n’existaient pas. Mais maintenant qu’il le dit. Ouais, c’est logique.

— Laisse-la en dehors de ça, souffle Raphaël.

La colère est palpable dans sa voix. Ses chaînes cliquettent tandis que Lazarus s’approche de moi.

— J’ai vu juste, n’est-ce pas ? dit-il avec un coup d’œil en arrière à l’intention de Raphaël. Dis-moi ma jolie, comment as-tu fait pour capturer le cœur de notre si sérieux Raphaël ? L’ange sans faille. L’irréprochable serviteur de Dieu… J’oubliais. Tu ne dois pas être si irréprochable que ça pour qu’ils t’aient arraché les ailes.

Lazarus passe le pouce sur ma joue.

J’entends Raphaël se débattre dans ses entraves.

— Pour la dernière fois, Lazarus, laisse-la en dehors de ça !

Le vampire reste sourd à ses suppliques. Il semble fasciné par mon visage, il continue de me caresser du bout des doigts.

Je pourrais essayer de le posséder, là, maintenant. Mais je suis terrifiée à l’idée de me planter. Et si mon pouvoir ne marchait pas et que je tombais dans les pommes comme la première fois avec Raphaël ?

Mieux vaut faire confiance à Raphaël. Il a un plan. J’en suis certaine. Il m’a fait un clin d’œil ! Il a un plan.

— Si belle, si belle, murmure-t-il. Quel dommage…

http://lachroniquedespassions.blogspot.fr/

Raphaël s'en aperçoit et sa main remonte doucement du pansement à mon cou jusqu'à ma joue, qu'il caresse du pouce.

- Merci, je dis dans un souffle étranglé.

Il ferme les yeux un instant, les rouvre.

- De rien, il finit par répondre simplement.

Sa voix est plus cassée qu'à l'accoutumée. Il plonge son regard dans le mien. Les ténèbres ont disparu. Plus d'ombres, plus de jeux de lumière étranges. Rien que Raphaël.

Le souvenir de notre baiser me revient. Inconsciemment, je me passe la langue sur les lèvres. Je le vois suivre le mouvement des yeux. J'ai l'impression qu'il va ajouter quelque chose. Ou qu'il va m'embrasser.

Et que cette fois, ce ne sera pas parce que j'ai trébuché.

Puis sa main quitte ma joue. Le froid la remplace.

L'instant est terminé. Je sais que si je ne dis rien, il va partir maintenant.

source site "dans notre petite bulle"