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Mon côté flic me hurle de ne rien tenter qui mettrait les survivants en danger. Je ne dois pas non plus oublier que Cecilia est flic avant tout, elle aussi. Une excellente flic, même. À nous deux, on peut s’en sortir. Je rejoins le groupe. Nous sommes tous les six agglutinés au bord de la piscine. Je cherche à croiser le regard de Cecilia, à m’assurer qu’elle va bien, mais ses yeux sont écarquillés et humides. Elle fixe Demonio.
– Juan, murmure-t-elle, pétrifiée.
– Alors, mon cœur, je t’ai manqué ? lui demande celui-ci.
Afficher en entierPutain ! Non ! Il faut que je fasse quelque chose.
Je dois m’assurer que Cecilia soit hors de danger, c’est mon unique priorité. Je supplie intérieurement pour qu’elle se soit réfugiée dans la buanderie, avec Blanche. Je donnerais n’importe quoi pour que sa vie ne soit pas en danger. Je dois m’assurer que mon assaillant est seul, en vérifiant rapidement les alentours. Peut-être pourrai-je tenter de le désarmer. C’est risqué mais c’est ma seule option.
Afficher en entierCecilia ne s’en doute pas mais elle m’amuse sans même le vouloir.
J’adore sa manière de se rebeller à la moindre occasion. C’est une femme indépendante, qui cache une certaine fragilité.
Mais tout cela ne l’empêche pas d’être joueuse et taquine. Elle sait me tenir tête et répondre aux piques que je lui lance pour la provoquer. Je ne suis pas dupe. Je vois bien qu’il lui arrive de se retenir. Mais, c’est uniquement quand elle se souvient que je suis son supérieur hiérarchique. Pourtant, j’aime ses contre-attaques verbales. Tout comme j’aime son humour, son sourire, ses éclats de rire, sa façon de penser ou de réagir sur le terrain, et sa manière de se déhancher pour m’exciter, comme si j’avais besoin de ça pour avoir envie d’elle.
Je l’aime, elle, Cecilia.
J’ai peut-être été un peu vite en besogne en le lui avouant maintenant. Évidemment, je ne lui ai pas balancé ça de but en blanc, mais ma déclaration était claire. On n’offre pas ce genre de cadeau – un livre sur sa passion – au hasard. Ma dédicace, à l’intérieur du bouquin, était la manière la plus simple de me faire bien comprendre.
C’est pourquoi ça ne me dérange pas que Cecilia n’ait pas encore répondu de façon explicite. Je sais qu’elle aussi ressent quelque chose. Je le vois dans la prunelle de ses yeux lorsqu’elle me scrute en douce. Je le sens sur sa peau lorsque je la caresse. Les réactions de son corps parlent d’elles-mêmes. Les émotions ne mentent pas.
Afficher en entier– Tu crois sérieusement à la magie vaudou ? demande Nathan.
– Tout le monde sait, à la Nouvelle-Orléans, qu’être la cible d’un sortilège vaudou, c’est être réellement en danger, qu’on y croit ou pas. Soit parce que la magie existe vraiment, soit parce que les prêtres ont des sbires, qui font le sale boulot pour eux. Mais, dans tous les cas, si on a un sort de mort sur la tête, on finit par mourir d’une façon ou d’une autre. Personne ne plaisante avec ça, ici.
– Vaudou ou non, ne crois pas que je prenne ces menaces à la légère, bien au contraire. Je ne sais pas de qui tu es la cible mais on finira par trouver, me rassure Nathan, en me prenant dans ses bras.
Afficher en entierMon cœur étouffe sous ces mots, cette phrase aux mots choisis minutieusement, ces mots qui semblent me désigner comme « sa femme ». Qu’il ait signé Nathan et non Diego, sème le doute en moi.
Il est possible que je me fasse des illusions, une fois encore. À la différence que, maintenant, les choses ont évolué. À cause de mes sentiments pour lui, qui prennent de plus en plus de place dans ma vie. J’ai fait la politique de l’autruche toute la semaine, ignorant mes émotions, choisissant de ne pas faire face à cet amour naissant, qui s’installait confortablement dans un coin de mon cœur. Et, par obligation, j’ouvre enfin les yeux aujourd’hui, dans cette chambre d’un quartier populaire de Baton Rouge, devenue soudain trop commune, trop fade. J’enfile mes anciens vêtements ainsi que les escarpins offerts par Valdez. Je ne prends pas la peine de m’éclipser dans la salle de bains, je n’ai plus rien à cacher à Nathan après une semaine passée ensemble. Tout comme je n’ai plus rien à lui cacher de ma vie, hormis l’état de mon cœur, qui bat pour lui.
Afficher en entierMa joie est immense lorsque je découvre un livre. Je caresse du bout du doigt la reliure et l’ouvre à la page de garde. En découvrant ces quelques mots, je ne peux que lui sauter au cou.
À ma merveilleuse femme, avec tout mon amour.
Nathan
Le silence plane autour de nous. Sous le choc, je relis chacun des mots inscrits sur le papier. Un à un. Doucement. Je veux m’assurer de ne pas me méprendre, de ne pas mal interpréter. L’écriture est fluide. Il n’y a eu aucune hésitation dans le geste.
Merveilleuse… femme… amour… Nathan.
Je prends une grande inspiration pour essayer de calmer mon cœur qui s’emballe. Ma poitrine cogne si fort qu’elle ne va pas tarder à exploser. Mes oreilles bourdonnent. Le temps pour moi de réaliser l’impact de cette déclaration. Est-elle réellement aussi profonde que je veux le croire ?
Afficher en entier– C’est grandiose, parfait. Tout est parfait.
Tu es parfait…
Nathan semble satisfait. Il sourit, de ce sourire en coin que je trouve si sexy. Je ne résiste pas lorsque la commissure de ses lèvres se relève légèrement comme ça, d’un seul côté. Je sens qu’il ne veut pas laisser exploser son enthousiasme. Nathan n’est pas le genre de mec à s’étendre. Il préfère les paroles piquantes aux mots doux. Alors, son absence de réponse et sa façon d’esquiver me conviennent comme ça.
– Viens. J’ai quelque chose pour toi, m’annonce-t-il, en m’attirant à l’intérieur de la suite.
– Nathan, m’exclamé-je au moment où il me tend un cadeau.
– Quoi ? s’étonne-t-il en fronçant les sourcils.
– Avant de me réfugier à la Nouvelle-Orléans, je n’avais jamais franchi les limites de l’État de Californie, confié-je timidement. Le week-end sur le bateau à roues à aubes était déjà exceptionnel. Et, maintenant, ça… Je ne suis pas certaine de pouvoir accepter.
– Il va falloir. Parce que tu vas vraiment en avoir besoin, m’assure-t-il, confiant.
Afficher en entier– Il y a une taupe ici, chez moi, dans ma villa. Un traître, qui nous a balancés aux flics. Sans quoi, ils n’auraient pas pu être au courant de la transaction de ce soir. Et ça, ajoute-t-il en tendant un index vers moi, ça me fait chier.
– Je n’y suis pour rien, M. Valdez, dis-je, faussement outrée. C’est moi qui ai sauvé votre cargaison.
– Vous n’êtes pas en cause, mais votre mari, oui. Et, s’il s’avère que c’est lui, j’ai bien peur de devoir faire de vous une veuve, ma chère.
Pour peu, je croirais presque à son expression désolée. L’angoisse et la panique me donnent soudain des suées, qui perlent le long de mes tempes et se perdent dans ma chevelure trempée. Ça ne s’arrêtera donc jamais. Cette nuit est un véritable enfer.
Afficher en entierAvec les micros et les caméras, sans même parler de la paranoïa de Valdez, il va m’être impossible de prévenir notre équipe. Surtout maintenant que Lobo est mort et que j’ai ces deux-là sur le dos. Je dois anticiper la façon d’agir de Cecilia. En admettant toutefois qu’elle parvienne à échapper aux narcotrafiquants et à la police, qu’elle ne se fasse pas démasquer et qu’elle réussisse à mener à bien l’opération de Valdez. J’ai conscience que cela fait beaucoup d’espoirs placés en elle, mais c’est ma dernière chance de pouvoir l’aider.
Afficher en entierSur ordre du narcotrafiquant, nous sommes autorisés à quitter la villa. Il exige cependant que nous nous présentions dans son bureau demain matin
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